Qui t a tuée, Alice ?
173 pages
Français

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Qui t'a tuée, Alice ? , livre ebook

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Description

La veille de la rentrée scolaire, Alec emménage avec sa mère dans leur nouvelle maison. En allant se coucher, une surprise l'attend dans sa chambre : une jeune fille désemparée, Alice, lui demande son aide.


Le lendemain, au lycée, il apprend qu'elle est morte il y a six mois. Pourquoi se trouvait-elle alors dans sa chambre ? Que lui est-il réellement arrivé ? S'est-elle suicidée, sans raison, comme le suggère la version officielle ? Quelqu'un l'a-t-il tuée ?


Pour répondre à l'appel au secours d'Alice, Alec va devoir élucider ces mystères et découvvrir les secrets de ses camarades de classe.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 19
EAN13 9791097570224
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Je lève les yeux de mon iPhone et regarde droit devant moi ce qui sera dorénavant chez moi. Une maison qui a connu des jours meilleurs, entourée d’une véranda brinquebalante. Pour un premier jour de septembre, il fait encore chaud, même si l’automne ne va pas tarder à s’installer. Je me retourne vers ma mère, ses cheveux en sueur sont plaqués sur son front. Elle se cramponne si fort à son volant que ses phalanges en deviennent blanches. Je sais qu’elle est sur le point de fondre en larmes. Elle surprend mon regard et se plaque un sourire sur la figure qui se veut rassurant. Je pose mes mains sur les siennes et d’un geste que je souhaite le plus doux possible lui desserre les doigts.
– Ça va aller, M’man. On va se plaire ici. Une bonne couche de peinture neuve et cette maison ne sera pas si mal. Il y a des gens qui se couperaient un doigt pour avoir une maison aussi délabrée soit elle. C’est ça !
Je me tape le front avec ma main et poursuis :
– Tu es triste, car tu aurais préféré vivre dans cette caravane, celle qu’on a vue tout au bout de la route ?
Il n’y avait pas de caravane tout au bout de la route, mais ma tentative pour la faire sourire fonctionne et elle rit, de ce rire de petite fille qui me permet de voir ma mère trente ans en arrière. Ne pas en vouloir à mon père à ce moment précis reste compliqué.
J’aide ma mère à décharger la voiture et à porter les cartons pour les déballer.
– Je t’ai réservé la chambre du haut, je me su is dit que tu aimerais avoir un espace rien que pour toi, me dit-elle.
La chambre en question est miteuse, le sol recouvert d’un lino bleu gondole à certains endroits et la tapisserie à grosses fleurs jaunes et rouges me donne mal à la tête. Rien à faire, même en mettant des posters, elles apparaîtront toujours. Il y a quand même un coin toilette avec un miroir et un lavabo ébréché. C’est le début du luxe. Je dépose mon sac à dos sur un matelas nu qui ne m’inspire pas confiance et je redescends prêter main-forte à ma mère.
– Ça va, mon chéri ?
– Yep, la tapisserie est comme je l’avais demandé !
Je lui fais un clin d’œil et elle sourit.
 
