LE Fardeau de jacob
155 pages
Français

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LE Fardeau de jacob , livre ebook

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Description

Jacob a 17 ans. C’est un jeune homme doué, équilibré, bienveillant, entouré d’une famille aimante, sans histoire. Avec son meilleur ami Zack, il vit une adolescence dorée. L’avenir lui sourit. D’autant plus qu’il semble avoir enfin attiré l’attention de la belle Jennifer !
Cette dernière, que Zack voit comme une menace, semble bien s’amuser avec Jacob, qu’elle mène au doigt et à l’oeil. Jusqu’où ira-t-il pour lui plaire ? Loin. Trop loin. Car un bon soir, elle l’incite à faire des expériences avec des substances qui, jusque-là, n’avaient jamais été du moindre intérêt pour le jeune homme. Son meilleur ami est furieux, d’autant plus que c’est avec la voiture de Jacob qu’ils sont venus à Québec…
Après la tragédie, Jacob fait face à une culpabilité innommable que sa famille tente d’alléger de son mieux. L’aide de ses parents, de sa grand-mère, de son parrain et de sa jeune soeur suffira-t-elle à sauver le jeune homme ? Les effets sur la famille entière auront-ils raison de son amour naissant ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 février 2019
Nombre de lectures 7
EAN13 9782897586034
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guy Saint-Jean Éditeur
4490, rue Garand
Laval (Québec) Canada H7L 5Z6
450 663-1777
info@saint-jeanediteur.com
saint-jeanediteur.com

Données de catalogage avant publication disponibles à Bibliothèque et Archives nationales du Québec et à Bibliothèque et Archives Canada

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc., 2019
Révision : Isabelle Pauzé
Correction : Johanne Hamel
Conception graphique et mise en pages : Christiane Séguin
Photographie de la page couverture : © The_Pixel/ shutterstock.com
Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2019
ISBN : 978-2-89758-602-7
ISBN EPUB : 978-2-89758-603-4
ISBN PDF : 978-2-89758-604-1
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Toute reproduction ou exploitation d’un extrait du fichier EPUB ou PDF de ce livre autre qu’un téléchargement légal constitue une infraction au droit d’auteur et est passible de poursuites légales ou civiles pouvant entraîner des pénalités ou le paiement de dommages et intérêts. Guy Saint-Jean Éditeur est membre de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL).

