Les Héritiers du Siècle - Tome 1

Victor Tricot

Description

Rescapé de la plus effroyable guerre des temps modernes, un groupe de combattants se réfugie au sud de Lyon, à Alodria. La prise de pouvoir de leur précédent meneur a échoué, et ils se retrouvent livrés à eux-mêmes dans un monde hostile à toute forme de pouvoir depuis des mois. Un rêve de paix les anime, et ils veulent rétablir l’ordre dans ce monde secoué par les guerres modernes, détruit par la poudre et l’acier. Ils n’ont que très rarement combattu mais forment déjà tout l’espoir de cette ville qui les a accueillis...

Tiraillés entre mafias et gangs locaux, les quartiers d’Alodria ne sont pas sûrs. Ils se relèvent pourtant et partent à la conquête d’un territoire toujours plus grand, s’opposant à des ennemis toujours plus puissants tandis que plane sur eux l’ombre de la section Renard...

Sujets

• Actualité
• Fiction
• Littérature

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 10 décembre 2015
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782334016148
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composér Edilivre
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-01612-4

© Edilivre, 2016
Remerciements
Andrea Taverna
Elisa Rosello
Baptiste Perrin
Capucine Vienot
Stéphanie Thenevin
François Gilbert
Isabelle Morlin
Baptiste Démians
Auteur :
Victor Tricot
Dessin couverture :
Baptiste Démians
Editeur :
Edilivre
Chapitre 1 « Tu ne mérites pas d’être ici »
Alodria, ville mercenaire. Ses hauts immeubles s’étaient effondrés sur des routes fendues ici et là. Les simples bâtiments restants hébergeaient désormais une population divisée en plusieurs clans qui menaient un conflit permanent pour le pouvoir. Deux d’entre eux venaient de se heurter, ce qui avait conduit à l’anéantissement du plus faible, sans épargner pour autant les vainqueurs. Les pertes étaient lourdes. Il leur serait difficile de s’en remettre. Livrés à eux-mêmes, les rescapés n’avaient personne pour les guider, ni chef, ni leader. Tous enfermés dans un grand hall qui servait de refuge autrefois aux troupes armées de la ville, le ton montait rapidement entre les combattants. Ils devaient trouver un meneur pour les conduire et réorganiser le groupe. L’USM, Unité Secrète Moore, n’était plus. Partout dans la grande salle, des clans, des partis se formaient. Certains individus, plus audacieux que les autres, montaient sur des promontoires de fortune pour tenter de rallier des partisans. Amy restait à l’écart de cette bataille d’influence, elle ne connaissait personne, excepté Marc, un ami de toujours, pour qui elle éprouvait secrètement un attachement profond. Elle était perdue, comme les autres. Que faire dans un attroupement pareil ? Elle attendait quelque chose . Elle ne savait pas quoi, mais quelque chose devait se produire pour arrêter tout cela avant qu’ils ne s’entretuent.
Déjà, plusieurs groupes commençaient à se menacer, la tension montait de minute en minute, de seconde en seconde. Rapidement, deux adversaires d’idéaux en vinrent aux mains, ou devrait-on dire, aux éléments. Le premier laissa jaillir de ses paumes des flammes rouges incandescentes, héritage du sérum TH-1, qui déferlèrent sur son adversaire. Celui-ci s’écroula en hurlant. Il n’avait pas eu le temps de contrer la dangereuse attaque. La foule qui s’était calmée pour assister au combat resta pétrifiée devant le corps sans vie de l’un des siens. C’était la première fois que les membres de l’USM en venaient à s’entretuer. Seul son meurtrier, un dénommé Giro, connu pour son caractère agressif et violent, restait complètement fou. Le silence s’installa dans l’assemblée. Des regards bas, des lèvres soudées, et des larmes aux yeux pour certains, furent les seules réactions.
« Alors il fallait en arriver là » tonna une voix.
Tout le monde se retourna vers celui qui venait de rompre le silence. Un homme sortit de l’ombre à pas lent. Ses cheveux noirs coupés courts, son teint métis et son corps robuste lui donnaient un air strict qui forçait le respect de la foule. Il passa aisément entre les rangs : tous s’écartaient au fur et à mesure qu’il progressait. Il avançait doucement vers le jeune Giro qui soufflait bruyamment, comme pris d’une rage animale.
« Il aura fallu que quelqu’un meure pour que le calme revienne » continua-t-il.
– Tais-toi Takel ! Lança l’un des rares connaissant son nom. Tu te crois plus fort que tout le monde parce que tu viens de la Section Renard ? Laisse-moi rire ! On vous a littéralement écrasés. Tu ne mérites pas d’être ici.
La plupart des jeunes de l’assemblée découvraient le visage du dernier survivant de la Section d’élite. Un murmure monta dans la salle.
– Eh ouais, tu es dans la cour des grands désormais ! Tu ne m’arrives même pas à la cheville ! Lui cria Giro, arrogant.
– Tu as pris une vie de manière injustifiée, poursuivit calmement Takel, et l’un d’entre nous doit te le faire payer. Je suis prêt à endosser ce rôle.
– C’est un défi ? Et bien crève, espèce de raclure ! Hurla le fou, avant de renouveler son attaque enflammée.
