B-Class, vol. 2/5
108 pages
Français

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Description

B-Class
Aline Khor
Volume 2 sur 5
Vol. 2 : 377 474 caractères, 65 246 mots, 314 pages en équivalent papier.
"Si le paradis était accessible à tous, il n'aurait pas plus de valeur que la Terre."
Ainsi se résume la pensée d'Icare MacGregor, journaliste libéral et méritocrate plein d'ambitions. Son objectif : appartenir à une élite.
Quitte à se tuer au travail. Quitte à écraser sans pitié tout ce qui s'apparente à un rival.
Et surtout, quitte à fermer les yeux sur les inégalités sociales qui l'entourent...
Jusqu'alors, Icare avait toujours posé un regard indifférent sur la B-Class, cette caste méprisée et exploitée de toute la société. Mais le jour de ses vingt-cinq ans, une plaisanterie le contraint à entrer en contact avec l'un de ces "objets humains".
Un garçon seul et abusé. Sans dignité et sans valeur.
Riùn n'a même pas vingt ans, et n'a déjà plus d'autre identité que la lettre B tatouée sur son poignet.
Icare se battra pour lui donner des droits... et qui sait, peut-être même plus ?
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: Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029402890
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

B-Class #2
 
 
 
Aline Khor
 
 
 
2e partie
Chapitre 17 : You put the Boom-Boom into my Heart!
Chapitre 18 : L’enfer, c’est les autres
Chapitre 19 : Refuge
Chapitre 20 : L’amour est un plat qui se mange à trois heures du mat’
Chapitre 21 : Mesure de précaution
Chapitre 22 : Apprendre à aimer
Chapitre 23 : Cohabitation forcée
Chapitre 24 : Challenge accepted !
Chapitre 25 : De l’autre côté du miroir 1
Chapitre 26 : De l’autre côté du miroir 2
Chapitre 27 : Home Sweet Home
Chapitre 28 : Un pour tous, tous contre un
Chapitre 29 : Suprématie
Chapitre 30 : État d’urgence
Chapitre 31 : « Je suis indestructible. »
Chapitre 32 : Oups, problème technique !
Chapitre 33 : Game Over
 
 
 
 
2 e partie
 
 
 
Chapitre 17 : You put the Boom-Boom into my Heart!
 
