Attache-moi
162 pages
Français

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Description


À 25 ans, Javier, fraichement débarqué d’Argentine, galère à survivre à Paris avec un petit job de plongeur. 6 mois de vie misérable dans un camp de sans-papier l’ont rongé et épuisé, mais il tient bon. Lorsqu’il rencontre Zander devant une boite de nuit, un soir de pluie, tout change pour Javier. Avide du contact dont il a été privé des mois durant, Il se jette corps et âme dans l’étreinte que lui propose le richissime Zander Vasiliev... À ses risques et périls, car bien vite, Javier découvre que ce beau blond au regard glacé, en plus de nourrir des penchants qui riment avec cuir et entraves, dissimule un bien sombre passé...



Note de l'éditeur : Pour public averti, aimant les anti-héros, et franchir les limites de la moralité. Ceci est une oeuvre de fiction.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 7
EAN13 9782384400171
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Publié par
JUNO PUBLISHING
2, rue Blanche alouette, 95550 Bessancourt
Tel : 01 39 60 70 94
Siret : 819 154 378 00015
Catégorie juridique 9220 Association déclarée
http://juno-publishing.com/
 
 
 
Attache-moi
Copyright de l’édition © 2022 Juno Publishing
© 2022 Karl Chevalier
Relecture et correction par Miss MP, Anthony Meugnier
 
Conception graphique : © LJ Designs
Tout droit réservé. Aucune partie de ce livre, que ce soit sur l’ebook ou le papier, ne peut être reproduite ou transférée d’aucune façon que ce soit ni par aucun moyen, électronique ou physique sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans les endroits où la loi le permet. Cela inclut les photocopies, les enregistrements et tout système de stockage et de retrait d’information. Pour demander une autorisation, et pour toute autre demande d’information, merci de contacter Juno Publishing :
http://juno-publishing.com/
ISBN : 978-2-38440-017-1
Première édition : mai 2022
 
Édité en France métropolitaine
 
 
Table des matières
Avertissements
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Épilogue
À propos de l’Auteur
Résumé

 
 
 
 
Avertissements
 
 
 
 
 
Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur, ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.
 
Ce livre contient des scènes sexuellement explicites et homoérotiques, une relation MM et un langage adulte, ce qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs. Il est destiné à la vente et au divertissement pour des adultes seulement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous avez effectué votre achat. Merci de stocker vos fichiers dans un endroit où ils ne seront pas accessibles à des mineurs.
 
 
Attache-moi
 
 
 

 
 
