La bluette des jeunes filles en fleur ne se raconte pas avec des bleuets
86 pages
Français

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La bluette des jeunes filles en fleur ne se raconte pas avec des bleuets , livre ebook

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Description

Pour bien apprécier l'existence, on se doit d'être plus près de la beauté, de la liberté et de la compréhension. Il faut alors s'interroger sur deux points. Le sens de l'existence est-il amoureux ? Puis quels sont l'importance et le rôle de ce sens ? Le point d'honneur est bien sûr le besoin impérieux de quelque chose, sa vitalité. Qu'y a-t-il de plus émouvant qu'un partage entre deux êtres ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 novembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414158089
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-15806-5

© Edilivre, 2017
Exergue

Il y a une part de rêves dans le bonheur.
Je m’évertue à trouver la volonté d’être humaniste dans ma vie. Je pense que les matérialistes sont stupides. Seuls les humanistes sont intelligents.
Anthony
Ouverture
Les hommes sont esclaves pour les hommes. Le capitalisme sauvage a dépassé l’humanisme ancestral. La bouillie ambiante fait de plus en plus d’éclopés. L’avènement du Messie, les exclus et les vaincus, l’idole des pauvres. Pendant ce temps, un genre de vivre jusqu’à la fièvre venge la mort de l’une des mes pensées…
La bluette des jeunes filles en fleur ne se raconte pas avec des bleuets
I.
Le futur m’a trouvé cet été avec un temps froid. Il n’arrêtait pas de pleuvoir, Chloé et moi regardions la pluie zébrer le ciel encombré. Chloé, la femme aux baskets roses, a encore appris mais j’ai attendu chacune de ses paroles trop évasives. Quand même, comme le désir se languissait, je lui ai dit : « J’aimerais bien te regarder de plus près. » Si bien qu’elle a relevé sa capuche et montré la plus belle douceur sur des courbes finement dessinées de Lilloise. Médusé, je lui ai caressée les mains : « Je peux être ton amant. » Elle a alors eu un rire étouffé : « Eh ! A quoi tu crois que je suis destinée depuis ma fabrique ? » Encore une fois, je lui ai dit : « Je pourrais caresser tes seins blancs, comme ça, parce que je t’aime… » Chloé a alors tourné la tête et a médité pour la première fois : « Est-ce que tu es un artiste, peut-être ? » J’ai compris qu’elle voulait me connaître davantage : « Amateur, à moins que je sois touché par une étoile. » Et, alors, avec délicatesse, elle a ajouté : « Ce n’est pas comme ça que je vois la vie, moi. » Qu’est-ce que peut dire un homme quand quelque chose comme ça lui arrive ? Après un sourire, je lui ai débloquée : « Tu es génitrice ? » Chloé m’a regardé : « Tony… ma voix est fatiguée. Je ne suis pas programmée pour des enfants depuis le début. » Elle a regardé ses petits pieds alignés. Quand nous avons convenu de rentrer, elle réunissait ses attentions à chacune de ses belles foulées. Elle a eu soudainement envie de cigarettes blondes et de croquer un croissant doré et me laisser à mes esprits rêveurs. La Lilloise, ne me déplaise, car son corps fait de peaux humaines et des mêmes besoins sensuels. Puis j’ai su, entre la pluie et le vent semblables à ses impressions, qu’elle n’avait pas de but dans la vie… Alors j’ai envie d’écrire : les unes sont très actives, d’autres très adroites, certaines malhabiles, et puis d’autres encore d’une totale flemmardise. Lui, il va avec sa prise jusqu’au gîte, sa femme se dépêche et reçoit les ressources, fruits de la finitude en ce monde. Puis, elle le nettoie de son linge crotté, l’embrasse et le conduit à la chambre, sur le lit, loin des bruits extérieurs, et il s’endort tel un aventurier fourbu. Et le poète pense qu’une journée sans romance est une perte pour l’humanité…
Son fichier source détailla sa mémoire inconsciente comme suit :
« Tiens, ton whisky-coca… Bois-le ! Tu tiens le coup ? dira-t-elle.
– Chloé, tu m’as parlé, pensais-je.
– Tu trembles ou quoi ? Tu vas boire ça.
– Un rêve de fille… Ou j’ai la trouille.
– Sur la croix. De quel sang tu es fait ?
– Montre. Oui, deux belles sœurs.
– Oui, ma poitrine. Allons trouver un coin tranquille pour causer.
– Tu m’appelles pas !
– Tu es sourd ou quoi. Tu veux mon identité !
– Tu es sensible au moins. Au pire, je ne suis pas poète.
– On devrait prendre une bouteille et sortir fumer.
– Tu as tiré sur la poussière d’ange. Qui te la file ?
– On dirait qu’il y a des traces de lutte.
– On doit chercher un coin plus tranquille.
– C’est le violeur qui est revenu.
