B-Class, vol. 5/5
89 pages
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Description

B-Class
Aline Khor
Volume 5 sur 5
Vol. 5 : 295 705 caractères, 50 915 mots, 246 pages en équivalent papier.
"Si le paradis était accessible à tous, il n'aurait pas plus de valeur que la Terre."
Ainsi se résume la pensée d'Icare MacGregor, journaliste libéral et méritocrate plein d'ambitions. Son objectif : appartenir à une élite.
Quitte à se tuer au travail. Quitte à écraser sans pitié tout ce qui s'apparente à un rival.
Et surtout, quitte à fermer les yeux sur les inégalités sociales qui l'entourent...
Jusqu'alors, Icare avait toujours posé un regard indifférent sur la B-Class, cette caste méprisée et exploitée de toute la société. Mais le jour de ses vingt-cinq ans, une plaisanterie le contraint à entrer en contact avec l'un de ces "objets humains".
Un garçon seul et abusé. Sans dignité et sans valeur.
Riùn n'a même pas vingt ans, et n'a déjà plus d'autre identité que la lettre B tatouée sur son poignet.
Icare se battra pour lui donner des droits... et qui sait, peut-être même plus ?
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: Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029402920
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

B-Class #5
 
 
 
Aline Khor
 
 
 
À Maël, Héloïse et Joanna,
qui furent mon plus grand soutien
et sont tout autant que moi l’âme de B-Class .
À tous les êtres qui me sont chers,
qui sans contribuer à l’avancée du roman
ont contribué à rendre ma vie meilleure,
à me donner la force de mener à bien ce projet.
À tous ceux qui donneront sa chance à ce livre,
à chaque lecteur qui le tiendra dans ses mains
comme on porte un enfant dans ses bras.
À notre société enfin,
qui est si infâme qu’elle m’a inspirée
pour écrire de telles horreurs.
Un immense merci.
 
 
 
5e partie
Chapitre 71 : Goodbye, Vallaren
Chapitre 72 : Le goût de la victoire
– Entre les pages –
Chapitre 73 : Planter du houx dans les ronces
Chapitre 74 : Retour de flamme
Chapitre 75 : Crimes et Châtiments
Chapitre 76 : L’enfer est pavé de bonnes intentions
Chapitre 77 : Un souffle de vie
Chapitre 78 : Insurrection
Chapitre 79 : Reddition
Chapitre 80 : Coup d’État
Chapitre 81 : Post-mortem
Épilogue : Ce qu’il reste de toi
Un mot de l’auteure
 
 
 
 
5 e partie
 
 
 
