Dirty Love

Jolie Plume

Description

On peut dire de moi que je suis une lycéenne banale, une jeune fille introvertie aux yeux voilés par une tristesse permanente.
On pourrait dire que mon caractère, parfois rebelle, est dû à la crise d’adolescence ou à un énième chagrin d’amour que connaissent les gens de mon âge...
On pourrait...
Du chagrin, il y en a eu, c’est certain. Mais de l’amour ? Jamais, vu ma double-vie.
Mais tout a changé le jour où un inconnu m’a sortie des griffes de mon proxénète...

***

On peut dire de moi que je suis un enseignant parmi tant d’autres, aux côtés sombres et tortueux.
On pourrait dire que ce comportement me rend sexy et que j’aime entretenir ces tendances mystérieuses...
On pourrait...
Sexy, il paraît que je le suis...
Mystérieux, c’est certain... Personne ne se doute de qui j'étais vraiment avant d'arriver dans cette petite ville.
Mais le voile s’est peu à peu levé le jour où j’ai sorti une prostituée des griffes de son proxénète...

Sujets

• Amour interdit

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 21 juillet 2016
• Nombre de lectures: 65
• EAN13: 9782376520009
• Langue: Français

Extrait

Collection Dark Romance
Jolie Plume
Dirty Love



ISBN : 978-2-37652-000-9
Titre de l'édition originale : Dirty Love
Copyright © Butterfly Editions 2016

Couverture © Mademoiselle-e + Butterfly Editions 2016
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-000-9
Dépôt Légal : Juillet 2016
2016-07-12-2206r082017
Internet : www.butterfly-editions.com
[e-mail]

