Dystopia
303 pages
Français

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Description

Une suite magistrale dans l'univers d'Utopia
Elysia n’est finalement pas l’unique havre de l’Humanité. Suite à la découverte de deux nouvelles cités, des décisions s’imposent.


D’un côté Arystra, théocratie sous la coupe d’un despote enfermé dans sa pyramide survolant le peuple miséreux. De l’autre, Orancia, cité engloutie après le Cataclysme, où le libéralisme est poussé à l’excès et la vie des citoyens n’a d’autant de valeur que leur compte-action.


Arystra et Orancia sont-elles des menaces pour Elysia ou l'opportunité d'élargir ses frontières ? Et quelles sont ces Failles qui apparaissent mystérieusement tout autour de la planète ? De Veil Deylor, soldat malgré lui d’Arystra, à Elias et Caine, les réponses se trouvent à la croisée des chemins.



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782490630530
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Auteur
Né à Bordeaux, c’est dans la belle endormie que Victor-Emmanuel a vécu ses 25 premières années. Aujourd’hui pharmacien-biologiste, il a toujours été passionné, aussi loin qu’il s’en souvienne, par la fiction. Nourrir l’imaginaire pour échapper à la réalité. Du polar à la fantasy, du thriller à la science-fiction, ses lectures depuis son plus jeune âge ont alimenté son inspiration. Jusqu’au jour où porté par le désir de faire vivre les histoires qui y sont nées, il décide de leur donner voix à travers ses mots.


Victor-Emmanuel BRETT



DYSTOPIA


Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse
Ophé l ie Pourias
© Inceptio Éditions, 2021
ISBN : 978-2-490630-53-0
Inceptio Éditions
13 rue de l’Espérance
La Pouëze
49370 ERDRE EN ANJOU
www.inceptioeditions.com



Prologue
Cheveux au vent, sourire aux lèvres, une jeune fille appréciait la douce chaleur des derniers rayons du soleil sur sa peau. En contrebas du pic sur lequel elle était assise s’étendaient des champs à perte de vue, où poussaient d’immenses chrysalides de cristal. En face, réfléchissant par milliers les ultimes lueurs du crépuscule, un château de diamant siégeait, majestueux, sur des fondations rocheuses.
Un sentiment de paix intense se dégageait de la vision. De sérénité.
Le soleil disparut. Elle ouvrit les yeux, embrassant du regard le paysage. Soudain, le décor changea. Le ciel rougeoyait toujours, mais semblait refléter les flammes qui dévoraient la plaine. Une silhouette entourée d’ombres marchait sur l’herbe, désormais cendrée, s’avançant dans sa direction. Intimement, la jeune fille savait. La silhouette venait pour elle. Et elle ne pourrait lui échapper.
Elle plongea son regard dans celui du prédateur, se préparant à affronter la vision de deux yeux mécaniques, luisants, enfoncés profondément dans un masque de fer. Elle retint un hoquet de surprise. Les yeux en face d’elle étaient humains. Ils la fixaient avec une intense tristesse. La silhouette leva le bras, et abattit sur elle le tranchant de la lame apparue dans sa main.

La jeune fille retira brusquement l’HoloVis qui recouvrait son visage et inspira une grande goulée d’air. Elle jeta un coup d’œil paniqué autour d’elle, tentant de retrouver son calme.
Qu’est-ce que je fais dans la rue ? se demanda-t-elle. J’étais dans mon appartement…
Elle ne reconnaissait pas le quartier de la ville dans lequel elle se trouvait. Elle était excentrée, ça, elle le savait. Les feux d’artifice résonnaient, loin d’elle. La nuit était tombée sur Elysia, recouvrant ses hautes tours de son manteau noir.
Les ténèbres se mouvaient dans son dos. Poussée par une impulsion qu’elle n’arrivait pas à expliquer, elle s’élança. L’instinct. Elle se sentait poursuivie, traquée par une ombre. Ses pas résonnaient sur les dalles de marbres. Ceux de son chasseur étaient inaudibles. Elle se retourna, haletante. Derrière elle, l’avenue était vide.
Elle soupira et souffla. Ça y est, tu es devenue folle, ma fille, se dit-elle.
C’est à ce moment que la lame s’enfonça dans sa chair.
Étouffant un cri, elle tomba au sol, un voile brouillait déjà sa vision. C’était un coup parfaitement porté. Sans être une guerrière elle-même, elle le savait. Précis. Mortel.