– Tu n’es pas coupable, t’es une pute ?
– Tu baises pour de l’argent ?
– Je ne sais pas s’il était proxénète.
– On s’embrasse maintenant.
– Tu crois que je suis un violeur.
– Fais tes preuves.
– Tu es sûre de vouloir que je te touche ?
– Je ne sais pas. Rapproche-toi.
– T’as le droit de te taire.
– Ferme-la que je réfléchisse !
– L’intérêt du sexe vaut dans le débat ?
– Qu’est-ce que tu as ?
– Je ne rêve donc pas.
– Ce sont les illusions de la littérature… Décris-toi !
– Autrefois, au prélude de ma jeunesse aliénante, se développe le syndrome de l’isolement. Je pensais que la coupure avec le monde social était nécessaire pour ma santé mentale. Ça marche, semble-t-il, car on peut comprendre qu’un homme blessé se fige comme la gelée d’un matin d’hiver ou une mouche prise dans une toile d’araignée. En aucun cas, surtout dans ses rapports affectifs, les schizophrènes n’ont fait un mauvais pas qui les aient compromis plus gravement. Par ma nature, je renonçais à franchir le seuil de ma porte qui représentait la limite de mes repères minimalistes. Je faisais tout seul mes armes les plus défensives sans même savoir que je passais chaque année à côté d’une existence autrement plus riche. Mais, dans ma chambre, je me construisais un royaume dans lequel j’étais tout puissant. Aussi vrai que celui d’un sauvage survivant à chaque instant, comme un enfant écarté des autres enfants. Je ne pouvais pas aller bien loin. La sociologie expliquerait aisément qu’un homme seul est perdu d’avance, mais il n’était pas prêt à se mesurer au genre humain à cause de ses silences dérangeants, directement prostré par les nuages de son peuple. En fait, mon problème était si complexe que je devenais étranger à mon environnement. Je n’existais que dans la solitude de mes méditations. Tout me semblait difficile, cette venue dans la société pour aller je ne savais où. Comme tous les schizophrènes, j’aimais penser dans l’abstrait, bien que cette habitude m’ait précipité vers des prisons virtuelles ou des contreforts autistiques. Car je n’avais pas appris les codes de la vie sociale, les règles de la morale, les usages qui vous définissent comme un citoyen parmi les autres. C’est donc dans la douleur que j’évoluais. Je vivais chez ma mère en compagnie d’un chat, et mes nourritures intellectuelles faisaient bonnes figures pour un peu de bonheur. J’achevais mes journées à regarder un film, après quoi, avec mes sédatifs, je me couchais et restais allongé jusqu’à ce qu’un cauchemar me réveille à deux reprises et m’angoisse. Je commençais à voir les difficultés, mais je ne réalisais pas quels seraient les avantages de suivre la voie du travail. Car la bêtise impardonnable des autres m’avait découragé à l’emploi par leurs insultes et leurs viles moqueries. La vanité et l’orgueil monstre de ces gens me perturbaient. Ce qui dans mon univers paraît impossible n’est qu’une formalité pour les sains d’esprit. La société à deviner par mes soins, avec son lot de labyrinthes, de ses étages et ses infinis codes moraux, me paraissait une montagne infranchissable. Les autres, dans leur complexité, me rendaient friable, faible et nerveux. C’est pour chaque personne une sensation de mille choses qui m’assaillaient. Je m’empressais à vivre autrement, plus entier, à ma place de solitaire à problèmes. Personne ne pouvait m’aider à part l’attribution d’une aide financière qui me fut nécessaire pour mon indépendance tardive. Pour cela, je croyais que je pouvais fonctionner seul. En vivant de sophismes et de symboles, cela représentait une grande importance pour moi dans ma pauvre façon de communiquer. Les paraboles contenues dans la Bible s’avéraient malaisées à entrevoir mais le sens sacré de la parole divine représentait merveilleusement une fonction symbolique que je recherchais tant.
– Qu’est-ce que tu gamberges encore ?
– C’est à peu près ce que je sais de moi. Il y a toujours une explication, même la tristesse a une définition. J’ai compris que l’absolu n’est pas accessible. Ce qui est fait est fait, le plus important est de se préparer à la perte de sa virginité, de l’activité à exercer la plus appropriée et à prendre son indépendance de logement et surtout son indépendance d’esprit. L’agitation d’un schizophrène est souvent imputable à l’intervention malvenue d’un tiers et aux paroles incommodantes. J’ai grandi au sein d’une famille puritaine et conservatrice. Mes parents ont essayé de m’imposer leur voie mais j’ai préféré envoyer tout balader. Fort heureusement, j’ai pris conscience de...

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