La Porte de bronze
253 pages
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La Porte de bronze , livre ebook

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Description

En janvier 2007, les cardinaux s’apprêtent à entrer en conclave. Pourtant, l’Église catholique romaine est menacée : plusieurs organisations maçonniques s'apprêtent à lancer de terribles révélations afin de la déstabiliser et d’en prendre le contrôle !


Entre un cardinal français détenteur du secret, un cardinal italien favori de divers partis adverses, et un cardinal de la Curie affilié à une loge maçonnique, le conclave est en proie au tourbillon : ses rouages bien huilés se détraquent et s'emballent ... pour élire un nouveau pape, qui va se révéler particulièrement audacieux et provoquer une véritable révolution théologique ...




De la chapelle Sixtine aux établissements libertins de Rome, en passant par les ruelles de Rome jusqu’aux appartements du pape, ce roman, fruit de longues recherches sur le fonctionnement du Vatican, plonge avec malice dans les rouages de l’Église et mêle Histoire, religion, philosophie et amours interdites.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 juin 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782383515944
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
I Dieu et Satan au conclave
1 Janvier 2007
L’Église catholique romaine était en deuil.
Le pape Clément XVI était mort.
Aux premières heures de janvier, les promesses de douceur s’étaient évanouies et la nouvelle année s’était revêtue du même manteau de glace que celui qui avait enveloppé les haillons de la précédente, enfuie dans son passé éternel. Frigorifiés dans les brumes glacées du premier matin de janvier, nombreux étaient les Romains qui avaient eu le courage de braver la morsure acérée du froid pour s’amasser sur la place Saint-Pierre du Vatican et recevoir la bénédiction urbi et orbi d’un pontife agonisant que Dieu avait, quelques jours plus tard, rappelé à lui dans les douceurs du Paradis : « le pape Clément a rejoint la Maison du Père » avait annoncé le camerlingue dans l’obscurité glacée du soir de l’Épiphanie, plongeant dans l’affliction les milliards de catholiques et les millions de Romains qui, depuis plusieurs semaines, suivaient avec angoisse l’agonie d’un souverain pontife dont ils avaient, quatorze années durant, ovationné le courage et l’affabilité.
Un froid glacial pesait sur l’Italie, pétrifiée depuis de longues semaines dans la gangue des bras invisibles d’un hiver impitoyable, dont l’étreinte féroce avait culminé pendant les derniers jours de décembre avant de se desserrer dans l’illusoire promesse de jours plus cléments. Congelés dans leurs souvenirs d’un automne dont les douceurs avaient porté l’illusion d’un hiver clément, les arbres dressaient leurs branches nues et rendues cassantes par le froid dans un ciel aux reflets d’argent dont les pâles rayons dorés du soleil ne parvenaient pas à percer l’épaisse carapace glacée. Les nuits glacées se succédaient dans les splendeurs de leurs clartés. Les bourrasques qui s’engouffraient dans les rues et les places de Rome, entre les ruines antiques pétrifiées dans l’éternité de leur splendeur et les hauts campaniles romans dressés dans leurs grandeurs muettes, portaient en elles le sabbat invisible des démons nocturnes qui hurlaient la joie silencieuse de porter entre ces pierres congelées le brasier de leurs esprits infernaux. Les sorcières de l’obscurité peuplaient les rues, désertées de toute vie humaine et abandonnées à leurs folies désordonnées, et hurlaient leurs indécences dans un silence que ne troublait même pas le chant des oiseaux de nuit, qui avaient depuis longtemps déserté les branches glaciales des arbres romains pour des rivages plus confortables. Les oiseaux nocturnes, enfuis, n’étaient plus là, en ces heures lugubres, pour rappeler aux hommes de craindre le tumulte et le mouvement ; plus aucun d’eux n’était présent pour contempler les défunts dans l’au-delà et en porter dérisoirement la sagesse aux vivants.
Dans cet hiver de glace, les catholiques du monde entier étaient pétrifiés. Leurs cœurs étaient vides de l’affection sans bornes que, pendant près de quinze années, leur avait dispensée le pontife défunt.
« Clément, pourquoi nous as-tu abandonnés ? », clamait le désespoir de ceux pour qui ce Saint-Père était apparu comme « le petit père des chrétiens », et dans le deuil duquel les patriarches des Églises orthodoxes et coptes s’étaient eux-mêmes également ensevelis.
Ses obsèques s’étaient déroulées dix jours plus tôt dans la solennité des pompes de l’Église, pétrifiée dans les siècles d’un cérémonial dépoussiéré, mais aux splendeurs immuables, dans la fraîcheur glacée des après-midis de janvier. Les fumées d’encens s’étaient élevées comme les vapeurs d’une illusoire tiédeur succédant aux brumes glacées qui, tous les matins, accueillaient le réveil des Romains. Monarques ou présidents, chrétiens, musulmans ou laïcs, les chefs d’État avaient accouru de tous les continents pour saluer une dernière fois ce souverain pontife dont ils ne partageaient pas forcément la foi, mais dont tous avaient salué l’action ardente et courageuse qu’il avait inlassablement menée pendant son pontificat. Des braseros avaient été allumés çà et là sur la place Saint-Pierre pour permettre aux fidèles de supporter dans leur immobilité recueillie le long rite funéraire de l’Église catholique et romaine, et la foule avait entonné avec fougue les cantiques séculaires d’une tradition immaculée, comme si elle cherchait dans la vigueur physique du chant un réconfort aux souffrances du froid. Clément XVI ne reposait pas dans la crypte de la basilique Saint-Pierre, ayant exigé de son vivant que sa dépouille repose éternellement dans la crypte de la cathédrale de Rome, cette basilique Saint-Jean-du-Latran où reposaient déjà cinq de ses prédécesseurs 1 .
« Et maintenant, qui va le remplacer ? » pensaient-ils tous, chrétiens et non chrétiens, croyants et athées, dont les yeux étaient à nouveau braqués vers le Vatican.
En ce soir de janvier 2007, l’élection d’un nouveau souverain pontife était dans toutes les pensées : dans vingt-quatre heures, le jour de la fête de Saint François-de-Sales, le conclave s’ouvrirait officiellement et nombreux étaient les fidèles qui priaient, çà et là au hasard des pavés glacés de la place Saint-Pierre, sous les rayons sans chaleur d’un soleil d’hiver, implorant dans un silence recueilli la grâce divine d’un pasteur capable de maintenir l’Église dans la dignité que lui avaient imprimée les précédents pontifes.
À cette heure où l’ouverture du conclave s’approchait comme l’échéance que tous, favoris ou simples électeurs, redoutaient, les conciliabules ne marquaient aucun crescendo dans l’habituelle symphonie des candidatures apparues pour mieux disparaître et une chape de plomb semblait, tel un lourd manteau de velours, être tombée sur les couloirs de marbre du Vatican. Les congrégations générales qui précédaient le début du scrutin s’étaient en effet focalisées sur un puissant danger qui menaçait l’Église. Révélé sous le sceau d’un secret qui tendait à s’effilocher au fur et à mesure que les mois s’écoulaient, ce danger planait, par-delà l’Église Catholique, apostolique et romaine, sur tous les chrétiens – catholiques romains, catholiques orthodoxes et coptes, d’Occident et d’Orient – telle une vague monstrueuse silencieusement levée et s’apprêtant à déferler du fond d’archives secrètes. Ce lourd secret, que l’Église protégeait depuis les premières années de la chrétienté, et dont seules les familles que leur sang rattachait à la lignée mérovingienne partageaient avec elle l’effarant fardeau, semblait tombé aux mains des forces de l’Enfer.

