La vie n est pas un long voyage tranquille
230 pages
Français

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La vie n'est pas un long voyage tranquille , livre ebook

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Description

Ce livre raconte la vie d’une famille de dix personnes, jadis aisée mais qui est subitement tombée en ruines suite à la succession de trois événements malheureux qui se sont abattus sur elle : l’insécurité générale que traverse le pays dont elle subit les conséquences, l’incendie criminel de la grande maison familiale par des éléments étrangers suivie peu de temps après de la mort du chef de la famille. Ces événements ont eu pour effet de jeter ses neuf autres membres restants dans un total désarroi et un grand désespoir. C’est la débâcle et la marche vers la ruine inexorable de la famille. Ces événements ont poussé celle-ci à émigrer vers une autre ville où, par la force des choses, elle a dû s’implanter définitivement. Après la mort précoce du chef de la famille toute la charge inhérente à celle-ci retombe sur les frêles épaules de son épouse alors âgée de 33 ans mais qui refuse, dans l’intérêt des enfants, de refaire sa vie. Ceux-ci sont au nombre de six dont deux garçons et quatre filles. L’aînée des enfants est la seule adolescente tandis que les autres sont en bas âges. Le deuxième frère, plus conscient et plus sérieux que son aîné, a toute la confiance de leur mère pour se préparer à s’acquitter de l’écrasante tâche de redresser la famille. Parfaitement conscient de la signification et de la nécessité de cette mission, il l’embrasse et l’assume à deux mains et la remplit sans faillir, étape par étape, jusqu’à la fin en surmontant tous les obstacles qui se sont dressés au cours de son long trajet devenu, à cause de ceux-ci, très tourmenté et bouleversant mais tout autant enrichissant.

Informations

Publié par
Date de parution 11 septembre 2014
Nombre de lectures 4
EAN13 9782312024752
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La vie n’est pas un long voyage tranquille
Siphal Mey
La vie n’est pas un long voyage tranquille














LES ÉDITIONS DU NET
22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2014
ISBN : 978-2-312-02475-2
Citations
Les contacts matériels, ô fils de Kunt ī
Qui donnent le froid et le chaud,
Le plaisir et la douleur,
Choses éphémères qui vont et viennent,
Apprends à les supporter, ô Bh ā rata !
La Bhagavad-G ī t ā (II- 14)