 
La maison était vide. Sans Riùn, il manquait définitivement quelque chose et il se sentait terriblement seul.
Deux jours après l’arrestation, Icare s’était enfoncé dans les abîmes de la déprime et avait du mal à en sortir. Le matin, personne n’était là pour le réveiller et le soir, personne pour regarder la télé avec lui. Il faisait son café tout seul : non pas que l’effort le fatigue, mais il avait commencé à apprécier ces moments où Riùn venait lui apporter dans son bureau.
Il mangeait seul aussi ; avant ça ne l’aurait pas dérangé, mais maintenant qu’il avait pris l’habitude d’avoir quelqu’un en face de lui, le silence était brutal. Le canapé était dur et froid lorsqu’il n’y avait personne pour dormir dessus, alors Icare n’y venait plus.
Il recommençait à passer son temps dans un fauteuil avec Léopoldine pour seule compagnie, à travailler pour oublier… et puis à boire, aussi. Tous les soirs après s’être mis à pleurer un peu devant la chambre déserte, il avait cette sensation de vide au creux du cœur et essayait de la combler en s’enivrant. Ça marchait toujours un peu au début ; puis après quelques minutes d’illusion, il se sentait encore plus triste, s’endormait sur une table et se réveillait de plus en plus fatigué le lendemain.
Il était entré dans un cercle vicieux qui le poussait à tout négliger, principalement sa santé et l’entretien de la maison. Comme avant. C’était tout comme si Riùn était passé quelques secondes dans sa vie puis s’était volatilisé, ne laissant en lui plus que la sensation d’une douleur encore plus grande.
Bien sûr il avait reçu en dédommagement une compensation financière, qui lui aurait permis de se payer les services d’un autre esclave ou d’une femme de ménage l’espace de ces deux semaines. Mais il avait beau essayer d’embrasser l’argent, de lui parler ou de le serrer dans ses bras, ça n’était pas aussi agréable.
Personne n’avait le droit de lui arracher l’homme qu’il aimait ; d’autant plus pour une raison aussi stupide ! C’était juste un café, qu’il avait jeté au visage d’un homme beaucoup plus agressif et violent, afin de défendre son maître en grave danger. On ne méritait pas deux semaines de prison pour ça, un être humain ne méritait pas ça. Et malgré tout ce que la société pouvait dire à ce sujet, Riùn était un être humain !
Voilà ce qu’Icare écrivait en cachette lorsqu’il se sentait suffisamment en forme pour le faire. Après avoir été violemment censuré – l’humiliation suprême pour un journaliste comme lui ! – il n’était toujours pas prêt à publier ça dans le Géranium , mais se défouler verbalement lui faisait du bien.
Parfois, il pouvait passer des heures devant l’ordinateur à écrire des pages entières à propos du sentiment d’injustice qu’il ressentait. Ou alors, il prenait des petits bouts de papier et y inscrivait de simples mots, morceaux de phrases ou citations qui critiquaient la société. Il les jetait ensuite tous dans un grand bocal, qu’il s’était promis de n’ouvrir que lorsque quelqu’un serait enfin prêt à l’écouter.
Mais même avec ça, il se sentait encore tout vide. Il vivait comme un zombie, comme quelqu’un à qui on aurait retiré la moitié du cœur et du cerveau. Sans plus envie ni ambition.
De l’extérieur, cela ressemblait beaucoup aux dépressions qu’il avait l’habitude de faire, alors ses collègues et amis le soutenaient comme lors de ses burn-out. Ce n’était pas de ça dont il avait besoin, mais paradoxalement il se sentait incapable d’expliquer ses problèmes. Il faisait une sorte de blocage et s’était considérablement renfermé sur le sujet de Riùn, refusant d’en parler pour ne pas penser à son absence.
Kerian et Camille s’étaient bien sûr inquiétés en voyant son coquard et sa lèvre fendue : Icare avait donc été forcé de raconter la bagarre au bar, mais s’était bien gardé de parler de la suite. Plus il en parlait, plus il allait mal. Mais plus il se taisait, plus il allait mal. Son état empirait tout le temps, quoi qu’il fasse.
Il tenta bien de cacher sa dépression derrière son humour et ses sarcasmes, mais ce n’était efficace que de l’extérieur. La solitude le tuait, et l’inquiétude arrivait ensuite pour venir manger sa carcasse. Est-ce que Riùn allait bien, là-bas ? Est-ce qu’on le maltraitait ? Était-il seulement en vie ?
Comme il n’était incarcéré que pour deux semaines et qu’il était considéré comme indigne de toute attention, il n’avait pas le droit aux visites et Icare ne pouvait même pas voir son visage de temps en temps. Peut-être qu’en cela, les autorités cherchaient à lui cacher son état certainement pitoyable. Il avait bien essayé d’envoyer quelques lettres, mais était presque certain qu’elles seraient déchirées ou jetées en cours de route.