Le visage de son rêve lui revint et elle leva les yeux vers son assassin.
— Pourquoi… ? murmura-t-elle, sa voix déjà si rauque qu’elle en était à peine reconnaissable. Le silence était assourdissant.
Alors, une note feutrée répondit.
— La foi avant la vie. Le voyage avant la vocation. Le sacrifice comme fin.
Les mots mirent longtemps à traverser l’esprit de la femme. Quand elle comprit, elle ne put retenir un gémissement d’horreur. Il faut qu’ils sachent…

Son sang vermeil s’écoulait toujours, trop vite, de la blessure béante. D’une main, elle tentait d’endiguer le flux écarlate, sans succès. Dans un dernier râle, un ultime souffle de vie s’échappant d’elle, elle fit glisser ses doigts meurtris au sol. Sous le regard voilé de son meurtrier, les traces de sang formèrent des lettres, puis un mot.
Dystopia

L’assassin hocha la tête, en fixant les yeux vides de sa victime. Sans effacer son testament, comme un signe de respect, il tourna le dos au corps. De sa démarche souple et silencieuse, il se fondit dans les brumes de la nuit et disparut.


Partie I Les Trois Cités



1 Veil
Le vent soufflait doucement dans les rues sales du Gouffre, charriant les odeurs de pourriture des poubelles à l’air libre. Veil Deylor remonta le foulard qui couvrait sa bouche en plissant le nez. Son sac de toile élimé pesait sur son dos et un morceau de métal lui rentrait entre les côtes. Les allées sombres se densifiaient à l’approche du marché. Il espérait que ses trouvailles du jour soient suffisantes… Un clochard le bouscula, mais Veil ne réagit pas. Il connaissait les techniques de vol, mais il n’avait rien de valeur sur lui. Il s’approcha d’un mendiant édenté à l’odeur si pestilentielle que les ordures évoquaient d’agréables eaux de toilette.
— Loy, est-ce que tu sais si Issam est déjà passé ?
— J’l’ignore, répondit Loy. Tu as quelque chose pour moi ?
— Toujours, sourit Veil, en lui tendant un quignon de pain rassis.
Loy se jeta dessus comme si l’on venait de lui offrir le meilleur mets au monde.
— Issam a installé son stand au marché, lui assura Loy entre deux bouchées. Ela est déjà en train de rameuter les pigeons… heu les clients.
— Merci, à demain Loy. Reste pas là, les Inquis vont rappliquer.
Loy le salua d’un signe de la main. Veil secoua la tête. Seulement quelques années auparavant, c’était Loy qui les aidait lui et sa mère à survivre et maintenant le voilà… J’aimerais en faire plus , se dit-il en s’éloignant. Mais les temps étaient plus durs que jamais, et les impôts des Royaux plus lourds de mois en mois.

Il ravala son amertume et s’engouffra dans l’immense marché qui tenait plus du dépotoir organisé. L’odeur d’une rôtisserie fit gargouiller son estomac, lui rappelant qu’il était désespérément vide. D’innombrables personnes se bousculaient dans les allées, pour s’arracher quelques frusques, un bout de métal tordu ou un morceau de viande rassis. Quelques griffes de bonze, la monnaie la plus faible, circulaient de mains en mains. La plupart des échanges reposaient sur le troc, l’argent étant rare et précieux.
Il dépassa une folle se prétendant voyante qui lui hurlait que son destin résidait dans les entrailles de la Pyramide. Il n’y avait rien de tel que le destin. Dans les Gutters, c’était naître, travailler et mourir. Et les deux derniers étaient parfois synonymes.
Un autre stand vendait des miroirs de gabarits différents fabriqués en assemblant des bris de glace des Royaux. Veil ne jeta même pas un regard à son reflet. Il savait très bien à quoi il ressemblait. Il marchait toujours les épaules voûtées pour cacher sa taille. Il était bien trop grand. Ses cheveux noirs coupés ras dégageaient son visage à la mâchoire carrée et aux traits étonnamment doux. Son corps, comme chaque habitant du Gouffre, était recouvert de crasse, assombrissant encore plus sa peau d’ébène. Seuls détonnaient deux yeux d’un bleu perçant, qui prenaient la couleur de l’orage dans la pénombre quasi constante des Gutters.

Il arriva enfin au stand d’Issam. Il était à l’autre bout du marché et grand comme il était, il fallait bien vingt minutes de marche pour l’atteindre. Veil soupira en déposant son sac au sol.
— Des cadeaux pour moi ? demanda malicieusement Issam.
De deux têtes plus petit que Veil, Issam était physiquement l’opposé de son ami. Il était maigre et frêle, si bien que Veil avait toujours peur qu’une brise l’emporte. La carrure d’un parfait voleur, en somme. Ses yeux d’un noir parfait étaient constamment moqueurs, ce qui lui avait valu des ennuis à plusieurs reprises.
— Littéralement une tonne, répondit Veil en se massant le dos.
Issam plaqua ses cheveux de jais sur son front et releva ses manches.
— Alors… voyons ce que les poubelles d

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