Le Paradigme Cavanaugh
158 pages
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Le Paradigme Cavanaugh , livre ebook

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Description

Inspiré d'un article d'investigation paru dans un journal britannique, « Le Paradigme Cavanaugh » raconte l'histoire d'un petit groupe d'étudiants, boursicoteurs, profiteurs de la vie, dont le quotidien se trouve bouleversé par l'arrivée de Fitz, un nouveau membre brillant. Celui-ci, grâce à ses talents, change radicalement la donne. Passé le cap des folles dépenses financières, vient le moment de la réflexion. Mais les événements et les rebondissements s'enchaînent et entraînent tout le groupe dans une aventure inéluctable. Réunissant toutes les composantes de la réalité du monde d'aujourd'hui, « Le Paradigme Cavanaugh », sous son titre de thriller américain, parle de l'Europe, de l'enrichissement inconsidéré, de l'amour, du partage et de la tolérance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 juin 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342052572
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Paradigme Cavanaugh
Hugo Maine & Yann Terrano
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Paradigme Cavanaugh
 
 
 
 
Prologue
 
 
 
Depuis quinze jours j’écris. J’écris et j’attends. J’ai toujours voulu écrire. Raconter des légendes que je m’inventais dans mon lit la nuit, cela me plaisait. Écrivain, c’était ce que je voulais faire. Mon père ne trouvait pas ce métier suffisamment à son goût pour son fils et c’est pour cela qu’il s’est efforcé de m’en dissuader pendant tout le temps qu’il était chez nous. Aujourd’hui que j’ai un vrai bon sujet, que j’ai du temps et de quoi écrire, je ne vais pas rater l’occasion.
Depuis quinze jours, je suis enfermé dans une pièce. Ses seules ouvertures vers le monde sont une porte bien gardée et une sorte de fenêtre aussi grande qu’un écran d’ordinateur portable. Par là, je vois le désert.
 
L’histoire de Fitz-Gérald Cavanaugh est inimaginable. Je vais tâcher de la reproduire ici du mieux que je le peux. Elle est vraie parce que j’ai rencontré ce garçon et c’est lui qui m’a raconté sa vie. Je l’ai vu la première fois dans des circonstances pitoyables pour lui comme pour moi, mais plus tard, quand sa bande de copains est arrivée, j’ai compris que je voulais être comme eux. Je voulais faire partie de leur groupe.
Fitz a dix-huit ans. Il est grand, les épaules larges avec un visage hollywoodien. Il n’aime pas trop parler de lui et il se contient quand il se remémore l’expérience dans laquelle il a été pris. C’est un garçon sincère, révolté et sage à la fois.
 
Son histoire est un vrai miracle des temps modernes. Si l’on vous dit que c’est l’homme le plus riche au monde, vous resterez sidéré. Si l’on vous dit que les événements ont favorisé son comportement de Robin des Bois, cela ne serait qu’une diminution de la réalité. C’est une prise de conscience qui l’a rendu ainsi. C’est comme s’il avait eu accès à un état supérieur de lui-même. Cela lui a permis une nouvelle attitude. Il s’est trouvé ensuite dans la position de pouvoir utiliser un système économique fou, injuste et criminel, le nôtre, pour le détourner et l’utiliser à sa manière. De la bonne façon.
 
 
 
Chapitre I
 
 
 
L’aventure de Fitz commença dans sa seizième année, le jour où, poussé par l’envie effrénée qu’il avait de plaire à Stacy Jones, il s’introduisit, pour l’épater, dans les fichiers ultra-protégés de la World STC, une société travaillant étroitement avec des agences gouvernementales. En bon hacker de génie qu’il était déjà, il n’avait pas rencontré de vraies difficultés. Fou d’amour pour cette fille, qui l’avait charmé par ses attitudes mystérieuses, se touchant les cheveux en gestes lents et parlant avec la voix grave, il avait fait un peu n’importe quoi. Les efforts de Fitz furent vains. Stacy fugua une semaine plus tard avec un autre ado de la classe en laissant Fitz face à ses problèmes. Le FBI sonna bientôt à la porte de l’immense appartement de son père vers Central Park. Fitz s’était fait « remonter » par des traceurs de nouvelle génération.
Le bruit que cela avait fait ! La presse, les J.T. lui donnaient les gros titres. « Un adolescent surnommé Rak déjoue tous les systèmes de sécurité de la STC » ou mieux encore « Le fils de Cavanaugh embarqué pour infraction à la sécurité de l’État ». Et comme Fitz est beau garçon, son visage était partout. Du jour au lendemain il devint célèbre dans tous les collèges du pays. Comme un héros. Mais ce qui avait fait mousser l’affaire, c’était la renommée du père de l’adolescent. John-Peter Cavanaugh. Le riche républicain fricotait avec les politiciens et le show-biz. Cavanaugh jouissait d’une image mitigée de play-boy sans pourtant générer de l’aversion chez les Américains. Il affichait clairement sa réussite et un sentiment de sympathie dominait toujours quand il était le sujet d’une conversation.
 
