B-Class, vol. 1/5
102 pages
Français

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Description

B-Class
Aline Khor
Volume 1 sur 5
Vol. 1 : 351 369 caractères, 60 635 mots, 292 pages en équivalent papier.
"Si le paradis était accessible à tous, il n'aurait pas plus de valeur que la Terre."
Ainsi se résume la pensée d'Icare MacGregor, journaliste libéral et méritocrate plein d'ambitions. Son objectif : appartenir à une élite.
Quitte à se tuer au travail. Quitte à écraser sans pitié tout ce qui s'apparente à un rival.
Et surtout, quitte à fermer les yeux sur les inégalités sociales qui l'entourent...
Jusqu'alors, Icare avait toujours posé un regard indifférent sur la B-Class, cette caste méprisée et exploitée de toute la société. Mais le jour de ses vingt-cinq ans, une plaisanterie le contraint à entrer en contact avec l'un de ces "objets humains".
Un garçon seul et abusé. Sans dignité et sans valeur.
Riùn n'a même pas vingt ans, et n'a déjà plus d'autre identité que la lettre B tatouée sur son poignet.
Icare se battra pour lui donner des droits... et qui sait, peut-être même plus ?
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: Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029402883
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

B-Class #1
 
 
 
Aline Khor
 
 
 
À Maël, Héloïse et Joanna,
qui furent mon plus grand soutien
et sont tout autant que moi l’âme de B-Class .
À tous les êtres qui me sont chers,
qui sans contribuer à l’avancée du roman
ont contribué à rendre ma vie meilleure,
à me donner la force de mener à bien ce projet.
À tous ceux qui donneront sa chance à ce livre,
à chaque lecteur qui le tiendra dans ses mains
comme on porte un enfant dans ses bras.
À notre société enfin,
qui est si infâme qu’elle m’a inspirée
pour écrire de telles horreurs.
Un immense merci.
 
 
1re partie
Prologue : La légende du 35/24
Chapitre 1 : Métro, boulot, boulot
Chapitre 2 : Mes copains sont bizarres
Chapitre 3 : La valeur des choses
Chapitre 4 : Double chute
Chapitre 5 : Une table pour s’accouder
Chapitre 6 : Pour le maître
Chapitre 7 : Prise de conscience
Chapitre 8 : Les troubles de l’âme
Chapitre 9 : Fragments d’émotion
Chapitre 10 : Et si on fêtait ça ?
Chapitre 11 : Canon
Chapitre 12 : L’espace de quelques heures…
Chapitre 13 : Un feu, un grand feu
Chapitre 14 : Un morceau de métal
Chapitre 15 : L’homme subversif
Chapitre 16 : « Opération Séduction »
 
 
 
 
1 re partie
 
 
 
