Le dernier mot de Rocambole
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Le dernier mot de Rocambole , livre ebook

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Description

Pierre Alexis Ponson du Terrail (1829-1871)



"Rocambole était donc de retour.


Milon serrait ses mains, Milon pleurait et riait en le regardant.


Mais avant de les suivre tous deux, il nous faut rejoindre Marmouset, qui venait à Saint-Mandé sur les indications perfides de l’Espagnol.


Marmouset, on s’en souvient, avait emmené son cocher et le palefrenier, recommandant au premier d’aller bon train.


Depuis qu’il était un homme élégant, riche à millions, Marmouset avait des chevaux hors ligne comme vitesse.


On disait au Club des Asperges que si on avait connu ses chevaux dix ans plus tôt, le gouvernement ne se serait pas donné tant de mal pour construire des chemins de fer.


Le cocher rendit donc la main au magnifique trotteur qui fila comme une flèche, et vingt minutes après le coupé s’arrêta devant ce cabaret dont la cave avait servi de prison à Milon.


Le cabaret était fermé.


En face, de l’autre côté de la route, s’élevait la villa en construction.


Marmouset mit pied à terre."



Tome IV : "Le retour de Rocambole"


suivi de "La vérité sur Rocambole"


Suite de "La Belle Jardinière"

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374638706
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le dernier mot de Rocambole
 
Tome IV
Le retour de Rocambole
La vérité sur Rocambole
 
 
Pierre Alexis Ponson du Terrail
 
 
Mars 2021
Stéphane le Mat
La Gibecière à Mots
ISBN : 978-2-37463-870-6
Couverture : pastel de STEPH'
lagibeciereamots@sfr.fr
N° 869
I
 
Rocambole était donc de retour.
Milon serrait ses mains, Milon pleurait et riait en le regardant.
Mais avant de les suivre tous deux, il nous faut rejoindre Marmouset, qui venait à Saint-Mandé sur les indications perfides de l’Espagnol.
Marmouset, on s’en souvient, avait emmené son cocher et le palefrenier, recommandant au premier d’aller bon train.
Depuis qu’il était un homme élégant, riche à millions, Marmouset avait des chevaux hors ligne comme vitesse.
On disait au Club des Asperges que si on avait connu ses chevaux dix ans plus tôt, le gouvernement ne se serait pas donné tant de mal pour construire des chemins de fer.
Le cocher rendit donc la main au magnifique trotteur qui fila comme une flèche, et vingt minutes après le coupé s’arrêta devant ce cabaret dont la cave avait servi de prison à Milon.
Le cabaret était fermé.
En face, de l’autre côté de la route, s’élevait la villa en construction.
Marmouset mit pied à terre.
Puis il dit au cocher :
– Donne les rênes au palefrenier qui gardera la voiture, et viens avec moi.
Le cocher le suivit.
Ils poussèrent la grille du jardin qui était entrebâillée, ainsi que l’avait dit l’Espagnol, et bien que la nuit fût assez obscure, Marmouset eut bientôt distingué quelque chose de blanchâtre qui s’élevait dans un coin au dessus du sol.
C’était la margelle du puits.
– Tu es un garçon résolu, dit encore Marmouset, et tu m’es dévoué.
– J’espère que monsieur n’en doute pas, répondit le cocher.
– Prends ces deux pistolets, en ce cas ; peut-être en aurons-nous besoin.
– Mais où allons-nous, monsieur ?
– Tu vas le savoir.
Et Marmouset s’approcha du puits.
C’était un puits tout neuf, surmonté d’un appareil en fer auquel était adaptée une poulie.
Cette poulie servait à faire mouvoir deux seaux, dont l’un remontait tandis que l’autre, descendait.
Marmouset tira de sa poche une boîte de bougies, en alluma une, dont il abrita la flamme tremblotante dans le creux de sa main, car il pleuvait toujours un peu et le vent s’élevait.
Puis à l’aide de cette clarté, il examina d’abord l’intérieur du puits.
Les seaux lui parurent bien grands pour n’avoir d’autre destination que de puiser de l’eau.
Cette remarque semblait confirmer les allusions de l’Espagnol, qui avait prétendu que c’était par le puits qu’on pénétrait dans le sous-sol de la maison.
La bougie s’éteignit.
Marmouset en alluma une autre et la jeta dans le puits.
Si le puits était plein d’eau, elle s’éteindrait sur-le-champ.
Le puits était à sec, car la bougie toucha le sol et brûla quelques secondes encore.
Penché sur la margelle, Marmouset put se rendre compte alors de la profondeur qui était d’une quinzaine de pieds à peine.
En même temps il aperçut fort distinctement une espèce d’ouverture pratiquée dans la maçonnerie au raz du sol.
C’était sans doute l’entrée du boyau souterrain dont l’Espagnol avait parlé.
Jusque-là tous les renseignements de ce dernier étaient d’une exactitude rigoureuse.
En outre, Marmouset avait tellement été frappé de l’épouvante manifestée par l’Espagnol qu’il ne douta pas un moment que, pour sauver sa vie, celui-ci ne se fût décidé à trahir la Belle Jardinière.
Et se conformant à ses instructions, il attendit que l’allumette se fût éteinte ; puis se penchant sur la margelle, il siffla.
Une minute s’écoula.
Au bout de ce temps un coup de sifflet monta des profondeurs du puits.
Marmouset recula d’un pas et arma son revolver.
Puis il se pencha de nouveau sur la margelle et attendit.
Tout à coup une clarté se fit tout au fond.
C’était comme un rayon lumineux qui passe sous une porte.
Ensuite cette clarté grandit et occupa tout le périmètre de cette ouverture que Marmouset avait aperçue.
Alors un bras passa par cette ouverture.
Et ce bras posa un flambeau au milieu du puits.
Enfin une tête apparût à la suite du bras.
Marmouset, immobile, retenait son haleine.
Le cocher, non moins immobile, non moins muet, se tenait derrière lui.
La tête leva les yeux en l’air et fut suivie dans le puits par une partie du buste.
Marmouset vit alors distinctement cette tête que les rayons du flambeau éclairaient.
C’était une tête de femme couronnée d’une magnifique chevelure blonde.
L’Espagnol n’avait pas menti – c’était bien la Belle-Jardinière.
Et Marmouset, qui réprima un battement de cœur, s’enhardit dans cette opinion qu’il faut tuer les bêtes fauves partout où on les rencontre.
Et il allongea la main qui tenait le revolver, ajusta et fit feu.
 