Si tu peux rencontrer Triomphe et Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un seul front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
R. Kippling
Je dédie ce livre à toute ma famille et à tous ceux qui me sont chers.
Angkor Borey, le foyer familial
Angkor Borey est une grande commune de plusieurs milliers d’habitants située à l’extrême sud du royaume du Cambodge dans la province de Takéo limitrophe de la province vietnamienne de Chaudoc. Pour les originaires de cette commune, ce lieu-dit revêt un caractère sacré parce qu’il fut au VI e siècle de notre ère la dernière capitale du « Royaume de la Montagne » appelé « Founan » par les Chinois avant qu’il ne prît corps au sein de la Grande Unité de la période pré-angkorienne. C’est une grande cité semi-lacustre. Les vestiges de ses constructions faites du meilleur bois du pays sont encore visibles chaque fois que les eaux du fleuve qui porte son nom et qui la traverse se retirent au cours de la marée basse. Elle recèle surtout quelques sites archéologiques importants dont le plus intéressant est Phnom Da d’où proviennent les rares pièces qui sont actuellement exposées en grande partie au musée national de Phnom Penh et le reste au musée Guimet de Paris dans sa galerie consacrée à l’art khmer au rez-de-chaussée.
Les gens du pays, bouddhistes dans leur quasi-totalité, disposent de deux pagodes séparées l’une de l’autre d’environ 500 mètres. Ces deux pagodes sont là depuis un temps immémorial. L’une d’elle a dû servir de chapelle royale puisque l’escalier de pierre qui en descend directement vers le fleuve rejoint en contrebas un petit port communément appelé « Port Royal ». Des cérémonies traditionnelles y sont célébrées tout au long de l’année, donnant ainsi autant d’occasions aux villageois pour s’y rencontrer et s’y amuser entre eux et également aux bonzes pour se rapprocher de leurs fidèles et partager ensemble avec eux tous les événements familiaux et sociaux qui y rythment leur vie quotidienne.
Le maire de la commune est plus que son propre administrateur. Vis-à-vis de lui-même et de l’ensemble des habitants, il est plutôt le grand frère au sein de cette communauté. Celle-ci partage intimement sa vie familiale autant qu’il s’associe lui-même de tout cœur à la sienne propre.
En 1945, Chhim était le maire d’Angkor Borey depuis 15 ans c’est-à-dire depuis qu’il avait 20 ans. Bien découplé, le teint basané, les cheveux ondulés, les grands yeux mobiles enchâssés derrière les paupières un peu lourdes, c’était un archétype khmer à l’allure sémillante, aux propos chaleureux empreints d’une petite touche d’humour pittoresque. Jovial de figure et de caractère et assez bon rhéteur - il fut bonze pendant cinq ans où il avait appris l’art de l’éloquence - ce boute-en-train qui était aussi un bon administrateur, apportait la joie, l’harmonie et le bonheur familiaux à ses habitants, ses frères. A la mort de son oncle qu’il avait secondé pendant deux ans, il fut élu pour le remplacer à la tête de la commune. Treize ans plutôt, il s’était marié avec Liang, fille unique d’un sino-cambodgien habitant Prey-Lovéa, le chef-lieu du district de Prey-Krâbas, situé à une vingtaine de kilomètres au nord d’Angkor Borey dont la commune relevait de ce district. Liang était un quadragénaire à la peau d’albâtre, au visage potelé, au regard vif et étincelant, à la démarche distinguée et aux paroles exquises. Ses parents qui avaient fixé domicile à côté du centre administratif du district connaissaient personnellement les maires du district et plus intimement la mère de Chhim à laquelle, à sa demande insistante, ils n’avaient voulu refuser la main de leur fille en dépit du grand écart d’âge entre celle-ci et Chhim. Après son mariage avec ce dernier, Liang vint s’installer chez son mari à Angkor Borey en compagnie de ses parents qui ne voulaient pas se séparer de leur fille unique, leur seul espoir.
Angkor Borey, tout comme le reste du royaume, à cette époque, était une commune essentiellement agricole vivant pratiquement d’une économie fermée. Quelques épiceries chinoises assuraient le ravitaillement en produits de consommation courante pour les villageois. Liang avait hérité le goût commercial de ses parents. Très entreprenante et activement aidée par ces derniers, elle ne tarda pas, une fois son intégration réussie auprès de sa belle famille, à profiter des opportunités qui s’offraient à elle au plan commercial. Elle commença par produire du « prâhoc » , la pâte de poisson qui, avec le riz, constituait et constitue toujours la base principale de l’alimentation des paysans khmers. Cette denrée alimentaire quotidienne incontournable des habitants, était partout demandée dans l’ensemble du pays. Elle en produisait en grandes quantités qu’elle emmagasinait dans de multiples jarres de différentes tailles. Quand la pâte, après un temps de conservation, était prête à la consommation, les villageois se pressèrent pour en acheter. Bien vite, les nouvelles se propagèrent dans les communes avoisinantes en raison de la très bonne qualité relative du produit et de ses dérivées. De cette façon, les jarres se vidèrent très rapidement de leur contenu. Avec des revenus qui s’accroissaient d’une façon stable, Liang envisagea de diversifier ses activités. Avec la même ambition et le même dynamisme, elle développa l’élevage porcin et bovin à grande échelle en engageant du personnel supplémentaire pour répondre à l’ampleur des nouvelles tâches. Bien vite ses affaires prospérèrent et permirent en l’espace de quelques années aux jeunes mariés de se faire construire une grande maison familiale.
Cette maison que les époux veulaient être grande et de caractère et dont la construction et l’ameublement avaient été confiés à un entrepreneur local est composée de trois ensembles disposés en ligne : la maison principale qui donne sur le fleuve vers lequel descend un long escalier de pierre à partir de sa terrasse, la vaste salle de séjour couverte mais entièrement ouverte des deux côtés et le grenier à paddy dont la moitié est occupée en partie par la cuisine et en partie par les chambres des bouviers et des employés de maison. La maison principale comporte une très belle véranda ouverte par des arcades à l’espagnole. Il est surmonté de pointes coniques et son fronton est couvert de carreaux bariolés. Vu du fleuve, la maison se dresse massivement sur un terrain élevé et parfaitement dégagé de sa rive droite. Son portique est fait de deux colonnes cubiques imposantes et est chapeauté par une tresse en métal en forme d’une voûte sur laquelle grimpent des plantes au feuillage touffu qui fleurissent toute l’année. C’est de ce portique que descend l’escalier de pierre vers le fleuve en contrebas. De sa position privilégiée et avec son imposante et magnifique silhouette qui se détache nettement du rivage, elle regarde majestueusement et candidement ce doux fleuve qui coule à ses pieds et qui est chargé d’histoire du tout premier royaume khmer. Elle assiste quotidiennement au flux et reflux de ce fleuve ainsi qu’aux va-et-vient incessants des voyageurs autochtones ou étrangers et des pêcheurs au filet qui l’empruntent avec leurs embarcations variées. Elle est témoin chaque jour de la présence d’une multitude de gens de tous âges qui descendent et montent les marches de son escalier dans leurs contacts quotidiens avec le maire qui a installé la mairie de la commune au sein même de cette maison. L’escalier et le quai cimenté de la maison sont également les l

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