Un pas plus près
450 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un pas plus près , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
450 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Justin sait ce qu’il veut : collectionner les conquêtes et qu’on ne lui dise jamais ce qu’il doit faire. Hors de question pour lui de s’engager dans une relation sérieuse. Impulsif et rentre-dedans, il n’a pas sa langue dans sa poche.


Après être tombé dans la drogue, il s’installe à San Francisco où Scott, son meilleur ami, veille sur lui. Mais cette amitié fusionnelle est sur le point de devenir explosive. Un geste, un regard, et les tensions s’animent.


Tandis que les doutes l’assaillent, Justin se rapproche dangereusement de son passé... sans oublier qu’il suffit d’un seul pas pour que tout vole en éclats.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782970160373
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture

Table des matières Couverture Page de titre CHAPITRE PREMIER CHAPITRE II CHAPITRE III CHAPITRE IV CHAPITRE V
Points de repère Couverture
Page de titre
NORA CARVER
UN PAS PLUS PRÈS
CHAPITRE PREMIER
J’ouvre à peine un œil. L’épaisse fumée blanche stagne dans toute la pièce. Les cadavres d’une bonne trentaine de cigarettes débordent du cendrier, tandis que les cendres froides sont éparpillées sur la table basse du salon et sur le tapis. Affalé dans le canapé d’angle en cuir noir, la tête enfoncée dans un coussin, je tends mollement le bras et extirpe d’un paquet une énième cigarette. Je l’allume et aspire une grande bouffée. Puis, je referme les yeux. La fumée sort de mes narines pour former un nuage opaque tout autour de moi. J’essaie de faire des ronds, mais non, et puis si. Et finalement, j’abandonne, le cœur n’y est pas.
J’aurais dû ressentir quelque chose. Sentir mon cœur se briser, ou un truc comme ça. Mais rien… J’aurais dû frapper contre le mur, frapper si fort que mes poings en auraient troué le placo peint en gris clair. Rien. J’aurais pu hurler, crier, tout casser, me soûler, partir en boîte de nuit, faire n’importe quoi avec n’importe qui. Toujours rien. Pas la moindre émotion. Seule la promesse de nuits en solitaire m’obsède et me ronge.
J’ai pris trois ans de sa vie, ça lui a suffi. Jusqu’à cette nuit. Emily a seulement eu pour but de combler le néant de mon existence, comme un meuble dans une pièce vide, mais tout vient de s’arrêter. J’avale une nouvelle bouffée et la recrache rapidement, las, écœuré par les deux paquets fumés en quelques heures.
Les rayons du soleil de midi me forcent à me lever. Ou alors est-ce le bruit infernal de mon colocataire qui claque la porte en rentrant dans la maison, au moment même où je m’apprête à baisser le store ?
— Tu peux faire moins de bruit ? grogné-je en écrasant ma cigarette dans le cendrier.
— Justin, faut vraiment que t’arrêtes de fumer comme ça ! s’exclame-t-il en retirant veste et chaussures. Et pourquoi faut-il que tu sois toujours à moitié nu quand je rentre ? Tu bosses pas aujourd’hui ?
— Plutôt marrant comme remarque de la part d’un mec qui passe la moitié de son temps à poil, ricané-je.
Scott lève les yeux au ciel, exaspéré.
— Je gagne ma vie, moi ! Et tu ne m’as pas répondu… Pourquoi t’es pas au taf ? Et c’est quoi tout ce bordel ? s’écrie-t-il en agitant ses bras pour chasser le nuage de fumée qui a envahi la pièce. T’es plus un pompier, t’es l’incendiaire, c’est pas possible !
Il regarde en direction de la cuisine.
— Sérieux, Justin, t’as pas sorti la poubelle !
Je hausse les épaules et m’accoude au rebord de la fenêtre. C’est vrai que j’ai abusé… Scott est à quelques mètres de moi, et je ne le distingue même pas correctement.