-oOo-
 
Soudain, la lampe s’éteignit, un cri de douleur se fit entendre et le puits demeura plongé dans les ténèbres.
Le cœur de Marmouset battait à rompre sa poitrine.
Il venait de tuer une femme.
Pendant quelques minutes, il demeura appuyé sur la margelle du puits, pâle, frémissant, la sueur au front.
Le silence, un silence de mort, avait suivi ce cri d’agonie.
La Belle Jardinière était-elle morte ?
Marmouset regarda autour de lui.
Le coup de feu semblait n’avoir éveillé aucun écho. Aucune lumière ne brilla dans la maison en construction ; personne ne parut et le fond du puits continua à demeurer plongé dans l’obscurité.
Alors Marmouset, qui avait fini par dominer son émotion, Marmouset regarda le cocher et lui dit :
– Es-tu prêt à me suivre ?
– Oui répondit-il.
– En ce cas, je vais descendre dans ce puits. Quand je serai au fond, tu descendras à ton tour.
Et, sautant sur la margelle, il se cramponna à la corde, mit les deux pieds dans le seau et se laissa couler, l’autre faisant contrepoids.
Le bruit du seau qui s’arrêtait avertit le cocher que Marmouset était arrivé.
– À ton tour ! lui cria celui-ci.
Le cocher descendit.
Alors seulement Marmouset eut de nouveau recours à ses bougies.
Quand l’une d’elles fut enflammée, il se pencha sur le sol et remarqua des traces de sang.
L’ouverture par laquelle la tête de la Belle Jardinière lui était apparue un moment, était assez grande pour laisser passer un homme en se courbant.
Marmouset vit alors une espèce de galerie souterraine en demi-cercle et construite en maçonnerie comme le puits.
Les traces de sang continuaient dans cette galerie.
Mais le corps de la Belle Jardinière avait disparu.
Sans doute qu’elle s’était traînée mourante tout au fond du boyau souterrain.
– Si tu as peur, dit Marmouset au cocher, tu peux remonter.
– Monsieur se moque de moi, répondit le fidèle serviteur, qui tenait un pistolet de chaque main.
– En route alors, et Dieu nous garde ! dit Marmouset.
Et, le revolver au poing, il s’avança résolument dans le boyau souterrain, à la recherche de l’inconnu.
II
 
Le boyau souterrain décrivait, nous l’avons dit, une courbe ; ce qui fit que lorsqu’ils eurent fait une vingtaine de pas en avant, Marmouset et le cocher se retournèrent et ne virent plus l’entrée.
Marmouset n’avançait qu’avec précaution, allumant une allumette après l’autre, et toujours prêt à faire feu de son revolver si un ennemi quelconque venait à se dresser devant lui.
Tout à coup un bruit étrange se fit derrière lui et le força à s’arrêter.
Il se retourna et vit le cocher non moins étonné.
Qu’était-ce que ce bruit ?
C’était comme l’écrasement d’une partie de la voûte en maçonnerie qu’ils avaient au-dessus d’eux.
Marmouset revint alors sur ses pas.
Son oreille ne l’avait pas trompé.
Il avait bien entendu le bruit des pierres qui s’écroulaient, s’entassaient dans le souterrain et rendaient impossible toute retraite vers le puits.
Mais il ne fût pas difficil

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