Contes et légendes salaces
62 pages
Français

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Contes et légendes salaces , livre ebook

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Description

Jeux de regards à quatre yeux ou plus... Jeux de mains pas vilains du tout mais plus que coquins où l’imagination n’a pour limite que l’énergie à bout de souffle et de corps. Goûter sans tort et au travers de l’autre, déguster du bout de la peau sans peur ni reproche jusqu’à plus soif. Dans ces nouvelles, on change et on s’échange pour atteindre l’extase de tous les sens et inventer des jeux qui n’obéissent qu’à une seule règle : celle du plaisir que l’auteur manie avec... dextérité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2012
Nombre de lectures 3
EAN13 9782748373714
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Contes et légendes salaces
David G.F Kapell
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Contes et légendes salaces
 
 
 
 
La princesse pas heureuse
 
 
 
Il était une fois, dans le puissant royaume de Krézylande, une jolie princesse qui se morfondait, se morfondait de toutes les larmes de son corps, tout là-haut dans son donjon.
Son père, le roi Gilberto XII en monarque révéré, n’avait de cesse de plaire à ses sujets et de grosses teufs étaient données, tout le temps. La thématique variait au rythme des saisons et les meilleurs bardes du Top Cool se produisaient dans des enceintes peuplées d’admirateurs fascinés. Les spots les plus courus c’étaient Somorrhe et Godome, deux grandes villes du royaume réputées pour leurs réjouissances dédiées à des rites coquins.
La princesse Gwadulle était ni plus ni moins que la grande prêtresse organisatrice de ces festivités mais à force, la gamine de Gilberto s’ennuyait à mourir. C’était toujours le même topo, et afin de résister au stress quotidien, elle s’envoyait dans le pif des tonnes et des tonnes d’une sorte de poudre blanche qui arrivait dans le royaume par pleines caravanes de chameaux. Et elle schnouffait, elle schnouffait la petite, au grand dam de son papa très malheureux de tout cela.
 
— C’est en cure de désintox que tu finiras, ma fille ! Comme Micheline, cette troubadouresse qui chante faux et dont le père Mathieu parle dans ses écrits légendaires, oh que je suis triste, ma fille !
 
Voyant le chagrin qu’elle causait ainsi à son papa, Gwadulle schnouffa une dernière ligne et dès le lendemain, elle décida de lâcher l’affaire. Désormais privée de son produit miracle, elle put ainsi voir la vie sous un jour nouveau. Mais l’ennui revint aussi vite, la pauvre princesse chercha en vain une voie épanouissante, consultant grands prêtres, devins et précepteurs, mais rien ne semblait lui convenir, ni canevas, ni tennis de table, rien n’y fit. De guerre lasse, la jeune femme finit par s’intéresser aux garçons.
D’organisatrice, elle devint actrice assidue à ses fêtes. La petite sévissait nuit et jour et les gars n’avaient pas trop le choix, c’était ça ou les oubliettes. D’où la diminution significative du personnel de sécurité, coup de bol pour Gilberto XII, ça lui réduisait ses charges salariales pour l’Urssaf, mais tout de même !
La pitchounette en chaleur ne craignait pas d’abuser et en tant que fille du roi, elle s’en moquait bien. Elle recommença à fréquenter les soirées branchées de Sogorrhe, elle guinchait, elle guinchait sur les derniers tubes mais plus question de poudre, elle se contentait de vodka-fraise, un breuvage délicieux pour la tête. Invariablement, elle terminait ses nuits dans les envergures musculeuses d’esclaves, mêlés aux participants énervés par le gigotement des corps envoûtés par les musiques profondes. Et la petite rentrait éreintée dans l’après-midi après avoir cassé une croûte avec les potes. Juste le temps de prendre une douche, se repoudrer le nez et Gwadulle repartait pour une autre soirée, un autre cocktail ou un défilé de mode avec plein de people partout et plein de Phytorazzi pour graver l’événement sur les tablettes de la légende, ce qui agaçait passablement Gilberto.
Mais un jour, vint la lassitude. La princesse fit une sorte de nervous breakdown . Elle ne trouvait plus aucun plaisir dans ces joutes charnelles, elle ne trouvait plus aucun charme à ces transports en commun. Très vite la rumeur se répandit à travers le royaume :
 
— La princesse Gwadulle n’y arrive plus ! Et gna gna gna ! Et gna gna gna, elle ne prend plus son pied.
 
