Le Métro de 7h33
318 pages
Français

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Le Métro de 7h33 , livre ebook

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Description

Grégory prend le métro tous les jours pour se rendre à son travail. Et parce qu'il le fait tous les jours, il connaît le trajet dans ses moindres détails.

Pourtant, depuis quelque temps, certaines choses ne sont pas à leur place habituelle.

Qui est ce reflet, censé être le sien, mais qu'il ne reconnaît pas ? Et quelle est cette station, à laquelle son métro s'arrête, mais qu'il ne connaît pas ?

Il comprend bientôt que ces changements ne se produisent que dans certaines conditions. Il ne sait pas pourquoi; il ne sait pas comment.

Il comprend aussi qu'il devra descendre à cette station inconnue et apprendre à lire les indices éparpillés çà et là pour comprendre le but ultime de son voyage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 avril 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334016292
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-01627-8

© Edilivre, 2016
Du même auteur :
– Les Explorateurs de l’Amenti.
– Petit précis d’hygiène de vie à l’usage des athlètes du quotidien.
Préface
La vie est parfois faite d’imprévus. Il y a des rencontres qui marquent un esprit, une vie ou une génération.
C’est encore plus étrange lorsque les rencontres n’ont jamais vraiment existé.
En effectuant des recherches sur le réseau des réseaux, je suis tombé par hasard sur le travail passionné de Tetsuichi Hosokawa, un photographe nippon. J’ignore qui il est. Il ignore qui je suis – mis à part quelques messages de remerciements que j’ai envoyés pour son travail. Mais j’ai été immédiatement frappé par le talent naturel de cet homme à faire ressortir la beauté et la sérénité de détails les plus anodins, que ce soit une marche d’escalier, une rampe, une ampoule électrique ou un comptoir d’échoppe. En soi, rien d’extraordinaire. Et c’est justement le talent qui fait ressortir l’extraordinaire de l’ordinaire.
Ce qui résonne en moi n’est pas tant le talent du personnage que ma recherche de sérénité. C’est parce que j’en ai assez de la violence permanente du monde qui m’entoure. Tant d’images crues, de guerres, de souffrances. J’ai besoin de voir quelque chose d’apaisant, de pacifique, comme une lumière qui guide le voyageur égaré parmi le chaos. Le zen est dans les détails.
Cette rencontre est d’autant plus étonnante que je ne suis pas particulièrement sensible à l’art pictural. Je pensais ne pas l’être car aucune peinture, aucune image, aucune photographie ne résonnait en moi. Jusqu’à ce que ce talent me frappe comme une évidence.
C’est qu’il est bien aisé de montrer la violence et la cruauté du monde ; il n’y a qu’à se baisser pour en ramasser. Mais cette volonté de se tourner vers l’immonde reflète un réel pessimisme, comme un message adressé au monde pour indiquer que jamais nous ne nous en sortirons, que le destin est écrit et que nous sommes condamnés.
N’avez-vous jamais eu l’impression que, de temps en temps, le destin a ripé, qu’il a quitté le cours de son lit calme et s’est déversé tel un torrent furieux, détruisant tout sur son passage ?
Et parfois, devant l’injustice des situations, lorsque tout se passe mal alors que tout aurait dû être parfait, simple, sans aucune fausse note, le chaos s’installe et, avec lui, la sensation d’une profonde injustice. Le monde réel est ambivalent. Nous méritons souvent notre sort, mais parfois, surtout dans les pires moments, nous ne le méritons pas.
Alors nous rêvons. « Et si ».
Il m’a fallu du temps afin de comprendre en quoi cette sérénité résonnait en moi de cette façon harmonique. Il s’agit avant tout d’un rythme ; lorsque le rythme personnel, spontané, est en accord avec son environnement.
Et il y a aussi cette impression que le destin a enfin retrouvé son cours.
Le roman est un monde parfait. On peut y mettre ce que veut, quand on veut. Il suffit juste de l’écrire.
Pour faire écho au talent de Tetsuichi Hosokawa, j’ai eu envie d’une histoire similaire, lorsque le destin est sorti de son lit, a tout détruit sur son passage et qu’il faut ensuite nettoyer et panser des blessures. Mais ça ne suffit souvent pas à effacer les blessures les plus profondes.
Dans un monde parfait, un héros serait investi d’une mission qui lui échappe, avec pour seul but de rétablir l’ordre parmi le chaos.
De ce talent est née une inspiration, comme un remerciement.
Que le zen soit.
Et le zen fut.
Dédicace


