Utopia
275 pages
Français

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Description

Née des cendres de notre monde, l’Utopie règne sur Elysia. Le dernier refuge de l’Humanité où elle a prospéré au cours des deux derniers siècles. Une ville égalitaire, qui vise à combler chaque désir de son peuple. Où la guerre n’est plus qu’un lointain et mauvais souvenir. Où le bonheur est maître-mot.


Caine et Elias sont deux jeunes hommes que tout oppose, si ce n’est une chose : ils vont avoir dix-huit ans. L’âge auquel Elysia leur ouvre ses portes.


Leur chemin, loin d’être tracé, les projette alors vers des mondes radicalement différents.


Des tours d’albâtres d’Elysia aux confins des contrées périlleuses, leurs découvertes réduiront à néant toutes leurs certitudes. À l’exception d’une seule : un secret se cache derrière l’Utopie.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 19
EAN13 9782490630400
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Auteur

Né à Bordeaux, c’est dans la belle endormie que Victor-Emmanuel a vécu ses 25 premières années. Aujourd’hui pharmacien-biologiste, il a toujours été passionné, aussi loin qu’il s’en souvienne, par la fiction. Nourrir l’imaginaire pour échapper à la réalité. Du polar à la fantasy, du thriller à la science-fiction, ses lectures depuis son plus jeune âge ont alimenté son inspiration. Jusqu’au jour où porté par le désir de faire vivre les histoires qui y sont nées, il décide de leur donner voix à travers ses mots.


Victor-Emmanuel BRETT
UTOPIA


Direction éditoriale : Guillaume Lemoust de Lafosse
© Inceptio Éditions, 2020
ISBN : 978-2-490630-40-0
Inceptio Éditions
13 rue de l’Espérance
La Pouëze
49370 ERDRE EN ANJOU
www.inceptioeditions.com



Prologue

E tienne Laland traversait à pas rapides les couloirs sombres de l’ancienne ambassade. Il regarda sa montre et son pouls s’accéléra. Il allait être en retard… Et ceux qu’il devait rejoindre étaient tout sauf patients. Son costume noir, mal coupé, le démangeait. Sa cravate était trop serrée, lui donnant l’impression d’étouffer. Il se fraya finalement un chemin dans la salle de réception. Heureusement, il n’avait pas commencé à parler.
Une perle de sueur orna immédiatement le front d’Etienne lorsqu’il vit les regards converger vers lui. La vaste pièce rassemblait, sous la lumière de son immense chandelier de cristal, les membres les plus éminents des Survivants. D’antiques tentures de rouge et d’or tapissaient les murs, quelque peu défraîchies par les ans sans que leur superbe en soit entamée.
Etienne regarda les autres invités. Tous portaient des habits somptueux. Les tenues des hommes, aux teintes sombres, étaient parfaitement taillées. Les femmes, au contraire, se démarquaient par de longues robes de soie, de couleurs vives et variées. Ils riaient, savourant du champagne. Les dernières bouteilles de l’Humanité. Il se demandait encore comment il avait eu la chance d’être convié à cette soirée.
Il jeta un coup d’œil à la fenêtre. Les rideaux étaient fermés. Rester dans leur confort illusoire était bien plus aisé que d’affronter la réalité. Etienne les comprenait, il n’aimait pas ce qu’il entrevoyait non plus. S’il avait pu, il serait resté lire sous les doux rayons du soleil. Mais cette époque était révolue… À travers l’embrasure des draperies, il aperçut les rues grises et ternes. La végétation morte, les routes désertées autant par l’Homme que par la vie…
Il s’avança enfin, et monta sur l’estrade, une coupe de champagne à la main. C’était celui qui portait le costume le plus élégant. D’un gris anthracite, parfaitement coordonné à la couleur de sa barbe et de ses cheveux, qu’il portait mi-longs. Son visage émacié à l’air sévère semblait bien noble, comparé à celui d’Etienne. Il leva une main et tout le monde se tut immédiatement. Deux yeux vairons, l’un bleu, l’autre vert, fixèrent chaque personne de l’assemblée.
— Après avoir périclité jusqu’à atteindre le point de non-retour, je peux vous le dire, l’Humanité est condamnée. Je ne parle pas seulement de l’événement qui nous a rassemblés ici ce soir. Celui qui est déjà nommé par la plèbe comme le Cataclysme.
Sa voix grave s’éleva, parfait équilibre entre un fracas assourdissant et un chuchotement ténu.
— Mesdames et messieurs, je vous parle d’un monde dévoré par la cupidité. Un monde, dont la simple mention suffit à me donner envie de vomir. Des cendres tombent du ciel pour nous étouffer. Le sang coule et inonde les rues. Et quelle est leur réaction ? Ils se vautrent dans la paresse ou la violence.
L’orateur regarda sa femme dans les yeux. Elle était superbe, ses longs cheveux blonds cascadant sur sa taille fine. Elle respirait autant l’élégance que l’intelligence et le pouvoir. Eléonore Lark lui adressa un petit signe de tête encourageant.
— Il est temps que cela cesse. L’Humanité a eu une deuxième chance, à nous de ne pas la gâcher. Est-ce une franche réussite ?
Une moue déforma ses traits tandis qu’il secouait la tête, imité par plusieurs de ses invités.
— Je ne crois pas. Mais, aujourd’hui, je vous propose une alternative. Une vision.
Le tribun continuait de parler, envoûtant par son message les hommes et les femmes autour d’Etienne. Plus le discours avançait, plus il était saisi d’horreur. Il ne pouvait pas prendre part à une telle infamie… Il se dirigea à pas feutrés vers la porte de sortie, grande ouverte. L’homme aux yeux vairons claqua des doigts et les battants se refermèrent juste devant Etienne.
Il souriait.
— Ah, M. Laland ! Vous nous quittez déjà ?
— Non, bafouilla Etienne, je voulais simplement aller me rafraîchir…
— Voyez, gronda l’orateur en s’adressant à la foule qui buvait chacune de ses paroles, M. Laland est le parfait exemple de la gangrène qui ronge notre société. Il serait prêt à sacrifier le futur de l’Humanité par simple couardise. Mais, ce soir, au contraire, il va nous aider. Il sera notre premier sujet. Emmenez-le.
Deux gardes solidement bâtis apparurent et saisirent Etienne. La porte se referma, coupant ses cris. Il se tourna vers son auditoire, conquis.
— Très bien. À présent, laissez-moi vous poser une question…