Les arrière-grands-parents de Fitz étaient d’origines irlandaises. Ils avaient immigré au Canada. Après des années et de nombreuses tentatives dans des domaines divers, sa famille avait connu le succès financier en créant une petite distillerie au bord du lac Ontario à Toronto. L’adoption des lois sur la tempérance au Canada et la prohibition aux USA mirent fin à cette abondance sereine. Mais la province de Québec n’ayant adopté que très tardivement cette loi, les Cavanaugh redéfinirent une stratégie leur permettant de livrer leurs clients aux États-Unis déjouant les législations en vigueur dans les deux pays. Comme le business marchait bien, ils ne s’arrêtèrent pas en si bon chemin. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le grand-père Braeden « Brad » Canavaugh à peine âgé de 20 ans, sur les conseils avisés de son père Garald, racheta un groupe de brasseurs de Milwaukee. De ce fait, il installa la famille à New York. Garald, Brad, son épouse Brighid et leur jeune fils Nolan vécurent alors sur Central Park. Là, depuis le haut d’un immeuble initialement construit pour un magnat d’une chaîne de grands magasins, une nouvelle destinée s’offrait à eux.
Garald, le grand-père, succomba à une crise cardiaque en 1966. Nolan, leur fils aîné célibataire, décéda à 29 ans d’un accident de voiture en 1973. Tous les espoirs de Brad et Brighid furent alors placés en leur petit dernier.
John-Peter, le père de Fitz, fut éduqué à la dure. Un seul cent devait rapporter. Peu importait combien, mais il devait le faire se multiplier par presque tous les moyens. C’était un peu cela le secret de leur fortune. Une fois, Fitz me montra une photo de son père. Il était en jeans et T-shirt avec des lunettes de soleil. Il ressemblait à un acteur dont je ne me souviens plus le nom, mais à le voir on comprenait vite que les filles ne devaient pas être insensibles à son charme. Après ses études, John-Peter fit le tour du monde comme tous les Américains aisés avant de prendre leur place dans l’entreprise familiale. Au retour, il rencontra celle qui allait devenir la mère de Fitz. Michèle, une Française. Elle était mannequin chez Wilhelmina.
John-Peter et Michèle s’entendaient bien. Cela collait parfaitement alors ils décidèrent de se marier et là tout se détraqua. Enceinte à 24 ans, elle accoucha de Fitz. Le choix du prénom fut une lutte âpre pour Michèle. Elle réussit, en un compromis subtil, à imposer à sa belle-famille le vieux prénom français de Fitz accolé par un trait d’union à celui de l’arrière-grand-père Cavanaugh, Garald.
La relation entre John et Michèle se détériora lentement jusqu’au divorce qui laissa à Fitz une plaie béante. Il avait alors 11 ans. Il porta longtemps la culpabilité de leur séparation. Par décision du juge, la garde du garçon fut confiée à John-Peter. Michèle s’effondra. Elle trouva le jugement tellement injuste et insoutenable qu’elle décida, malgré les recommandations de son père, un célèbre avocat niçois, d’enlever Fitz pour l’amener avec elle en France. La tentative échoua et Michèle fut interdite de séjour sur le territoire des États-Unis.
Fitz a grandi dans l’appartement new-yorkais, élevé par des nannies et par sa grand-mère Brighid jusqu’au jour où celle-ci prit la décision de le mettre en pension. Les meilleures écoles catholiques de l’État de New York, Fitz les connaissait. Dans chacune d’elles, il y supporta mal l’isolement. Sa grand-mère persuada alors son fils de la souffrance de Michèle dont elle recevait de longues lettres. Elle obtint de John-Peter de confier l’enfant à sa mère pour des petits week-ends que la grand-mère organisait à Toronto. Michèle faisait le voyage une fois par mois depuis la Côte d’Azur. Ce n’est qu’à l’âge de seize ans que le fils Cavanaugh passa ses premières vacances d’été loin de son père, à Nice avec sa mère. Il en avait gardé le meilleur souvenir. Cette période de liberté lui avait vraiment plu.
La mort dans l’âme, Fitz retourna à New York une fois l’automne arrivé. Une nouvelle année scolaire, une nouvelle école. C’est cette année-là qu’il rencontra Stacy.
John-Peter eut tôt fait d’incriminer Michèle quant au forfait que son fils avait commis. N’était-ce pas suite aux vacances passées chez sa mère que le comportement de Fitz avait changé ? Manque de rigueur, laisser aller, il reprocha tout à Michèle. Qu’est-ce qui lui avait pris d’aller visiter le site de la World STC ? Qui avait bien pu lui donner des idées pareilles ? Jamais il ne vint à l’esprit du père que le fils avait agi par amour.
La caution pour sa mise en liberté fut fixée à cent mille dollars. C’est à ce moment-là que j’ai pensé qu’ils allaient faire de lui un exemple.
Le procès débuta en mai de l’année suivante. Cela eut pour conséquence de placer Fitz en tête des personnalités préférées des adolescents. Il se termina en juin. Le verdict annonça la non-culpabilité de l’inculpé. Le jury reconnut que l’accusé n’avait à aucun moment voulu nuire à la société plaignante. L’adolescent fut tout de même obligé de communiquer aux experts de la World STC, les points faibles du système de sécurité et de collaborer à leur amélioration.
Certains médias s’empressèrent d’établir des liens improbables quant à John-Peter, ses influences, ses relations en politique, et la clémence du jugement. Le fait est que Fitz ressortit libre du tribunal. Il lui fallut dix minutes pour descendre les marches et atteindre la limousine tant les journalistes s’étaient amassés devant le bâtiment. Ce fut une cohue, une mêlée. Mais ils ne purent tirer aucune déclaration de l’intéressé. Seul Jarvis Nowak, l’avocat, prit la parole pour dire que ni le père

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