L'immigration clandestine et les larmes de l'Afrique

Brou Jacques Koua

Description

L’Afrique dispose d’un grand nombre de ressources naturelles telles que les mines de diamant, les gisements de pétrole et de gaz et d’autres minéraux comme la bauxite, le manganèse, le nickel, le platine, le cobalt, le radium, le germanium, le lithium, le titane et les phosphates. Cependant, malgré toutes ces ressources naturelles, l’Afrique est l’une des régions les plus pauvres de la planète. À qui la faute ? L’Occident ? Ou l’Afrique elle-même ?
Une certaine légende bien entretenue par une mafia, soutient qu’en Europe, les richesses inondent les rues et il suffit d’y être pour les ramasser. C’est ainsi que des enfants, des jeunes et adultes s’engagent dans cette aventure périlleuse sans mesurer la pesanteur d’un futur incertain. Qu’est-ce qui les fait donc tant courir au point de risquer leurs vies dans le désert du Sahara et dans la Mer Méditerranée ?

Sujets

• Sahara

Informations

• Publié par: Les Éditions du Net
• Date de parution: 28 septembre 2020
• Nombre de lectures: 29
• EAN13: 9782312076676
• Langue: Français

Extrait

L’immigration clandestine et les larmes de l’Afrique
Brou Jacques Koua
L’immigration clandestine et les larmes de l’Afrique
Cas de la Côte d’Ivoire Essai
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2020
ISBN : 978-2-312-07667-6
Avertissement
Ce livre est un essai sociologique. L’auteur ne prend aucune position pour aucun État ou pour aucun Parti politique ayant existé ou existant au moment de sa rédaction.
C’est un ticket de sensibilisation sur les causes et conséquences de l’immigration clandestine de lʼAfrique vers l ʼ Europe. Une Sensibilisation basée sur un compte-rendu de témoignages, de recherches historiques et sociologiques.
L’auteur
« Quiconque a le malheur d’immigrer une fois – une seule ! – restera toujours métèque toute sa vie, et étranger partout, même dans son pays d’origine. C’est notre malédiction à nous immigrants . »
Pan Bouyoucas
Avant - Propos
L’histoire des pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie est jalonnée de dictatures. Les conditions économiques peuvent être à l’origine de l’émergence des régimes autoritaires, comme les richesses sont aux mains de quelques-uns et le développement du pays est faible, les gouvernements autoritaires semblent les seuls capables de redistribuer les richesses et de planifier le développement économique. Dans de nombreux pays notamment, en Afrique noire, un pouvoir central fort peut apparaître nécessaire pour maintenir l’unité de l’État.
En effet, ces pays ont souvent été créés artificiellement par les anciens colonisateurs, sans que la population ait le sentiment d’appartenir à une nation, sans qu’il y ait de cohésion nationale.
L’Afrique beigne dans une époque de grandes incertitudes, qu’elle soit économique, politique, sociale ou environnementale à cause des crises multiformes sur le plan de l’espace démocratique, environnemental, financier et climatique.
Dans ce continent, l’État qui élabore les lois et les règles ainsi que le secteur privé qui gère le marché et le commerce ne fonctionnent pas comme il se doit.
Le paradoxe est qu’après des années d’indépendances, elle essaie d’évoluer dans un environnement favorable, c’est-à-dire un environnement qui se concentre sur les forces qui définissent et influencent les conditions nécessaires et avantageuses sous lesquelles la culture et l’éducation semblent être prioritaires. Malgré cela, elle ne parviendra jamais à maximiser sa contribution afin de résoudre les problèmes urgents qui affectent la vie des populations.
Ce livre vise à se concentrer sur l’immigration clandestine de quelques pays d’Afrique vers la France via l’Espagne ou l’Italie, depuis plus de 50 ans après leur indépendance.
Les relations entre l’Europe et l’Afrique continuent d’alimenter les débats partout dans le monde, à cela s’est ajouté l’immigration clandestine.
Les statistiques de ces dernières années montrent que l’Espagne est le principal portail des migrants du fait que l’autre enclave est située dans le nord du Maroc, constituant la seule frontière terrestre entre le continent africain et l’Union Européenne est un point de passage pour l’immigration venue d’Afrique subsaharienne précisément de l’Afrique francophone entre autre : le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, les iles Comores, la Côte d’Ivoire, le Djibouti, Gabon, la Guinée, le Madagascar, le Mali, le Niger, la République Centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo Brazzaville, le Sénégal, les Seychelles, le Tchad et le Togo qui sont des ex-colonies françaises dont la langue officielle est le français.