Chapitre 71 : Goodbye, Vallaren
 
 
Consterné, Icare qui venait de se lever se laissa mollement retomber sur son siège. Les paroles d’Abys qui lui exposait un quelconque point de vue inintéressant ne l’atteignaient plus que sous la forme de bourdonnements étranges.
Afin de s’en assurer encore, il relut maintes et maintes fois l’intitulé ; mais inutilement, car ses yeux s’étaient éteints d’avoir compris trop vite. Ryse s’est suicidé. C’était une nouvelle frappante, marquante et… douloureuse. Jamais le jeune homme n’aurait imaginé que ce fût le cas, mais ça faisait mal.
— C’est pas possible, murmura-t-il faiblement, il peut pas…
— Pourquoi tu tires cette tronche ? s’étonna son amant. Ça devrait te réjouir.
— C’est tout sauf réjouissant, quelqu’un qui se donne la mort !
Selon les dires des médias, on avait retrouvé son corps noyé dans le fleuve et la famille l’avait identifié. C’était bel et bien un suicide : en lisant ces détails, Icare éclata en sanglots. Il aurait voulu prétendre que c’était nerveux ou que c’étaient des larmes de joie… mais c’était stupide de se mentir à lui-même : il pleurait, parce que la mot de Ryse le rendait triste.
Ça n’avait pas de sens et il le savait, néanmoins la force de l’émotion échappait à son contrôle. Toute sa vie, il avait pleuré à cause de cet homme ; à cause de l’amour, à cause de la pression, à cause de ses abus et de ses menaces – et maintenant à cause de son décès. Pour cela, Icare s’en voulait.
Ryse était un ennemi, il aurait dû le détester. Il le détestait profondément d’ailleurs. Hélas au fond de son cœur quelque chose y restait toujours raccroché et partait en lambeaux… Qu’est-ce qui s’était passé ? Pourquoi une personne comme lui avait-elle ressenti le besoin de se suicider ?
C’est peut-être de ma faute, culpabilisait-il. Parce qu’après tout, le défunt était son ex et avait cherché maintes fois à le récupérer – par divers moyens plus ou moins louables – … il avait du se sentir abandonné et désespéré devant son refus. Ou alors, c’était par honte et remords d’avoir commis un viol ?
Quoi qu’il arrive, Icare rejetait cette responsabilité sur lui-même ; car quand bien même la détresse de Ryse fût venue d’ailleurs, il avait tout de même passé un an avec sans s’en rendre compte et sans avoir pu faire quoi que ce soit.
Ses larmes redoublèrent et il cacha sa tête entre ses mains, bouleversé. Ses sentiments contradictoires l’épuisaient. Ç’aurait été tellement plus simple, s’il venait de perdre un ami : au moins il aurait pu faire son deuil normalement !
À côté de lui, Abys enrageait, car l’incompréhension commençait à l’impatienter. Pour lui, la situation était simple et l’issue d’autant plus : tout le monde aurait du sauter de joie, à l’idée d’être enfin débarrassé de cette nuisance.
— Mais c’est quoi ton problème ? fulmina-t-il. Tu vas pas pleurer pour ce type quand même ?!
— Ce type comme tu dis, je te rappelle que c’est quand même mon ex. Je te rappelle que je l’ai aimé, qu’on a eu un an de vie commune et que… bah t’as beau dire ce que tu veux, ça me fait de la peine, car c’était un être humain !
— Ryse, un être humain ? Laisse-moi rire, c’était un monstre !
— Je sais, explosa Icare à bout de nerfs, je sais ! Je sais parfaitement qui et ce qu’il était, mais il n’empêche que sa mort me fait mal quand même et que je peux rien y faire !
Hoquetant, il se roula en boule dans son siège et s’insulta d’être aussi faible. La colère qu’Abys exprimait contre lui lui rappelait à quel point sa réaction était insensée et irrespectueuse. Ryse l’avait violé, avait torturé ses deux amants et surtout, tué Kerian… s’il était légitime qu’Icare ait pleuré à la mort de ce dernier, fallait-il qu’il en fasse de même pour son assassin ? Deux éthiques et deux raisons différentes s’affrontaient violemment à l’intérieur de lui ; et son pauvre cœur planté au milieu du champ de bataille recevait toutes les balles perdues.
« Tu ferais mieux d’aller te coucher », intima son homme qui était trop abasourdi pour jouer les tendres. Il le soupçonnait sûrement d’être fou ; et quelque part, Icare comprenait cette réaction. La volonté lui manquant, il s’allongea et rumina des pensées noires, les yeux perdus dans le vide. Fallait-il que même dans la mort, cet espèce d’enfoiré vienne lui causer du tort ?
 