Ce terrible secret avait pris naissance cent vingt-deux ans plus tôt lorsque, au printemps de l’année 1885, un jeune prêtre d’une trentaine d’années, Béranger Saunière, avait été affecté à la cure de Rennes-le-Château, petit village perdu dans les profondeurs du Languedoc, antique métropole wisigothique abaissée par les soubresauts de l’Histoire à n’être plus qu’une insignifiante bourgade perdue sur une colline brumeuse de l’ancien comté du Razès. Un château abritant l’ancienne famille seigneuriale qui l’avait, quelques décennies plus tôt, sauvé des ambitions de créanciers avides, une église vétuste consacrée huit siècles plus tôt à Marie-Madeleine, un presbytère en ruines, quelques masures, une poignée de feux dans lesquels se terraient des paysans blottis dans le silence de leurs existences anonymes : Rennes-le-Château n’était plus que l’ombre fantomatique de son ancienne splendeur évanouie.
Décidé à lui restituer sa dignité enfuie, appuyé financièrement par le Cercle catholique de Narbonne et par la dernière Reine de France, Marie-Thérèse 2 , Béranger Saunière avait courageusement organisé la restauration de l’église, et les premiers coups de pioches avaient retenti entre les murs fissurés et la toiture effondrée du sanctuaire. Dans l’ancien balustre de la chaire, que son état pitoyable vouait au remplacement, le carillonneur avait, au hasard d’un dernier rayon de soleil vespéral, découvert une fiole de verre contenant un morceau de papier. Saunière en avait déchiffré le contenu, qui l’avait conduit vers le sous-sol du sanctuaire : dans l’escalier souterrain, une petite oule remplie de monnaies précieuses servait astucieusement d’appât aux chercheurs de trésor ; franchi ce leurre, il était parvenu à l’ancien tombeau seigneurial, auprès duquel dormaient d’antiques reliques ainsi que des parchemins dont l’examen lui avait révélé un terrible secret théologique et historique 3 . Béranger Saunière avait clandestinement pris copie des documents découverts dans la crypte de l’église et le tombeau des Seigneurs, puis il en avait remis les originaux à ses commanditaires : une Organisation transparente dont les membres, éminences de la hiérarchie catholique et aristocrates des plus anciennes familles de France, veillaient depuis dix-neuf siècles à ce que ce secret dorme dans les profondeurs de l’ignorance des générations successives.
Mais le démon veillait, qui s’était emparé du prêtre et l’avait conduit à laisser à la postérité d’énigmatiques constructions dont l’ésotérisme déroutait, depuis un siècle, la foule des curieux : décoration de l’église de Rennes-le-Château dans un style sulpicien affichant une dévotion effrénée à Marie de Magdala, construction d’un calvaire et d’un jardin énigmatique, construction d’un domaine privé, train de vie cardinalice dont la pompe soulevait les interrogations des paysans du Razès…
L’Organisation avait secrètement mis en place un trafic de messes dont le produit avait permis de financer les travaux commandités. Ceux-ci achevés, elle lui avait aba

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