Affranchi
131 pages
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Description

Affranchi
Aurore Kopec
Roman de 454 000 caractères, 80 000 mots, 380 pages en équivalent papier.
Cal et Evan se sont apprivoisés et filent un amour quasi parfait depuis deux ans. Le passé resurgit un soir de printemps et pourrait menacer le fragile équilibre qu'ils ont construit...
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: Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 septembre 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029402999
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Affranchi
 
Dinhall ranch #2
 
 
Aurore Kopec
 
 
 
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Épilogue
 
 
 
 
Un grand merci à Cécile et Marion qui m'ont évité de dire trop de bêtises à propos des chevaux. S'il en reste, ce n'est que de ma faute. Merci aussi à Marie qui a bien voulu me relire.
 
 
 
Cultiver son bonheur. L’entretenir et le regarder s’épanouir.
 
 
 
1
 
 
L’aube se levait sur la plaine. L’obscurité s’accrochait encore à la terre alors que le ciel s’éclaircissait, si pâle qu’il en paraissait presque blanc en comparaison de l’explosion d’or, de rose et de pourpre à l’horizon. Les arbres n’étaient que des silhouettes grises émergeant de la brume blanche s’élevant du sol. Elle dissimulait les chevaux dont on entendait les doux frémissements dans le pré tout proche.
Evan avait bu son café appuyé à la rambarde du porche. L’été était encore loin ; la fraîcheur des premières heures du jour lui donnait la chair de poule, mais la beauté sereine qui se dégageait du paysage valait le coup d’avoir un peu froid. Il goûtait à ce calme irréel, ces instants suspendus avant que le monde ne se mette en branle, comme s’il pouvait en faire provision pour les mois à venir. Dans quelques heures, la saison touristique serait officiellement ouverte : en plus des activités habituelles liées à l'élevage des chevaux, le ranch accueillerait plus de trois cent cinquante randonneurs d'ici le début de l'automne. Evan n’aurait plus le temps de regarder le soleil se lever avant longtemps.
Le plancher grinça. Evan se retourna et sourit à son compagnon. Pieds nus, les cheveux emmêlés et une tasse à la main, Cal répondit au sourire de son jeune amant avant de l'embrasser tendrement. Voyant leur maître debout, les chiens vinrent lui quémander des caresses avant de se coucher à ses pieds. Cal but ensuite une longue gorgée de son café et porta à son tour son regard sur la plaine, son épaule contre celle d'Evan.
L’érable de son arrière-arrière-grand-père se démarquait. Le dôme de son feuillage émergeait de la brume comme le dos d’une baleine à la surface de l’océan. Il lui rappelait qu’à l’image de cet arbre vénérable, ses racines s’ancraient dans cette terre et sa vie s’y bâtissait jour après jour. Evan était le composant essentiel de son existence, telle l’eau à la vie de l’arbre. Cal frotta sa joue contre ses cheveux en soupirant d’aise. S’il ne lui disait que rarement qu’il l’aimait, il le lui montrait par tous ces petits gestes d’affection qu’il ne réservait qu’à lui et qu’il n’avait jamais eue pour personne d’autre. Evan était le premier garçon dont il était tombé amoureux.
Evan s’appuya contre son homme qui, depuis deux ans, lui redonnait confiance en lui, en plus de lui offrir de l'amour et un foyer. Il était son compagnon, avec qui il partageait tout, les angoisses comme les moments de joie. Il pivota pour voir son visage.
— Je t’aime, murmura-t-il avant de l’embrasser.
Sa bouche avait le goût du café qu’il était en train de boire. Le rancher resserra sa prise autour de lui, possessif. Evan aimait lui appartenir. Il avait tant rêvé appartenir à quelqu’un d'honnête, de fidèle et de loyal qui le rendrait heureux.
La porte se referma bruyamment derrière eux. À son tour, Grandma sortait boire son café sous le porche. Sa longue tresse grise reposait sur son épaule et son ample jupe chamarrée bruissait à chacun de ses pas. Elle avait la peau tannée par le soleil et aussi ridée qu’une vieille pomme. Elle posa sur eux un regard attendri. Elle aimait les voir ainsi heureux ensemble, ils l’avaient bien mérité.
— Toi aussi tu viens profiter du calme avant la tempête ? fit Cal.
Grandma acquiesça et souffla sur son café.
— Vous êtes prêts mes enfants ?
Cal grogna.
— Évidemment, pourquoi je te pose la question ! Tâche de te montrer aimable, au moins.
— Promis, je ne me conduirai pas comme un complet sauvage.
— Je serai là pour te le rappeler, le taquina Evan en le bousculant gentiment.
Cal lui sourit. Il aimait travailler avec Evan, le savoir sur le ranch même s’il n’était pas avec lui à l’écurie ou ailleurs. Hélas, il n’était pas décidé à quitter son emploi de serveur en ville pour s’occuper du ranch à plein temps. Il avait cru que la blessure de Grandma durant l’hiver qui, quoi qu’elle en dise, l’avait laissée diminuée, convaincrait Evan que sa place était ici. Néanmoins, il n’avait pas abandonné l’espoir de l’en persuader au cours de la saison. Les deux précédentes leur avaient prouvé que, pendant l’été, ce travail en ville nuisait à leur couple : ils ne se voyaient plus et se rendaient malheureux. Égoïstement, Cal espérait qu’Evan ne supporterait pas une saison de plus et qu’il démissionnerait. Ces derniers mois, c’était devenu leur principal sujet de discorde.
Evan posa sa tasse sur le rebord de la rambarde et s’étira, levant les bras. Il touchait le toit du porche quand Cal appliqua ses mains chaudes et cuivrées sur la peau nue et pâle de son ventre. Il frémit et échangea avec lui un regard qui en disait long. Ils avaient fait l’amour la veille au soir, il aurait dû être rassasié, mais un rien pouvait rallumer son désir. Il s’écarta et reprit contenance.
— Hum, se racla-t-il la gorge. On a du travail.
Il récupéra sa tasse et retourna à l’intérieur, volant un baiser à son homme au passage.
 
