Le Nez dans le Yaka
178 pages
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Le Nez dans le Yaka , livre ebook

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Description

Jasper livre un roman inspiré par la figure de l'ancien Président de la République Nicolas Sarkozy, ici rebaptisé Sakot, imaginant les différentes étapes de son retour sur la scène politique et médiatique française. Avec humour, l'auteur mêle habilement fiction et réalité, dans cette divertissante relecture du microcosme politique contemporain. De l'année 2014 à la campagne électorale de 2017, en passant par les attentats qui assombrirent l'année 2015, « l'animal politique » est sur tous les fronts. Il est secondé dans sa course au pouvoir par son ami de toujours, un certain Bartholoméi Fassetta. Sorte de « conseiller de l'ombre », il lui permet de retrouver grâce aux yeux de l'opinion publique et relance sa carrière politique. Mais ses idées progressistes et son talent d'orateur sont remarqués et bientôt, il est contacté par la conseillère de Sakot, Erika, qui lui propose de devenir leur nouveau leader. Avec Paul, le mari de celle-ci, ils mettent en place l'audacieux projet « Hermione ».

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 novembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334229753
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-22973-9

© Edilivre, 2016
Chapitre 1 La guerre du golf
Saint-Nom-La-Bretêche, janvier 2014
Le hurlement déchira le silence glacé de cette matinée de janvier.
Quelques corneilles vociférèrent leur mécontentement d’avoir été dérangées au saut du nid.
Plus bas, un des deux hommes se tenait la tête entre les mains tandis que l’autre semblait secoué de spasmes réguliers.
Les deux gardes du corps empoignèrent la crosse de leur Beretta et se mirent à dévaler la pente pour rejoindre leurs protégés.
Ils n’avaient que deux ou trois cents mètres à parcourir et, si la distance ne présentait aucune difficulté à l’entraînement, elle leur parut, pour l’occasion, interminable.
Tout en s’approchant ils balayaient du regard l’horizon à la recherche d’une cible potentielle.
Ce n’est qu’en arrivant à portée d’oreille qu’ils comprirent l’absurdité de la situation : Nicolas frappait de rage le sol de son driver et Bartholoméi suffoquait de rire.
A bout de souffle, ils serraient les dents pour ne pas jurer trop fort et tournèrent les talons, tête basse, exaspérés mais soulagés.
Nicolas avait craqué après avoir lamentablement manqué son swing et Barthélémy, devant la piètre prestation de son ami, n’avait pu s’empêcher de le railler :
– « A votre bunker M’sieurs-Dames !. »
– « Fais-toi plaisir. J’ai même plus envie de me vexer. J’ai jamais été aussi nul ! » (Nicolas avait abandonné depuis longtemps l’utilisation correcte de la négation).
– « Allez essaie encore. Souviens-toi du flipper : « Same player shoot again ! »
– « Tu parles si je m’en souviens ! Bar de la Cité, parties à vingt centimes ! Je donnerais cher pour m’y retrouver, ne serait-ce qu’un instant. J’ai un besoin urgent d’air frais ! »
Habituellement, Nicolas, ancien Président de la République, n’était pas homme à déprimer mais depuis la fin de son mandat, il fréquentait assidûment les cours de justice, poursuivi par de multiples affaires précédemment couvertes par l’immunité de sa fonction passée.
– « Je sais, je lis les journaux. Je pense à toi tous les jours. Comment fais-tu pour tenir le coup ? »
– « Justement, j’tiens plus ! Il se passe pas un jour sans qu’ils balancent des saloperies sur moi, ils vont s’en mordre les doigts ! »
– « Qui ça « Ils » ? »
– « « Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge ».
Je les vois s’agiter, me tendre les bras, me balancer du « Cher Nicolas » mais j’entends aussi ce qu’ils ont dans la tête. Je suis devenu gênant.
Les appétits sont aiguisés. Et puis ils sentent que les Français ne croient plus en personne alors ils se disent qu’ils ont leur chance ! C’est le moment de se débarrasser du Vieux ! »
Le visage de Nicolas s’était fermé et on y lisait toutes les rancœurs accumulées.
– « Mais same player shoot again ». Sakot n’est pas mort ! »
Il reposa une balle sur le tee et l’expédia en direction du petit drapeau, améliorant nettement sa précédente performance.
– « Voilà, faut savoir persévérer. Ils vont comprendre ce que « ténacité veut dire. »
– « Tu veux reprendre du service ? Tu es quand même incroyable ! A ta place je garderais mon énergie pour me défendre ensuite je coulerais des jours tranquilles, en famille. »
– « Ouais, ça c’était avant mais ils m’ont cherché, ils vont me trouver ! ».
– « Tu y penses sérieusement ? »
– « Pas en me rasant le matin, je me néglige un peu ces temps-ci. Mais le reste de la journée et une bonne partie de mes nuits, oui, j’y pense. »
– « Tu devrais y réfléchir à deux fois. Revenir sera facile, les médias sont toujours à l’affût d’un scoop, mais tu peux aussi te griller définitivement. Prends le temps de t’y préparer. ».
– « Trop tard ! C’est lancé. Je passe au journal de la 2 dans quinze jours et j’organise un meeting dans la foulée. »
– « Je te reconnais bien là ! Action, réaction. Il faut donc que je me trouve un nouveau partenaire je suppose. »
– « Ah non, pas question. Pas tant que je ne t’aurai pas battu. Je sens que tu vas devoir me présenter des excuses pour t’être foutu de moi. »
Nicolas joua mieux mais sur les derniers coups il se montra trop tendu pour remporter la victoire, handicapé qu’il était par un tic d’épaule dont il ne parvenait pas à se débarrasser et qui, immanquablement réapparaissait lorsque que la nervosité le gagnait.
