Docile
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Description

Docile
Tony Wurtz
Roman de 250 000 caractères, 44 400 mots, 200 pages en équivalent papier.
Prisonnier d’une relation ennuyeuse, Paul aspire à une vie plus palpitante, où sexe et argent se disputeraient la première place. L’homme qui l’observe comprend vite que l’impatience du jeune étudiant joue en sa faveur. Tel un vampire moderne, sans user du moindre artifice, il tisse sa toile autour de Paul et l’entraîne dans son monde à lui, fait de soumission, de plaisirs avilissants et de jouissances coupables. Une initiation diabolique qui plonge Paul dans l’envoûtante et terrifiante industrie de la prostitution et des maisons closes masculines.
Paul sera-t-il assez fort pour aller jusqu’au bout de la formation de ce maître exemplaire? Ce dernier réussira-t-il à se détacher de ce disciple si docile ?
Après Captif, son premier roman, Tony Wurtz nous entraîne à nouveau dans le monde du BDSM, pour notre plus grand plaisir, un plaisir souvent inavoué.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 janvier 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403910
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Docile
 
 
 
Tony Wurtz
 
 
 
 
Vivre, c’est d’abord se compromettre.
Pierre Drieu La Rochelle, Gilles, 1939
 
 
Du même auteur
Remerciements
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Du même auteur
 
 
Captif , 2019
Méli-mélo sanglant , 2019
 
 
 
Remerciements
 
 
Je tiens tout particulièrement à remercier ici Ambroise Gabriel pour son aide, ses précieux conseils et la confiance qu’il m’a toujours manifestée ; ainsi que tous ceux qui, d’une façon comme d’une autre, ont montré de l’intérêt pour ce que j’écrivais.
 
 
 
