Dur ! Dur ! Dur ! (pulp gay)
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Description

Dur ! Dur ! Dur !

Jan-Marc Brières

Pulp de 192 000 caractères
Mes yeux ne quittent pas la scène quand entre dans mon champ de vision un personnage inconnu jusqu'alors. Agréable surprise ! L'homme semble fermé, bourru, mais quelle stature ! J'en ai le souffle coupé. Il bombe le torse, manifestement heureux de sa plastique. Je note immédiatement la fesse provocante. Vite, je me faufile dans la foule afin de m'approcher de lui. Une pensée traverse mon esprit : c'est peut-être le mec de la jolie dame au chignon sévère. Ils vont bien ensemble.
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Informations

Publié par
Date de parution 22 février 2013
Nombre de lectures 19
EAN13 9782363075734
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0019€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dur ! dur ! dur !
Jean-Marc Brières
re 1 partie
7h30 ! Comme d'habitude, pile à l'heure, moi, Cédric, j'attends le métro. Sur le quai bondé, quelques têtes me sont familières. Si je ne les vois pas, je suis inquiet, car peut-être en retard. C'est bien cela l'habitude. Toujours les mêmes gestes, aux mêmes heures, avec les mêmes gens. Chaque jour, je traverse les mêmes couloirs sans plus regarder où je vais : une sorte de télécommande fichée dans ma cervelle doit diriger mes pas sans que je m'en rende compte.
Pourtant, ce qui ressemble à une monotonie ne me déplaît pas. Bien au contraire, cela me rassure en quelque sorte. Et puis, je m'oblige à me distraire en cherchant ce qui est nouveau, ce que je n'avais pas encore remarqué. Surtout j'épie ce qui pourrait revigorer ma libido encore endormie à cette heure-ci. Pour ce faire, j'observe tout, rapidement, j'emmagasine des informations plus ou moins futiles que je conserve. C'est aussi un exercice de mémoire. Par exemple, aujourd'hui je note que la jeune femme au chignon, beaucoup trop sévère pour un si joli visage, porte un enfant dans les bras.
Mes yeux ne quittent pas la scène quand entre dans mon champ de vision un personnage inconnu jusqu'alors. Agréable surprise ! L'homme semble fermé, bourru, mais quelle stature ! J'en ai le souffle coupé. Il bombe le torse, manifestement heureux de sa plastique. Je note immédiatement la fesse provocante, la braguette fournie. Vite, je me faufile dans la foule afin de m'approcher de lui. Une pensée traverse mon esprit : c'est peut-être le mec de la jolie dame au chignon sévère. Ils vont bien ensemble.
La rame arrive, les portes s'ouvrent, du monde descend, des gens s'avancent afin de monter plus vite. Je me sens porté vers l'avant. Une masse me pousse dans le wagon. Je me plaque contre une des barres verticales et m'y accroche. Juste devant moi, l'homme de mes rêves s'agrippe lui aussi à la même barre que moi. Nous sommes presque collés l'un à l'autre, face à face. J'espère que sa main touchera la mienne. Ses lèvres purpurines fascinent mes yeux. Je n'ose bouger. Son regard froid coupe toutes mes envies d'engager quoi que ce soit avec lui. Je l'imagine possédant un poignard dans sa chaussure, prêt à me chatouiller avec si je venais à l'indisposer en quoi que ce soit. Et il ne doit pas falloir grand-chose pour l'indisposer, le Monsieur. Ses mâchoires carrées se serrent : nerveux ? Bon ! Je ferais mieux de regarder ailleurs. Je m'obéis promptement : pas de risques inutiles. Cependant, certains frottements laisseraient supposer un besoin d'intimité chez ce Monsieur. Sont-ce mes sens, mon imagination ? J'ai cru deviner un paquet vouloir se connecter avec le mien. Je ne prends aucune initiative. La rame freine. Le géant tente de se maintenir à la rambarde, mais ne peut éviter d'approcher sa tête de la mienne et de se coller un peu plus contre moi. Il m'électrise ! Je trique comme un malade, là d'un coup. Ça ne prévient pas ces choses-là ! On repart. Il semble s'écarter de ma personne, si faire se peut. Dois-je formuler des excuses ? Idiot ! Là, maintenant, j'ai bien senti une de ses jambes s'immiscer entre les miennes qui, pourtant, sont serrées l'une contre l'autre. La bouche déjà vénérée bredouille certains sons desquels je suis incapable de comprendre quoi que ce soit. Mais le pied reste entre mes deux petons à moi. Les stations se suivent avec la même bousculade. Je cogite à ce que je devrais faire pour m'acoquiner avec le bonhomme. Rien ne vient. Le trac m'envahit. Nouvelle bousculade. Cette fois, il soupire, de mécontentement. Doit pas être habitué à la cohue du métro aux heures de
pointe, le Sieur magnifique ! Jouant de sa carrure, mon adorable vis-à-vis quitte la rambarde pour s'approcher de la porte. Dès que le métro s'arrête, il descend, gagne la sortie d'un pas énergique. J'attends qu'il se retourne, me jette un regard de regret. Faut pas rêver ! Il disparaît.