À Tetsuichi Hosokawa, qui a montré le chemin.
À Chesley B. Sullenberger, qui est devenu le chemin.
Chapitre 1
Grégory ferma la porte de son appartement avec l’impression étrange d’oublier quelque chose. Il avait toujours cette impression au moment de partir. Il fit mentalement l’inventaire de toutes ses affaires, du portefeuille au titre de transport en passant par le téléphone portable et le parapluie. Non, il avait bien tout.
Il acheva de fermer la porte avant de descendre les escaliers et quitter le bâtiment en direction du métro.
Une fois dehors, il jeta un coup d’œil au ciel avec inquiétude. Le temps était tristounet. Le voile nuageux s’était épaissi durant la nuit et la pluie ne tarderait pas à tomber. Il avait bien fait de prendre son parapluie. Il n’avait pas écouté les conseils « avisés » de sa voisine de palier qui lui avait dit, la veille au soir en la croisant par hasard dans les escaliers alors qu’il rentrait chez lui et qu’elle descendait faire quelques commissions de dernière minute, que le temps s’améliorerait dès le lendemain. Pour sûr , c’était son genou qui le lui disait. Grégory avait souvent entendu « mon petit doigt m’a dit », mais presque jamais « mon genou m’a dit ». Il ne faut jamais faire confiance aux genoux.
Il releva son col dans un réflexe protecteur et gagna la station de métro Porte de Vanves dans laquelle il s’engouffra avec plaisir. Il y faisait toujours plus chaud qu’à l’extérieur, à tel point que des grillons y vivaient.
Grégory n’avait jamais entendu ces grillons chanter. Il avait fini par penser qu’il s’agissait d’une légende urbaine même si Camille, qui prenait son métro à Porte de Montreuil , jurait les avoir déjà entendus à sa station.
Au détour d’un couloir, il fut tiré de ses pensées par un harpiste qui jouait My Way à cordes frottées. Intrigué, il s’arrêta et observa. D’abord l’instrument, qu’il avait peu l’habitude de voir dans cet endroit, ensuite le morceau, qu’il avait peu l’habitude d’entendre d’un tel instrument. Mais pourquoi pas.
Pour cette idée originale, il eut bien envie de se comporter en mécène en donnant au troubadour quelques pièces qui traînaient négligemment au fond de sa poche. Il se ravisa : Il ne fallait pas encourager la mendicité.
Il se contenta de reprendre son chemin en direction de son quai. Là, il s’arrêta au bout, à sa place habituelle, et attendit en enfonçant ses écouteurs dans ses oreilles afin d’écouter de la musique. Il écoutait toujours de la musique dans les transports en commun afin d’éviter de subir le bruit environnant : l’assourdissant vacarme des roues métalliques s’amplifiant sur les murs concaves, le brouhaha des voyageurs, les annonces intempestives issues des haut-parleurs crachotants.
La rame arriva, bondée comme à son habitude. Elle avalait et recrachait quelques dizaines de voyageurs, de travailleurs ou de touristes matinaux, mais le flux était si dense et le temps de déchargement si long qu’on eut dit qu’il y en avait des milliers. Grégory attendit que le flux passât avant de profiter du reflux pour se laisser emporter. Il ne lutta que pour s’accrocher à une barre tandis que la marée humaine tentait de l’entraîner vers le fond. La barre métallique lui échappa des mains et il fut écrasé contre la paroi. Il allait pousser un juron lorsqu’une jeune femme, emportée par le même flot, s’écrasa contre lui, pour ne point lui déplaire. Les deux inconnus devraient profiter du trajet pour lier plus ample connaissance.
Mais la pudeur fut trop forte. Les portes se refermèrent et la rame se mit en branle sans que l’un et l’autre ne s’adressent ne serait-ce qu’un regard.
Grégory s’isola dans sa musique et se laissa bercer par le roulis du train. Il vit défiler les stations, des gens monter, d’autres descendre. Sa compagne de fortune ne bougea pas.
Il se prit alors de l’envie de l’observer un peu. Était-elle jolie ?
Il observa son profil… Tiens, une Asiatique ! Il ne l’avait pas imaginée ainsi. Il aurait juré deux minutes plus tôt qu’elle était européenne, italienne, ou espagnole peut-être. Mais c’était pourtant la même personne, les vêtements identiques l’attestaient. Il avait dû se tromper.
Il leva les yeux, comme pour réfléchir et remarqua d’autres Asiatiques. Des hommes, des femmes, tous se rendant au travail, visiblement. Ils étaient montés petit à petit et remplaçaient à présent tous les Occidentaux. Grégory était-il dans la même voiture qu’un groupe de touristes ? Pour être aussi nombreux, ce ne pouvait qu’être des touristes !
Excepté qu’ils n’étaient pas habillés en touristes.
Il profita d’un balancement du métro pour se retourner face à la vitre et regarda les parois du souterrain au travers. Il observa un instant les lumières défiler à intervalles réguliers, puis, par reflet, l’intérieur de la voiture. Les Asiatiques étaient toujours là, papotant discrètement.
Tout d’un coup, la rame passe sur un tronçon suspendu dans les airs. La lumière du jour, intense, l’aveugla. Il en pleura presque tellement la lumière du soleil lui avait brûlé les yeux. Pour se soulager, il ferma solidement les paupières et essuya les larmes qui perlaient. Il sentait la chaleur du soleil sur son visage et la lumière du jour transparaissait au travers de la fine peau qui recouvrait ses yeux. Paupières closes, il ne voyait plus qu’une lumière rose fortement atténuée ; un soulagement.
Ce qui l’intriguait le plus n’était pas cette lumière, mais le fait qu’il n’ait jamais remarqué qu’il y avait un tronçon aérien sur sa ligne. Était-il habituellement si concentré qu’il ne s’en rendait même pas compte ? Non, c’était impossible.
La lumière disparut et avec elle la chaleur. Les crissements des voies ricochaient à nouveau contre des parois proches. Grégory ouvrit les yeux. Il était sous terre, en arrêt à la station Duroc ; tout était revenu à la normale.
Il tomba sur son reflet et eut un choc : ce n’était pas son propre reflet mais celui d’un Asiatique.
Il devait rêver ! Il chercha son reflet, mais ne le trouva pas. Il porta ses mains à son visage, comme pour vérifier qu’il ne se trompait pas. Le reflet fit la même chose, exactement au même moment.
C’était un rêve et il allai

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