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Je l’ai remarqué à la terrasse du café de la place Daumesnil. Il buvait un verre avec deux amis. Je sortais de chez Monsieur Alban, avec qui je venais d’avoir une conversation professionnelle pourrait-on dire. Les affaires marchaient bien, m’avait-il expliqué, mais la maison avait besoin d’être davantage achalandée. Les clients exigeaient toujours plus de nouveauté. Ils voulaient avoir le choix, et un choix qui ne soit pas limité. Monsieur Alban comptait donc sur moi pour l’aider à renforcer son cheptel, comme il l’appelait lui-même, sans même constater à quel point le terme employé était péjoratif… Il savait que j’étais depuis quelques mois dans une mauvaise passe financière, que j’avais besoin de me refaire une santé rapidement, mais que je n’étais pas prêt à n’importe quoi pour cela. Il connaissait mon talent de recruteur et surtout celui de formateur. Il avait en moi une totale confiance, j’avais toujours répondu présent quand il avait fait appel à moi.
Il y avait un je ne sais quoi qui m’a tout de suite fasciné quand j’ai aperçu ce garçon. Plus que son physique, pourtant particulièrement avantageux, c’est sa façon de se comporter qui a d’abord attiré mon attention. Il semblait tellement à l’aise, sans la moindre inhibition ! Il effectuait de grands gestes et parlait fort, un peu comme un Italien, sans se soucier de ce que les autres consommateurs pouvaient bien penser de lui. Il avait, de plus, clairement l’ascendant sur ses camarades. Cela se voyait à leur visage. Ils buvaient ses paroles sans en perdre une phrase. Je me suis installé à une des tables libres, la plus proche de la leur, en faisant attention de bien pouvoir les observer de ma place. J’ai commandé un picon bière. Il devait être près de dix-huit heures, ce n’était plus l’heure pour un café. J’ai fait semblant de me plonger dans le journal, histoire de me donner une contenance. Je ne sors jamais sans un journal, cela peut toujours être utile, je m’en suis rendu compte avec le temps. En réalité, je ne perdais pas une miette de ce qui se passait à la table des trois garçons. Je tendais même un peu l’oreille pour essayer d’entendre le plus possible leur conversation. Je voulais ne rien laisser échapper de ce qui se disait. Chaque mot pourrait me servir à un moment ou un autre. J’ai vite compris, en les espionnant ainsi tous les trois, la nature exacte des liens qui les unissaient. Le blondinet qui m’intéressait, je ne m’étais pas trompé avec ma première impression, était bien le centre du trio. En face de lui, un brun, très beau également, même s’il ne dégageait pas la même aura. Il apparaissait un peu terne par rapport à celui qui était déjà mon préféré. À l’évidence, c’était son petit copain. Cela se voyait à la façon énamourée avec laquelle il le regardait et acquiesçait à ses propos. Avec parfois un peu de résistance et de contradiction, d’après ce que je pouvais percevoir de là où j’étais installé. L’autre garçon, sans être laid, avait un physique nettement plus ingrat. Mais il était roux, ce qui pour moi rendait les jeunes gens toujours un peu excitants. Mais aujourd’hui, ce n’était pas lui qui m’intéressait, je ne chassais pas vraiment pour mon compte. Aucun des trois ne devait avoir dépassé vingt ans. À les voir comme ça j’aurais parié qu’ils étaient majeurs depuis peu de temps. Le petit rouquin m’intriguait. J’ai cru un moment qu’il était peut-être hétérosexuel. C’est en le regardant plus attentivement que j’ai su que je me trompais, qu’il était clairement amoureux de beau blond. Que, sans doute, il n’ignorait pas qu’il l’aimait en vain. Ils ne jouaient pas dans la même catégorie. Je l’ai plaint un peu. À son âge, je devais être pareil, j’attendais qu’on s’intéresse à moi. Je n’avais pas encore musclé mon corps par des heures d’entraînement dans les salles de sport. J’étais un jeune homme physiquement insipide.
Maintenant que j’avais plus du double de leur âge – je venais de fêter mes cinquante-deux ans le mois précédent – je prenais ce que je voulais, quand je le voulais. Je ne laissais plus l’objet de mon désir décider à ma place. Il me fallait parfois les forcer. Je n’aimais pas trop cela, mais, si c’était la seule solution, je n’hésitais pas. Je ne souhaitais plus faire partie des loosers. D’ailleurs, une fois pris dans l’action, cela m’excitait au plus haut point. J’ai toujours bandé à les entendre me supplier ou à les voir pleurer pour essayer de m’attendrir. Il y avait aussi les mecs que je payais, ils étaient nombreux à accepter de se donner pour quelques billets. Je leur faisais le grand jeu pour les impressionner. Ils étaient en général habitués aux coups à la va-vite dans une voiture, un terrain vague ou dans l’ombre d’une porte cochère. Je les amenais dans des hôtels chics, pas moins de cinq étoiles, histoire de leur en mettre plein la vue dès le début, il fallait ce qu’il fallait. On m’y connaissait, aussi fermait-on les yeux sur les garçons qui montaient avec moi. Je faisais apporter du champagne dans la chambre, cela suffisait souvent pour finir de les épater. Une fois le room service passé, j’obtenais ce que je voulais d’eux. Comme je les payais, j’avais le droit de me montrer particulièrement exigeant. J’étais parfois contraint de les bâillonner pour éviter que les clients des chambres voisines ne soient dérangés par leurs cris. Quand j’y avais été un peu trop fort, je rajoutais quelques billets avant de les laisser partir, pour solde de tout compte. Le plus souvent, cependant, je parvenais sans peine à séduire les garçons à qui je faisais les honneurs de mon lit. Depuis que j’avais franchi le cap de la quarantaine, de plus en plus de jeunes gars tombaient dans mes filets. J’avais sans doute gagné en assurance, je n’y voyais pas d’autre explication. Physiquement, je me sentais au mieux de ma force. J’avais intensifié l’entraînement en salle, je sortais courir par tous les temps et il m’arrivait encore de disputer, pour m’amuser, quelques matchs de boxe. Je ne pouvais plus, comme à vingt ans, concourir et remporter des tournois, mais je continuais à me défendre pas mal. On me disait plutôt beau gosse. Je crois que j’en avais désormais conscience. J’avais chassé de ma mémoire le petit freluquet de treize ans que ses camarades de classe traitaient de pédé et humiliaient dès qu’ils le pouvaient. Sans parler des torgnoles que me filait mon père, parce qu’il ne me trouvait pas assez viril et que je refusais notamment de l’accompagner le dimanche assister aux matchs de football de l’équipe locale de la ville où nous habitions.
Le petit blond me plaisait vraiment beaucoup. Ses amis l’appelaient Paul, j’ai tout de suite aimé ce prénom. Il lui allait comme un gant. Comme un gant de boxe justement. Un prénom simple et percutant. Pas de ces prénoms alambiqués comme on en voyait de plus en plus souvent et qui n’avaient l’air de rien ou, pire, de ces affligeants prénoms inspirés des héros des séries américaines. J’espérais que, plus tard, ils feraient pour cela des procès à leurs parents. Paul avait vraiment les cheveux blonds, ce n’était pas un châtain clair qui voulait nous en faire accroire. Blond comme les blés était une expression qu’on aurait pu croire inventée pour lui. D’où j’étais, j’apercevais quelques poils dorés qui dépassaient de l’encolure de son tee-shirt. C’était prometteur. À condition qu’ils soient harmonieusement disposés, j’aimais les poils sur les torses de mes jeunes conquêtes. S’ils formaient une broussaille mal entretenue, je me chargeais rapidement de raser tout cela. Il ne semblait pas excessivement musclé, toutefois, ses avant-bras découverts montraient qu’il était finement ciselé. Son jeans, serré à l’extrême, c’était sans doute fait exprès, mettait en valeur la forme de ses cuisses tout en lui moulant avantageusement le paquet. Ce bougre savait très bien comment allumer le monde, il ne s’habillait pas à la va-vite, n’importe comment. Il devait prendre le temps de choisir soigneusement chaque pièce de sa tenue avant de sortir. Il ne devait pas avoir froid aux yeux, ce qui me plaisait encore davantage. Il devait être du genre rétif, il fallait le conquérir de haute volée, ne surtout pas hésiter à le bousculer s’il regimbait. Pendant que je le regardais, je l’imaginais déjà à ma merci, contraint de m’obéir, ce qui suffisait à faire gonfler ma queue dans mon pantalon. Que c’était agréable de bander comme cela, assis au soleil à la terrasse d’un café !
J’avais eu un peu de mal à suivre leur conversation au début. Une Américaine, installée à une table voisine, beuglait plus qu’elle ne parlait. Elle faisait profiter tous les autres clients de sa vie privée. Une Américaine typique, en somme. Quand elle a finalement réglé l’addition et quitté le bar, au bras de son américain de mari, un petit bonhomme sans envergure, j’ai poussé un soupir de soulagement. Toute la terrasse a fait de même, je crois bien. Je pouvais entendre, désormais, des bribes entières de la discussion des garçons.
— Mais enfin, Paul, tu sais bien que nous serons pris par les études pendant plusieurs années.
— Les études, tu n’as que ce mot à la bouche, on vient d’avoir le bac, il faudrait peut-être s’amuser un peu, non ?
— Tu rigoles ? Tu ne crois pas que mes parents vont continuer à me donner de l’argent tous les mois pour que je m’amuse ! Déjà qu’ils acceptent difficilement qu’on sort

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