Takel esquiva sans effort ce qui avait été fatal à son prédécesseur, tira un poignard de sa ceinture et s’élança sur le jeune meurtrier. Celui-ci, n’ayant pas le temps de recréer son assemblage de feu, tenta un coup de poing à la mâchoire. L’ancien membre de la Section Renard fit volte-face, attrapa le bras que son adversaire lui tendait, le tordit, et planta adroitement le couteau dans sa nuque. Le coup était mortel. L’audience en fut encore plus abasourdie que lors de la première exécution. Takel lâcha Giro qui s’écroula mollement sur le sol bétonné. Son assassin se retourna vers les témoins tremblants et marqua une pause avant de commencer à parler, observant tour à tour les différents membres de l’assemblée :
– Voilà ce que l’on apprenait à la Section Renard ! On devait savoir se défendre en combat singulier contre n’importe qui, savoir tuer sans remords en faisant abstraction de tout sentiment. Volpel Aegirson nous aidait à perfectionner notre maîtrise des éléments et des arts martiaux. Il nous préparait aussi mentalement. C’est uniquement parce que vous étiez quarante, sans compter les forces armées, contre trois que vous avez gagné. Volpel, lui, a préféré la qualité au nombre.
Une jeune femme plus téméraire que les autres lança alors :
– Vous avez perdu. Cela montre bien que sa méthode était moins bonne que la nôtre !
– Seulement à court terme Selly, seulement à court terme…
– Court terme ou pas, le coupa-t-elle, nous avons gagné, il me semble ! N’est-ce pas, vous autres ?
Quelques approbations suivirent son intervention, mais la plupart étaient encore sous le choc des deux morts.
– Là n’est pas le problème de toute manière, cassa le guerrier. Il est temps d’aborder les questions essentielles au redressement de ce groupe : élire un chef et créer à nouveau une hiérarchie. Que tous ceux qui se proposent pour mener le groupe me rejoignent. Sachez aussi que je ne me présente pas.
Beaucoup s’avancèrent, vingt et un exactement. Les élémentaires avaient eu le temps d’apprendre, tout au long de leur formation au sein du groupuscule armé de L’USM, que les plus hauts classés vivaient bien souvent plus longtemps que le bas de l’échelle. Ainsi, aussi bien par crainte de perdre des voix par orgueil que par peur du grand guerrier, personne n’osa contredire Takel lorsqu’il proposa son système d’élection :
– Chaque candidat a trois minutes pour présenter ses ambitions en tant que dirigeant. Tous ceux qui récolteront moins de trois voix seront disqualifiés dès le premier tour. Trois tours auront ensuite lieu. Cette méthode permettra de satisfaire au mieux les attentes de tout le monde.
Les candidats commençaient déjà à évaluer le nombre de voix qu’ils pouvaient obtenir, en prenant en compte celles qu’ils récupèreraient avec un discours bien élaboré, mais surtout celles que leur assureraient leurs amis. Chacun commença à conspirer dans son coin avec ses relations. Le bruit ambiant augmentait peu à peu. Tous élevaient la voix pour se faire entendre. Takel observait la scène depuis un angle de la pièce d’un œil attentif.
Amy se dirigea vers Marc, en pleine discussion avec l’un des candidats du nom d’Ivan Celui-ci plutôt petit avait des cheveux bruns bouclés qui lui tombaient jusqu’aux épaules et les yeux d’un noir profond. Il paraissait sérieux et laissait transparaitre un caractère autoritaire. Cela ne semblait pourtant pas suffisant à la jeune fille pour gagner, mais elle pensait déjà voter pour lui, pour rester en adéquation avec Marc. Elle se reprit cependant, trouvant idiot de faire son choix avant d’avoir entendu le discours de chacun, et décida d’attendre de voir ce que cet Ivan proposerait de mieux que ses adversaires.
Après une quinzaine de minutes de préparation, Takel se leva et intima violemment le silence en frappant la table où il avait disposé les urnes. Tous se retournèrent vers lui. Il compta rapidement les candidats avant d’inviter le premier à se présenter. Intimidé, un jeune homme s’avança et monta sur la table faisant office d’estrade. Il prétendait s’appeler Jutik. Il commença son discours sans aucune confiance en lui. Il alignait des mots incohérents, se contredisait, et n’avançait qu’une seule idée pour le futur : celle de rejoindre un groupe plus puissant pour se mettre en sécurité. Il était évident pour tous qu’il ne passerait même pas le premier tour. Cette organisation avait été créée avec trop d’orgueil pour ensuite se plier aux lois de l’une des mafias Alodriennes. Les candidats se succédèrent, faisant apparaître de grands timides dénués d’ambitions, tout autant que des meneurs nés, débordant d’idéologies. Une jeune femme prénommée Clara se présenta. Elle avait déjà dirigé des groupes de combat lors de la guerre contre la Section Renard ; elle avait donc ses chances de gagner. Quand vint le discours d’Ivan, le seizième à parler, il s’imposa directement par une foule d’arguments en sa faveur et impressionna le public par son agilité d’esprit. Il plaçait des touches d’humour et exprimait adroitement des regrets pour tous les défunts, qui se comptaient déjà au nombre de vingt-neuf. Il était certain que ce garçon passerait le premier tour. Il finit par descendre, sous les applaudissements, laissant la place à la fougueuse Selly. Son discours fut plus rude que celui des autres. Elle voulait développer la puissance de l’organisation en annexant de force les territoires alentours, tout cela au nom d’une paix mondiale. Le public était captivé et plongé dans l’esprit martial suscité par la jeune femme. Les nouvelles conquêtes annoncées cependant par la candidate seraient sources de sang et de larmes, chacun le savait. Pourtant, elle parvenait à s’attirer au fil de son discours les faveurs de p