Daphné (roman lesbien)
114 pages
Français

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Daphné (roman lesbien) , livre ebook

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Description

Daphné 2 - Nouvelles Vies
Laura Syrenka
Roman de 446 000 caractères, 75 000 mots, 370 pages en équivalent papier.
Sur la planète Zerig, les elfes sont exclusivement des femelles. Daphné et sa sœur Atara ont fui le sanctuaire où Daphné était Grande Prêtresse d’Astarté. Junon, la guerrière Akarii, est envoyée en mission au monastère où Daphné s’est réfugiée afin de la ramener au sanctuaire. Daphné accepte mais décide d’entrer dans le corps Akarii des gardiennes de la sylve. Elle rencontre Altée, s’éprend d’elle, tandis qu’Atara tombe amoureuse de sa chère Yodie. Magnus, l’alchimiste veut la mort de Diridia la Grande Prêtresse et la sombre reine Gorani fait planer la terreur acculant les Akarii à prendre des décisions difficiles pour déjouer ses plans.
Ce roman de fiction érotico-pornographique s’immerge dans un univers elfique contrasté, à la fois dur et touchant, où les sentiments forts des héroïnes autant que leurs aventures tiennent le public en haleine jusqu’à la dernière ligne.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 mars 2020
Nombre de lectures 9
EAN13 9791029404009
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Daphné
 
2. Nouvelles vies
 
 
Laura Syrenka
 
 
 
À Debbie, mon amour éternel
Et Meï-Meï, la tendre Kami qui partage ma vie.
 
 
 
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Épilogue
 
 
 
