L'Olympisme, un rêve en devenir

Stanislas Rémytopoulos

Description

« Au puis au fil du temps, ces conceptions d'athlètes émancipés, reconnus, se sont estompées, et les Jeux Olympiques, nés dans la Grèce antique, tombèrent dans l'oubli, pour devenir une anecdote historique ornementée de vestales en tuniques blanches plissées, le doux parfum de la jeunesse glorieuse et pacifiste s'étant évanoui. L'histoire était plutôt orientée vers les pyramides et le sens des hiéroglyphes. Les invasions et conflits successifs firent remplacer ces rites : pour l'humanité, ce fut une blessure qui devait perdurer des siècles, une hérésie, une erreur pour l'évolution des comportements ! » Rodolphe de Picarmandie (1948-2048) est un fervent pratiquant des Jeux Olympiques et de l'idéal qu'ils véhiculent. Mais son absolu est subitement rattrapé par la réalité, délaissant alors le côté sportif et les valeurs premières pour les problèmes économiques et sociaux. Ce qui finit par donner à l'idéal olympique une tout autre tournure, basée sur la commercialisation et la gloire. Ainsi, Rodolphe, témoin de ce fait de société, nous invite à le suivre dans sa vision des événements, ainsi que dans l'approche de son but : celui de permettre au mouvement olympique, à nouveau rénové, de trouver sa justification à toujours susciter de l'intérêt pour tous les peuples de la terre... Dans un style critique et dénonciateur, Stanislas Rémytopoulos nous propose une réflexion sur l'évolution d'un phénomène mondial qui, selon lui, court à sa perte s'il ne change pas ses priorités. Un pamphlet qui arrive à point nommé à l'approche des Jeux de Rio de 2016 !

Sujets

• Adam RA-14 Loisirs
• Rio
• Pamphlet
• Loisir
• Sport

Informations

• Publié par: Société des écrivains
• Date de parution: 11 août 2016
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782342054798
• Langue: Français

Extrait

L'Olympisme, un rêve en devenir
Stanislas Rémytopoulos
Société des écrivains

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L'Olympisme, un rêve en devenir
 
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Le rêve brisé
 
(De Londres 1948 à Londres 2012)
et
Pour mieux rebondir
2016 et après…
ou
Pierre de Coubertin serein avec Rodolphe en bon sacristain jusqu’en 2048
Rodolphe de Picarmandie
C’est un gamin de la campagne, rustique à souhait pour vivre selon les coutumes de ses parents.
 
Il participe aux travaux des champs et se rend à l’école par intermittence.
 
Il a plutôt le goût de la nature pendant les grandes vacances pour cultiver le rêve et l’aventure.
Ses idées sont celles d’un chenapan ne s’inquiétant nullement du futur et des grands événements.
Il trouve son plaisir à dénicher les lapins de Garenne et les faisans à la chasse le dimanche.
En outre, il est habité par une grande insouciance.
 
Et puis est venu le collège en internat dans de grands bâtiments, et ce fut le début des silences pesants…
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
« L’Olympisme »
Gloires et dérives, le mythe
L’Après Rio, pour éviter le fiasco
Préambule
Dans l’antiquité, les Gaulois et les Romains pratiquaient les jeux anciens. Tout cela est si loin.
Il nous en reste quelques vestiges : des arcs de triomphe et des amphithéâtres, des joutes entre païens et chrétiens et des potions pour le moins incongrues (déjà !).
Il s’agissait surtout de disciplines sportives orientées vers la lutte, à l’instar du hockey sur glace d’aujourd’hui. C’est une véritable réminiscence de tribus qui se battaient à coups de gourdins.
Heureusement, pour échapper à un sort cruel, il y avait la course qui permettait la fuite : une échappatoire qui fera naître le marathon, ou comment être glorifié après avoir été vaincu. La récompense était une couronne de fleurs de laurier sur le front.
Une symbolique est née…
L’intérêt de tout cela était de faire une trêve pour repousser les affres de la guerre et peut-être entrevoir un avenir prospère, ornementé d’art et de culture, marque d’une civilisation raffinée, loin de la barbarie et des sacrifices où les hommes n’étaient que des individus vêtus de peaux de bêtes qui vivaient dans des grottes ou des huttes.
 
Les plus démunis habitaient dans des « cahutes », les gladiateurs après les Étrusques dénommaient primitifs les hommes des bois ou des cavernes. Ils étaient insoumis et rêvaient de liberté ; l’éthique des premiers affranchis était l’exploit athlétique comme monnaie d’échange pour une meilleure vie.
 
Au fil du temps, ces conceptions d’athlètes émancipés, reconnus, se sont estompées, et les Jeux Olympiques, nés dans la Grèce antique, tombèrent dans l’oubli, pour devenir une anecdote historique ornementée de vestales en tuniques blanches plissées, le doux parfum de la jeunesse glorieuse et pacifiste s’étant évanoui. L’histoire était plutôt orientée vers les pyramides et le sens des hiéroglyphes. Les invasions et conflits successifs firent remplacer ces rites : pour l’humanité, ce fut une blessure qui devait perdurer des siècles, une hérésie, une erreur pour l’évolution des comportements !
Renaissance
Pierre de Coubertin
Baron et érudit de poésie, il était malgré tout très machiste et peu visionnaire de la société contemporaine. Il fut tout de même le nouveau prince de l’olympisme, puisque principal contributeur à la rénovation des Jeux Olympiques dits modernes. S’annonçait une nouvelle aventure fantastique pour la terre entière, un défi planétaire porteur d’espérances incommensurables, un combat titanesque pour valoriser les principes de fraternité et, au final, une victoire prodigieuse de la conscience humaine face à toutes les incuries les plus variées, les plus inacceptables.
 
