Ainsi soit-elle
218 pages
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Ainsi soit-elle , livre ebook

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Description

***
Les corps sans vie de deux hommes retrouvés dans une impasse qui jouxte l’entrée d’un Club libertin.
***
Une première fois qui se rappelle à elle.
***
Un pays à des milliers de kilomètres d’une femme qui porte en lui tous les mystères d’une condition qu’elle pensait singulière.
***

Le personnage d’Abigaïl Bellamonte vous invite ici à découvrir le monde qui est le sien. Un monde où l’on s’adonne aux plaisirs du sexe sans concession et où l’on dépasse les limites d’une morale conventionnelle hypocritement imposée.
Dans ce quatrième roman, l’auteur nous présente une jeune femme décidée à faire voler en éclat un univers de faux semblants afin de s’affranchir de sa condition et accéder à l’essence de son être.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332572516
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-57249-3

© Edilivre, 2015
Ainsi soit-elle
 
 
Nul ne sait vraiment qui se cache derrière celui ou celle, qui a décidé un jour de coucher quelques instants de vie, sur une page restée blanche jusqu’alors ! Pourtant, en ce qui me concerne, il n’a jamais été question de vous cacher quoi que ce soit, ou plutôt devrais-je dire, il n’a jamais été question d’user à tort, et surtout à travers, d’un quelconque subterfuge, qui s’attacherait à vous laisser envisager que je ne fusse que la narratrice de cette histoire, alors qu’en fait, j’en suis le principal protagoniste.
Oui, « le principal » ! Je sais, cela peut troubler, moi-même, je le suis, et à vrai dire, je suis même agacée par ce masculin qui m’est imposé par mon correcteur orthographique Microsoft qui n’a de cesse de me rappeler, que quoi que l’on en pense, quoi que l’on puisse en dire, nous vivons dans une société à telle point patriarcale que sa grammaire elle-même, n’a de cesse de se fourvoyer dans une masculinité imposée par la diachronie d’une étymologie qui a le plus grand mal à revoir sa copie.
Que faire alors, si ce n’est patienter, jusqu’à ce qu’une bande de vieillards engoncés dans leur costume d’académicien, se penchent un jour sur ce mot afin de lui accorder un féminin qui mettrait fin une fois pour toutes, à l’éventuelle ambivalence d’un genre qui pourrait-être donné à un mot, tout en s’attachant à ce qu’il ne s’agisse pas seulement d’une figure de style consentie, pour satisfaire une anecdotique meute de chiennes de garde, en mal de polémique.
Protagoniste de ce livre, je le suis et je le resterai donc ! N’en déplaise à certains machos qui considéreraient qu’un livre écrit par une femme, ne peut-être qu’un livre de gonzesse écrit pour des gonzesses, je vous invite à me suivre dans ce récit, on verra ensuite si une femme, aussi talentueuse puisse t’elle être, ne peut offrir à ses lecteurs qu’un ramassis de clichés sentimentaux à tels point sirupeux qu’ils en deviennent écœurants, pour celui qui n’a pour unique maître à penser, qu’une bonne dose de testostérone.
Ceci dit, moi-même durant un instant, j’ai douté, jusqu’à arriver même, à me convaincre qu’il serait peut-être préférable que je m’invente un personnage ! Une autre, un autre moi fantasmé, en harmonie avec l’idée que l’on se fait d’une héroïne de roman qui recouvre bien souvent les traits d’une belle plante au visage mutin et à la longue chevelure flavescente, à l’image de toutes ces princesses que notre enfance s’est vue imposer par des contes qui n’ont eu de cesse de nous convaincre que notre existence se réduirait à attendre qu’un jour, notre prince viendra.
A vrai dire, j’ai longtemps hésité, jusqu’à envisager même, que si les traits d’une princesse de conte enchanté seraient peut-être quelque peu attendus, je pourrais néanmoins m’affubler de quelques apparats qui me rendraient séduisante, au point de faire frémir quelques braguettes qui se sont vu imposées, et ceux dès leur prime adolescence, des canons de beauté aux formes généreuses, et aux chutes de reins soumises à une cambrure quasi scoliotique, pour exposer un séant aux fesses rebondies, que les hommes disent ne regarder que contraints et forcés.
Comme chacun sait, l’homme est ainsi fait, et qui pourrait lui en tenir rigueur ? Il est un être soumis à quelques attractions incontrôlables qui précipitent son regard vers le bas quand d’un autre côté son bien le plus cher est lui, soumis à une attraction qui n’a rien de terrestre.
Je suis, voilà tout ! Et bien que j’eusse certainement aimé correspondre peu ou prou à ce fantasme d’un corps parfait qui plait tant aux hommes, je ne suis qu’Abigaïl, une femme parmi tant d’autres, qui faute de mieux, se revendique comme étant une femme libérée du carcan imposé par cette société où l’apparence règne en maître absolu.
Ne croyez pas en cela, que je n’aime pas les hommes, bien au contraire, je crois bien que je les ai toujours aimé et que plus encore, que j’ai toujours recherché dans leur regard cette petite lueur de désir qui m’aurait certainement convaincu que ce que m’avait un jour lancé ma grand-mère, paix ait son âme, n’avait été qu’une maladresse.
Pour beaucoup, certainement, cela n’aurait pas eu l’effet que cela a eu en moi, mais pour moi, je l’avoue, ce fut un cataclysme !
