Le journal de Charly
374 pages
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Le journal de Charly , livre ebook

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Description

89, 60, 88, voilà à quoi l’on pourrait réduire Evangeline Dimastromoretti, si un matin de juillet elle n’avait pas éprouvé le besoin d’opérer un virage à 180° pour que sa vie de mannequin célèbre, héritière de l’une des plus importantes compagnies mondiales de la grande distribution, se meuve en une singulière remise en question qu’elle viendra consigner jour après jour sur son journal de bord.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mars 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332681720
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-68170-6

© Edilivre, 2015
Citation


« L’androgynie suggère un esprit de réconciliation entre les deux sexes » 1
Le journal de Charly
 
 
Quatre vingt neuf, soixante, quatre vingt huit ! Dit comme cela, vous vous demandez peut-être ce qui se cache derrière ces trois nombres ? D’aucuns pourraient penser qu’un bien nommé, « Pari Mutuel » n’est pas étranger à tout cela, et vous vous êtes peut-être déjà précipité dans la poche de votre blouson pour vérifier si trois chevaux arrivés en tête de course, pourraient être en mesure de mettre un peu de beurre, si ce n’est même pourquoi pas, une motte entière, dans vos épinards ?
Si tel est le cas, je vous prie de bien vouloir m’excuser de vous avoir induite en erreur de la sorte car il n’est nullement question ici d’un quelconque résultat qui aurait pu vous convaincre de la pertinence de vos pronostics hippiques, pour ne pas dire épiques, tant il est vraisemblable que vous n’êtes pas de ceux qui parlent à l’oreille des chevaux.
89, 60, 88, peut-être, qu’ainsi rapportés, ces nombres révélés par un mètre ruban seront plus enclin à vous faire comprendre de quoi je parle ici.
Oui, c’est bien ça ! Il s’agit bien de ce que Mère Nature a bien voulu m’accorder quand il fut question pour moi de revêtir mon apparence de femme. C’est vrai, au risque de choquer certains d’entre vous, je le dis tout de go ! Je ne suis pas loin des mensurations dites « idéales », si l’on s’accorde à penser qu’un 90, 60,90 puisse être le mètre étalon d’un corps parfait.
En même temps que serait un corps s’il ne se réduisait qu’à un tour de poitrine, un tour de taille, et un tour de hanche ?
Une bouteille de coca-cola !
Oui, ce n’est pas faux ! N’oublions pas que le design imaginé en 1915 par un aujourd’hui célèbre souffleur de verre, dénommé Alexander Samuelson 2 , représente « la forme parfaite » avec ses lignes galbées rappelant celles d’une jupe fourreau.
Ce serait cependant quelque peu réducteur de ne me réduire qu’à trois pauvres petits nombres, sans y adjoindre quelques autres mensurations, telles qu’un bonnet D, 1m20 de jambes galbées pour une taille totale qui frise les 1m81, et 60 petits kilos, judicieusement répartis là, où il faut.
Messieurs, je vous saurai gré de bien vouloir me regarder dans les yeux, s’il vous plaît !
J’imagine aisément que cette façon que j’ai de me présenter en agace plus d’un, ou devrais-je plutôt dire, plus d’une, car pour ce qui est de ces messieurs, je ne doute pas de l’intérêt qu’ils portent dorénavant à chacun de mes mots. Il est fort probable même, que ces simples mensurations énoncées prouvent qu’aussi antinomique que cela puisse paraître, un homme est tout aussi cérébral qu’une femme, quand il s’agit de laisser vaquer son imagination, et ainsi faire que de simples nombres se meuvent en un alléchant scénario dans lequel, oh ! Surprise ! Il s’attribue le rôle principal à mes côtés.
Oui, je sais ! Assise là, sur la terrasse de mon loft new-yorkais, on me dirait tout droit sortie de l’un des plus glamours clichés de Brian Duffy 3 . Pourtant au risque de vous surprendre, je ne suis pas là en train de prendre la pose pour un quelconque photographe aussi célèbre et talentueux puisse-t-il être.
Une rangée de thuyas dans d’imposantes jardinières art-déco sur ma droite, un table en céramique et fer forgé, une carafe de jus de fruits frais pressés du jour, une tasse de thé, quelques viennoiseries, qu’y a-t-il dans tout cela de glamour en fait ? Si ce n’est oui, peut-être, ce simple peignoir de bain en coton blanc qui cache un corps à peine sorti de la douche, à qui je m’astreins à assurer un équilibre imposé par mes longues jambes posées délicatement sur cette table alors que je me balance lentement sur les deux pieds d’une chaise qui craint à tout instant de se retrouver les quatre fers en l’air.
Oui, je suis bilingue ! Quelle question ! Pourquoi croyez-vous que je sois en train de feuilleter, The Guardian ? Ne voyez-vous pas, là tout autour de moi, posés sur la table, ou encore, là par terre au pied de ma chaise, ces quelques journaux, que j’ai un grand plaisir à éplucher chaque jour ? C’est incroyable tout de même ! Est-ce si surprenant qu’une fille telle que moi puisse lire en prenant son petit-déjeuner, autre chose qu’un ramassis de potins dans de pauvres magazines people ?
