Les savants d'Hitler et la bombe atomique

Amand A. Lucas

Description

En 1939, les Alliés se lancèrent dans une course à la bombe atomique contre les Allemands. Après la guerre ces derniers prétendirent n’avoir pas travaillé à la bombe mais seulement à un réacteur nucléaire « pacifique ».

Cette version moralisante fut dénoncée par les lettres secrètes de Niels Bohr à Werner Heisenberg à propos de leur rencontre à Copenhague en 1941. Ce rendez-vous, ainsi que trois autres, entre d’éminents participants à l’aventure atomique sont racontés ici dans une pièce de théâtre dont les actes sont successivement présentés dans une interview fictive de Margrethe Bohr à la BBC.

Le physicien Amand Lucas, Professeur émérite des Universités de Liège et de Namur, est membre de l’Académie royale de Belgique (Classe des Sciences) et de l’Academia Europaea. Ses domaines de recherche et d’enseignement sont la physique de la matière condensée, la biologie structurale et l’histoire des sciences contemporaines. Il fut lauréat du Prix Francqui (1985) et du Prix Wernaers (2001).

Sujets

• Sciences
• Military
• Science
• Seconde Guerre mondiale
• Militaire
• Littérature

Informations

• Publié par: Académie royale de Belgique
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9782803104659
• Langue: Français

Extrait

LES SAVANTS D'HITLER ET LA BOMBE ATOMIQUE
Amand A. Lucas
Les savants d'Hitler et la bombe atomique
Académie royale de Belgique
rue Ducale, 1 - 1000 Bruxelles, Belgique
www.academieroyale.be
Informations concernant la version numérique
ISBN : 978-2-8031-0465-9

© 2015, Académie royale de Belgique
Collection L’Académie en poche
Sous la responsabilité académique de Véronique Dehant
Volume 52
Diffusion
Académie royale de Belgique
www.academie-editions.be
Crédits
Conception et réalisation : Laurent Hansen, Académie royale de Belgique
Illustration de couverture : Buscemi Loredana, Académie royale de Belgique
Publié en collaboration avec
Bebooks - Editions numériques
Quai Bonaparte, 1 (boîte 11) - 4020 Liège (Belgique)
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Informations concernant la version numérique
ISBN 978-2-87569-167-5
 
A propos
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avant-propos
À l’aube de l’ère nucléaire
« C’est pourquoi les figures et les événements historiques qu’enveloppe le voile de l’incertitude demanderont toujours à être interprétés et poétisés de multiples façons… »
Stefan Zweig 1
Histoire et Fiction
La citation ci-dessus, reprise par l’historienne Monique Weis en exergue de son titre de l’Académie en Poche, Marie Stuart. L’immortalité d’un mythe , convient aussi pour le présent livret consacré aux principaux armuriers nucléaires d’Hitler. Il s’agit de cette dizaine de proéminents scientifiques allemands qui participèrent aux tentatives de fabrication d’une bombe atomique pour l’Allemagne nazie. Cet épisode de la Seconde Guerre mondiale, rétrospectivement effrayant bien qu’assez peu connu du grand public, est lui aussi couvert par un voile d’incertitude . Une incertitude « due à la fois à la rareté des sources directes vraiment fiables et au trop plein de documentation de seconde main, biographies en tête », pour reprendre à nouveau les termes utilisés par Weis à propos de la mythique reine d’Écosse. Dans notre cas, ces biographies peu fiables incluent aussi les autobiographies.
Dans l’histoire qui nous occupera ici, « l’interprétation bienveillante, voire la poétisation 1 » de l’attitude prise par ces scientifiques après la défaite allemande porte un nom particulier : die Lesart , la version. C’est le nom utilisé sarcastiquement par Max von Laue, un éminent physicien allemand de l’époque (prix Nobel 1914), pour caractériser le compte rendu de ses collègues physiciens nucléaires sur leurs activités, selon eux purement pacifiques, sous le régime nazi. Mais, demandera le lecteur dubitatif, pour de tels événements relativement récents n’existerait-il donc aucune « source directe vraiment fiable » ? En effet, les destructions de la guerre ont fait disparaître bon nombre des sources spécifiques à ces activités. Cependant il subsiste au moins une information écrite éminemment directe et fiable. Il s’agit des transcriptions en anglais d’enregistrements d’une partie des conversations des dix principaux chercheurs nucléaires allemands détenus de juillet 1945 à janvier 1946 à Farm Hall, une villa anglaise dans la région de Cambridge. Maintenus en résidence strictement surveillée, les savants furent écoutés et enregistrés, à leur insu ...