 
Chapitre 1
 
 
Daphné est partie avec Atara, sa sœur qu’elle vient de retrouver. Elle a quitté le tumulte du Sanctuaire de la Déesse pour s’isoler, reprendre pied. Elle n’aspire plus qu’au silence, au calme et au repos de l’âme. Sa souffrance ? Elle a décidé de l’enfouir dans une cellule troglodyte du Monastère des montagnes bleues. Daphné a quitté les ors et les fastes du Sanctuaire de la Déesse, l’étiquette, les intrigues et les manipulations effrayantes de la Reine Gorani. Elle veut tirer un trait définitif sur son passé. Chevauchant Laval, son griffon doré, Daphné et sa sœur survolent la plaine du silence. Daphné désigne du doigt la première montagne.
— Tu vois Atara ? Nous sommes arrivées dans notre futur « chez nous », voilà les montagnes bleues !
Le paysage est à couper le souffle. La cordillère de montagnes s’étire à perte de vue en un long croissant bleuté. Depuis le ciel, la plaine à demi encaissée semble onduler au gré du vent. Le microclimat des montagnes bleues tranche avec la sécheresse du désert tout proche. Ici, le degré hygrométrique très élevé permet la culture du blé et le contraste entre la blondeur des champs et la couleur saphir de la roche enchante les regards ! Atara s’émerveille de ce chef-d’œuvre de la nature. On dirait qu’un génie malicieux a voulu dans cette plaine concevoir un tableau !
Laval est rapide, en quelques derniers battements d’ailes, il se pose gracieusement dans la plaine. Daphné et Atara descendent de monture. Les excavations troglodytes alignées à flanc de montagne ressemblent aux dents d’une mâchoire gigantesque au sourire grotesquement figé. Daphné fronce les sourcils, elle s’interroge sur la façon de pénétrer dans cette forteresse minérale.
Une jeune femelle elfe, surgie de nulle part, s’approche craintivement des jeunes voyageuses. Sans prononcer une parole, elle saisit la main d’Atara et guide les deux étrangères vers un grand banian centenaire qui semble avoir poussé à même la roche. La petite elfe se glisse sans difficulté derrière l’arbre qui dissimule l’entrée étroite d’une grotte sombre. Pour suivre leur guide, Atara passe le porche de profil et s’enfonce dans l’obscurité. Daphné la suit de près, laissant Laval allongé au soleil, les ailes largement déployées au sol. Après l’étroitesse du passage dans la roche, les deux sœurs sont sidérées par l’immensité de la voûte. Si les habitations sont si haut perchées, c’est à la colossale hauteur de la voûte qu’elles le doivent. La pénombre règne dans cet univers minéral aux parois suintantes. Atara frissonne tandis que la petite elfe prend maintenant la main des voyageuses pour les guider vers des marches intérieures taillées dans la roche. L’escalier de fortune débouche sur un premier niveau où les habitations sont pénétrées par les rayons obliques du soleil. Le brutal changement de luminosité éblouit Daphné et Atara. Aveuglées partiellement, elles entendent le froufrou d’une jupe de lourd brocard s’approcher.
— Je vous salue, nobles dames, mon nom est Bok-Shil, je dirige le monastère !
La salutation vient d’être lancée par une elfe entre deux âges au port de tête altier. L’hôtesse porte une coiffure sophistiquée. Ses nattes, parfaitement entrelacées, forment une couronne asymétrique penchant légèrement sur la droite. Atara admire sa robe de brocart bleu brodée de fleurs.
Les trois femelles s’inclinent respectueusement devant Bok-Shil et, les yeux baissés, Daphné répond à la salutation :
— Nous vous saluons respectueusement, Dame Bok-Shil. Ma sœur et moi-même, nous désirons entrer dans le monastère des Montagnes bleues.
— C’est une décision bien présomptueuse. Quel est le motif de votre désir monastique ?
— Nous recherchons l’ineffable paix dans le silence.
— La paix véritable n’existe durablement que dans le cœur, quant au silence, bien que recherché, il n’est jamais que relatif même en ce lieu. Si vous imaginez trouver le silence ici, c’est que vous êtes originaires de grandes villes. Ici, ce n’est pas le tumulte des activités elfiques qui vient perturber le silence, mais c’est la nature qui bruisse, vibre, siffle ou chante. On dirait parfois que les mains invisibles du vent moqueur transforment nos montagnes en gigantesques orgues aux notes sifflantes. Certaines femelles ont quitté la vie monastique à cause du vacarme éolien. Elles ont cru devenir folles quand il fait retentir ses notes tapageuses nuit et jour sans accorder de repos aux corps épuisés.
Seul le silence du cœur peut alimenter la paix de l’âme. Voilà ce qui doit animer votre vie ici : rechercher le silence du cœur. Votre réclusion volontaire doit vous permettre de vous dépouiller du superflu de votre existence pour vous ouvrir à l’unique réalité : l’offrande du cœur à l’unité. C’est ainsi que vous trouverez en vous-mêmes la paix de l’âme et la purification du cœur.