Les deux hommes se rapprochèrent des gardes du corps dont ils n’imaginaient pas une seconde, la frayeur qu’ils leur avaient provoquée :
– « Allez les filles, on rentre à la maison. Cette partie m’a requinqué. » lança Nicolas à ses protecteurs un peu plus agacés encore mais dont le professionnalisme saurait faire oublier l’incident.
Chapitre 2 Nicolas and Barth
Nicolas Sakot et Bartholomei Fassetta s’étaient connus dans les années 70 au lycée, lors de la rentrée en classe de seconde.
Les yéyés, déjà ringards, avaient laissé place au disco.
La télévision trônait dans tous les foyers, le noir et blanc était encore majoritaire mais les Français découvraient progressivement le teint rose pâle des présentateurs et hommes politiques qui n’avaient pas encore mesuré l’importance du paraître et s’évertuaient à se présenter en costume noir et chemise blanche.
Le téléphone se popularisait rapidement, les délais d’attente pour bénéficier de l’installation se raccourcissant de façon drastique : seulement un ou deux mois de patience ce qui, selon la chronobiologie de l’époque était un délai tout à fait acceptable par comparaison aux six mois nécessaires de la décennie précédente, pour peu qu’on soit citadin ou qu’on habite dans une zone élue des Dieux des PTT car pour les régions plus reculées le problème ne se posait même pas. Il était fixe bien sûr, généralement installé on ne sait pourquoi dans le hall d’entrée, ce qui ne favorisait pas la discrétion des conversations en général, des adolescents en particulier.
Georges Pompidou, Président de la République, venait de disparaître victime d’une maladie dont jusque là, on n’avait jamais entendu parler. La transparence était à l’époque une notion très accessoire.
Valéry Giscard d’Estaing venait d’être élu à la tête du Pays. Pour la première fois la France était gouvernée par un homme jeune. Probablement assez visionnaire mais extrêmement maladroit dans son insistance à vouloir « faire peuple », on pouvait le voir régulièrement à la télévision jouer de l’accordéon, faire du ski ou nager. Il avait aussi lancé le concept de « Devine qui vient manger ? » en s’invitant à dîner chez des gens simples ce qui donnait des images assez cocasses : si les hôtes semblaient généralement relativement à l’aise, le couple présidentiel, lui, tentait de faire bonne figure en grimaçant des sourires gênés, notamment Anne-Aymone, l’épouse du Président.
On s’amusait à imaginer les discussions dans la voiture lors du retour à l’Élysée du Président et de « Madâme », confortablement installés derrière le chauffeur à casquette : « C’est la dernière fois que tu m’amènes dans ce genre de traquenard ! Que veux-tu que je leur raconte moi à ces gens ? »
« Mais Momone, tu le chais bien : je dois être proche du peuple (Valéry avait un léger défaut de langue qui le rendait assez sympathique). Cha ne m’enchante pas non plus mais ch’ est néchéchaire ! La Franche vaut bien che petit effort ! Soyons modernes que diable ! Vivons à l’heure de la télévigion et le l’ imâge ! »
En 1974 il annonçait avec gravité le premier « choc pétrolier » qui, vu du vingt et unième siècle peut apparaître comme un « pet de mouche » mais qui pour la génération d’après guerre, qui n’avait connu que la prospérité, était vécu comme un séisme. On se rassurait par des slogans comme « En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées » et en stockant, on ne saura jamais bien pourquoi, des quantités de sucre.
Les adolescents, eux, se concentraient sur leurs problèmes… d’adolescents : acné, voix éraillée et obsession de faire passer ces petits défauts auprès du sexe opposé. Pas de Sida, pas de racket, à peine un peu d’herbe à fumer proposée à la sortie des lycées de façon assez anecdotique. L’époque était insouciante mais on n’en n’avait pas conscience.
Nicolas et Barthélémy avait fait connaissance en cours d’année. Tout était sensé les opposer. Le physique d’abord (Barthélémy dépassait Nicolas d’une bonne tête)., L’esprit, aussi, l’un étant résolument cartésien quand l’autre ne rêvait que littérature et philosophie. Ils formaient néanmoins une excellente équipe.
Bienheureusement ils n’avaient pas non plus les mêmes critères d’attirance pour les filles : le petit regardait les grandes tandis que le grand ne rêvait que de petites.
Ils avaient quinze ans et Google n’existait pas. Aucun mode d’emploi du sexe opposé à portée de main, il fallait faire croire qu’on en savait plus que les autres, voire qu’on avait pratiqué depuis bien longtemps. Leur père, eux, avait été probablement initié par une professionnelle, souvent conseillée discrètement par le grand-père. Les maisons closes officiellement fermées, cette coutume n’était plus de mise.
La pornographie n’était pas facilement accessible non plus.
Il fallait donc supposer, imaginer, avec toutes les approximations que cela pouvait engendrer.
La contrepartie de cette innocence relative était le décuplement des émotions : le frôlement d’une main, l’effleurement d’une lèvre ou la caresse maladroite d’un sein était source d’un vertige délicieux, une ivresse sans alcool, un shoot sans drogue. On ne faisait plus la cour mais on draguait, longtemps, puis on sortait. On ne couchait pas. La poitrine apprenait à battre plus que de raison, sans exploser. Le mystère était source de bien agréables sensations.
Barthélémy et Nicolas s’étaient r

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