L amour à Oslo
79 pages
Français

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L'amour à Oslo , livre ebook

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Description

L’écriture chez Ali Alkasimi reflète toujours ses expériences, ses connaissances et ses relations, ainsi, son recueil « L’amour à Oslo » est plein de personnages multinationaux, dégageant un réseau de relations passagères, souvent dans des villes arabes et occidentales, tout en s’ouvrant à des questions authentiques et modernes, le tout se déroule dans un espace romancier multiple, complexe et diversifié, abrité par une structure romancière solide.
Dans la nouvelle qui porte le titre de son recueil, l’auteur aborde le concept de l’amour et du mariage dans la société occidentale, à travers une histoire d’amour entre son meilleur ami Steve et une étudiante hollandaise venue passer comme eux un séjour estival d’études au Norvège, mais cette dernière, Gabi, aussitôt finies les vacances, elle retourne à son fiancé, laissant l’ami de l’auteur dans une profonde déception, justifiant cela par « Mon âme est retournée du paradis estival d’Oslo à l’automne nuageux et sombre de Leiden. Et quand mon fiancé est venu me voir à la maison des parents, et a proposé un rendez-vous pour l’accomplissement du mariage à l’église, j’ai immédiatement accepté sans réfléchir. Le mariage a ainsi eu lieu... ».
À travers cet espace romancier, Alkasimi a pu exploiter les différentes dimensions de l’écriture narrative, laquelle s’ouvre sur le pluralisme, le brassage d’idées et la diversité des voix, des narrateurs et des personnages, ainsi que sur le chevauchement des espaces et des temps et leur multiplication. Il adopte également dans la narration le modèle d’incorporation d’histoires au sein de l’histoire principale, faisant preuve d’aptitude à contenir les prises de position, les expressions et les sentiments qui se disputent au for intérieur des personnages.
Le livre comporte les nouvelles suivantes : Le crime parfait, Le nageur, L’énigme, L’amour à Oslo, Télépathie, Le magicien, Le pèlerinage, et Le rêve.

Informations

Publié par
Date de parution 25 août 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312075747
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’amour à Oslo
Ali Alkasimi
L’amour à Oslo
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
Traduit de l’arabe par Mostafa Chakib Édition origine : 9786144241400, Arab Encyclopedia House-Liban, 2017
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07574-7
La petite amie française
Cet été que je n’oublierai jamais, et suite à des correspondances précédentes avec la Sorbonne Université pour l’étude de la langue française et sa civilisation, on m’avait hébergé à la cité universitaire au boulevard Jourdan à Paris . La cité comprend des dizaines de bâtiments, chaque bâtiment étant réservé à un pays, lequel envoie ses étudiants en France pour les études, lesquels sont hébergés dans ce bâtiment pendant leur étude à Paris . La cité universitaire dispose d’un restaurant pour tous les résidents. On m’avait hébergé dans le bâtiment « Avicenne » de la cité universitaire. Chaque matin, je prenais le métro de la station sise au boulevard Jourdan en direction de la station du Jardin du Luxembourg proche de la Sorbonne . Le long du boulevard Jourdan , on apercevait le beau Parc Montsouris , devenu très célèbre Après avoir été mentionné par le poète Jacques Prévert dans un de ses merveilleux poèmes, le Jardin :
Des milliers et des milliers d ’ années
Ne sauraient suffire
Pour dire
La petite seconde d ’ éternité
Où tu m ’ as embrassé
Où je t ’ ai embrassée
Un matin dans la lumière de l ’ hiver
Au parc Montsouris à Paris
À Paris
Sur la terre
La terre qui est un astre.
Le programme de la langue française et sa civilisation auquel j’étais admis, se composait de trois cours chaque matin, lesquels se déroulaient dans des petites salles, suivis la plus part du temps par une conférence générale pour l’ensemble des étudiants en amphithéâtre du bâtiment principal de la Sorbonne , dans la rue des Écoles . L’après-midi, on ne donnait pas de cours, je profitais du temps pour visiter les musées, lesquels étaient si nombreux à Paris , particulièrement le musée du Louvre dont des jours et des jours de visites étaient nécessaires afin de découvrir certains de ses trésors, ou pour se promener dans les jardins publics et les parcs, ou marcher dans les vieux quartiers de la ville où l’on peut voir les célèbres sites telle la cathédrale Notre - Dame de Paris et l’Aiguille de Cléopâtre , l’arc du Triomphe aux Champs - Élysées , ainsi que la Tour Eiffel et la Forêt de Bologne où je louais un bateau à deux rames pour pratiquer le sport dans son lac artificiel, et beaucoup d’autres…
Un des cours qu’on donnait à l’Université était le cours de « Conversation » dont l’objectif est de former les étudiants étrangers à parler couramment le français et d’acquérir une bonne prononciation. Le cours avait lieu trois fois par semaine, le lundi, le mercredi et le vendredi. Le nombre d’étudiants de la classe ne dépassait pas dix, afin de donner l’opportunité à chacun d’eux de s’entraîner à améliorer son expression orale. En s’inscrivant à ce cours, l’étudiant payait 15 francs pour chaque séance.
Le professeur du cours de conversation était une jeune française charmante qui s’appelait Juliette De Bardou . Le mot De dans les noms français indique que cette personne appartient à une des nobles familles aristocratiques qui possède une ferme agricole comportant un château que cette famille habite ou qui fait partie de sa propriété.
Juliette était un modèle de l’aristocratie française dans sa personnalité, ses vêtements aux couleurs paisibles et harmonieuses, parlant très poliment ; elle parle à voix basse proche du chuchotement, sur un ton apaisant qui rassure son interlocuteur, son sourire ne quittant jamais ses lèvres, il lui confère plutôt une roseur flamboyante sur ses joues lisses dévoilant un peu de charme de ses fossettes. Elle avait une prononciation claire et musicale du français, contrairement à ce qu’on l’entend chez les marchands qui parlent l’argot français, lesquels découpent les mots et leurs expressions deviennent par la suite déformées et difficiles à comprendre, ou à comprendre plutôt par les étudiants étrangers non habitués à ce langage courant.
Juliette traitait les étudiants très aimablement et avec le plus grand respect, au point de s’adresser à chacun d’eux en employant la forme de politesse « vous » et non pas celle de tutoiement, « tu ou toi » . Si elle voulait par exemple corriger la prononciation de l’un de nous, elle ne mentionnait jamais l’erreur, ni la répétait ; elle disait à l’étudiant : « Excellent » , en redisant son expression de façon correcte, mélodiquement et joliment.
Un jour, alors que j’étais assis seul dans ma chambre à la cité universitaire, une drôle d’idée me vint à l’esprit, elle avait attrait au cours de conversation ; après avoir remarqué que pendant le cours de conversation ce matin-là, je n’avais l’occasion de prononcer que trois phrases, de telle sorte qu’une seule phrase me coûtait Cinq francs.
Je me suis dit alors : « Et si j’invitais une fille française à prendre une tasse de café avec moi au quartier latin dans un des beaux cafés proches de l’Université, l’écouter et lui parler pendant une heure, Cela n’allait me coûter pas plus que 12 francs français, c’était le prix du café à l’époque. C’était en fait moins cher que la leçon de conversation, d’autant plus que j’allais m’entraîner à parler en français un temps plus long que dans la leçon. » Cependant je me suis rapidement dit : « Mais je ne connais pas de fille française. J’ai ajouté : Et si j’invitais notre professeur Juliette elle-même ? » La réponse n’a pas tardé à venir :
– Qui t’a dit que cette jeune charmante acceptera d’accompagner un étudiant étranger à un café ? Elle pourrait être mariée ou fiancée, quoi qu’elle ne porte pas de bague de mariage ni à son annulaire gauche ni à son annulaire droit..
J’ai ajouté argumentant avec moi-même :
– Elle sort sans doute avec un petit ami, une si belle jeune de la haute société ne pourrait sûrement rester sans un petit ami à Paris, la ville de la lumière et de la liberté, comme on l’appelle.
Ainsi ai-je perdu le débat avec moi-même, j’ai décidé alors de laisser tomber cette drôle d’idée idiote. Or la meilleure façon de se débarrasser d’une idée négative de votre esprit, n’est pas de s’interdire à y réfléchir, car elle acquiert ainsi de l’énergie, et par la suite la force et la continuité. Il faudrait plutôt évoquer une idée positive qui remplacerait l’idée négative et la chasserait.
C’est pourquoi j’ai pris le roman « Madame Bovary » de Gustave Flaubert, qu’on devait discuter au cours de critique littéraire cette semaine-là et je me suis plongé dans ses détails. Ainsi ai-je abandonné l’invitation de mademoiselle Juliette De Bardou au café, c’est la belle madame Emma Bovary qui est venue la remplacer, laquelle cherchait un homme riche qui réaliserait ses rêves et ses ambitions, assouvirait sa gourmandise pour les plaisirs d’une grande ville et la débarrasserait de son mari le médecin villageois non avisé dans son village faignant.
Mais dans le cours de conversation le lendemain lundi, j’ai imaginé que le sourire du professeur Juliette était dédié spécialement à moi. En fait, c’était de la pure imagination ou juste un souhait, car Juliette distribuait équitablement son sourire sur tous les étudiants, de la même façon qu’elle distribuait son intérêt sur eux, ses questions et son encouragement. La drôle d’idée, l’inviter à prendre une tasse de café ou de thé dans un café, revint alors hanter mon esprit et m’empêcher de me concentrer sur la leçon. Et afin de chasser cette idée obsessionnelle et la rejeter définitivement, j’ai décidé de parler avec Juliette au sujet de cette invitation. Je me suis dit alors : « Je n’aurai rien à perdre si je tente ma chance, si jamais elle refuse, elle me soulagera, en effet, comme on dit, dans un certain désespoir, on retrouve du confort. »
Après la fin du cours de conversation,

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