Ça va faire deux heures que nous faisons le ménage et que nous avons rangé le peu de choses que nous avions. Ma mère n’a pas voulu emporter ses anciennes affaires, encore moins ses meubles. Elle est comme ça, ma mère ; elle dit toujours qu’il ne faut pas accorder trop d’importance aux choses matérielles, qu’elles sont des attaches nous amarrant au passé et nourrissant notre ego. La vie est plus agréable si on voyage léger est sa devise préférée. En tout cas, notre famille s’est allégée de mon père.
Un fichu sur la tête, ma mère étire ses bras au ciel, et se masse l’arrière de la nuque. J’ai l’impression que le fait de s’activer lui a fait du bien. Elle a l’air d’aller mieux.
Elle s’avance vers un carton et sort des photographies encadrées. Elle vient les déposer sur la commode du salon. Quelques-unes de moi bébé dont une où je suis tout nu avec juste un gilet de sauvetage au milieu d’un canoë. Une autre où je dois avoir huit ans et souffle des bougies sur un gâteau d’anniversaire. Il n’y en a qu’une de ma mère, avec son frère quand elle avait quinze ans. Elle était belle. Elle rencontrerait mon père un an plus tard. Je nous regarde dans le miroir terni surmontant la commode du salon. Elle, si blonde et menue, et moi, si brun, la dépassant de plus de deux têtes avec ma carrure qui m’a valu d’être sélectionné comme bloqueur dans l’équipe de football. Le contraste en est presque drôle. Elle doit penser la même chose, car elle se retourne et me dit :
– Je me demande comment un petit bout de femme comme moi a pu faire un aussi beau garçon ! Allez, il ne nous reste plus qu’à nettoyer le frigo. Il n’a pas dû servir depuis des années.
– Tu es sûre qu’il fonctionne ?
Je me rends dans la cuisine. La tapisserie est tout aussi fantaisiste qu’ailleurs. Des cerises rouges sur un fond bleu délavé. Le frigo est débranché et je remarque que quelqu’un a veillé à ce que la porte reste entrouverte, à l’aide d’une vieille brique de lait, pour que l’intérieur ne moisisse pas. Je l’éloigne du mur en le tirant pour pouvoir le brancher. Il pèse deux tonnes. Ce frigo est une antiquité. Quand je me redresse, la lumière clignote, puis finit par se stabiliser. Le frigo se met à bourdonner comme si un hélicoptère était sur le point de décoller.
– Il marche ! Et je crois que toute la ville est au courant !
 
Nous dînons de pizza. Installés sous la véranda, nous regardons la nuit qui commence à tomber. Quelques lucioles volent sous le gros marronnier au milieu de la pelouse qui a bien besoin d’être tondue. Gamin, j’aurais voulu en attraper quelques-unes dans un bocal. Je cale ma tête contre mon bras sur le vieux sofa et ouvre une cannette de Coca-Cola que je lève pour un toast. La journée a été épuisante.
– À notre nouvelle vie !
– À nous deux, mon fils !
Demain, je découvre mon nouveau lycée. J’aurais pu choisir de rester dans mon ancienne ville. Cependant ma mère avait besoin de repartir à zéro à des centaines de kilomètres de là. Et j’ai décidé de la suivre. La température a chuté, néanmoins l’air frais me fait du bien. Je me laisse bercer par le chant des criquets.
Ma mère finit par se lever et emporte les assiettes sales dans la cuisine.
– Tu veux que je fasse la vaisselle ? lui crié-je du sofa.
– Ça ira, je m’en occupe.
Elle n’aime pas manger les pizzas à même le carton, elle insiste toujours pour que les repas soient convenables même si elle a renoncé à me faire utiliser des couverts. J’observe le voisinage. Les autres maisons n’ont pas l’air en meilleur état que la nôtre. Toutefois, le quartier est calme et ombragé. Quand je rentre, la vaisselle a été mise à égoutter sur un torchon propre et elle s’est installée devant une de ses séries préférées. Je lui dépose un baiser sur sa joue et je monte dans ma chambre.
 
Je sursaute et me retiens de pousser un cri. Une fille, que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam, est debout au milieu de ma chambre, se triturant les mains.
– Désolée, dit-elle en haussant les épaules, l’air confus.
Elle se mord la lèvre.
Je me demande bien ce que cette fille fait là et comment elle a pu entrer. Je suis persuadé qu’elle n’était pas ici quand je suis monté déposer ma valise. Le seul endroit où elle aurait pu se cacher est l’armoire, seulement il est impossible de s’y tenir debout. Je remarque le montant de la fenêtre relevée et le rideau qui ondule dans la brise du soir.
– Je peux savoir ce que tu fabriques dans ma chambre ?
2
 