Karl Chevalier
 

 
Chapitre 1
 
JAVIER
 
 
— Ah ! Putain, merde, joder de mierda !
Il est vingt-trois heures, l’heure de la fin de mon service, et le fond d’une poubelle vient de se déchirer sur mes godasses. Me voilà l’heureux propriétaire d’une paire de Converses senteur jus de calamar et couleur vomi. 
Je nettoie ma catastrophe avant que monsieur Jean, le patron du restaurant, ne saisisse l’occasion pour me priver de ma paie du jour. Au début, j’ai cru qu’il était l’un de ces hommes charitables, toujours prêts à tendre la main aux nécessiteux, qu’il était réglo. J’ai vite déchanté : ce que monsieur Jean a vu dans l’Argentin sans papier que je suis, ce n’est rien de plus que de la main-d’œuvre pas chère et bien docile. 
Il n’a pas tort : il pourrait bien me pisser dessus que je reviendrais le lendemain. Tout ça pour cinq euros de l’heure, des mains craquelées par le détergent de la plonge, et une assiette de purée chaque soir, accompagnée d’une tranche de jambon quand monsieur Jean se sent d’humeur généreuse. Récurer la crasse des restaurants, ça paye mal, ça force à s’asseoir sur sa fierté, mais c’est le seul job à ma portée. C’est pour l’instant le prix à payer pour avoir fui l’Argentine et les caillasses dans la gueule.
Je préfère être un petit pédé qui pue le jus de calamar qu’un petit pédé avec la face de travers.
Alors je ramasse mes poubelles et file les entasser dans la grosse benne à ordures dans la ruelle de derrière. Les VMC des bâtiments alentour crachent toutes leurs fumées ici, et avec les lumières rouges qui vacillent au-dessus des portes de service, la moiteur qui colle aux murs et l’odeur de déjections, cette ruelle n’est vraiment pas le genre d’endroit où j’ai envie de m’attarder.
Pourtant, ce soir, je m’attarde. Parce que j’ai entendu un truc, que ça couine, et que c’est carrément humain. Je perçois une voix d’homme, et celle d’une femme.
Pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qui se passe contre ce mur à dix mètres de moi. Pas besoin d’être un génie non plus pour comprendre que je dois être sacrément en manque pour rester là, à me planquer accroupi au milieu des poubelles, à lorgner le cul du gars qui se contracte dès qu’il s’enfonce dans sa donzelle. Il y va fort, les mains sur ses hanches, il ne manque pas grand-chose pour lui râper la tête contre le mur. Il est maigre comme un clou, pâle comme un cadavre, mais il a de l’énergie à revendre. La fille est d’un blond éclatant, ses fringues sont chics, ses escarpins luxueux, ça fait drôle de la voir là, comme ça.
Elle bave un peu, ça fait briller son rouge à lèvres ; le mec serre les dents, ça fait ressortir sa mâchoire. Et aussi la forme de mon sexe dans mon pantalon. J’y pose la main. J’ai envie de me branler, mais le peu de décence qu’il me reste me rappelle où je suis : dans une ruelle qui pue, au milieu des ordures, en train de mater deux inconnus qui baisent.
Ma fierté a beau toucher le fond, est-ce que j’ai envie de devenir ce genre de merde  ?
Non.
Le gars tourne la tête vers moi. Il me fixe une seconde, puis il se passe un drôle de truc qui achève de me faire bander : il sourit, fier, moqueur, et chope la crinière blonde de sa copine, la cambre et se met à la besogner encore plus fort. Elle n’essaie plus de retenir ses cris, et le mec ne me lâche pas des yeux. J’ai l’impression d’être tombé droit dans un film porno un peu crasseux.
Peut-être que j’ai envie de devenir ce genre de merde , finalement… ?
J’avale ma salive, presse mon sexe et me relève. Je manque de me péter la gueule dans les poubelles, de courir aux pieds du gars et de le supplier de me laisser le sucer, mais je m’accroche à ce qu’il me reste de dignité et regagne les cuisines du resto, tout pantelant.
J’ai vingt-cinq ans, mais depuis que je suis arrivé en France, j’ai l’impression d’avoir la libido d’un ado. Peut-être parce qu’en Argentine, refouler mes envies était une question de vie ou de mort. C’est dommage quelque part : maintenant que je pourrais baiser à tout va, j’ai tellement une gueule de miséreux que je n’attirerais personne. Je dors sous les ponts parisiens au milieu d’une foule qui pue autant que moi, ma tête n’a pas vu de tondeuse depuis six mois, j’ai des taches sur toutes mes fringues. Je ne suis pas exactement l’archétype du joli petit gars qui fait tourner les têtes en boîte. J’ai plutôt l’allure du camé, même si je n’ai jamais touché à la moindre substance.
Je souffle.
J’ai envie de baiser.
— Javier ! tonne la voix de monsieur Jean.
Je sursaute à en sortir de mes baskets. Le patron vient de débouler dans la cuisine et cherche du regard ce qu’il pourrait bien me reprocher ce coup-ci. Sa grosse masse s’avance et fait le tour des plans de travail, pianos, éviers. 
C’est fou ce qu’une trique peut vite retomber. L’image du mec dans la ruelle disparaît, explosée comme une bulle de savon au contact d’une aiguille. Je ferais mieux de me décoller de la porte de service, j’ai l’air d’une bête apeurée, et monsieur Jean n’a vraiment pas besoin de voir ça. Je décroche mon tablier et le suspends à une patère. Monsieur Jean renifle, ce qui veut dire qu’il n’a pas trouvé à redire sur mon travail. Il sort trente-cinq euros de sa sacoche, ce qu’il me donne pour un service du midi et du soir, et me les tend. Je suis payé à la journée, un indispensable pour les gens comme moi. Je fourre les billets dans la poche de mon pantalon en hochant la tête. J’ai un peu de mal à dire merci à un patron qui ne m’accorde même pas la moitié de ce qu’il donne à ses employés français, mais je me force :
— Merci, monsieur Jean.
— Demain, midi.
J’acquiesce et m’en vais. Comme si j’étais pressé. Qu’est-ce qui m’attend ? Une favela à la française, des murs en carton… Les seuls potes que j’ai sont ceux qui ont immigré sur le même bateau, autant dire qu’à part de sales souvenirs, on ne partage pas grand-chose. J’espère que personne ne m’a piqué mes affaires. Dormir sur une simple paillasse c’est déjà difficile, se faire réveiller par un SDF bourré ou un punk qui vous confond avec une meuf, c’est la merde, mais pioncer presque à poil à même la pierre, vraiment… je crois que je claquerais en deux jours.
L’Argentine ne me manque pas, sauf pour son climat. Le soleil, les plages, la chaleur… Avant d’arriver en France, je n’avais pas réalisé à quel point ce serait dur, de vivre avec rien, dans ce pays humide et pluvieux. Et…
Il se met à pleuvoir.
— Joder de mierda, marmonné-je.
Ce qui peut se traduire, en langage local, par : « je suis légèrement agacé par cette petite pluie hivernale ».
Je me recroqueville dans ma parka. C’est un truc de seconde main récupéré dans une friperie, alors il manque la capuche, mais c’est mieux que rien. Mes converses commencent à prendre la flotte. Dans dix minutes, ma tignasse bouclée aura des airs de vieille serpillière. Comment font les Français pour ne pas crever de pneumonie avant leurs vingt ans ?
Tout à mes lamentations, je mets un peu de temps à capter qu’on m’appelle.
— Hé ! Toi ! Toi avec la parka !
Je fais la girouette jusqu’à poser les yeux sur un trio, abrité sous l’auvent de la boîte de nuit plantée quelques numéros après le resto où je bosse. L’enseigne clignote déjà d’un rose aguicheur, mais il n’est même pas minuit. Quel genre de blaireau fait le pied de grue devant une boîte aussi tôt… oh. D’accord.
Le genre de blaireau qui tringle sa copine dans une ruelle pourrie, visiblement. Le gars aux airs de Mictlantecuhtli 1 me sourit, imité par sa conquête parfaitement recoiffée et maquillée. Ils me font un signe de la main pour que j’approche. Je baisse le nez sur mes pompes. Si j’avais eu la peau claire, je serais devenu rouge pétant. Qu’est-ce

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