La Brèche
59 pages
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La Brèche , livre ebook

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Description

La jeunesse des dernières lettres de l’alphabet, ces générations X, Y ou Z, est née dans un monde massif, réifié, emporté par la machine qui l’anime. Cette jeunesse affronte le monde comme toutes celles qui l’on précédée, mais cette fois-ci, elle fait face aux murs, à l’insondable d’un avenir improbable. Peut-être y a-t-il une lumière dans ce tunnel. Dans le dédale de neurones endoloris une force créatrice gît : une transformation pour une nouvelle transcendance.

Informations

Publié par
Date de parution 26 janvier 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312079561
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Brèche
Charles Bazin
La Brèche
Au travers d’un brèche, à la recherche d’une nouvelle transcend
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-07956-1
Introduction
Primates tombés de l’arbre, s’extirpant la boue originelle, l’homo sapiens s’est redressé, titubant maladroitement, alourdi par son cerveau primitif. Ils sont passés à travers bon nombre d’embuches tendues par un monde sauvage. Lorsque leur berceau était secoué, ils s’accrochaient, ils survivaient. Leur esprit de conquérants revanchards criait au plus profond de ses pensées, lui instiguant la volonté de survivre à la nature et de la vaincre. Peu à peu, ils ont domestiqué les végétaux et les animaux, entendant leur empire. Cette volonté de domination lui suivra jusqu’à la fin, excitant ses neurones pour qu’ils se lancent à la poursuite de tout ce qui échappe au contrôle de leurs âmes. Les dangers éloignés, ils se sont reproduits, ils ont prospéré, des chasseurs-cueilleurs nomades aux technos-gestionnaires des mégalopoles.
L’humanité se résume par ses civilisations, accords précaires entre individus, débouchant sur des cultures complexes. Chacune avait ses racines, ses mythes, chacune avait ses branches qu’elles projetaient vers un idéal, avant d’être rappelées au néant par leur propre décadence ou par la violence d’une concurrente. Mais ces formidables creusets ont forgé les hommes les plus raffinés, érudits d’arts, qu’ils soient architectes, philosophes, peintres ou scientifiques et guerriers. Ces civilisations ont laissé des traces sur la terre, orgueilleux édifices, religions et concepts philosophiques bouleversants, cimetières surpeuplés. Gigantesques blocs s’entrechoquant, fracturant l’humanité en monolithes s’unifiant ou se subdivisant dans des cycles séculaires en nations, si fières de leurs idéaux, qu’elles défendent avec force et rigueur.
Pendant cette alternance de genèses et d’apocalypses, l’homme n’a jamais oublié le sens de sa vie, la survie. Pour perpétuer l’espèce, comme pour tous les autres êtres vivants, il doit se reproduire. Les mâles et les femelles de cette planète ont donné naissance à des hordes grouillantes d’individus, devenus si nombreux qu’ils s’empilent les uns sur les autres dans des enchevêtrements de bêton qui remplacent peu à peu la nature originelle. En une dizaine de générations, notre acharnement à survivre nous aura propulsés d’un milliard de têtes au début du XIXème siècle, à dix milliards dans une trentaine d’années.
Des milliards de poux qui pensent et qui forment, ensemble, un même parasite épuisant la Terre nourricière. Le rythme, devenu trop rapide pour toute mélodie régénérative, s’intensifie encore. Le progrès technique, émanation de notre cerveau collectif, suit le rythme du métronome devenu fou. Chaque jour, des milliards d’artefacts de notre civilisation sortent de nos ruches pour être déversés sur le monde et nous engloutissent. L’horloge triomphe sur l’animal et bientôt les robots triompheront sur l’homme. L’homo sapiens se fait dévorer par ses enfants, largué par son propre progrès, son cerveau incapable de penser la complexité du monde qu’il s’est forgé.
Ils n’ont que faire des limites, elles sont toutes transcendées par ses créations, sorties de l’appendice qui trône sur ses épaules. Ils n’ont plus besoin du soleil, ses lumières font scintiller nos villes dans l’obscurité. Ils n’ont plus besoin de la terre, ses végétaux et son bétail sont élevés hors-sol. Ils n’ont plus besoin de nos congénères, les machines le dispensent de travail et l’immortalité subviendra bientôt au besoin de reproduction.
