Le Principe du geyser
132 pages
Français

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Le Principe du geyser , livre ebook

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Description

C'est bien, les vacances. Quand le ciel est clément. Quand la mer est chaude. Et surtout quand on ne prend pas brusquement conscience que les pilotis sur lesquels on a érigé toute sa vie sont pourris jusqu'au coeur…

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764424261
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection QA compact
Du même auteur
L’Avaleur de sable , roman, Montréal, Québec Amérique, 1993.
Le Principe du geyser , roman, Montréal, Québec Amérique, 1996.
Un peu de fatigue , roman, Montréal, Québec Amérique, 2002.
Sonde ton cœur, Laurie Rivers , roman, Montréal, Québec Amérique, 2007.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Bourguignon, Stéphane
Le Principe du geyser
(QA compact; 3)
Éd. originale : 1996
Publ. à l’origine dans la coll. : Collection Littérature d’Amérique. Roman.
9782764424261
I. Titre.
I. Titre. PS8553.O855P74 2001 C843’.54 C2001-941457-9 PS9553.O855P74 2001 PQ3919.2.B68P74 2001


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Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 1 er trimestre 2002
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Réimpression : janvier 2007
© 2002 Éditions Québec Amérique Inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Sommaire
Collection QA compact Du même auteur Page de titre Page de Copyright Dedicace PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE 1 - Une autoroute, une voiture, un parapet CHAPITRE 2 - Sept dodos CHAPITRE 3 - Que celui qui n’a jamais péché... CHAPITRE 4 - Le retour de l’enfant de chienne CHAPITRE 5 - «Au clair de la lune, Pierrot répondit»
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE 6 - Jour un après l’infarctus CHAPITRE 7 - L’attente CHAPITRE 8 - Le bal des carnivores CHAPITRE 9 - Un jour ou l’autre, le vent se lève CHAPITRE 10 - La noyade CHAPITRE 11 - L’au-delà
TROISIÈME PARTIE
CHAPITRE 12 - C’est une carpe! Non, c’est un paquebot CHAPITRE 13 - Atlantide CHAPITRE 14 - Annie et les huîtres CHAPITRE 15 - Le fabuleux poignard CHAPITRE 16 - T’as les yeux d’un garçon abandonné
ÉPILOGUE
CHAPITRE 17 - L’avaleur de bac à sable
Le Principe du geyser Stéphane Bourguignon
à Élise
oh god could it be the weather Tori Amos
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE 1
Une autoroute, une voiture, un parapet
Quelques mèches humides descendent sur son front. Ses yeux basculent régulièrement vers l’arrière et elle n’arrive pas à reprendre tout à fait son souffle. Je jette un regard sur le moniteur cardiaque, persuadé qu’elle va y laisser sa peau, que je vais finir ma vie enroulé sur moi-même comme un vieux chien arthritique, cloué au sol, le nez dans la poussière.
— Ramasse tes forces, Annie.
— Va chier!
Galvanisée par la douleur, elle secoue la tête, baptisant l’équipe médicale de sueurs froides et chaudes.
— Va falloir que tu pousses plus fort. Elle sortira pas de là toute seule...
Elle empoigne ma chevelure à deux mains et m’agite de tous bords et de tous côtés.
— Je veux plus t’entendre!
J’essaie de me dégager. Dans la bataille, je laisse une bonne poignée de cheveux entre ses doigts.
— Elle va me faire exploser, Julien, je te jure qu’elle va me faire exploser!
Et elle explose littéralement. Tout le monde se retrouve couvert d’un jus multicolore et malodorant. En prime, moi, je reçois un paquet de tripes en travers de la gueule.
C’est toujours là que je me réveille. Même après bientôt trois ans, chaque fois qu’on fait l’amour je rêve de cette maudite scène. Chaque détail, chaque mot prononcé me revient de la même façon, dans le même ordre. La naissance d’Antoine est burinée dans mon esprit pour l’éternité.
 