— Figure-toi qu’Emily m’a largué ! Alors désolé, mais j’ai pas franchement la tête à aller travailler ni à prendre soin de mes poumons.
— Et c’est ça qui te met dans cet état ? Genre, tu t’y attendais pas ?
— Bah… pas vraiment… dis-je en faisant la moue.
— T’es pas croyable ! Ça fait trois ans que tu la balades, trois ans qu’elle s’attache à toi pendant que tu vas voir ailleurs quand l’envie t’en prend, trois ans qu’elle te pardonne et… t’as vraiment cru que ça allait durer toute la vie ?
— Non, j’ai pas dit toute la vie, t’es fou ! Mais au moins quelques années de plus… Et puis, je te signale que je n’ai pas passé trois ans à la tromper ! C’est arrivé quoi… deux ou trois fois ?
— Cynthia, Jazz, Mady, Amber, Mel, Kelly, Cindy, Tara… je continue ?
— Oh là, oh là, c’est bon, mec, j’ai vingt-deux ans, je te rappelle ! Je fais ce que je veux, et je t’ai pas demandé de faire mon procès ! Et puis pourquoi tu la défends ? Tu veux te la taper, ou quoi ? Remarque vas-y, le champ est libre maintenant !
Scott me fusille du regard, et je comprends qu’il vaut mieux ne rien ajouter. Je passe rapidement ma main dans mes cheveux blonds mi-longs pour me détendre, fais craquer les articulations de mon cou et reporte mon regard bleu azur sur la pièce. Ou plutôt devrais-je dire, le dépotoir. Dans la cuisine, les placards en bois blanc sont presque vides. L’évier déborde d’assiettes et de couverts sales, tandis que, de la poubelle, émane une odeur nauséabonde que celle du tabac froid ne parvient pas à masquer. Sur la table à manger, je n’ai même pas pris la peine de nettoyer le restant de miettes de mon repas d’hier.
Je me tourne et ouvre la fenêtre. L’air frais me fait du bien, et j’en inspire une grande bouffée. J’entends Scott ouvrir celles des autres pièces du rez-de-chaussée pour créer un courant d’air afin que la maison s’aère vite. Je reprends appui sur le rebord pour savourer ce petit vent qui vient taper dans mon dos. Scott revient, deux bières à la main, et m’en tend une.
— Bon, à ton célibat, Justin ! annonce-t-il, un sourire aux lèvres, en levant sa cannette.
— Merci, mec. Elle va faire du bien celle-là. Et le boulot, ce matin ?
— J’ai peut-être un gros contrat en vue. Mon agent m’a dit que j’avais été repéré par une grande marque et que j’allais être appelé pour un casting. Y a plus qu’à croiser les doigts !
— Super ! J’espère que ça va le faire ! Et c’est quoi comme marque ?
— Armani.
Sous le coup de la surprise, j’avale ma gorgée de bière de travers et me mets à tousser. Quelques secondes sont nécessaires pour que je reprenne ma respiration et déglutisse correctement. Puis, je relève le visage vers Scott qui s’amuse de ma réaction, ses yeux marron brillant de fierté sous ses cheveux bruns impeccablement coiffés.
— Armani ? Putain, beau gosse ! Avec ça, tu seras sapé au top !
— C’est pour leur collection de sous-vêtements… et je serai en duo durant tout le contrat.
— En duo ?
Je pousse un sifflement d’admiration.
— Eh bien, il y en a qui ne se refuse rien, on dirait. Monsieur Scott Lukas va tâter du beau p’tit cul pendant des mois, voire des années !
— Justin, arrête, c’est pas ce que tu crois, me contredit-il.
— Attends, attends… Celle-là, tu ne vas pas me la faire à moi. Genre tu vas passer tes journées en boxer à côté d’une nana en string, et il ne va rien se passer ? Nan, je peux pas te croire. J’engagerais même le pari que…
— Je serai en duo avec un autre mec ! me coupe-t-il.
