Les Historiettes du coq et du hamster
104 pages
Français

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Les Historiettes du coq et du hamster , livre ebook

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Description

Quand on est juché sur un vélo d’appartement et qu’on pédale sans avancer, manquent le vent sur le visage, les moucherons qui s’y écrasent et le paysage qui défile. Alors, pour combler le vide, on se raconte des histoires, on laisse son esprit vagabonder...

Ainsi sont nées Les Historiettes du coq et du hamster. Teintées d’helvétisme, elles vous emmèneront au hasard des impressions, des réflexions, des souvenirs et des divagations de leur auteur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334135306
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-13528-3

© Edilivre, 2016
Les Historiettes du coq et du hamster
 
 
Lundi 17.11.14
La chronique du coq et du hamster
10h30, perché sur mon vélo d’appartement, je pédale à un rythme respectable depuis une bonne demi-heure.
Quand on pédale sans avancer, manquent le vent sur le visage, les moucherons qui s’y écrasent et le paysage qui défile. Alors pour combler le vide, on se raconte des histoires, on laisse son esprit vagabonder… et les idées de se bousculer en pagaille. Mais aujourd’hui, une image s’impose, chasse toutes les autres et remet de l’ordre dans ce capharnaüm. Celle d’un hamster dans sa roue, un hamster qui me ressemble : il fait du sur place, moi aussi ! Dix coups de pédales plus tard, un peu vexé, j’essaie de me rassurer en dressant la liste de ce qui me distingue d’un hamster et liste faisant, je reste bloqué sans raison apparente sur « l’écriture ». Dix coups de pédales plus tard, j’en conclus que c’est un signe du destin et je décide d’écrire, histoire de me différencier de mon hamster et de le remettre à sa juste place de rongeur en cage. Une vocation tardive d’écrivain semble née, à confirmer. Dix coups de pédales plus tard, le doute s’insinue déjà : écrire, très bien, mais quoi ? Un roman, un polar (je comprends rien aux séries policières, sauf Derrick et Columbo), un drame, une comédie, de la poésie, un essai philosophique, des contes (de fée ou érotiques ?), des nouvelles de science-fiction… ? Je transpire de plus belle, me sens pas capable, mon rythme baisse… allez, encore dix coups de pédales et soudain, l’illumination ! Je vais tenir une chronique quotidienne. C’est bref, on peut sauter du coq au hamster, facile, suffit d’avoir chaque jour une p’tite idée et un carnet tout aussi petit pour la noter.
La chronique du coq et du hamster est née.
Et pour fêter cet heureux événement, je vais illico arrêter de pédaler, prendre une douche et boire un coup à sa santé.
Mardi 18.11.14
Changement de cap
Je pédale de nouveau sur place mais j’ai écrit que dalle. Alors va falloir remotiver l’auteur et recadrer le projet. Primo, je vais partir du principe qu’écrire doit rimer avec plaisir et que l’écriture au quotidien c’est plutôt une contrainte, ça met la pression, bref c’est pas du plaisir. En conséquence je vais écrire quand j’en ai envie, peut-être deux ou trois fois par semaine, ou un peu plus, ou un peu moins, on verra bien. Et secundo, des chroniques ça doit traiter de l’actualité, donner un éclairage sur plein de choses… c’est du sérieux ! Mon envie d’écriture se dirige plutôt vers des trucs pas forcément sérieux et pas forcément liés à l’actualité… on pourrait appeler ça… des historiettes.
Des historiettes ? Vendu.
Ma chronique du coq et du hamster est mort-née, j’en fais mon deuil.
Vive la naissance des historiettes du coq et du hamster !
Et pour fêter cet heureux événement, je vais illico arrêter de pédaler, prendre une douche et boire un coup à leur santé.
Mercredi, 19.11.14
Allez Roger !
Au réveil, douleur dorsale, ouais, juste ici, au creux des lombaires… comme Roger.
Là s’arrête l’analogie, moi je n’ai pas de coupe Davis au programme et les médias se foutent complètement de mes vertèbres. A vrai dire, personne ne s’intéresse à mes vertèbres et c’est trop injuste et ça me donne envie de rester couché. Mais je vais me lever quand même, pas la peine de bouder. Et puis des fois la douleur s’estompe quand on se bouge les fesses.
Allez Roger, balle de match !
Vendredi, 21.11.14
Prise de sang, prise de tête
« Nous sommes tous des passagers du Titanic » (Jack Foster, philosophe irlandais).
8h10, salle d’attente d’un cabinet médical de campagne, à jeun, même pas droit à un petit Nescafé. Assis sur une chaise en bois style années 70, j’essaie de ne penser à rien ou mieux de ne pas penser du tout vu que rien c’est déjà quelque chose (je sais plus à qui j’ai emprunté cette ânerie). Mais rien à faire, je pense. Je pense qu’on est mal barré une fois embarqué dans la croisière de la soixantaine (mais non, pas celle de Morisod !). A bâbord, on craint de quitter prématurément le navire alors on se surveille, on contrôle sa petite santé. A tribord, on a tout autant la trouille de l’iceberg et de l’inévitable naufrage qui nous guette au bout de l’océan si on joue les prolongations.
En face de moi, deux ados se sont déjà fait piquer, ils attendent de passer en consultation :
– Y m’ont piqué au bout du doigt.
– Pas moi, moi au bras.
