Les Carnets De Voyages De Morales
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Les Carnets De Voyages De Morales , livre ebook

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Description


À toi qui liras ces lignes.



Crois en ma bonne foi, ne doute pas de mes sources, fais-moi confiance et tu feras un voyage que tu ne trouveras sur aucune carte ni dans aucune agence digne de ce nom.



Et surtout, ne juge pas.



Bref, si tu es encore là, bon voyage !

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Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9788461798711
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Morales
LES CARNETS DE VOYAGES DE MORALES
I
nouvelles
SOMMAIRE
À toi qui lira ces lignes Les stylos Le CV Le laveur de voiture et son Kärcher Navarro Trompe-la-mort C’est moi qui conduis Vive les études Oups ! C’est pas lui ! Viens dîner à la maison Le trou de mémoire Le goût corsé du souvenir Qui pilote ? Un sourire idiot Attention, il arrive ! Un trois-étoiles Tape encore, juste au cas où Bon appétit ! Ce n’est pas grave, il nous en reste quatre ! Eux, ils descendent ! Tape plus fort ! Grimpe, t’es pas lourd ! Les cadors ! Les rondelles ! Allez, danse ! M’sieur, j’y crois pas ! C’est pas cher ! La Panne Visa ou Whisky À toi mon fidèle lecteur
À toi qui lira ces lignes. Crois en ma bonne foi, ne doute pas de mes sources, fais-moi confiance et tu feras un voyage que tu ne trouveras sur aucune carte ni dans aucune agence digne de ce nom. Et surtout, ne juge pas. Bref, si tu es encore là, bon voyage !
LES STYLOS
JAfrique où je dirigeais une’ai vécu pendant trois ans dans un charmant pays en entreprise qui vendait des produits jetables aux re staurants, bars, entreprises, discothèques etc… J’avais un emploi du temps bien rempli, car après m a journée de boulot je faisais souvent le soir le tour de mes clients restaurateurs et de ceux qui avaient des boîtes de nuit et que je ne pouvais voir qu’à partir d’une certaine heure. Je me souviens d’un restaurant d’un certain standin g – attention, je te parle d’un bon resto, du haut de gamme, pas d’une guinguette à baltringues – qui venait juste d’ouvrir. J’avais déjà équipé les deux premières affaires du patron et le soir de l’inauguration, j’étais là. Il faut reconnaître une chose, le patron avait un g oût très sûr pour choisir son personnel. Il n’y avait pas une fille en dessous du mètre soixante-quinze, des pare-chocs gonflés à l’hélium et un postérieur qui t’aurait fait changer de religion si tant est que tu en aies une. La décoration était superbe et la nourriture excell ente. Le seul problème de ce restaurant, c’était le service. Une vraie catastrophe ! Les clients ne recevaient jamais ce qu’ils avaient commandé, ils demandaient du poisson et ils recevaient une viande, ils passaient directement de l’entrée au dessert et ce, sans parler des boissons. Bref, compte tenu que le patron était du genre à ré gler les problèmes avant qu’ils n’arrivent, au bout d’une semaine le premier gérant a pris la porte et il a embauché une jeune femme, au demeurant charmante, qui s’est vite rendu compte du problème. Les stylos Bic n’écrivaient jamais. Les mines s’écrasaient, l’encre séchait et elle ava it beau les essayer avant de les donner à ses serveuses, rien à faire, au bout de tr ente secondes ils étaient tous bons pour la poubelle. Les serveuses donnaient donc oralement les commandes pour une vingtaine de tables à la cuisine et sans rien écrire. Tu imagines le tour de force. En fait il n’y avait vraiment rien de magique parce qu’elles avaient à peine fini de prendre la commande qu’elles en avaient déjà oublié les trois quarts et qu’en arrivant à la cuisine elles ne savaient, de toute façon même plus combien de personnes il y avait à table. À leur décharge, il faut reconnaître qu’elles n’avaient absolument pas été embauchées en fonction de leur QI. Donc elles étaient obligées de réinventer la totalité de la commande en la donnant au chef. D’où, un joyeux bordel ! Donc, pour en revenir à notre histoire de stylo, la gérante, qui connaissait le pays et les us et coutumes de ses jeunes filles, décida de leur faire essayer ces fameux stylos devant elle afin de leur montrer qu’ils étaient tous en pa rfait état de marche et qu’il n’y avait aucune raison pour que cela change dans les trente secondes suivantes.
