Meurtre à l ambassade
170 pages
Français

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Meurtre à l'ambassade , livre ebook

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Description

De retour d'excursion dans le nord de la Thaïlande, David Petit rentre à l'ambassade de France où il travaille. Spectateur d'un meurtre, il en devient à la fois témoin et suspect. Effectivement, pourquoi la victime avait-elle une photo de lui dans son téléphone ?


Mêlé de près à l'enquête, David va tout tenter pour le découvrir, au risque de sa vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9791097570538
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tous les personnages présents dans ce livre ne sont que pure invention.
Inspirée de personnes et de faits réels, se déroulant dans des lieux existants, cette histoire et son développement ne sont qu’une fiction.
CHAPITRE 1 : Chiang Rai
 
« En évitant le tigre, on rencontre le crocodile. » Proverbe thaïlandais
 
Subitement Pan se met à parler vite, trop vite, avec cet accent thaï du nord que j’ai toujours du mal à comprendre. Il y a beaucoup de monde dans ce bar/restaurant et trop de bruit. Entre le poste de radio qui crépite, les ventilateurs qui tournent et les discussions animées, je n’entends pas tout ce qu’il dit. Il débite ses paroles à une vitesse folle. Je n’arrive pas à donner du sens à sa phrase. Il a l’air inquiet et stressé.
En une fraction de seconde il est debout, se retourne en renversant son verre du coude. Sa chaise tombe, le brouhaha s’estompe. Ses yeux balaient la pièce en un mouvement rapide et saccadé : la porte, derrière moi, la porte. Sa bière se répand sur le comptoir et sur notre carte touristique. Les muscles de son visage se durcissent. Ses pupilles s’arrêtent un court instant sur quelque chose qui est dans mon dos. Il est tendu et dans un souffle me dit en anglais :
– COURS !
 
Sans même réfléchir, je plonge ma main dans ma poche à la recherche de monnaie, tout en bondissant de mon siège. Je jette une poignée de bahts sur le comptoir et m’élance à la suite de mon ami, abandonnant cette jolie femme aux cheveux noirs avec qui je venais tout juste de commencer à discuter. Un dernier regard en guise d’excuse puis je détale tête baissée.
Nous passons la porte comme deux furies. Commence alors un sprint digne des plus grands athlètes mondiaux.
– C’est quoi ce bordel, Pan ?
– Fonce et surtout ne t’arrête pas !
En jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule, je comprends enfin la situation. Trois Thaïlandais sont à notre poursuite. Un petit au visage hargneux, cheveux courts et moustache, portant une chemise bariolée à carreaux ouverte sur un tee-shirt blanc laissant entrevoir une grosse chaîne en or étincelante. Ses deux acolytes ressemblent plus à des dobermans qu’à des hommes. Tête rasée, pantalon de type treillis militaire, débardeur blanc pour l’un et noir pour l’ autre mettant en valeur leurs bras de la taille de mes cuisses. Le genre d’homme qui vous casse la tête d’abord puis dialogue ensuite.
– Je crois que tu draguais la petite amie d’un d’entre eux ! me lance Pan dans un souffle.
Nous détalons le long de Suk Sathit road au cœur de la petite ville de Chiang Rai. Comme partout dans ce pays, les trottoirs sont encombrés, heureusement il y a peu de monde dans la rue à cette heure-ci. Nous slalomons entre les quelques passants, les stops-trottoirs et les vendeurs ambulants. Cette scène amuse les quelques témoins.
Comme un seul homme, uni par le stress et une stimulation intense, nous suivons les mêmes trajectoires, Pan et moi.
Arrivés au premier carrefour, nous bifurquons sur la gauche et tombons sur un trottoir bouché par une dizaine de scooters de location attendant leurs clients.
On passera pas !
Dans un écart réflexe, nous les évitons, valant à mon ami un choc violent à l’épaule avec le feu tricolore. Le trottoir n’étant pas praticable, il traverse la route d’une traite, sans réfléchir. Sans un regard ni à droite ni à gauche.
Je le suis.
 
Un klaxon retentit, je me tourne et me retrouve face à une masse noire qui grossit immédiatement. Mon cœur s’arrête net, tout comme mes jambes. Incapable de bouger, ce que je vois me tétanise. La masse noire emplit tout mon champ de vision. Des phares énormes apparaissent face à moi. Je reste là, incapable du moindre mouvement.
Le pare-chocs est désormais si proche. Je ne peux pas lui échapper.
Les pneus crissent, le temps s’arrête : j’attends l’impact !