Prologue
Cap-Santé, 14 octobre 1996
L es bruits de la maisonnée s’étaient tus en même temps que la porte d’entrée s’était refermée. Un silence lourd et inhabituel enveloppait la spacieuse résidence en pierre, dont les volets peints en jaune resplendissaient sous la lumière du soleil. Tout autour, les feuilles mortes jonchaient le sol comme un immense patchwork où s’emmêlaient les magnifiques couleurs de l’automne. Venant du fleuve, le vent soufflait légèrement, transportant avec lui la fraîche odeur de la rosée matinale. À peine voilé par quelques nuages effilochés, le ciel exposait sans contrainte la promesse d’une splendide journée. Située sur un vaste terrain boisé où se côtoyaient les érables, les chênes et les ormes, la demeure ancestrale des Lamontagne se dressait, fière et accueillante, à quelques mètres seulement du majestueux fleuve Saint-Laurent. Déjà protégée pour l’hiver par une corde de jardin, une haie de cèdres longeait la façade ainsi que le côté ouest de la maison. Sur le mur arrière, un lierre centenaire s’agrippait jusqu’au toit en contournant la grande fenêtre du salon. En pleine floraison, il semblait narguer ses pauvres congénères dénudés, dont les feuilles voltigeaient d’une branche à l’autre, pour finalement se poser sur la pelouse et y mourir.
Provenant de la cuisine se mélangeait encore l’arôme du café matinal bu à la sauvette avec celui des rôties à peine grignotées, abandonnées sur le bout du comptoir. Demeurée entrouverte, la porte-fenêtre de la salle à manger jetait de l’ombre sur le grand escalier conduisant à l’étage, d’où aucun son ne parvenait, comme si toute vie avait quitté les lieux. Pourtant, dans la chambre au bout du couloir, derrière la porte close, Jacob, un jeune homme de dix-sept ans coiffé d’écouteurs, écoutait à plein volume un succès de Nirvana. Les paroles de la chanson résonnaient dans sa tête : Everything is my fault, I’ll take all the blame, All apologies. Les yeux fermés, les poings serrés, son torse se soulevait légèrement à chaque inspiration. Les battements frénétiques de son cœur s’atténuaient peu à peu à mesure que la peur cédait la place à la résignation. Son choix était fait ; il ne reviendrait pas sur sa décision. Lorsque Kurt Cobain exécuta son dernier accord de guitare, en terminant sa chanson par ces mots, All in all is all we are , Jacob enleva les écouteurs et les déposa sur le lit. Lentement il se leva, enfila ses baskets, qu’il ne se donna pas la peine de lacer, puis se dirigea vers la fenêtre. Avant la nuit, il n’avait pas pris soin de baisser le store, sachant qu’il ne dormirait pas, de toute façon. La première lueur du jour n’aurait donc aucun effet sur son sommeil. Ses cours au cégep faisant relâche, il pouvait se lever à l’heure qui lui plaisait. Ses parents ne s’inquiéteraient pas de son absence au petit-déjeuner.
Son regard embrassa la cour arrière, où il avait passé son enfance à s’amuser avec sa petite sœur Lucie et son ami Zack, s’imaginant que tous les enfants du monde étaient aussi heureux qu’eux. Le carré de sable, dans lequel il avait tant de fois construit des routes pour y faire circuler ses camions Tonka, s’était transformé au cours du temps. Sa mère en avait fait un jardinet de fleurs qu’elle avait cultivées avec amour jusqu’au jour du drame. Abandonné par la suite, l’endroit n’était plus que broussailles.
Le visage inexpressif, Jacob contemplait l’univers dans lequel il avait vécu et qu’il se préparait à fuir, la mort dans l’âme. Sa place n’était plus parmi eux, il leur avait fait trop de mal. L’heure était venue de mettre son projet à exécution. Personne ne le regretterait. Au début, ils auraient de la peine, surtout sa mère qui, depuis ce jour maudit, tentait par tous les moyens de le protéger et de l’encourager à reprendre sa vie en main. Il n’avait plus de vie, tout le monde le considérait maintenant comme un criminel. C’était ce qu’il était, sans aucun doute possible. Par sa faute, quelqu’un était mort, il ne méritait donc pas mieux que de mourir à son tour. Son père, le notaire, l’homme fort et sans reproche, s’était écroulé devant la gravité de son geste insensé. Depuis ce jour, son regard, lorsqu’il le posait sur lui, dévoilait tous les sentiments qu’il n’arrivait pas à dissimuler : la honte, la colère, la déception devant ce fils en qui il avait mis tant d’espoir et qui, par son comportement irréfléchi, avait tout détruit.
Jacob s’éloigna de la fenêtre pour revenir sur ses pas, mettant ainsi fin à sa contemplation. Un grattement derrière la porte attira son attention. L’ombre d’un sourire illumina une fraction de seconde son beau visage triste. Il ouvrit, pour permettre à la chienne d’entrer. Truffe, le beagle obèse aux grands yeux larmoyants, se précipita sur son maître en grognant de plaisir. Le jeune homme s’accroupit et serra tendrement l’animal dans ses bras, tout en lui caressant gentiment le dos. Comme si elle comprenait les tourments de son ami, Truffe fit entendre un faible gémissement. Jacob lui murmura à l’oreille :
— Tu es la seule qui ne m’a jamais jugé ni condamné. Merci d’avoir veillé sur moi pendant toutes ces années. Quand je ne serai plus là, je veux que tu prennes soin de Lucie. Elle ne méritait pas d’avoir un frère comme moi. J’aurais dû être un exemple pour elle et au lieu de ça, je me suis conduit comme un imbécile !
Fermement, Jacob repoussa l’animal, qui le fixait comme s’il ne reconnaissait plus son maître. Il se releva, lui tourna le dos et se dirigea vers la sortie d’un pas rapide. Avant de quitter la chambre, il jeta un dernier regard sur ce qu’il appelait, il n’y avait pas si longtemps, son royaume. Au fil des ans, cet espace qui n’appartenait qu’à lui s’était modifié au même rythme qu’il avait grandi. Au début, les peluches, les blocs Lego, les livres de Disney occupaient toute la place. À l’adolescence, tous ces objets tant aimés avaient été remplacés par un ballon de soccer, une canne à pêche, un équipement complet de hockey, la collection des Astérix et, bien sûr, des vêtements éparpillés un peu partout. Peu à peu, son domaine s’était transformé en un vrai capharnaüm, au grand dam de sa mère, qui, finalement, avait renoncé à faire le ménage. Cette tâche était devenue la sienne, mais il s’en acquittait avec plus ou moins de diligence. Les murs étaient couverts de posters représentant des groupes rock, des vedettes de cinéma et, surtout, de photos de sa chanteuse préférée, Julie Masse. Sur la porte de la penderie, Che Guevara surveillait cet univers de son regard de braise.
La veille, il avait soigneusement rangé sa chambre. Il avait même fait son lit avant de s’y étendre, tout habillé. Dans le but d’éviter une corvée à sa mère, il avait passé la nuit sur l’édredon. Jamais il ne pourrait réparer le mal qu’il lui avait fait, mais il se disait que ce petit geste de gentillesse envers elle adoucirait peut-être sa peine de le voir partir. Depuis qu’il avait pris sa décision d’en finir, Jacob ressentait u

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