J’en reste sans voix. L’information monte lentement à mon cerveau, et je mets quelques secondes à comprendre ce que Scott m’explique. Puis, la connexion se fait… Cette fois, je ne peux retenir un grand éclat de rire. Il ne se départit pourtant pas de son sourire et continue de boire sa bière comme si ma réaction ne l’atteignait pas.
— Allez… sors-moi le fond de ta pensée, m’invite-t-il, tout en sachant pertinemment où je veux en venir.
— Tu vas encore passer plus de temps à poil, et avec un mec ! T’es une vraie tarlouze ! 
— Peut-être, mais je serai riche, si tout se passe comme prévu, commente-t-il en s’approchant de moi.
Il vient me donner une accolade pour fêter ce potentiel contrat qui, je dois bien le reconnaître, est une opportunité à ne surtout pas manquer ! Je m’apprête à lui faire part de ma fierté, quand il se crispe, puis me pousse pour prendre ma place à la fenêtre.
— Putain, Justin ! Avec tes conneries, on a failli rater ça ! Ça risque de te plaire, mate !
Dehors, un camion est garé devant la maison voisine. Un camion de déménagement. Une jeune femme porte des cartons et fait des allers-retours, les bras chargés. Elle est en train de s’installer ! De longs cheveux châtains, une taille moyenne, une silhouette svelte, tout ce que j’aime. Même son style est parfait : short en jean, débardeur blanc, baskets et casquette. Simple et efficace.
— Pince-moi, je rêve ! C’est plus un pétard, c’est un avion de chasse ! m’exclamé-je.
— T’imagines, ça se trouve, elle aide juste sa grand-mère à emménager, et on va se coltiner une vieille et ses chats toute l’année, temporise Scott.
— Et elle est où la vioque, alors ?
— Je sais pas, moi… Encore à l’hospice ?
J’éclate de rire et lui donne une tape sur l’épaule pour qu’il me suive. J’enfile mes baskets à la va-vite, ne prends pas la peine de mettre un tee-shirt et ouvre la porte, en jean et torse nu. Scott, sur mes talons, me jette un regard interrogateur, tout en s’amusant de la situation.
— Bah quoi ? On va vérifier ! dis-je avec un grand sourire.
Lorsque la porte d’entrée claque, nous sommes déjà sur le trottoir, à quelques pas du camion, à chahuter comme des gosses pour être le premier à parler à la jolie inconnue qui est en train d’attraper un nouveau carton. Du haut de notre mètre quatre-vingt-cinq chacun, nous nous penchons sur ce petit bout de femme à l’air si fragile mais si vivante à la fois. Elle ressemble à une poupée qu’on préférerait garder précieusement dans sa boîte.
Très vite, elle nous remarque et nous adresse un signe de la main, nous invitant à approcher. Arrivé à sa hauteur, je croise son regard marron pétillant. Ses joues rondes sur son visage ovale rougissent lorsqu’elle nous détaille de haut en bas. Ça va être facile, c’est même gagné d’avance.
— Excusez-moi, les gars. Je galère un peu à vider mon camion toute seule, vous pourriez me donner un coup de main ? nous demande-t-elle avec un large sourire.
— Ouais, bien sûr, on va t’aider, répond aussitôt Scott.
— Avec plaisir même, ajouté-je sur le même ton.
Elle attrape un carton et remonte l’escalier, avant de disparaître derrière la porte d’entrée. Sans plus attendre, je pousse Scott d’un coup d’épaule et me rue le premier dans le camion.
— Tu es déjà hors-jeu, mec ! m’exclamé-je en lui lançant un clin d’œil complice.
Je m’empresse ensuite de ramasser le premier carton qui me vient pour rejoindre au plus vite notre jolie inconnue. Scott lève une nouvelle fois les yeux au ciel. Alors qu’il saisit un tas de planches, j’entre déjà dans la maison.
Je cherche la belle brune du regard et finis par la trouver dans la cuisine, au bout du couloir. Appuyée contre l’évier, elle s’essuie le front du dos de la main et pousse un soupir.
— Je le pose où ? demandé-je doucement, pour

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents