L écart
128 pages
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L'écart , livre ebook

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Description

Après une relation amoureuse brève mais intense, Alexandre, reporter photographe, la quarantaine, rompt avec Marie, 16 ans. Furieuse, elle l’accuse de viol et le traîne jusqu’aux assises. Alors qu’il allait être condamné, le procès s’achève par la rétractation inattendue de Marie, avouant son odieux mensonge.


Innocenté mais traumatisé, Alexandre n’arrive plus à trouver de plaisir et de sens à son métier, à sa vie... Nouvellement passionné par les pays d’Asie du Sud, il décide de convaincre sa hiérarchie de le laisser partir pour un reportage de plusieurs mois au Cambodge. Cette aventure humaine parsemée de nouvelles rencontres et de découvertes introspectives parviendra-t-elle à parfaire le vide laissé par tous ces émois ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mai 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383514015
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
Du même auteur et aux éditions Nombre7
Sans l’Amour du Sang, paru en février 2020
1
« Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont attachées à notre destinée et ont une signification qu’il nous appartient de déchiffrer. »
François Mauriac
Allongés tous les deux sur le sable d’une petite crique méditerranéenne abritée du littoral offrant un panorama spectaculaire, Clémence et Thomas, proches tous les deux de la quarantaine, amoureux ou du moins ensemble depuis bientôt six ans, somnolaient sur leur serviette de bain étendue. Seul, le ressac sporadique des vagues, se brisant sur les parois rocheuses délimitant ce petit écrin sauvage, les détachait de cet engourdissement bienfaiteur. Une petite brise maritime effleurait leurs corps à moitié nus. Leurs mains s’agrippaient par désir, par amour ou bien caressaient le sable fin incrusté sur les paumes de leur main qu’ils faisaient glisser entre leurs doigts amusés. Muets pourtant par cette ivresse qui les enveloppait, on pouvait imaginer les mots dits dans leur subconscient prometteur. Leurs rêves se croisaient mais leurs esprits, pas vraiment apaisés, pensaient pourtant, par intermittences, à leur vie future par la sérénité offerte de cet endroit sibyllin.
Clémence, une belle jeune femme élancée aux cheveux bruns mi-longs, marseillaise de naissance vivait dans un bel appartement qu’elle acheta après avoir quitté ses parents, retraités à présent ayant travaillé tous les deux à Arkema France qui produit la matière première du Rilsan, et résidant à Carry-Le-Rouet, petit port à 30 minutes de Marseille. Fille unique, elle se détacha de son milieu familial pourtant aimant mais pour s’engager dans un milieu tout autre et devenir avocate. Thomas, de taille très moyenne, cheveux bruns ondulés, pas si courts, suivait pas à pas ses parents dans la petite librairie, qu’ils tenaient dans le centre de Marseille. Cultivé et qualifié après de brillantes études, il travaillait dans ce commerce avec plaisir sans trop de contraintes, l’environnement familial aidant… Il vivait toujours chez ses parents même s’il regagnait souvent l’appartement de Clémence dont la relation s’éternisait sans code officiel. Mais Thomas était happé par cette relation qui l’éloignait tout de même un peu de sa famille, surtout de sa mère, qui continuait à trop le materner, à l’insérer dans un carcan rejetant une libre disposition d’action personnelle. Il se sentait guidé, propulsé vers Clémence, mais étrangement perturbé par une « énigme » intérieure qu’il ne pouvait expliquer…
Son âme en mal être et leurs esprits tracassés n’échappaient pas aussi à certains tourments d’une quotidienneté opprimante.
Clémence, très affectée par le décès récent de son amie d’enfance Elena, cela ne faisait qu’un mois, pensait sans cesse à cette disparition qui la tourmentait sans repos après l’avoir accompagnée oralement, spirituellement. Un cancer qui l’avait fait souffrir pendant plus d’un an par des traitements lourds utiles, inutiles car tous connaissaient l’ampleur des dégâts de la tumeur et qui, au bout du compte, l’avait détruite. Clémence reverra éternellement son regard, au départ, optimiste puis interrogateur et enfin perdu dans le ciel étoilé qu’elle voyait à travers la fenêtre de sa chambre de fin de vie.
Oui, la vie est suprême et pourtant elle nous échappe avec impuissance et fatalité. La mort est certainement une « survie » bénéfique sans maux et blessures, sans déséquilibres personnels et planétaires. La foi dans la mort nous apprend à dépasser la souffrance et le désespoir et ainsi cette acception divine souveraine nous habite d’espoir, de lumière et d’amour. Et notre âme rejoint ce nouvel univers dédié à chacun.
Elle tenait la main de Thomas pour un certain réconfort mais elle le sentait loin de cette tristesse intérieure qui l’oppressait et elle pouvait le comprendre car cet univers de soin, de départ prématuré et de profond désarroi dont elle lui avait beaucoup parlé, ne le concernait pas. Et pourtant, dans ces cas-là, n’a-t-on pas besoin d’un soutien même si celui-ci est superficiel. Un regard, une pression charnelle peuvent être bénéfiques et salvateurs.