"Lorsque je me retourne sur ma vie, je vois la douleur, les erreurs et les coups au coeur.
Lorsque je regarde dans le miroir, je vois la force, les apprentissages et la fierté. "
Auteur inconnu.
1. Coûteuse liberté
"La liberté coûte très cher et il faut, ou se résigner à vivre sans elle, ou se décider à la payer son prix." José Marti
Vanessa
Je me dirige vers lui d'un pas que je veux assuré et, après l'échange de quelques banalités, j'entre dans le vif du sujet en veillant toutefois à garder mes distances :
- Je ne veux plus travailler pour toi, Jack.
- Tu sais parfaitement que tu n’as pas le choix, Vanessa !
Il se rapproche dangereusement de moi. Mes jambes tremblent, mon cœur palpite, mais je m'efforce de ne rien lui montrer car j'ai décidé de me sortir de ce cauchemar. Il faut que je tienne bon. C'est maintenant ou jamais.
- Bien sûr que j’ai le choix ! Jusqu'à preuve du contraire, je ne t'appartiens pas !
- Détrompe-toi, ma chère, tu me dois encore du fric… Tant que tu ne me l'as pas rendu, tu es à moi... Et si tu ne veux plus que je te protège, ce sera quatre-mille de plus !
- Toi ? Me protéger ? Tu te fous de ma gueule ? Tu n'es jamais là quand j'ai besoin de toi ! La dernière fois, j’ai failli y laisser ma peau ! Et puis, tu sais quoi ? Je connaissais déjà le prix de ma liberté, alors, regarde ! Il est là ton pognon, lui crié-je en agitant la liasse de billets devant son nez.
- Tu ne crois tout de même pas que je vais laisser partir celle qui me génère le plus de business ?
Ne me laissant pas le temps de répliquer, il m'attrape brusquement par les cheveux, me forçant ainsi à tourner la tête vers lui. Sa bouche est déformée par la colère et ses traits tendus à l’extrême. Sa poigne est ferme, il me fait mal, mais je ne fléchis pas car je m’étais préparée à ce face-à-face pénible. Je m’attendais à sa fureur. Alors, sans me démonter, je lui lance la réplique que je répétais depuis des jours dans le but de la rendre la plus cinglante possible :
- Tu trouveras une autre poule aux œufs d'or, j'en suis certaine. En ce qui me concerne, j'arrête les frais. Ma carrière prend fin aujourd'hui.
- Ta carrière ?! Mais tu te prends pour qui ? La diva des trottoirs ? Ce que tu ne comprends pas ma jolie, c'est qu'une pute restera toujours une pute. Les filles comme toi ne s'en sortent jamais.
-Va te faire foutre, Jack ! J’ai d'autres projets. Je te file les six-mille et tu me laisses partir pour de bon.
Il me gifle violemment. De surprise, je lâche mon paquet et l'argent s'éparpille autour de moi. Je porte la main à ma joue tant elle me brûle tandis qu’il continue à me menacer :
- Si tu pars, je vais faire de ta vie un véritable cauchemar.
- Ça ne peut pas être pire que celle que tu m'offres maintenant, connard !
Il respire bruyamment, ses narines se dilatent, ses yeux ne forment plus que deux fentes étroites et lorsqu’il me pousse violemment, je tombe au sol dans un bruit sourd. Je ne l’ai jamais vu dans un tel état de fureur. Il est au-dessus de moi, ses jambes encadrent mon corps pour m’empêcher de me relever. Puis, il se penche, sa bouche stagnant à quelques centimètres seulement de la mienne. Les effluves d'alcool me donnent envie de vomir et la nausée s’amplifie lorsqu’il susurre de sa voix enrouée :
- Jamais plus, tu ne m'insultes petite salope ou je te tue… C'est compris ?
Cette fois, je ne réponds pas, la peur me paralysant totalement. J'ai voulu croire que j'arriverais à résister face à lui, mais j'ai négligé la force de sa haine.
- Réponds-moi, salope !
Sans attendre le moindre signe de ma part, il me crache au visage puis son poing percute ma mâchoire. La douleur s’étire aussitôt de l’onde de choc jusqu'au reste de ma joue. Je suis certaine que demain, elle aura pris toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
Si demain, il y a…
Alors que je suis toujours immobile, il prend du recul comme pour admirer la trace qu'il vient de me laisser. Le spectacle semble lui plaire puisqu'il recommence de plus belle, ne me laissant aucun répit. Pour terminer son œuvre, il enchaîne les coups les uns derrière les autres. Ce salopard alterne entre sa main gauche et sa main droite comme s'il cherchait à reprendre des forces pour me refaire le portrait le plus violemment possible. Chaque impact devient plus fort, plus douloureux. J'ai si mal… Je crois que je pleure, je crois que je crie, mais personne ne semble m’entendre…
Il est plus de deux heures du matin, nous sommes à l’abri des regards, dans une ruelle sombre, près d'un club qui a fermé ses portes depuis longtemps. Je dois me rendre à l’évidence. Je suis seule et je me fais rouer de coups. J'ai l'impression que ça ne va jamais cesser quand un goût de fer vient envahir ma bouche. Ma langue cherche à deviner d’où il provient et mes papilles découvrent qu’il s’agit du sang que mes doigts tentent d’essuyer, maintenant qu'il s'écoule du coin de mes lèvres. Je lui hurle d’arrêter mais sa rage semble l'empêcher de m’écouter :
- Mets-toi bien dans la tête que tu es à moi, Vanessa ! Tu n'es qu'une petite pute, mais tu m’appartiens ! Personne ne me quitte et surtout pas toi, tu m’entends ?
Son pied vient percuter mon ventre. J'entends un craquement, l’impact me coupe le souffle. Je me tords de douleur tandis qu’il continue à me battre en hurlant des phrases incohérentes. Je ferme les yeux en attendant péniblement que la sentence arrive. Cette fois, je crois que je vais vraiment crever...
- Que se passe-t-il ici ?
C'est qui encore celui-là ? Peu importe, il vient t'offrir une pause...
Mon mac suspend son geste devant ce visiteur impromptu, me laissant enfin un peu de temps pour respirer. Un moment salvateur, même si l’air pénètre dans mes poumons avec difficulté. Mon cerveau ordonne à mes yeux de rester fermés, préférant garder son énergie pour répondre aux fonctions nécessaires à ma survie. Je parviens toutefois à percevoir des bribes de cette conversation inespérée :
- Dégage de là ou je te fais la même chose ! répond mon agresseur d'un air menaçant.
- Je ne crois pas, non…
Jack s'éloigne de moi pour mieux se concentrer sur l'individu. Il s'approche de lui, je ne peux le voir, mais je suis certaine qu'il a son regard de tueur car s'il y a bien une chose qu'il déteste, c'est de se faire emmerder :
- Laisse-moi régler mes affaires avec ma copine et barre-toi vite de là !
Sa copine ? Quoi ? Mon dieu, si j’avais assez de force, je crois que je vomirais à l’entente de ces mots. Oui, j’ai couché avec lui, une fois. Il appelait ça mon droit d’entrée, un peu comme pour évaluer la marchandise qu’il allait commercialiser. Mais ça n'est certainement pas allé plus loin.
- Ta copine ? Ta mère ne t'a jamais dit qu'on ne frappait jamais une femme ? Copine ou pas ?
La voix de l'étranger est calme et profonde. Elle me rassure et je m'accroche à ce son pour ne pas défaillir. Ma tête tourne, le sang pulse dans mes veines mais j’essaie tout de même de cracher le reste de liquide qui emplit ma bouche. Sauf que rien n’en sort… J'ai l’impression que je vais m’étouffer alors que, de l’autre côté, tout s’accélère soudainement. J'entends un coup partir sans savoir lequel des deux le donne en premier. J’écoute leurs souffles rapides et les sons mats que produisent les impacts de leur bagarre. Des éclats de voix fusent, puis plus rien. Mis à part ce silence de mort… Il me semble durer une éternité… Seuls des bruits de pas viennent maintenant le briser… Je tremble à nouveau et mon corps se recroqueville sur lui-même s’attendant à subir de nouvelles frappes encore plus intenses. Mais au lieu de ça, on me soulève avec beaucoup de douceur et une main dégage les cheveux blonds platine qui me collent au visage. A bout de force, je m'accroche au cou de celui qui vient de me sauver la peau. Il sent bon. Ma joue repose sur son torse dur comme un roc. Il ne me parle pas, si bien que je me force à ouvrir les yeux pour avoir un aperçu du visage de cet homme. Mes pupilles se posent d'abord sur le corps inerte de Jack pour ensuite détailler les traits de mon héros qui marche rapidement, la tête baissée vers moi. Sa mâchoire est anguleuse et sa barbe naissante renforce la virilité qui émane de lui. Ses yeux verts me transpercent, mon cœur manquant un battement face à une telle intensité…
Épuisée mais apaisée, je m'endors dans ses bras, profitant de ce moment de répit.
2. Dommages collatéraux
Nina
Le lendemain
Mon corps entier crie de douleur. J’ai l'impression qu'un camion m'a roulé dessus jusqu'à user toute la gomme de ses pneus. Ma tête est lourde et je manque de m'évanouir lorsque j'essaie de me lever. Alors, je me force à rester allongée quelques minutes supplémentaires, les yeux fermés, les souvenirs de la veille en profitant pour ressurgir. Je souffle de soulagement en dépit de la souffrance physique puisqu'enfin je suis libre ! Jack est sorti de ma vie une bonne fois pour toutes ! Je vais pouvoir choisir ma cadence de travail et encaisser la totalité de mes bénéfices ! Amère, je me rappelle le nombre de fois où ce connard m’a répété que je n'étais qu’une pute. Mais a