Le Km 7
56 pages
Français

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Le Km 7 , livre ebook

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Description

Dans ce récit, Amy nous livre, avec tendresse et pudeur, des souvenirs et des émotions que des événements survenus au cours de l’année 2013 ont réveillés.

On l’accompagne notamment à Madagascar, où elle a passé une partie de son adolescence et qu’elle a quittée il y a plus de quarante ans. Un bouleversant pèlerinage, de magnifiques rencontres...

Ce petit coin de voile soulevé nous permet de découvrir l’auteure grassoise avec un regard différent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414097647
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-09762-3

© Edilivre, 2017
Dédicace

A mes parents chéris.
A votre merveilleux amour.
A la vie que vous m’avez offerte.
A tes certitudes, papa…
qui sont devenues les miennes.
Avec tout mon amour
Amy.
Chapitre 1
Ce n’était pas prévu, j’étais arrivée plus tôt ce jour-là.
Le client que je devais rencontrer ayant un contretemps, je me précipitai à la maison de retraite toute heureuse de l’aubaine… du temps, un peu plus de temps à passer avec mes parents.
En arrivant, je saluai les membres du personnel et les pensionnaires que je croisai et me dirigeai vers la salle commune, « le salon ». J’y trouvai mon père, installé dans un fauteuil, le regard perdu dans le vague. Mon cœur se serra. Je m’approchai et effleurai sa joue d’un baiser. Il tourna la tête et son visage s’anima. Un doux sourire illumina ses beaux yeux bleus dans lesquels se lisait une immense tendresse. Il prit ma main dans la sienne et l’embrassa. Je m’accroupis, il posa une main sur ma tête et me caressa les cheveux.
Ancien haut fonctionnaire d’état, il avait occupé d’importantes fonctions. C’était un grand monsieur respecté de tous pour son professionnalisme, sa loyauté, son patriotisme et sa fabuleuse culture. Je disais souvent qu’il était mon «  Googl e », mon moteur de recherche préféré : histoire, géo, littérature… il savait tout.
J’admirais mon père. J’adorais mes parents.
Malheureusement, à sa façon insidieuse, Alzheimer s’est mis en travers de leur route les frappant tous les deux impitoyablement et tel un rouleau compresseur, écrasait la mémoire de leur vie.
Je jetai un coup d’œil autour de nous.
– Tu sais où est maman ? lui demandais-je.
Il leva sa main avec une mimique signifiant qu’il l’ignorait.
Je me redressai et lui dis en souriant :
– Elle est peut-être en train de se refaire une beauté, je vais faire un tour dans la chambre.
Je déposai un baiser sur sa main et m’engageai dans le long couloir. Je toquai à la porte avant d’entrer, ma mère ne s’y trouvait pas et la salle de bain était vide. Me dirigeant à nouveau vers le salon, je croisai une aide-soignante qui sembla gênée en m’apercevant.
– Je ne trouve pas ma mère. Vous l’auriez vue ?
Visiblement mal à l’aise, elle me désigna d’un mouvement du menton, un renfoncement entre deux chambres. Je suivis son regard et me précipitai. Ma mère était là, assise dans un fauteuil roulant, face au mur !
Son petit corps frêle frissonnait de sanglots contenus. Elle tenait dans ses mains fines à la peau translucide, un reste de mouchoir en papier qui ne pouvait plus absorber la moindre larme tant il était mouillé et comble de la cruauté, une tablette fixée à son fauteuil lui interdisait toute possibilité de se lever si elle en avait trouvé la force.
– Maman !
Les yeux délavés d’avoir tant pleuré qu’elle leva sur moi étaient chargés de désarroi, d’incompréhension, d’un immense chagrin. Elle me tendit les bras comme un petit enfant. Je me penchai, elle s’accrocha à mon cou en murmura en hoquetant :
– Je suis punie.
J’étais horrifiée. Mon regard passait du visage inondé de larmes de ma maman à l’employée qui tenta de justifier « la punition ».
Une bouffée de haine me submergea. Je n’avais jamais ressenti une telle rage, une telle aversion à l’encontre de quelqu’un. J’avais envie de hurler et je ne contenais ma colère que pour épargner ma mère suffisamment éprouvée. Je dirigeai le fauteuil jusqu’à la chambre et pris ma maman dans mes bras. Je la berçai et l’embrassai tendrement en lui parlant doucement.
Peu à peu, elle retrouva son calme et moi le mien. Je la sentais se détendre contre moi.
Prévenue par l’employée rencontrée dans le couloir, la responsable du service se présenta. Elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche.
– Je vais déjeuner avec mes parents et je veux voir le directeur tout de suite après.
Je ne reconnaissais pas ma voix, déformée par la violence de la colère que je ressentais sans pouvoir l’exprimer en présence de maman.
Cependant, ce que je ne formulais pas devait se lire de façon éloquente dans toute mon attitude, mon regard noir, mon visage fermé et le ton employé ne laissaient aucun doute sur ma rancœur. La surveillante hocha la tête et disparut.
Après avoir rafraîchi son visage et coiffé ses cheveux, je poussai le fauteuil de maman jusqu’au salon où nous rejoignîmes mon père.
Il se leva difficilement mais avec la ténacité qui le caractérisait et se pencha pour embrasser son épouse :
– Ça va, ma mie ?
J’adorais ! c’était si joliment dit. Ma « mie », ma « douce »… que d’amour entre eux depuis tant d’années et toujours aussi profond.
Ma mère lui sourit. Elle semblait avoir oublié le triste épisode de la punition : Alzheimer pouvait donc avoir des côtés positifs ?
Après le déjeuner, j’installai mes parents pour la sieste et je passai un coup de fil à mon patron pour l’informer de mon retard.
Je me rendis au bureau du directeur. Informé par la responsable du service, il était consterné et me présenta des excuses pour le comportement inqualifiable de l’employée.
La colère était encore tellement dominante que je n’étais pas touchée par ses propos et ses regrets.
– J’avais déjà dû rappeler à l’ordre une employée qui se permettait de tutoyer mes parents. Comment autorisez-vous un tel manque de respect ? Ils sont âgés et fragilisés par la maladie d’...

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