Thomas, aussi, était très tourmenté car il pensait sans cesse à son ami d’enfance Alexandre et surtout à la relation amoureuse, conflictuelle, qu’il entretenait avec Marie, une très jeune fille, depuis bientôt 6 mois… Alexandre, marseillais de naissance, était d’une belle stature, les cheveux blonds très courts, aux tenues vestimentaires décontractées. Reporter photographe à Marseille où il habitait à présent grâce à un premier achat immobilier, il entretenait une relation avec Marie une très jeune fille amoureuse, très amoureuse… L’écart d’âge justifiait l’anxiété et le trouble de Thomas et comme il sentait que tout pouvait déraper, il voulait le protéger pour ne pas être sujet à des malversations. Et non loin de là, Thomas savait qu’il était avec elle, assise sur un des embarcadères de Marseille, cette ville de la côte méditerranéenne qui les portait depuis leur enfance. Avant de revenir sur ce lieu « magique », comme à l’accoutumée, Alexandre et Marie s’étaient aimés, encore une fois, avec une douceur et un plaisir fusionnels lors de l’acte sexuel dans l’appartement d’Alexandre, lieu secret de leurs ébats amoureux. Et pour prolonger cette ivresse des corps repus, ils se retrouvaient, pensifs, heureux sur cet endroit de rêve… Un bonheur qui apparaissait fragile, inadapté pour Alexandre mais pas pour Marie qui vivait pleinement cette relation malgré l’écart d’âge. Et c’est, même, cette différence qui la rendait heureuse, sûre d’elle, déterminée, se sentant une autre personne dans les bras de cet homme de 40 ans.
Et malgré cette disparité sentimentale, tous deux se plaisaient à regarder les bateaux de plaisance qui allaient et venaient, leurs « capitaines » bien armés. Certains partaient, sérieusement appareillés, au loin, très loin n’ayant pas peur de la houle qui parfois surprenait les meilleurs navigateurs, d’autres s’amusaient simplement à naviguer avec prudence non loin du rivage sur la masse d’eau toujours impressionnante. Ils entendaient le cliquetis des bateaux côte à côte restés à quai, et pourtant bien amarrés, attendant un éventuel départ.
*
Thomas et Alexandre s’étaient rencontrés sur les bancs de l’école primaire et jamais ils ne s’étaient écartés de cette profonde, sincère et douce amitié. Ils avaient poursuivi de belles études. Thomas réussissait une agrégation de lettres qui lui aurait permis d’enseigner mais il préférait travailler dans la librairie que tenaient ses parents, Robert et Chantal, un établissement établi et fructifié de génération en génération. Thomas aimait se retrouver dans ce lieu riche et porteur de filiation littéraire et artistique. Les livres sur les étagères rayonnaient d’esprit, d’art et de connaissances diverses et chaque jour, un auteur pouvait être porté aux nues. Il se plaisait dans ce lieu à la fois professionnel et familial lui offrant une vie facile sans trop de contraintes horaires assez « élastiques » mais assurait un travail sérieux et un intérêt animé.
Julie, sa sœur cadette, mariée à Patrick, mère de jolies jumelles de 11 ans Constance et Romana, était établie avec toute sa famille à Lyon. Patrick, après des études de droit et de gestion d’entreprise, avait repris la petite imprimerie de son père, décédé bien trop tôt, qu’il développa avec l’aide de Julie, graphiste, intervenant pour des commandes variées.
Quant à Alexandre, ayant suivi Thomas dans le même cursus universitaire, il avait, lui aussi, réussi avec brio une agrégation de lettres et en parallèle, avait entrepris des travaux de recherche très longtemps, avant de rédiger une thèse sur la mélancolie dans la poésie française au 19 e siècle. Mais par plaisir intellectuel et féconde complicité, ils travaillaient ensemble sur une des parties clés de l’étude : le mal profond de Verlaine.
Ce poète avait développé une sensibilité tourmentée, une perturbation de l’affectivité au cours de la première enfance du fait d’un père indifférent, voire absent, origine de ses désordres intérieurs dont, un, porte le nom de Arthur Rimbaud. L’histoire de la passion qui unissait les deux hommes était tout à la fois celle d’une formidable évasion loin des conventions et celle d’un lamentable naufrage dans le sordide. Ce n’est pas le caractère homosexuel de leur liaison qui était ici en question mais la violence destructrice de celle-ci qui les anéantissait et qui leur renvoyait une image d’identification énigmatique…
Oui, Alexandre et Thomas se sentaient étrangement proches de ces poètes aux itinéraires mélancoliques mémorisant l’espoir, la déception et la faillite de leur intégrité.
Quel travail introspectif ces deux amis avaient produit !
Et lors de sa soutenance, Alexandre, sous les yeux de Thomas ému et transporté, fut honoré et félicité par tous les membres du jury. Il était fier de ce parcours plus pour un enrichissement personnel que pour s’orienter vers l’enseignement. Le divorce de ses parents lorsqu’il avait 16 ans fut un handicap sérieux car même à cet âge-là, l’on ne comprend pas et l’on ne veut pas comprendre cette décision et l’on ne sait pas vers qui se tourner pour avoir des avis professionnels ou tout simplement personnels… Puis le temps apaise et l’on aime à nouveau ses deux parents : la compréhension, l’indulgence font leur œuvre…
Son père, Thierry, installé depuis 15 ans dans la région parisienne, pilote à Air France, assur

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