– Pourquoi c’est pas à la même place ? Tu crois qu’c’est pas le même sang ?
– Sais pas moi, suis pas médecin moi.
Un sourire a remplacé mon titanesque dilemme.
Dimanche, 23.11.14
120 km de brouillard
(Traversés en un peu moins de 2 heures grâce aux CFF)
« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle… » ainsi débute un poème de Baudelaire, lequel ? Me rappelle plus, peu importe, l’image du couvercle, c’est bien trouvé.
Et sous ce foutu couvercle, le paysage est comme passé à la moulinette, il devient purée dans une casserole. Pas une bonne purée de patates avec sel, poivre et muscade (et un peu de persil… ou bien de ciboulette) mais seulement une banale purée de pois indigeste qui colle à la spatule.
« Avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu » là, j’ai la référence, c’est le Plat pays de Brel qui est le sien… et c’est parfois le Plateau suisse qui est le mien.
Mercredi, 26.11.14
La réception fantôme
Voilà une histoire que deux intrépides voyageurs m’ont livrée sous forme de confidence. Je vais donc m’efforcer de respecter leur anonymat.
Histoire étrange, pas si simple à résumer, j’essaie, je relève le défi !
Imaginez un imposant complexe touristique à Lanzarote. Petites maisons blanches, plans d’eau, palmiers, cactus… on a l’essentiel. Les unités d’habitation sont regroupées en forme de E tous pareils avec piscine, jardin et place de jeux tous pareils. Côté ouest du domaine, 4 E, côté est, 4 E disposés tout pareil. Côté ouest, un parking, côté est, un parking exactement pareil.
Pour pénétrer dans le complexe, il faut passer par la réception, rien de plus normal.
Le décor est planté, place à l’action.
Notre couple de touristes, de jeunes et fringants retraités, loue une voiture pour visiter l’île. Au retour de leurs trois premières sorties, ils parquent leur véhicule dans le parking ouest et rejoignent leur appart par le passage obligé de la réception. Jusque-là, tout va bien. Au retour de leur quatrième sortie, ils parquent par inadvertance dans le parking est… et se cassent le nez sur la porte close de la réception. Coup d’œil intrigué par la baie vitrée : pas un chat, pas un meuble, on a vidé les locaux ! Vent de panique, c’est quoi ce bordel ! Madame repère une porte de buanderie restée ouverte, une chance, tous deux s’y engouffrent. Slalom entre les tas de linges et les machines à laver, un couloir, un autre couloir, ouf ! La piscine. Une minute plus tard, ils sont devant la porte métallique verte de l’appartement numéro 831, écrit en noir sur fond de catelles rouges. Pas de doute, on est bien chez nous. Soulagement, certes, mais reste le mystère de la réception fantôme. Monsieur sort la clé de sa poche, elle n’entre pas dans la serrure. Une deuxième puis une troisième tentative font chou blanc. La stupéfaction succède au soulagement. Et les scénarios les plus improbables de se succéder dans leurs esprits déboussolés : alerte terroriste, éruption volcanique, faillite, grève du personnel, caméra cachée, monde parallèle… Ouais, mais pourquoi diable a-t-on changé la serrure ?? Retour au jardin, faut trouver de l’aide. Une grosse dame erre sous les palmiers : « vous parlez français ? Deutsch ? English ? » Pas de réponse, elle ne parle qu’espagnol et montre sa clé d’appart l’air quelque peu ahuri. « Ah ! Elle aussi est coincée dehors, on n’est pas les seuls, finalement c’est rassurant ! » En déduisent les deux sinistrés. Alors que faire ? Appeler la police, essayer d’entrer dans l’appart par le balcon (en empilant quelques chaises, j’y arriverais pense Monsieur optimiste, suis encore agile pour mon âge).
Epilogue.
Ah ! Enfin, là-bas, un employé ! Il leur explique dans un anglais approximatif et à grand renfort de gestes que la réception de la partie est a été supprimée depuis belle lurette. L’unique entrée, c’est à l’ouest !
Nos deux retraités, honteux et confus, jurèrent face à la mer qu’on ne les y prendrait plus.
Si vous les reconnaissez et si par hasard vous les rencontrez, soyez sympas, parlez d’autre chose.
P.S Quant à la grosse dame espagnole, arrivée depuis peu, elle s’était sûrement égarée dans le parc et avait comme nos deux zéros tenté un retour voué à l’échec, dans la mauvaise zone.
Samedi, 29.11.14
Alerte rouge.
Alerte rouge sur l’archipel des Canaries : la tempête va décoiffer les palmiers durant deux jours.
Les palmiers enfin recoiffés, le sable blond se retrouve ponctué de galets noirs. Les énormes vagues les ont laissés en souvenir pour marquer leur passage, elles ont métissé la plage de Papagayo.
Lundi, 1.12.14
Arc en ciel.
Noir, rouge, brun, ocre. Jaune… Lanzarote est une mosaïque de pierres, de laves, de poussières et de sables baignant dans le bleu de l’Atlantique.
Le vert n’y a pas la vie facile, il doit se battre avec l’aide des hommes pour se faire une place au soleil.
Le sol avare en eau et en humus ne laisse une chance de survie qu’aux plantes les moins gourmandes, les plus spartiates, aux plantes xérothermophiles, dirait un botaniste.
C’est sans doute pour rétablir un peu d’équilibre dans leur arc en ciel que les habitants de l’île peignent en vert les portes et les fenêtres de leurs maisons toute blanches.
Mercredi

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