Les réalités sociales, politiques et idéologiques dans certains pays d ʼ Afrique sont au cœur de ce phénomène.
L’auteur
Introduction
Au début des années 1990, la France était le principal pays d’accueil des ouest-africains en Europe . Le Sénégal , le Nigéria et le Mali étaient les premiers à se lancer dans l’immigration vers la France . Malheureusement , l’entrée en vigueur de la Convention d’application de l’Accord de Schengen de 1990 a durci les conditions d’entrée des étrangers venant d’Afrique . Les conditions d’entrée et de séjour des étrangers dans les pays d’immigration en Europe sont de plus en plus sélectives et restrictives. Cette restriction conduit les ressortissants de certains pays d ʼ Afrique à choisir leurs destinations par deux principales portes, l’Italie et l’Espagne qui ont une frontière avec l’Afrique . Ainsi , au milieu des années 1990, l’Italie était devenue le premier pays d’immigration ouest-africain à rejoindre l’Union Européenne . Le Sénégal était devenu le premier pays africain de la péninsule italienne, suivi de l’Égypte , la Somalie , le Ghana et l’Érythrée , qui n’étaient pas tous francophones. Elle avait été suivie peu après par la vague des pays francophones.
Face à ce début de flux migratoire, l’Europe a voulu redoubler de vigilance aux frontières du sud. La loi n o 189 du 30 juillet 2002, dite loi « Bossi - Fini » durcit les conditions d’entrée, de séjour et d’asile en Italie pour les ressortissants de pays tiers. Elle annonce un changement radical de la politique d’immigration italienne, dont certaines mesures restent assez difficiles à mettre en œuvre. Elle obligera donc les migrants à choisir leur destination afin de faciliter leur intégration. En Afrique subsaharienne, les francophones ont la possibilité de franchir le seuil de la France, mais comment ? Le transport aérien n’étant pas accessible à tous, les migrants vont inventer une route unique de l’Afrique vers l’Europe, qui restera la même jusqu’à aujourd’hui. Depuis lors, l ʼ immigration en provenance d’Afrique de l’Ouest, toujours principalement par voie aérienne, a exploré d’autres voies en privilégiant la voie terrestre. De nouvelles routes migratoires sont utilisées, l’une des plus actives en Afrique de l’Ouest combinant les routes sud-nord du Golfe de Guinée et les routes Ouest-est de la Côte Atlantique, convergeant vers le Niger, dernière étape avant le transit par la Libye vers l’Italie avant d’atteindre la France. La Libye devient ainsi un carrefour pour la migration subsaharienne vers l’Europe. Le niveau des flux de migrants transitant par la Méditerranée vers l’Europe augmente chaque année depuis quelques décennies, ce qui préoccupe à la fois les autorités européennes et les gouvernements des pays d’où proviennent les migrants. À l’heure où les autorités européennes prennent des mesures de sécurité pour empêcher l’entrée des migrants par la mer, surveillée par radar et par satellite jusqu’aux côtes italiennes, le déploiement de ces systèmes de surveillance incite les migrants d’Afrique de l’Ouest à privilégier l’itinéraire qui passe par l’Algérie ou la Mauritanie pour atteindre le Maroc, au nord duquel les enclaves de Ceuta et Melilla deviennent un tremplin vers l’Espagne puis la France. Cela nous incite à mener une réflexion profonde pour identifier ce véritable fléau qui conduit les africains à partir en masse vers l’Europe.
Beaucoup ignorent encore que l’histoire de l’Afrique précoloniale est emplie d’obscurité et de taches noires. Depuis la seconde Guerre Mondiale, l’Afrique a été le théâtre de profondes mutations politiques, psychologique et sociales parfois instables, fragiles et inégales.
À cet égard, il est important de faire la différence entre la croissance et le développement en Afrique.
L’Afrique est riche en ressources minières mais avec une croissance sans développement, c’est-à-dire sans transformation des aspects structurels de son économie. Dans les anciens pays colonisés, le recours au gouvernement dictatorial s’explique en grande partie par l’inexpérience politique et l’absence de traditions démocratiques. Depuis les années 1980, ces pays sont entrés dans un difficile processus de démocratisation.
La liquidation progressive du fait colonial et l’indépendance ont permis quand même aux africains d’entrer de plein droit dans le concert mondial et d’ouvrir l’ère du dialogue interafricain mais les coups d’État et la dictature restent encore une tradition. Cette tradition oblige certaines populations à se déplacer massivem