Prologue : La légende du 35/24
 
 
C’était une toute petite bâtisse, dans un tout petit coin d’une ville bien trop spacieuse. Mais aux yeux de Jim ils étaient immenses, les locaux du Géranium .
Ses yeux, ses sens, sa raison le trompaient, car il était intimidé. Terrifié. Qui ne l’aurait pas été à sa place ? Qui n’aurait pas appréhendé son premier jour de travail avec crainte et angoisse ?
Cet endroit était grand ; peut-être pas autant que sa fougue, ses ambitions, ses espoirs, mais déjà beaucoup trop grand. Il aurait bien pleuré un peu, si sa fierté ne l’en avait pas empêché.
Néanmoins, Jim respirait tout de même à pleins poumons l’air de la réussite. Son rêve d’officier pour la première fois comme journaliste se réalisait enfin, et le soleil qui illuminait le ciel semblait célébrer son succès.
Tout va bien se passer, souffla-t-il pour se rassurer en entrant dans cette salle qui bientôt, ferait partie de son quotidien comme de celui des autres. Sa nouvelle équipe, ses nouveaux collègues – et amis peut-être ? Il espérait être bien accueilli. –, étaient réunis pour lui souhaiter la bienvenue, ce qui ne faisait que décupler la pression.
Mais cette pression était vraisemblablement injustifiée : les premières minutes de contact se passèrent à merveille.
Bien sûr tout le monde ne pouvait être avenant, et Jim repéra certaines têtes peu amicales qui attisèrent sa méfiance ; mais l’ensemble des hommes se comporta chaleureusement avec lui et petit à petit, il commença à poser des noms sur quelques visages.
Kerian par exemple, était un garçon très énergique et sociable qui ne s’était pas prié pour l’aborder et commencer à lui faire visiter les locaux. Il y avait aussi Roger, Clarisse, Antoine et Camille : des gens somme toute à l’air assez sympathique.
— Et donc, risqua timidement Jim en soufflant une fois la tension dissipée, ça se passe comment ici ?
Aux plus bavards de lui expliquer de fond en comble comment le journal s’organisait. C’était encore un petit organisme, qui aspirait cependant à se faire un nom un jour. Le jeune homme n’aurait pu espérer mieux, il lui sembla presque que ce fût un reflet de lui-même.
— Pourquoi est-ce que ce journal s’appelle le Géranium … ?
— Une bien triste histoire ! se lamenta Kerian sans pour autant perdre de sa joie de vivre. Son créateur sortait de plusieurs années de prison lorsqu’il l’a fondé. Il avait été arrêté devant son balcon ; sa dernière vision d’homme libre , c’étaient les géraniums en pot de sa femme. Ça l’a hanté toute sa captivité et à sa sortie, il a donné à son projet le nom de cette fleur qui avait marqué son histoire.
— Heureusement qu’il n’a pas été arrêté aux toilettes, sa dernière vision d’homme libre aurait été un peu moins poétique.
Au son d’une nouvelle voix sortie de derrière et des rires étouffés de certains de ses collègues, Jim se retourna. Un homme avec qui il n’avait pas encore fait connaissance – faute de l’avoir de toute façon déjà vu –, venait d’ouvrir une porte reliant la salle au bureau d’en face et parut, les mains encombrées de feuilles de papier.
Le petit nouveau se sentit écrasé par cette figure éblouissante. L’homme n’était ni froid, ni hostile, ni arrogant. Il n’était pas non plus grand ou impressionnant ; ses collègues le dépassaient presque tous, d’une tête pour certains, si bien que même ses épaules carrées ne lui donnaient pas l’allure intimidante. Et pourtant…
Il y avait quelque chose. Son regard. Derrière le verre de ses lunettes, l’on pouvait voir ses yeux briller d’une lueur intense. C’étaient les yeux d’un homme vivant , en eux sommeillaient toute l’ambition et l’assurance du monde. Le regard d’un homme qui réussit, d’un élite ; ou du moins de celui qui aspire à en faire partie.
Jim dut se faire violence pour quitter des yeux son sourire à la fois rêveur et satisfait : alors c’était ça, le charisme ?
— Tu es encore en retard ! gronda amicalement Kerian à destination du nouvel arrivant, rappelant à Jim que le monde tournait encore en dehors de son admiration béate. C’est pas très sympa pour celui qu’on accueille !
— La faute à qui si j’étais en heures sup’ ? Mon équipe de bras cassés a encore pris un retard monstre sur la rédaction !
— Mais j’y peux rien moi, je te rappelle que je suis photographe ! engagea la défense en le soulageant de ses papiers, pour finalement porter de nouveau son attention sur Jim. Bon, là tu vas passer un moment assez intense que nous appelons secrètement « la minute traumatisme »… C’est à dire, faire connaissance avec notre tyran national .