*
* *
 
« Le suicide de Ryse Vallaren » ; un événement dont on parlait de partout. Tous les journaux le répétaient, la moindre émission de radio se focalisait là-dessus, et la télévision ne faisait qu’en rajouter une couche. Même cette petite télé, là, au fond d’un petit bar dans un petit village paumé.
En ce lieu une dizaine d’hommes étaient rassemblés : ceux qui avaient bu la veille et se réveillaient tout juste pour profiter de l’aurore, ceux qui commençaient à s’enivrer et riaient très fort, et ceux qui parlaient tout bas autour d’un café brûlant. Et puis il y avait le plus morne de tous : celui seul à sa table, tout au fond dans l’ombre, qui fixait l’écran avec dans l’œil, la même amertume que dans son whisky.
Personne, pas même le plus soûl d’entre tous, n’avait osé l’approcher ; car les bandages qui couvraient la moitié de son visage effrayaient. Et ses traits durcis par la haine aussi. Une valise à ses pieds, une capuche en fourrure par dessus ses cheveux à présent plus longs et un verre à la main, Ryse bouillonnait de rage.
— Alors comme ça je suis mort ? cracha-t-il pour lui-même. Pourquoi est-ce que je suis toujours le dernier au courant ?
Lire pour la première fois cette nouvelle dans les journaux lui avait fait l’effet d’un pieu dans le cœur, d’une ultime trahison. Car ce n’était rien de plus, sinon un énorme mensonge dont il avait été violemment exclu. Ce n’était pas l’accord qu’il avait passé avec ses parents bordel !
Après l’avoir retrouvé défiguré et avoir témoigné leur dégoût à cet égard, ces derniers lui avaient intimé de quitter le domicile familial. Seulement de partir et de refaire sa vie ailleurs avec une certaine somme d’argent, pas de se faire passer pour mort ! Mais cet arrangement ne suffisait plus à sa famille, qui avait décidé de s’en débarrasser bien plus outrageusement. Si je suis décédé aux yeux du monde entier, ça veut dire que je le suis aussi à leurs yeux, pas vrai ?
Et cela voulait aussi dire qu’on le privait ultimement de son identité. Ryse était mort ; mais si lui était en vie, qui était-il ? Être complètement mutilé et rejeté par ses anciens compagnons ne suffisait-il pas ?
Tous ces questionnements manquèrent bien le faire chavirer, mais la colère servit de filtre à ses larmes. Ça faisait mal d’enchaîner trahison sur trahison, de n’avoir plus personne sur qui s’appuyer… L’étau de la solitude se resserrait sur lui, doucement, lentement, douloureusement.
Et l’étau de la haine aussi. On lui avait encore une fois fait un coup à l’envers et ça le mettait hors de lui. Dégoûté à l’idée que ses parents aient honte au point de le « tuer », le jeune homme sentait monter en lui un âpre sentiment vengeur.
Oui la vengeance lui paraissait la seule solution, la seule chose qui saurait le soulager de sa douleur. Et si je tuais ma famille ? projeta-t-il avec un calme qui l’effrayait lui-même. Du statut d’enfant capricieux il dérivait progressivement vers celui d’enfant égoïste…
Toute sa vie il avait cherché amour et reconnaissance de la part de ses parents, ce en dépit du mépris et de la violence de ces derniers. Mais l’imbécile qu’il était commençait à s’effacer au profit d’un homme plus sensé ; et enfin il comprenait que tous ses efforts étaient vains. Il ne pourrait jamais rien obtenir de la part des Vallaren, alors mieux valait les tuer. Parce qu’il voulait les garder rien que pour lui, parce qu’il les aimait, parce qu’il était jaloux et n’aurait pu tolérer qu’ils vivent pour quelqu’un d’autre. Enfant égoïste.
Ayant trouvé un sens à son existence qui lui échappait un peu en ce moment, Ryse se leva de table avec un enthousiasme beaucoup trop brutal. Il manqua renverser le peu qu’il restait de son verre sur son manteau et sortit en trombe du bar avec un sourire jusqu’aux oreilles. Sourire lui faisait mal à cause des hématomes qui cicatrisaient encore près de sa bouche ; et lorsqu’il se mit à rire, ce fut pire, mais la douleur lui importait peu. Pour la première fois depuis plusieurs jours il se sentait pleinement vivant – chose ironique – et prêt à prouver au monde entier qu’il l’était en commettant un assassinat sauvage.
Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, son souffle était court et il haletait à cause d’une excitation et d’un émoi trop forts. Dans sa tête défilaient déjà les machinations les plus terribles et cruelles pour assouvir ses pulsions… fallait-il qu’il leur tire dessus ? Qu’il les massacre à la hache ? Au cas où l’inspiration lui vienne sur le terrain, il apporterait plusieurs armes.
Ryse se rendit en taxi jusqu’en ville, où les émeutes battaient e

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