Il visait à développer la pratique du sport comme vecteur des valeurs d’un humanisme partout à travers le monde. L’idée était magnifique, magnanime. Ce fut le temps du partage et de l’amitié.
 
Depuis 1896, l’élan s’est fait force souveraine pour aller vers la plénitude d’efforts, de tolérance et de solidarité ; ainsi Rodolphe, témoin volontaire pour défendre cette cause, vous fait ressentir, du moins essaie de vous faire apprécier les bienfaits d’une pratique favorable à tous. Mais voici qu’à l’aube de Rio de Janeiro, ses impressions ne sont plus en accord avec sa conscience d’athlète authentique ; il espère être votre guide pour une nouvelle conception de l’idéal aux cinq anneaux.
 
Une gageure, assurément.
À l’automne, le souffle du vent
Ainsi, en 1948, cette idée n’est encore qu’une semence dans un contexte défavorable à son épanouissement ; pour autant, il aura la prescience d’un destin particulier dans son cheminement bien vague mais efficient, comme un mal-être présent et récurrent, même si, souvent, il a des amusements d’enfant peu encombrant.
 
Secrètement, le désir de grands sentiments l’habitait, un besoin d’effervescence que longtemps il devra attendre. Il vécut l’émancipation sinon l’indépendance dès ses quatorze ans, ce qui était presque une urgence pour répondre à ses nécessités de cohérence.
 
La valorisation lui semblera pouvoir survenir dans l’assujettissement d’un sport rigide et exigeant, une discipline constante et sans jamais de relâchement ; ceci pour avoir une bonne appréciation de soi, en vue d’un aboutissement…
 
La course répondait à cette exigence intérieure surabondante, mais difficile à faire accepter dans son environnement.
 
Mais quand la passion se veut plus importante que toute autre considération, ce n’est même pas un égarement. La sublime attirance pour le dépassement symbolique atteint le lyrisme d’une action épuisante mais sidérante : être un véritable sportif élégant et performant, subjugué par l’idée de la magnificence…
Les Olympes / X – Londres 1948
Ce fut au début de la période des vendanges, celle de l’obtention du titre de champion du monde de Cerdan, pendant que le vin se fortifiait en tanin. Marcel frappait si fort qu’il gagnait, à New York, gloire et reconnaissance.
Et dans le même temps, quelque part en France, en province, un couple procréait en silence, sans nuance, son troisième enfant, selon un rythme constant et sans trop d’épanchements. Ce fut juste un moment un peu plus palpitant…
 
Une chaumière austère à l’extrémité d’un village banal, quelques hectares de terre à retourner dans la grisaille automnale, et une famille déjà bancale, aux prises avec des difficultés économiques sans l’excuse de la crise. Leurs problèmes étaient sans doute liés à une gestion irresponsable. Était-ce une faute ou par faiblesse, dans un contexte parental où la concertation est mise à mal ?
Rodolphe, cet enfant printanier non désiré, ne fut pas facile à accepter. Il avait tendance à se refermer. Heureusement, tout à côté, se trouvait une « maison de passes » minable : la dérision pour se consoler…
 
Il eut, malgré tout, une enfance acceptable, emplie de joie et de tristesse en zigzag, avec l’envie d’exister malgré les fables.
Il connut des peines de cœur incommensurables. Mais il grandissait en étant actif, en voulant devenir expansif et même créatif.
Sa faculté de s’affirmer au-delà des contrariétés et des manques de moyen lui permettait de se réaliser, grâce aussi à son aptitude à relativiser, à lutter même par forte adversité, à savoir s’isoler pour avoir la faculté de rêver…
 
Ainsi sa vie deviendra un voyage plein de péripéties, pour rejeter l’ennui, pour apprendre à sourire.
Mais aussi en acceptant de souffrir, d’être parfois démuni et même anéanti, ce qui lui offrait la possibilité d’exprimer sa rébellion avec ostentation.
Il était en mesure de mûrir et de rebondir en dépassant les a priori, presque à la limite des interdits, suivant une propension à survivre.
Rodolphe, ou l’affirmation de soi, repoussait l’émoi et le désarroi, avec juste une petite pointe de courage en de multiples répétitions…
 
Cette année-là, il reçut un signe providentiel : c’était le début du duel fraternel Mimoun/Zatopek sur toutes les pistes du monde. L’exemple type de l’amitié dans le dépassement des limites pour l’organisme. Et, pour cet enfant de la campagne endormie, ce sera la référence ultime dans tous les moments de découragement.
Lorsque l’esprit et le corps vacillent, la tendance au pessimisme est alors rejetée par la violence de l’énergie et le recours à la musique.
Telle Micheline Ostermeyer, à la fois championne et pianiste : l’idéal féminin dessiné constamment en ligne de mire…
Les Olympes / X – Helsinki 1952
Rodolphe, au cours de ses premières années, fait l’expérience d’un déménagement vers une bourgade de plus d’agrément.
Pour toujours, il gardera le souvenir de son institutrice de maternelle, une belle femme de caractère mais souriante par intermittence.
Et puis aussi sa fille, qu’il oubliera bien vite, malgré la cour de la récré où ils ont dû jouer aimablement. Mais le destin le rattrape, puisqu’il la rencontre à nouveau et l’épousera.
Une fois mariés, ils vivront avec leurs enfants dans un village de Normandie. Coïncidence… et futur trouble exaltant…
 
Aussi dès son plus jeune âge, ce garçon est sujet à l’incohérence,