La pauvresse n’y arrivait plus. En effet, au grand vexe de ses compagnons qui forçaient, forçaient, Gwadulle ne connaissait plus le plaisir. Froissé et craignant que cela ne se sût, Gilberto fit quérir à travers tout le royaume, les plus fringants mâles dévolus ainsi aux affaires orgasmiques de sa petite. Mais, rien n’y faisait, désemparé, le pauvre homme suivit alors le conseil d’un de ses ministres, affrétant nef solide pour braver les océans, en quête du mâle le plus puissant du monde, là-bas, aux confins des terres inconnues. Et l’on trouva enfin le spécimen, cité dans les légendes érotiques que l’on ramena avec force cadeaux et mille promesses. En parvenant à faire grimper la petite aux rideaux, il recevrait terres, pouvoirs et richesses à la hauteur de ses compétences.
 
Les jeunes gens furent mis en présence sans autre forme de protocole. Cette affaire d’état ne pouvait souffrir plus aucun retard.
 
—  Oh my god   ! s’écria le candidat à la saillie, qui avait insisté afin que l’on laissât les lampes allumées. My god ! What’s this so fucking bullshit bitch ? It’s a joke ! I can’t believe that ! insista, ce dernier, dans un anglais basique, avec une sorte de dégoût dans la voix.
 
L’interprète aveugle, consigné dans l’alcôve des réjouissances n’eut d’autre recours que de traduire le propos scandalisé de « G.Z », diminutif de « Golden Zob » que l’on avait commis pour cette tâche. Et il s’ensuivit une longue et désobligeante réclamation à propos des charmes de la princesse. Gwadulle, vexée à mort, fit mander céans un miroir dont son père le roi interdisait qu’on lui laissât l’usage jusqu’à ce jour.
C’était vrai, « Golden Zob » avait raison ! Elle faillit en vomir, elle était moche, d’une force ! Pour ses vingt ans, les traits de la princesse ravagés par les excès de poudre et autres vodka-fraise, n’étaient plus qu’un relief raviné de rides profondes. Les plis gras de son bide se confondaient avec des nichons partis en sucette, et « G-Z », accoutumé à de la blondasse Californienne dut lâcher le projet en quittant bouleversé, la princesse abattue.
 
— T’inquiète mon bouchon ! Je connais du monde, on va te trouver une clinique sympa et tu feras un bon lifting pour remettre tout ça en place et en même temps tu feras ta cure de désintox !
 
La future jolie princesse s’en remit ainsi à la sagesse de son papa, elle allait pouvoir arborer des strings de folie sur la plage et faire sa star dans les soirées branchées, enfin la totale, quoi ! Sacré Gilberto XII à sa fifille car : « Force de tune guérit tous les maux ! »
 
 
 
Les temps sauvages
 
 
 
En ces temps immémoriaux là, Sapiens en bavait un max. Harcelé quotidiennement par le stress de la survie, il devait trimer dur pour gagner sa croûte. Le courage de l’homme s’évaluait au nombre de griffes d’ours portées fièrement autour du cou. C’était un temps d’où les plus de trente ans ne pouvaient pas renaître. Par la force des choses, on se regroupait en clan, on se tenait chaud sous les épaisses peaux ravies aux féroces chinchillas géants qui avaient fini dans la marmite ou bien en barbecue le dimanche après midi autour de la piscine, ça, c’est le maître du feu qui décidait.
Tallog, en bon chef de clan, dirigeait les chasseurs qui ramenaient la barbaque, les femmes et les minots s’occupaient de la tambouille et de la vaisselle.
Passées les vingt-cinq lunes, Tallog commença à s’inquiéter de sa succession, c’était le privilège du chef, alors les fayots ne manquaient pas. C’était du lèche-mocassin à tout va et pas con, le Tallog se faisait offrir un maximum d’os de poulet, des dents de corbeau ou des peaux de banane très fashion pour les soirées autour du feu.
Tallog était heureux et le clan avec lui, une seule ombre au tableau, c’était Tornflex. Son fils, ce fameux fils sur lequel il comptait pour reprendre le business s’il devait calancher, tu parles ! Dès le début, Knoug avait prévenu ! En sorcier d’expérience, il l’avait lu dans les viscères du Kaligou sacré, ce gars-là, faut pas compter...

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