— B-bonjour, il bredouilla en s’avançant vers l’homme pour lui tendre une main hésitante. Je m’appelle Jim Avory, je suis nouveau ici…
— Bonjour. Je suis « un jeune libéral-démocrate, journaliste de passion et petit con de profession, fier d’être trop payé pour ce qu’il fait et d’en vouloir davantage. » Malheureusement ça ne rentrait pas en entier sur ma carte d’identité ; donc pour toi jeune mortel, ce sera simplement Icare MacGregor.
Il venait de lâcher cela d’une traite avec un sourire cynique, tout spontanément et sans le moindre défaut d’élocution, face au pauvre Jim totalement estomaqué. Jamais il n’avait reçu de formation pour réagir dans ce genre de situations : il ne trouva rien de plus à répondre qu’un long murmure d’hésitation.
— Plus sérieusement, tempéra Camille qui du groupe, semblait l’homme le moins facile à déconcerter. Icare occupe presque le même poste que toi, mais avec plus d’expérience. Ne t’étonne pas si tu nous entends parfois l’appeler « chef ». Il n’est pas encore rédacteur en chef, mais serait prêt à piller, tuer, violer, pour le devenir. Alors parfois on lui fait croire qu’il commande pour lui faire plaisir, parce qu’il nous fait pitié !
— C’était vraiment méchant ça, tu le sais ? Pour la peine si un jour je dirige mon propre journal, je t’embaucherai par seul et unique plaisir de te sous-payer ! Tu feras des heures sup’ gratuitement tous les jours jusqu’à en mourir d’épuisement.
— Ça, c’est ce que toi tu fais déjà dans le présent.
Jim retrouva le sourire en regardant les hommes se chamailler. Ils paraissaient s’entendre à merveille malgré l’immaturité commune qu’ils partageaient, et celle-ci était d’ailleurs quelque peu rafraîchissante.
Kerian rejoignit la joute verbale en tapant joyeusement dans le dos d’Icare, qu’il ne se garda pas de railler également.
— C’est vrai qu’outre le travail et l’exploitation de tes pauvres collègues, il n’y a pas grand-chose de bien palpitant dans ta vie ! Par exemple, c’est quand la dernière fois que t’as ramené une fille chez toi ?
— Mais, c’était toi mon amour !
Icare prit un ton ironiquement lubrique en arquant un sourcil et calmant le rire général qu’il avait provoqué, tendit une feuille de papier à son équipe. Bref sinon, ça c’est le rapport à fournir au directeur. Aucun retard ne sera toléré !
— Icare, ta polyvalence m’impressionnera toujours. Comment tu peux réussir à écrire un rapport complet tout en suivant une conversation ?
— Des années d’expérience voyons… Non j’déconne. En vrai, c’est juste que je vous écoutais pas.
«  Oui, ils sont tout le temps comme ça  ». Jim put lire sur le visage des moins enthousiastes – ou des plus désespérés ? – la réponse à sa question muette.
Au moins s’ils se comportaient ainsi tous les jours, cette équipe de grands gamins égaierait son quotidien un peu trop monotone. Ça promet , il soupira, le sourire aux lèvres.
L’étrange impression qu’avait ressentie Jim en voyant Icare pour la première fois s’était un peu estompée après qu’il l’eût observé travailler. Et ô combien travaillait-il, une vraie bête !
En dépit de son humour cinglant et de ses sarcasmes, il semblait paradoxalement le plus sérieux membre de l’équipe et s’investissait à fond dans tout ce qu’il entreprenait – soit, énormément de choses. Son bureau était dans un bazar terrible, car il s’affairait à lire plusieurs dossiers en même temps, à rédiger les brouillons d’un article à la main et pour rester concentré, il enchaînait les cafés dans une tasse qu’il tenait de l’autre. Un homme vraisemblablement très actif.
De surcroît, jamais il n’était totalement coupé de la réalité. Icare n’était plongé ni dans un monde ni dans l’autre. Malgré sa vive concentration, il entendait tout ce qui se passait autour de lui et parvenait à enregistrer chaque information importante ; mais également nombre de conversations, et parfois on le voyait lever brièvement la tête – non pas les mains néanmoins – de son bureau, pour lancer une petite pique cynique et recommencer à travailler comme si de rien n’était.
Il était aussi celui qui remettait de l’ordre parmi ses collègues. Après quelques heures de cohabitation avec lui, Jim comprit enfin pourquoi Kerian l’avait qualifié de « 

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