D’abord, soyons honnête, j’ai vécu une souffrance terrible. Même si ce n’était pas mon système reproducteur qu’on passait au tordeur, je vous garantis qu’Annie s’est chargée de me faire partager sa douleur.
Très tôt durant le travail, alors que j’étais penché sur elle pour l’encourager, elle a fait éclater ma lèvre supérieure avec son coude. Évidemment, elle m’a assuré que c’était par accident, que la contraction l’avait surprise. Je ne suis pas revenu sur l’incident, mais c’est bien parce que le point de suture m’empêchait de parler.
Ensuite, quand est venu le temps de pousser, elle a jeté son dévolu sur mes avant-bras. Avec ses ongles. Heureusement l’infirmière a eu la bonté de désinfecter mes plaies à toutes les demi-heures.
Puis la petite tête du bébé s’est pointée et tout le monde a poussé un soupir de soulagement alors que, moi, je trouvais particulièrement horrible la vision de cette grosse boule sanguinolente coincée dans ce sexe distendu. Heureusement que l’obstétricienne avait posté une infirmière derrière moi parce que mes deux genoux ont plié en même temps.
Ensuite, tout s’est déroulé très vite: deux autres poussées et les épaules étaient passées, une dernière et Annie catapultait l’enfant dans le monde comme un vulgaire pépin de melon d’eau.
On attendait une fille et, évidemment, pour couronner la journée, c’est un petit homme qui est apparu. Mais je n’ai rien vu de tout ça, étant trop occupé à dégueuler dans un contenant que j’avais eu la présence d’esprit de demander, plus tôt dans la journée, quand les eaux avaient crevé et qu’une odeur bizarre s’était répandue dans la chambre des naissances. Voilà pour le plus beau jour de ma vie.
Je sors du lit. Exténué, claqué, brisé, j’ai l’impression que mes tendons pendouillent mollement d’un os à l’autre et que mes muscles ne pourront plus, bientôt, exécuter les quelques mouvements nécessaires à ma survie.
Je titube jusqu’à la salle de bains. Juste avant de passer la porte, j’entends des marmonnements. Je m’approche lentement de la petite chambre et surprends Antoine, assis dans son lit, en train de lire les trois petits cochons à l’envers.
Il lève la tête.
— T’as fait un beau dodo, papa?
Je puise dans mes derniers stocks d’énergie, je le prends dans mes bras et je plante mes dents dans sa peau.
— T’as bien dormi? T’as fait de beaux rêves? Viens, Wulien va te préparer à manger. Est-ce que t’as envie que je fasse des crêpes?
Une bouchée dans le cou, une bouchée dans l’oreille et une autre dans l’épaule.
— Tu laissais dormir maman et papa? Tu sais que t’es le plus gentil Antoine de la planète, que t’es le plus beau garçon de l’univers, le plus intelligent, le plus fort, que toutes les filles vont tomber à genoux devant toi, que le monde entier sera à tes pieds, que...
— Caca, papa.
— Je sais, mon vieux, mais je viens juste de me réveiller, c’est ce que je peux t’inventer de mieux.
 
Annie se joint à nous au moment où Antoine attaque sa crêpe. Elle boit un jus d’orange en souriant au petit et en ramassant ce qu’il fait tomber tout autour de son assiette.
— Écoute, Annie, si tu préfères, je reste à la maison. J’en mourrai pas, je t’assure.
— Est-ce que tu t’es regardé dans le miroir dernièrement? T’es en état de décomposition. Pourquoi tu remettrais ça? Donne-moi une seule raison.
Une mauvaise impression, c’est tout. Un truc pervers, un petit mammifère qui creuse son terrier quelque part dans votre tête et qui se met à vous ronger la tranquillité d’esprit.
— Je sais pas, on dirait que t’es fatiguée...
— Mais non, je me sens très bien. Pourquoi je serais fatiguée?
— Mais qu’est-ce que vous allez faire toute la semaine?
— T’as l’impression que le monde va s’écrouler parce que tu t’en vas? C’est ça?
Antoine porte un morceau de crêpe à sa bouche, mais une goutte de sirop d’érable rate l’ouverture. Je l’intercepte au milieu du cou, juste avant qu’elle n’aille rouler sous le pyjama.
— Antoine, est-ce que ça te dirait d’aller à la ferme de Pépé avec maman?
Annie me regarde, agacée.
— J’irai pas chez Pépé, Julien, j’ai pas envie de passer la semaine là-bas.
Mais la proposition a déjà fait son chemin dans la plus petite des trois caboches.
— Oui, chez Pépé avec papa!
— Non, fait-elle, d’abord maman a pas envie d’aller passer la semaine sur une ferme et deuxièmement, Julien sera pas là, il s’en va au bord de la mer. Comme maman. Tu te rappelles que maman a été partie toute la semaine dernière?
Il nous envoie une sorte de oui juste assez t

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