Je suis heureux de ce petit intermède. La journée commence sous de bons auspices, ceux des rencontres inattendues. Mais la bête m'a excité. Popaul ne faiblit pas. Pour éviter les yeux inquisiteurs, je me plaque contre le dossier d'une rangée de sièges. Ainsi, on ne verra que mes fesses !
17h37 : à nouveau le métro pour regagner mon chez-moi. Comme toujours, je passe le temps à scruter. Cependant, je suis un peu plus aux aguets : peut-être que ma vision du matin…. Mais non, je ne l'aperçois pas. On verra bien demain.
*
* *
7h30 : la dame au chignon sévère est là, sans enfant dans les bras. Tiens ! Le mec de l'autre jour se pointe sur le quai. Ne pas le voir depuis plus d'une semaine m'a un peu déçu. Bien sapé, attaché-case, la classe quoi ! Donc il n'est pas avec la femme au chignon : tous deux s'ignorent comme on le fait dans le métro. Il me semble un peu nerveux, non plutôt fébrile. Cela n'empêche pas que son regard reste glacial – comme la dernière fois, je me suis rapproché de lui. Seconde observation du domaine de la supputation pure : il doit habiter mon quartier puisqu'il prend le métro comme moi. La rame à peine arrivée, la ruée commence : dans le sens sortie d'abord puis dans le sens entrée. Pas de pot, je n'ai pu m'arranger pour être au plus près du mec. Tant pis ! Je pourrais le regarder sans qu'il s'en aperçoive. Le profil n'est pas mal : front haut, nez droit un peu petit quand même, lèvres bien ourlées, menton volontaire. Il semble assez grand et costaud à moins que ce ne soit son costume qui lui donne cette silhouette. Ces mains ! Je les sens sur mes arrières, les malaxant, permettant à des doigts fouineurs de s'aller taquiner ma rosette, de s'y introduire de… Merde ! Je bande ! Demi-tour, braguette contre dossier de siège. Je me ferais bien une petite séance de galipettes cochonnes ! L'air renfrogné, l'objet de ma bandaison daigne poser son regard dans ma direction. Brrr ! Un vrai glaçon, le charmant. Pourtant, il me charme ! Je sens ma douce et tendre queue réclamer son dû de soulagement. Discrètement, je glisse ma main sous le caleçon. Mes doigts taquins affolent encore plus le braquemart en détresse qui coule tant et plus. Si cela continue, je ressemblerais au mec qui sort d'une piscine après un bain forcé tout habillé ! Ça y est, la rame stoppe. Aujourd'hui je vais un peu plus loin prendre livraison d'une commande pour mon patron. C'est sur la même ligne. Ça alors ! Voilà l'Admiré qui descend à la station de mon travail ! Merde ! J'aurais pu faire un bout de chemin derrière lui, juste histoire de le contempler un peu plus. Non ! Je rêve ! Ce type n'est pas du genre à se laisser suivre par un freluquet comme moi. Il aurait vite fait de m'envoyer dinguer d'une pichenette. Je l'ai revu, ce n'est déjà pas si mal.
J'attends près d'une heure : la commande n'est pas tout à fait prête, me dit-on. Enfin je prends la marchandise : assez volumineux le paquet, mais pas lourd. À cette heure-ci le métro est quasi vide, enfin façon de parler.