Et c’est à ce moment, qu’elle s’est rendu compte qu’aucune de ses serveuses ne savait ni lire ni écrire. C.Q.F.D.
LECV
L’ANPE en Afrique c’est chacun pour soi et Dieu pour tous. C’est la raison pour laquelle les gens qui cherchen t du boulot ont pris l’habitude fort sympathique d’ailleurs, de faire le tour des entreprises, des restaurants et de tout endroit où il pourrait trouver du travail. Les jeunes filles qui n’ont pas eu la chance de pou voir faire des études et d’avoir un diplôme - elles sont légion – font donc régulièreme nt le tour des restaurants et des bars de la ville pour savoir s’il n’y avait pas une place de serveuse ou de barmaid disponible. Cette pratique arrange d’ailleurs tout le monde, ca r il n’est pas rare qu’à l’embauche, sur vingt personnes, il en manque une ou deux. Et quand je dis rare, ce n’est pas une fois par an, mais plutôt une à deux fois par semaine. Ceci n’étonnant personne car il suffit que la mère, l’oncle ou la vieille tante soit malade au fin fond de la brousse et on s’en va sans donner de nouvelles. Oui, parce qu’il est évident que si on prévient quarante-huit heures avant de partir, cela devient forcément moins drôle. Et il est courant de revoir se pointer au boulot une serveuse qui avait disparu depuis trois semaines ou trois mois comme si elle était partie depuis cinq minutes pour aller acheter des cigarettes. Et ce qui m’amusera toujours c’est qu’ils ont parfo is beaucoup de mal à comprendre que leur boulot est pris et qu’en plus de ça (comble de malchance) ils sont virés. Il faut reconnaître que ce n’est pas non plus la compassion qui m’étouffe. Or donc, à cette époque je connaissais deux toubabs (deux blancs) qui étaient beaux-frères et qui tenaient un charmant restaurant sur une grande avenue. Ils étaient fréquemment confrontés au problème de l ’absentéisme et ils avaient l’habitude de recevoir régulièrement des jeunes fil les qui cherchaient un job. Ils leur faisaient rapidement passer un entretien et ils con servaient leurs CV, car ils en avaient besoin constamment. Donc un beau jour, l’un d’eux voit débarquer une jeune fille au restaurant pour chercher du boulot. Et, fait exprès il lui manquait une fille derrière le bar. Il lui fait passer un rapide entretien et au bout de cinq minutes il lui demande si elle a un CV. La fille lui dit que non, car elle était entrée à tout hasard dans le restaurant en passant devant. Il lui dit donc que ce n’est pas grave et qu’il va lui donner une feuille de papier où elle pourra lui noter toutes ses coordonnées, nom, prénom, etc. et surtout lui e xpliquer en cinq lignes ce qui la motive dans ce travail. Le but de ces cinq lignes n’était absolument pas de savoir ce qui la motivait, mais plutôt de voir si elle savait écrire. On n’est jamais trop prudent. Quant aux motivations, elles se résument généralement à deux choses. Faire un peu d’argent et se trouver un copain toubab dans le but complètement avoué de se faire encore plus d’argent et de travailler en position allongée sur le dos. Et là forcément on va trouver que j’exagère. Eh bien c’est vrai ! Les plus futées ont… Deux copains toubabs. Bref, au bout de dix minutes notre postulante finie d’écrire sa lettre de motivation et le patron vient la lire.