« Chaque pot à son couvercle, mon enfant ! Ne t’inquiète pas, un jour un homme saura apprécier ce que tu es. Il faut juste laisser le temps au temps ! Il y a bien un homme en ce bas monde qui saura apprécier ton caractère, et en plus regarde, combien tu es douée, bachelière à 12 ans et demi, Major de ta promo à 14, lauréate du conservatoire de Paris… »
Qu’avais-je donc à faire de tout cela, si je n’étais qu’un vulgaire pot à qui on destine un énigmatique couvercle faute de ne pas pouvoir trouver en moi, un soupçon de séduction qui ne m’oblige pas à espérer que seul celui qui saura apprécier en moi, une beauté intérieure, saura être séduit par qui je suis.
Je n’ai que faire de mes diplômes, je n’ai que faire de mes récompenses, si la vie m’impose à accepter le premier couvercle venu, trop convaincue que je suis, qu’il n’existe pour des filles comme moi, qu’un seul et unique couvercle, alors qu’autour de moi, je ne compte plus le nombre de mes amies qui, si pot elles sont, n’ont cependant que très peu à faire de savoir si le couvercle qui ne demande qu’à les couvrir est bien celui qui leur a été destiné.
J’ai longtemps pensé en fait, que je n’étais que l’argument le plus significatif qui a un jour inspiré une réflexion qui a fait sourire, si ce n’est même rire, des générations et des générations d’hommes : « Dieu a créé l’alcool pour que les femmes moches baisent quand même. »  1
Je ne sais pas si dieu dans sa grande mansuétude en a réellement décidé ainsi, mais ce que je sais, c’est que pour moi ces mots raisonnèrent d’une telle manière, qu’à l’heure où la honte d’être encore pucelle s’érige comme un handicap, ils vinrent me soulager et me convaincre que ce serait pour moi, l’unique moyen de devenir une femme, comme on aime à le penser, quand on n’est qu’une gamine âgée à peine de seize ans.
Alors, oui, je l’ai fait ! Et des couvercles, j’en ai connus, des grands, des petits, des ronds, des carrés, des plus étanches, des mal foutus, des paumés, des timides désinhibés par quelques verres de whisky-coca, ou d’autres, complètement bourrés qui ne connaissaient pas même mon prénom, mais qui l’acte accompli étaient fier de revenir auprès de leurs amis, pour se vanter de m’avoir fait hurler comme une chienne entre la cuvette des toilettes et la porte d’un WC laissée entrouverte pour qu’une bande d’ados attardés profitent du spectacle.
Cela vous choque ? Et bien soit, mais voilà qui je suis, ou du moins qui je fus à l’heure où l’on rêve que sa première fois reste un souvenir inoubliable.
J’ai très vitre compris en fait, que j’avais un potentiel de séduction ! Certes, pas celui peut-être, d’être sifflée au coin d’une rue, mais celui d’avoir très rapidement acquis une réputation qui fit de moi ce que l’on appelle un bon coup, et quoi qu’il en soit, en cet instant précis, seule une chose comptait alors pour moi, éveiller le désir de tous ces mâles qui ne m’auraient jusqu’alors pas même, consentis un regard.
Je me souviens encore aujourd’hui d’une réflexion lancée à ses copains par un de mes amants d’un soir pour justifier son acte : « Quoi, vous êtes jaloux ? Et bien, vous aviez qu’à y aller vous ! Pour moi, un trou, c’est un trou, et une queue n’a pas d’œil ! »
Je sais, c’est violent ! Pourtant aussi étrange que cela puisse paraître, cela ne m’a en rien dérangé, bien au contraire, car je venais là, de me taper dans les toilettes, ce qu’on appelle un beau gosse. Un de ces gars qui auraient très bien pu être épinglés sur le mur d’une chambre d’adolescente. Un beau gars, un Apollon, un David des temps modernes, à qui la Nature avait tout donné, si ce n’est peut-être un cerveau, mais à quoi bon un cerveau ! Je n’avais que faire de son cerveau, comme lui, n’avait que faire de savoir que j’en avais un !
Nous étions, là, l’un et l’autre ! Pour l’un, c’était un moyen d’assouvir de bas instincts animal, pour l’autre, un moyen d’étancher un mal-être, et bien soit, lui comme moi, nous étions semble t-il satisfait, et je l’étais pour ma part d’autant plus, que je savais que bon nombre des étudiantes qui jouaient de leur croupion sur la piste de danse, en étaient verte de jalousie.
Choqué, vous l’êtes certainement et ce j’imagine, que vous soyez un homme ou une femme ! Oui, je sais, je n’avais alors que seize ans ans, seize petites années d’une existence réduite à devenir une élève brillante, vouée à un bel avenir professionnel, et pourtant, si je vous interroge, que pensez-vous de moi ? Si ce n’est que je suis une salope, une de ces filles que l’on aime pointer du doigt en l’affublant des pires adjectifs, faute de ne pas avoir peut-être essayé de comprendre ce qui avait pu l’amener à ne devenir qu’un vulgaire paillasson sur lequel une bande de mecs prennent un malin plaisir à venir éponger de façon spasmodique quelques millilitres d’un liquide visqueux, opaque et gris opalescent.
L’acte sexuel serait-il ainsi révélateur d’une condition qui ferait de l’homme un prédateur et de la femme une proie ?
Dans l’esprit collectif, oui, sans aucun doute ! Pourtant en ce qui me concerne, il n’a jamais été question d’être une proie. Il n’a jamais été question d’être la victime de qui que ce soit, et certainement pas de ces hommes qui sont venus par leurs assauts répétitifs me révéler une féminité alors sclérosée par un physique dont j’avais le plus grand mal à

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