Lorsque Evan pénétra dans l'aile latérale de la demeure, dévolue aux touristes, l’odeur de la cire le fit éternuer. Les parquets et les boiseries prenaient une teinte acajou sous les rayons du soleil ; les murs blancs apportaient une belle luminosité. Evan avait disposé les coussins en tissage amérindien sur les lits, comme Grandma l’aurait fait. Les quatre chambres réservées pour le week-end étaient prêtes. Avant de retourner en cuisine, il vérifia que toutes les lumières ainsi que les ventilateurs fonctionnaient. Évidemment, l’un d’eux ne s’actionna pas. Evan tendit les bras, mais, à l’étage, le plafond était trop haut pour qu'il puisse le toucher. Il alla chercher un escabeau et des outils afin d’y regarder de plus près. Il avait déjà vu Cal en réparer un en deux temps, trois mouvements. Il dévissa le capot du moteur et se retrouva face à des fils électriques et un mécanisme obscur. Plutôt que de faire des bêtises, il tira son téléphone portable de sa poche et appela Cal à la rescousse. En attendant, il entreprit de dépoussiérer les pales du ventilateur.
Quelques minutes plus tard, deux bras s’enroulèrent autour de sa taille. Il baissa les yeux et croisa le stupéfiant regard ambré de son homme. Cal fit remonter ses doigts sous son T-shirt et effleura ses tétons, juste pour tester sa réaction.
— Cal ! protesta-t-il en couinant. Je ne t’ai pas appelé pour ça. Tu peux jeter un œil le ventilateur ?
Avec un sourire de mâle satisfait, le rancher recula d’un pas, lui permettant de descendre de l’escabeau avant de l’emprisonner à nouveau entre ses grands bras musclés, profitant de leurs derniers instants d’insouciance. Evan se résigna. Il l’embrassa et enfouit ses doigts dans ses longs cheveux défaits. Pour une fois, il ne les avait pas tressés. Il disait toujours qu’ils étaient trop longs, qu’ils lui donnaient chaud, mais il refusait de les couper plus de quelques centimètres. Ils marquaient ses origines cheyennes et il en était fier.
Evan s’écarta à regret.
— J’ai vraiment besoin que tu répares ce ventilateur, Cal.
Celui-ci repoussa une mèche châtain lui tombant sur le front et lui caressa la joue. Le contraste entre leurs couleurs de peau, le lait et la cannelle, opposées et pourtant harmonieuses, lui plaisait. Evan était à peine plus petit que lui, le contact visuel était direct, intime. Il se perdit dans ses beaux yeux gris, le cœur battant un peu plus vite.
— Cal ? Oh hé ! La terre appelle la lune !
— Hum ?
— Tu t’occupes de ce ventilateur ? demanda-t-il en brandissant le tournevis.
— D’accord.
Cal grimpa sur l’escabeau. Evan le regarda jouer du tournevis dans le moteur. Il avait surtout une superbe vue sur son fessier serré dans son jeans.
— Et voilà ! Tu veux bien l’allumer, pour voir ?
— Déjà ? s’étonna Evan.
Il appuya sur le bouton et les pales se mirent à tourner.
— C’est seulement une pièce qui bouge un peu et bloque le mécanisme. Je t’apprendrai, si tu veux.
Evan acquiesça.
Cal descendit de l’escabeau, le replia et s’apprêtait à repartir avec quand il s’arrêta.
— Et ma récompense ?
— Il fallait la négocier avant ! rit Evan en le dépassant avec les outils.
— Les garçons, nos visiteurs sont là ! appela Grandma depuis le bas de l’escalier, alors que Cal allait répliquer.
— Sauvé, marmonna-t-il. Ce n’est que partie remise.
— J’y compte bien ! fit Evan en dévalant les marches.
Grandma accueillait les deux familles quand Cal et Evan sortirent par la porte donnant sur la pelouse, à l'avant de la maison.
L'aile latérale et la maison formaient un L ouvert et le porche courait d'un bout à l'autre de la façade, abritant aussi bien le rez-de-chaussée d'un soleil trop ardent que de la pluie. Le bardage délavé par le temps et les intempéries exhalait une douce odeur de bois chaud. Grandma fit les présentations et invita les deux couples et leurs enfants à s’installer. Si les adolescents bougonnèrent en constatant qu’il n’y avait pas de télévision dans les chambres et que le wi-fi était un peu faible, leurs parents trouvèrent l'endroit parfait. L’un des hommes remarqua les encoches sur le sommier en bois massif. Les cow-boys qui avaient occupé les chambres autrefois avaient pour habitude de graver dans les montants le nombre de conquêtes féminines – et parfois masculines – qu’ils faisaient durant la saison. Les visiteurs recherchaient cette histoire et ce charme un peu suranné qui allaient avec l’idée qu’ils se faisaient d’un ranch familial. Grandma les invita à prendre un rafraîchissement puis Cal les emmena à l’écurie. Il leur expliqua les consi

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