Une nouvelle espèce est née, consciente de sa constitution, qu’elle peut modifier à sa guise. L’évolution technologique, exponentielle et dirigée, a remplacé l’évolution biologique, lente et hasardeuse. L’ordre et la clarté promettent d’émerger du chaos dans lequel ils baignaient, et cette espèce d’hommes nouveaux s’emparera de la terre comme les premières créatures rampantes.
Cet espoir de renouveau de l’humanité n’est pas une érection brutale de l’esprit global du XXIème siècle. La nature humaine le pousse à suivre des idéaux, à construire des mythes qui les condensent et les simplifient, par eux, ils cherchent à se différencier des animaux incivilisés. Que la perspective soit celle d’un saint homme, d’un guerrier chevaleresque, d’un homme savant ou d’un prolétaire dévoué, elle constitue toujours ce pic inaccessible, surplombant le village de sa présence bienveillante. Tous ceux qui tentent l’ascension se retrouvent, un jour ou l’autre, piégés par leur condition de mortels et chutent, mais restent fasciné par cette montagne qui a su leur résister. Les trois grandes doctrines du XXème siècle, le fascisme, le communisme et le capitalisme libéral, se sont attelées à la destruction des mythes précédents, une table rase indispensable à l’édification de leur propre idéal humain. Une telle construction a besoin de force pour s’accomplir, d’une violence légale, éradiquant tous les modèles divergeant, et d’une emprise cognitive sur ses sujets. Les deux sont nécessaires dans des proportions variant selon la doctrine. Malgré l’intelligence et les sacrifices employés, ces structures sociétales complexes finissent toutes par s’effriter, s’éroder puis s’effondrer pour ne redevenir que poussières que l’histoire balayera, en attendant une prochaine agglomération.
Le capitalisme libéral est la dernière idéologie survivante, elle se voulue triomphante mais ne fait que se dilapider, fondant peu à peu comme une comète approchant du soleil. Certes , elle continue à écraser ses adversaires avec une facilité déconcertante, se nourrissant de ses opposants pour progresser, mais elle se consume de l’intérieur. Sa mystique de libération de l’individu par les forces du marché pour créer la paix et la prospérité s’essouffle devant ses accomplissements déjà grandioses. La société forgée par le capitalisme libéral a accouchée d’une humanité transformée qui aura ses propres doctrines, elles-mêmes héritant du vieux monde.
Ils sont donc à la croisée de deux mondes, celui de l’histoire lente, tumultueuse et indécise, et celui d’un futur fulgurant, progressif et conscient. Le temps présent décidera du succès de la post-humanité. L’espèce dominante sur terre sera-t-elle d’essence divine, omnisciente et omnipotente ? Ou sera-t-elle retombée dans sa plus basse animalité ?
Jusqu’à preuve du contraire, l’avenir ne se prédit pas, mais il est pourtant si important de l’anticiper pour ne pas se retrouver écrasés par les évènements et leur impitoyable accélération. Il faut s’intéresser à ceux, nés avec internet, qui seront la force qui entrainera l’humanité vers sa chute ou vers sa sublimation. Ce sont ceux qui ont une vingtaine d’année aujourd’hui qui hériterons d’un capitalisme libéral désincarné, mais qui pourtant imprègne leur être et leur esprit. Leurs choix, bien que déterminés, donneront un visage nouveau à un monde désormais totalement sous l’emprise humaine. L’importance de leur mission, d’une rare portée historique, rend indispensable leur description.
Typologie de la dernière jeunesse
Ils ne qu’une masse grouillante, une ressource humaine que les autoproclamés chefs de l’entreprise humaine cherchent à optimiser pour en tirer un maximum de bénéfices. Cette vision utilitariste des hommes, réduits à des facteurs de production et des unités de consommation, éclate, broie puis fond tous les groupes sociaux qui auraient pu lui opposer une quelconque résistance, pour les faire rentrer dans des moules qui serviront sa puissante industrie. C’est ainsi qu’est forgée la nouvelle humanité, brillante dans sa complexité, puissante dans ses capacités mais instable, fragile et aisément modelée.
La jeunesse occidentale, fer de lance de ce projet grandiose, est bientôt totalement réformée. Elle-même née d’une génération n’ayant pas connu la guerre, au contraire de la plupart de leurs ancêtres, mais ayant connu la plus formidable ère de prospérité mondiale, où la population est devenue massive et les foyers riche

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