Il la lit, il la relit et au bout d’un moment il appelle son beau-frère en lui disant « Écoute, cette jeune fille vient de me faire une lettre de motivation pour le travail, mais franchement je ne suis pas sûr d’avoir tout compris. Alors, lis là et dis-moi ce que tu en penses » Sa motivation donnait pratiquement mot pour mot ceci : « Je suis très sympathique et j’aime beaucoup le tr avail de serveuse. Je suis très affectueuse et je peux faire de gros câlins aux clients, je sais faire aussi de très bonnes pipes à la menthe. » Malheureusement pour tous les clients de ce restaurant, cette charmante et affectueuse jeune fille n’a pas été embauchée. On se demande bien pourquoi.
LE LaVEUR DE VOITURE ET SOn KÄRCHER
Comment un simple Kärcher peut devenir une arme d’une redoutable efficacité ? C’est simple, il suffit de la confier à un bon professionnel. Une de mes relations venait de s’offrir un 4x4 flam bant neuf dont il était très fier. Cuir, climatisation, vitres électriques, rien ne manquait et vu le prix, on ne pouvait que lui donner raison. En Afrique, toutes les routes ne sont pas goudronnées et une bonne partie du réseau routier est en terre ou en sable et ce, jusqu’au sein même des capitales. Donc forcément il n’est pas toujours simple d’avoir une voiture propre. Ceci dit, contrairement à l’Europe où l’on peut faire nettoyer sa voiture dans n’importe quelle station-service, en Afrique, pour avoir une voiture propre, il est préférable d’avoir du personnel de maison. Lorsque j’y vivais, j’avais une Fatou qui nettoyait la maison de la cave au grenier tous les jours et qui faisait également office de blanch isseuse et de cuisinière. J’avais également un gardien qui restait de faction devant la porte de la villa toutes les nuits, ou éventuellement devant celle des voisins ou il allait discuter avec les autres gardiens du quartier et boire le thé. J’aurais pu donc me faire envahir par un régiment entier, qu’il ne se serait rendu absolument compte de rien. Il faut reconnaître que je ne plaisante pas avec ma sécurité et là j’avais vraiment mis tous les atouts de mon côté. Le bon côté du gardien c’est qu’il lave également le ou les véhicules de la maison. À cette époque j’avais à cause du travail, une camion nette, un 4x4, une moto et mon gardien les lavaient à grande eau tous les matins à six heures avant d’aller se coucher. Chose nécessaire, car vivant à deux cents mètres de la mer, l’air marin avait la fâcheuse manie de transformer le moindre bout de métal en dentelles en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Je devais faire changer le guido n de la moto tous les ans, car il était complètement mangé par la rouille. Bref, mon gars en question, lui avait fait les chos es bien. Et pour avoir du matériel propre, il s’était offert un magnifique nettoyeur haute pression. Ça, mon garçon, ça t’enlève, le sable, la boue, la crasse, le cambouis, la poussière et si tu te débrouilles bien, cela peut même t’enlever la peinture. Donc le premier jour, mon gars reçoit son beau 4x4 flambant neuf et bien sûr il fait le tour de la ville afin que tout le monde puisse voir à quel point ses affaires marchaient bien. De retour chez lui, il s’aperçoit que sa belle voiture toute neuve a quelques taches de boues sur le bas des portes. Pas grave, il a le personnel adéquat. Il appelle son boy et il lui demande de lui passer la voiture au Karcher et de lui laver aussi l’intérieur. Le cuir c’est fragile et cela demande de l’entretien.
Il faut reconnaître que son boy avait la conscience professionnelle chevillée au corps. Je peux te garantir qu’une demi-heure après, qu’il ne restait plus un atome de poussière sur la carrosserie de ce magnifique 4x4. Fier de son travail et on le serait à moins, il entreprit donc derechef de passer la totalité de l’intérieur de la voiture au Karcher. Et bien, le cuir n’a pas du tout apprécié la plaisanterie.
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