Je ne suis plus à l’arrêt, je n’ai rien senti et je cours de nouveau à perdre haleine. J’étais persuadé que ce 4x4 allait me percuter. C’est un miracle. Dans un réflexe de survie, mon corps a repris sa course. Nous passons à toute vitesse devant une, puis deux, puis trois terrasses, évitant de justesse une femme et ses enfants puis un tuk-tuk. Ma respiration est violente et commence à m’arracher les poumons qui me brûlent violemment.
Allez, tiens bon, tu vas y arriver.
J’ai mal. Mon cœur va exploser à battre si fort dans ma poitrine. Malgré ces douleurs, mes jambes ne lâchent pas, je crois même qu’elles accélèrent encore.
Nous prenons à droite, Trairat road. Je saute par-dessus un amas de sacs poubelles.
Ça passe, ouf .
On perd du terrain sur nos poursuivants. Notre course risque de mal tourner. On s’engouffre sous un échafaudage étroit.
Ça passe encore, mais c’est vraiment limite .
Un voile blanc commence à troubler ma vision.
Les deux dobermans et leur maître ne nous lâchent pas.
C’est qu’ils sont endurants, les salopards.
Pan a l’air de tenir le choc. Il le faut. On doit tenir .
La circulation est plus importante dans cette rue. Il y a de nombreux scooters qui zigzaguent entre les minibus, les songkao et autres Ford Contour.
Nous voici devant le Wat Phra Kaeo, un temple typique aux couleurs dorée, marron et rouge entouré de bambous ; Pan a une idée de génie. Il saute à l’arrière d’un pickup en marche. Je l’imite et m’écrase lamentablement sur le plancher en métal du véhicule.
La femme du conducteur nous regarde par la vitre arrière, étonnée et amusée. Son mari, quant à lui, déverse un flot de mots peu agréables à notre encontre.
Malgré notre arrivée inattendue, le pickup ne décélère pas. Nous voyons nos poursuivants s’éloigner pour devenir de petits points noirs se noyant dans le paysage.
Le vent me caresse les joues. Je me sens mal, épuisé, vidé, cependant je suis vivant !
On a réussi à s’en sortir !
 
Nous nous remettons doucement de notre mésaventure en marchant tranquillement le long d’une petite ruelle. Il fait chaud et humide, je suis couvert de sueur. Par chance, un léger voile nuageux nous protège du soleil brûlant de ce début d’après-midi.
Mon ami m’impressionne toujours par sa débrouillardise et sa capacité à apprendre très vite. Ce jeune homme grand et élancé sait tout faire.
– Pour une fois que tu avais l’air d’avoir la cote avec une fille, il a fallu que tu tombes sur la nana d’un voyou et un voyou possessif en plus.
– Comment ça, pour une fois ?
– Je veux dire, une fille que tu n’as pas besoin de payer !
– Ho, arrête tes conneries. Elle m’avait même donné son numéro, c’est dommage. Elle s’appelle Ampaï.
Comme pour prouver mes dires à mon ami, je sors de ma poche le petit morceau de papier sur lequel elle m’a griffonné rapidement son numéro de téléphone. Je le remets aussitôt dans la poche de mon short.
– Ampaï… c’est joli comme prénom. Mais bon, je pense pas que la recontacter soit une très bonne idée. J’te propose qu’on se repose une bonne heure parce que là, j’en peux plus. Et après on part visiter le Wat Rong Khun. On a largement le temps, l’avion n’est qu’à 19 h 20.
 
 
C’est ainsi, après un très court repos, que nous sommes partis en scooter à la découverte de la Thaïlande profonde et de ce temple atypique, situé à l’extrême nord du pays. Une région encore sauvage et authentique, bordée par le Mékong.
Ah, la Thaïlande !
Ce pays merveilleux aux multiples facettes, appelé le pays du sourire. Il me faudrait des jours pour vous en parler, pour vous le décrire. Ses paysages si variés, ses cultures, ses modes de vie et bien sûr, les hommes et les femmes que nous rencontrons. C’est une terre si différente de ce que nous connaissons en Europe. Leur vision de la vie, du monde, leurs réponses aux évolutions et à la mondialisation sont autant de choses difficiles à comprendre et encore plus à expliquer pour nous, Occidentaux. Je crois que le sanuk , la « façon de vivre », « le chemin à suivre », ainsi que les subtils mélanges entre modernisme et tradition, que nous autres fareng ( terme thaïlandais désignant les étrangers) appelons abusivement contradictions, sont incompréhensibles, presque inaccessibles pour quelqu’un qui n’est pas né sur cette terre. Tous ceux qui sont venus ici, en quittant les sentiers battus et les zones touristiques, vous diront la même chose et auront la même étincelle dans les yeux en évoquant leurs souvenirs de l’ancien royaume de Siam.
 
 
J’ai rencontré Pan quelque temps après mon arrivée en Thaïlande, lors d’une manifestation sportive organisée par l’ambassade de France. Moment sportif qui avait pour but de nous faire rencontrer la population locale et de faciliter notre intégration. C’est d’ailleurs lui qui m’a permis de progresser rapidement avec la langue de ce pays, même si j’ai encore de gros progrès à faire. Nous avons à peu près le même âge et sommes vite devenus de très bons amis.
Pan est né dans cette région du nord, dans un petit village à quelques kilomètres de Chiang Rai. Il y a vécu de nombreuses années avec ses deux grands frères avant que sa famille, des paysans peu fortunés, n’emménage à Bangkok pour tenir un commerce. Il est très attaché à ses racines, à sa famille et à l’histoire de son pays. C’est pour cette raison qu’il tenait tant à me faire visiter cette province. Il peut parfois passer pour quelqu’un de froid, alors qu’en réalité c’est un homme qui ne fait pas confiance rapidement, pour qui l’honneur et la fidélité sont les valeurs les plus importantes.
 
Roulant à l’assaut des routes du nord, nous voici donc partis à la recherche du temple blanc, le fameux Wat Rong Khun. Les routes… j’exagère, nous roulons sur la seule grande route à deux voies qu’il y a dans les parages ; les autres n’étant que des petits chemins parfois goudronnés, parfois de simples pistes sablonneuses de terre rouge.
J’essaie de suivre mon ami tant bien que mal. Il n’arrête pas de doubler les camions et les pickups. Nous sommes à 110 km/h sur un deux roues, en short, tee-shirt et, comme le veut la tradition ici, sans casque. À part

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