En somme, il n’avait aucun moyen de communiquer ou de prendre des nouvelles. Tout ce qui lui restait de Riùn, c’était une réplique de sa chaîne, une odeur dans la maison qui commençait à s’estomper avec le temps, et la dernière image qu’il avait eue de lui. Soit, ses yeux emplis de larmes et de terreur qui le fixaient avec l’espoir vain d’être secouru. Et ça lui fendait le cœur.
Cinq ou six jours plus tard, au réveil, il commença à ressentir les inquiétants symptômes d’une… crise de manque. Il tremblait et grelottait sans raison, avait chaud et froid en même temps, des migraines persistantes et l’envie de taper sur tout le monde.
Malgré tout il se força à se lever et à partir au travail, car c’était tout ce qui lui permettait de tenir. S’il n’y allait pas, il resterait certainement seul sur son canapé, avachi comme une épave à boire et à déprimer, ce qui n’était guère meilleur pour sa santé. Et puis l’air frais lui ferait du bien.
En descendant du tramway, il respira à pleins poumons et s’arma de courage pour marcher jusqu’aux locaux du Géranium . Mais lorsqu’il arriva devant le bâtiment, celui-ci était à sa grande surprise, totalement évacué. Il y avait la police et quelques journalistes qui prenaient des photos, mais l’accès était entravé depuis le parking par une série de barrières.
Icare, préoccupé, trouva un des employés qui était sur les lieux depuis plus longtemps et lui tapa sur l’épaule pour l’interroger :
— Il se passe quoi dans le coin ? On peut pas entrer ?
— Non, répondit l’autre, ne compte pas venir travailler aujourd’hui. Il y a eu un attentat.
— U-un attentat ?! Avec des blessés ?
— Heureusement non, aucun blessé ; par contre – l’homme lui pointa l’un des étages du bâtiment –, toutes les fenêtres du premier étage sont pétées et une partie des locaux a été dégradée. Ça reste du vandalisme d’amateur, mais le périmètre est sécurisé pour la journée ; question de sécurité…
— Oh bordel, la journée commence bien… et le coupable, ils l’ont chopé ?
— Les flics le coursent toujours, ils devraient pas tarder à l’arrêter. Encore ce débilos d’anarchiste, celui qui explose des voitures en centre-ville…
Icare le remercia et s’éclipsa rapidement, ne préférant pas rester sur les lieux du crime. Lorsqu’il avait entendu qu’un attentat avait été commis là où il travaillait, son estomac s’était retourné d’un coup et il s’était inquiété pour tous ceux qu’il connaissait. C’était certes une toute petite attaque qui n’avait pas fait énormément de dégâts, mais ça le perturbait quand même et au vu de sa fragilité émotionnelle du moment, mieux valait s’épargner certaines angoisses.
Ainsi il marcha quelque temps dans les rues, errant sans rien chercher en particulier, seulement une paix intérieure qu’il ne trouvait pas. Partout où il allait, c’était pour faire face à des souvenirs douloureux…
En marchant près des quais lui revenait en mémoire la promenade avec Riùn, en parcourant la galerie marchande il repensait à la soirée entre amis suivant son augmentation ; et en longeant la périphérie, il se souvint y avoir perdu un sandwich, une fois. Tous ces bons moments n’étaient plus désormais, ça le faisait souffrir.
Heureusement, un certain grabuge l’arracha à ses pensées déprimantes tandis qu’il atteignait les routes les plus animées. Il aperçut une silhouette grande et svelte courir de toutes ses forces, et devina qu’il s’agissait de leur anarchiste en entendant tout près les sirènes de la police.
Comment ce type – car il semblait que ce fût un homme – espérait-il pouvoir échapper à une voiture à la seule force de ses jambes ? Déjà le véhicule rattrapait son retard et arrivait à sa hauteur ; Icare, qui suivait la course-poursuite des yeux à défaut d’avoir plus intéressant à faire, s’imagina que c’était déjà perdu et que d’ici quelques secondes, cet homme allait se faire arrêter.
Mais c’était sans compter sur l’extrême souplesse et l’ingéniosité de celui-ci. Au détour d’une rue, il accéléra d’un seul coup pour prendre de l’élan et sauta sur le capot de la voiture qui elle, alla s’encastrer dans un poteau. Sans perdre une seule seconde, il se réceptionna et amorça un nouveau bond dans les airs, passant par dessus un petit mur et disparaissant aux yeux de ses poursuivants.
Icare pendant tout ce temps était resté immobile, abasourdi. Tout était allé si vite, c’était impensable ! Des scènes pareilles, il n’en avait vu que dans des films d’action et encore, c’était moins impressionnant quand on savait que

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