Au risque de me répéter, je ne suis pas en train de prendre la pose pour un quelconque photographe. Je veux bien croire que tout semble ici réuni pour un séduisant cliché, cependant si cliché il y a, c’est certainement celui de penser qu’il s’agit là d’une vulgaire mise en scène orchestrée par un photographe qui s’adjoint les services d’une jolie fille à qui il pose dans les mains un journal pour lui donner un je ne sais quoi de contradiction.
En disant cela, comment pourrais-je vous en tenir rigueur ! N’ai-je pas moi-même réduit ma présentation à une simple suite de mensurations ?
Oui, je sais, je dis tout et son contraire ! En même temps n’est-ce pas ce qui justifie que nous soyons en train de discuter ensemble aujourd’hui ?
Je m’explique…
Je suis ce que l’on appelle une belle plante. Dire le contraire serait jouer d’une fausse modestie qui ne pourrait que rajouter plus de prétention à ces mots que je vous offre depuis les premiers instants de notre rencontre. Appeler un chat, un chat, n’est pas je pense, ce qu’il y a de plus condamnable quand on désire être la plus honnête qui soit avec son interlocuteur.
Au plus loin que je puisse me souvenir, j’ai toujours été belle. Oui, belle ! Que puis-je dire d’autre ? A cinq ans déjà, mes parents n’ont eu de cesse de m’en convaincre en faisant de moi, une petite poupée que des centaines de clichés sont venus immortaliser dans des magazines de mode. D’abord petite princesse, je me suis rapidement transformée au fil des années en un modèle à la fois sexy et glamour que de grandes marques de dessous chics ont su flasher sous toutes les coutures pour s’allouer les services d’un corps à la fois longiligne et plantureux. Par bien des détails, je suis ce que l’on pourrait appeler une exception dans ce monde où l’on a de cesse de rechercher une soi-disant beauté qui ne s’embarrasse pas de quelques anorexies bien utiles quand il s’agit d’aller défiler à la Fashion Week, qu’elle soit de Paris, de Milan ou de quelques autres capitales dans lesquelles on aime découvrir la nouvelle collection d’un grand couturier.
Face à toutes ces beautés diaphanes, pour ne pas dire cachectiques, ma peau hâlée, mes soixante petits kilos, mon mètre quatre vingt un, mon bonnet D, et mes fesses rebondies, m’ont tout naturellement amené à être remarquée par de célèbres marques de lingerie qui ont su apprécier semble-t-il chacune de ces courbes qui ne pouvaient que satisfaire les exigences de créations au demeurant minimalistes, du moins en ce qui concerne, les quelques dizaines de centimètres de tissus utilisés.
Oui, et alors me direz-vous ! Ceci ne justifie certainement pas l’agacement dont je vous ai fait part quand vous vous êtes étonné semble-t-il que je puisse lire The Guardian au petit-déjeuner ! Comme vous semblez vouloir me le faire entendre, Guardian ou pas, je n’en reste pas moins une femme qui n’a de cesse de vouloir mettre en avant sa beauté, et ce n’est certainement pas ce que je viens de vous raconter qui vous convaincra du contraire.
Certes, je le conçois, mais au risque de vous surprendre, il s’agit là d’un passage obligé pour que vous puissiez comprendre qui je suis réellement. C’est vrai, je n’ai fait jusqu’à présent que m’extasier sur ce paraître que je prends un malin plaisir à vous décrire dans les moindres détails, mais aussi exaspérant que cela puisse s’avérer c’est ce que je suis, et c’est surtout ce qui fait qu’aujourd’hui, vous soyez en train de m’écouter.
Je m’appelle Évangeline, du moins c’est le prénom que mes parents m’ont donné, et avec lequel ils ont toujours voulu m’appeler. Mais bon ça, on sera toujours à temps d’en rediscuter plus tard ! Et, oui, je suis belle, belle à en rendre verte de jalousie bon nombre de femmes avec qui dois-je dire, j’ai toujours entretenu des relations pour le moins compliquées. Petite dernière d’une riche famille d’industriels, cela aurait certainement suffi à satisfaire l’appétit de mon banquier. Comme on ne prête qu’aux riches semble-t-il, voilà qu’à vingt six ans je n’ai pas même touché ne serait-ce qu’un centime d’euro de cette dotation familiale. Pourtant je vous l’assure, il vous suffirait d’ouvrir l’un de mes dressings pour prendre conscience que je ne suis pas de celles qui s’habillent et se chaussent chez le petit soldeur du coin. Non bien au contraire, qu’ils soient italien, new-yorkais ou encore français, il n’y a pas un créateur de Haute couture qui n’ait pas trouvé sa place sur l’un de mes innombrables portiques. Vous parler de ma collection de chaussures serait je pense un affront, mais pour ne citer qu’une marque, je vous dirai que si en France, il existe autant de fromages qu’il y a de jours dans une année, en ce qui me concerne, je pense en toute simplicité avoir peu ou prou autant de Louboutin 4 .
Dans ma chambre de notre propriété familiale, mon appartement à Barcelone, mon Loft sur la V ème  Avenue à New York, ou encore mon petit pied-à-terre à Milan, je mets au défi quiconque le voudra de ne pas y trouver un dressing dans lequel bon nombre de personnes voudraient pouvoir s’y installer avec femme et enfants.
Comment me suis-je payée tout cela ? Eh bien, comme je vous le disais, sans jamais avoir touché ne serait-ce qu’un centime de la fortune que mon petit papa a pourtant viré sur mon compte bancaire alors que j

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