– Je savais juste qu’il fallait que je marche jusqu’ici.
Sa robe noire est couverte de terre et je vois d’ici des brins d’herbe dans ses cheveux. Comme si elle revenait d’un bal, mais s’était perdue dans les bois. Que peut-elle bien faire ici, dans ma chambre ? On n’arrive pas chez les gens à l’improviste. Elle est peut-être somnambule ? C’est la voisine et elle s’est retrouvée dans ma chambre ? Il y a peut-être une échelle à la fenêtre ? Je vais vérifier. En effet, il y en a bien une. Je regarde l’heure sur mon réveil : 23 h 36.
Ça se tient. Elle est sûrement somnambule.
– Où habites-tu ?
Je parle le plus doucement et le plus gentiment possible. On m’a toujours dit qu’il ne fallait pas réveiller un somnambule, ça pourrait le tuer. Il ne manquerait plus que ça, qu’elle me claque entre les doigts et que je me retrouve avec un cadavre dans ma chambre, le jour de mon emménagement.
Je la regarde un peu plus longtemps. Malgré son allure, elle est mignonne avec ses grands yeux verts et ses cheveux qui tirent sur le roux. Elle porte un tatouage, des oiseaux qui s’envolent sur son poignet. Je décide quand même de m’assurer si elle dort vraiment et la pince.
– Aïe, ça un fait un mal de chien !
Elle se frotte le bras avec énergie.
– Excuse-moi, je voulais m’assurer de quelque chose. Depuis quand es-tu ici ?
– Je viens d’arriver.
Elle va à la fenêtre et regarde au-dehors.
– En temps normal, j’habite à Hopper street.
– On est à Downtown street, au 11.
– Je sais. C’est de l’autre côté de la ville.
– Je vais te ramener si tu veux.
– Non ! s’écrie-t-elle.
Elle baisse précipitamment la voix.
– Je ne peux pas retourner chez moi. S’il te plaît. Laisse-moi rester ici cette nuit.
Ses yeux sont embués de larmes, elle a l’air paniquée et triste.
Je m’apprête à lui demander pourquoi, mais elle ne m’en laisse pas le temps.
– S’il te plaît. Ne me demande rien ce soir. Je t’expliquerai. Seulement, s’il te plaît, veux-tu bien m’aider en acceptant que je reste ?
Elle a l’air encore plus paniquée maintenant. J’hésite. Je regarde sa robe froissée, la terre qui la recouvre. Un morceau de tulle est déchiré et pend lamentablement. Quelque chose de grave lui est peut-être arrivé. Peut-être que je devrais appeler la police, prévenir ma mère.
– Je t’en prie, ne dis rien à personne. Promis, demain matin, je serai partie.
J’hésite. Je ne connais pas cette fille. C’est une parfaite inconnue. Elle a peut-être fugué. Et déjà passé une nuit dehors, vu l’état de ses vêtements. Si je préviens ma mère, c’est certain, elle appellera la police et ils la ramèneront chez elle. Et je me doute que si elle s’est enfuie, ce n’est pas pour y retourner. Et si elle était battue ? Je scrute son visage et ses bras à la recherche de bleus et ne vois rien. Néanmoins je finis par acquiescer.
– D’accord. Tu peux rester ici cette nuit. Je regarde autour de moi et je réalise qu’il n’y a qu’un lit une place, dans lequel je vais à peine pourvoir me tourner.
– Je vais te préparer un lit d’appoint.
Je prends la couette de mon lit, la plie en deux et la pose au sol. Je lui donne aussi mon coussin.
– Tu n’en auras pas besoin ? C’est déjà très gentil pour la couette.
– T’inquiète, je suis de ceux qui dorment sans oreiller.
Ce n’est pas vrai, mais ma mère me répète toujours de ne jamais perdre une occasion d’être gentleman.
– Tu t’appelles comment ?
Je n’a

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