Livre I L’Optimus


1 Elias

Q ue feriez-vous pour être heureux ? Et que seriez-vous prêt à faire pour conserver ce bonheur si inaccessible ? Ces questions avaient hanté Elias au cours des semaines passées, précédant l’échéance inéluctable du lendemain. Il voyait s’égrener les précieuses minutes de la dernière journée ayant pour lui un quelconque intérêt. Une fois achevée, seul demeurerait l’ennui pesant jusqu’au jour de ses dix-huit ans. Les jours au Pensionnat défileraient, monotones et identiques les uns aux autres.
Affalé à côté de lui, Tom s’esclaffait sur une réplique idiote d’un vieux film du XXIe siècle. D’un œil distrait, Elias regardait avec fascination les humains de l’époque : les Homo sapiens . Renommé actuellement, à plus juste titre, Homo perniciosus , l’Homme dévastateur, dont l’orgueil démesuré avait failli provoquer sa propre fin deux cents ans auparavant. Pourtant en apparence si similaires à eux, ils étaient décrits dans les livres d’histoire comme une espèce égoïste et autodestructrice. Presque déshumanisée. L’Utopie dirait que c’est pour le mieux, maintenant. Sans le Cataclysme, l’espèce humaine n’aurait pas pu autant évoluer et atteindre les mêmes sommets. Ni fonder Élysia.
Durant les dix-huit premières années de leur vie, les jeunes Élyséens étaient élevés au Pensionnat. Plus précisément, dans l’un des douze Pensionnats, tous isolés en périphérie, où ils étaient envoyés au hasard à la naissance. L’enceinte de la ville leur était interdite jusqu’au jour de leurs dix-huit ans. Une règle parmi tant d’autres, mais, peut-être, la plus inviolable. Une qu’Elias et Tom, comme tout pensionnaire, avaient toujours respectée. Ce qui ne les avait jamais empêchés de repousser chaque limite qui pouvait l’être, et inévitablement, d’être enfermé la moitié de leur vie en salle de détention. Des après-midi à gravir les monts dorés d’Estragor, à ceux cachés dans les crevasses géantes des dunes écarlates ou à rire au nez des vagues ombrageuses de l’océan. Chacun de ces instants, du plus infime au plus grandiose, avait forgé leur amitié. Deux frères, simplement de sang différent.
Quelques mois plus tôt, ils avaient découvert à l’extrême limite de la ville les vestiges d’un disque dur du XXIe siècle, une relique dans un état de dégradation tellement avancé qui, sans leur talent inné en informatique, aurait été bonne à recycler. Après plusieurs semaines acharnées à travailler dessus, assistés par la technologie du XXIIIe siècle, ils avaient pu récupérer une partie des données. Elles comprenaient une vaste collection de films d’époque ainsi qu’une large bi

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