Une période d’observation de trois ans est préconisée avant de prononcer des vœux monastiques. Je vous propose de profiter de ce temps d’introspection pour faire mûrir votre projet. Alyah, conduis nos invitées dans la cellule n°3 de la rangée Zoroatha.
La jeune elfe, qui avait conduit les nouvelles venues, s’incline profondément et fait signe à Daphné et Atara de la suivre. Les galeries de schiste sont rehaussées de peintures rupestres magnifiques, décrivant des scènes mystiques de la vie légendaire de la Déesse : La naissance de la Déesse, la création des Elfes, l’édification du Sanctuaire, les dons de la Mère des cieux, la lutte contre la grande Mante de Kajila. Lorsqu’Alyah s’arrête devant une porte aux panneaux de bois disjoints, Atara frissonne. Elle élève son regard vers sa sœur qui lui sourit affectueusement.
— Est-ce notre cellule, demande Daphné ?
Pour toute réponse, Alyah pousse la porte et invite les elfes à entrer. La pièce unique est sombre et humide, le soleil n’entre pas dans la cellule qui est orientée au nord, mais Daphné y voit sa rédemption, le havre de paix tant désiré, alors elle se promet de s’en accommoder. Atara, quant à elle, fait contre mauvaise fortune bon cœur, elle veut s’adapter par amour pour sa sœur et s’approche de l’âtre vide. Alyah montre un renfoncement dans la roche où de maigres fagots sont entassés et une pierre à briquet posée sur un renflement naturel de la cheminée. Atara la remercie par une inclination profonde. Alyah rougit gênée, elle n’a pas l’habitude d’être remerciée avec déférence.
La cellule est froide, le soleil n’y entre pas. Atara s’empresse de faire un feu dans l’âtre. Le dos courbé sur la paille qu’elle essaie d’embraser, la jeune elfe laisse tomber ses larmes comme autant de signes d’inquiétude. Certes, elle est heureuse d’être auprès de Daphné, mais ses incertitudes s’accumulent dans son esprit comme autant de murs qui l’empêcheraient de voir la lumière du jour. Depuis leurs retrouvailles récentes, les deux sœurs n’ont pas bénéficié de temps pour parler ensemble, se retrouver réellement et envisager l’avenir. La décision de Daphné de s’isoler a sans doute été réfléchie, mais elle n’a pas justifié son choix à Atara. Face à ce point d’interrogation lancinant, la jeune elfe, déjà brisée par la vie, ne sait que penser.
Le feu craque maintenant joyeusement dans la cheminée et cette douce chaleur réconforte Atara. Elle se relève lentement et cherche sa sœur du regard. Daphné, les yeux clos, est assise sur la paillasse humide la plus éloignée de la porte. Atara s’assoit auprès d’elle et saisit sa main dans les siennes. Daphné tourne la tête et ouvre les yeux presque à regret. Un maigre sourire souligne la ligne de ses lèvres closes. Atara soupire, elle craint de déranger sa sœur par ses questions, mais aux portes de leur nouvelle vie, la jeune elfe veut savoir ce qui l’attend.
— Daphné, nous n’avons pas eu le loisir de parler ensemble de l’avenir, j’aimerais que nous puissions le faire maintenant.
— Bien, je t’écoute.
— J’ai l’impression que nous avons été éloignées l’une de l’autre depuis si longtemps…
— Parle avec confiance, je t’écoute.
— Veux-tu vraiment devenir ermite ?
— Je recherche la paix, le silence et le vide. Où pourrais-je les trouver sinon dans la réclusion ?
— Je conserve le souvenir de la Daphné de mon enfance : Vive, joyeuse, dynamique, aventureuse… cette Daphné-là ne pensait qu’à grimper aux arbres et à profiter de chaque instant.
— Cette Daphné est morte. Mon cœur est mort. Mes pensées de joie sont mortes. Mon corps est mort. Mes rêves sont morts. Je ne suis plus qu’un cadavre qui attend l’ultime libération.
— Tu ne peux pas parler ainsi, c’est une injure à la vie, à la Déesse, à l’amour…
— Quand l’amour n’est plus, quand la vie n’est plus, que reste-t-il de la Déesse ?
— C’est le service au Sanctuaire qui t’a changé ainsi ?
— C’est la somme des expériences douloureuses que j’ai vécues au Sanctuaire de la Déesse qui m’a transformée. Je ne suis plus celle que tu as connue, Atara, je suis désolée.
Deux larmes tombent sur les mains d’Atara. L’elfe comprend et prend le visage de Daphné dans ses mains. Lentement, Atara parle et écoute sa sœur en essuyant un à un les diamants qui s’échappent de ses yeux.
— Moi aussi je suis désolée de te voir parler de ta vie comme d’une chose définitivement perdue. Je ne peux imaginer la vie sans espoir.
— Mon seul espoir réside dans la vengeance, mais trouverai-je la paix si je me venge ?
— De qui veux-tu te venger, Daphné ?
— De la Reine Gorani, des règles implacables du Sanctuaire qu’elle a édicté, de la traite des elfes…
— C’est très dangereux !
— C’est pour cela qu’il me faut du temps. Préméditer la chute de

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