Ouf ! J'arrive à l'atelier. J'ai les bras tout endoloris. Qui vois-je sortir du bureau du patron ? Mon mec costumé avec attaché-case ! Client ? Représentant ? Cherche du travail – la boîte vient de faire paraître plusieurs offres d'emploi ? J'aimerais bien la dernière solution : au moins je pourrais l'admirer à satiété et qui sait… Oh ! Oh ! Voilà qu'il se dirige vers nous. Tiens, le chef a l'air de le connaître, il va à sa rencontre. Tous deux se serrent la main. Quel crétin je fais ! Je me vante toujours de tout observer et je n'avais même pas vu que le mec portait une alliance. Rêveries et fantasmes s'envolent comme nuée de moineaux au premier coup de fusil un jour d'ouverture de la chasse ! Tant pis, il ne me reste plus qu'à me concentrer sur mon boulot et j'en ai pas mal. Mes collègues ont l'air dubitatif. Chacun de nous se demande qui peut bien être cet olibrius, car, pour moi, c'est devenu un olibrius depuis que j'ai aperçu l'alliance.
Après quelques échanges verbaux mon chef et le mec viennent carrément dans notre antre d'ouvriers. On a enfin droit aux présentations :
— Voici, Monsieur Octave chargé par le patron d'étudier notre fonctionnement, notre gestion, notre rentabilité. Répondez à toutes ses questions, avec sincérité.
L'Octave en question pose ! Il tient à faire contempler son imposante stature. C'est un dur : tout le monde doit le savoir. D'un ton légèrement dédaigneux il annonce :
— C'est le devoir de chacun d'aider son entreprise à mieux faire. Le personnel doit se plier aux exigences patronales quand celles-ci visent à améliorer le sort de tous.
On aurait pu croire qu'il vomissait les mots « le personnel ». Quel bouffon ! Je vais te le tarabuster à ma façon. Fier d'avancer mon grade de délégué syndical, je clabaude :
— Pourquoi ne nous en a-t-on pas avertis avant ? La situation serait-elle critique ?
M. Octave, puisque tel est son nom, semble se raidir comme si une crampe du mollet venait le titiller. Il n'apprécie guère mon interruption à ce qu'il doit considérer comme la cérémonie de son intronisation. Il daigne néanmoins nous gratifier d'une explication :
— Simple contrôle routinier afin de dépister les mauvais fonctionnements en divers domaines. L'opinion des salariés est importante : elle permet de localiser leurs mécontentements s'il y en a et d'y apporter remède. De la sorte, tout le monde y gagne.
Sortir le mot salarié de sa bouche semble lui avoir demandé pas mal d'efforts. Tel le petit merdeux toujours prêt à provoquer par pure habitude, j'ergote :
— Et le dépistage servira à pister les mécontents, pas vrai ?
La réponse est cinglante :
— Monsieur est probablement délégué syndical : la paranoïa le guette !
Je cherche une répartie qui le ferait rentrer dans sa coquille. Rien ne vient à mon cerveau tout embrouillé par ce que lui envoient mes yeux : un magnifique sourire d'où se dégage le scintillement de dents parfaites qui se cacheront bientôt sous des lèvres avenantes, voire aguichantes. Je le fixe durant tout son discours, assez bref au demeurant. Alors qu'il termine
en nous demandant de déclarer nos besoins en divers domaines, je rétorque à vois haute :
— Ici, le personnel est béat, heureux et fier de n'être que des salariés. Le patron est merveilleux, les chefs d'ateliers sont un peu enquiquinants, mais comme on les aime bien on les supporte aisément.
Ouf ! Les gars rigolent, me tapent amicalement dans le dos. M. Octave se retire dans sa dignité et de notre atelier.
*
* *
En quittant le boulot, je fonce au sauna. La foule n'est pas au rendez-vous, mais le peu de mecs semble trié sur le volet, exclusivement pour moi. Bon, il me faut quand même choisir. Et puis non ! Je vais attendre. Le premier qui s'approche, avec l'air de vouloir le petit Cédric, je le prends sans barguigner.
Je ne reste pas seul bien longtemps. L'eau du jacuzzi me fait beaucoup de bien ainsi que la main de mon voisin tout juste arrivé. Il malaxe ma queue avec une maestria quasi divine. S'il continue à ce rythme, je vais gicler dans le bouillonnement. Pas très hygiénique, ça ! Je mets ma main sur la sienne en signe de pause, me lève, quitte le jacuzzi. Il me suit. Baraqué, poilu, il sent l'homme, le vrai. Cette pensée me réconforte, titille ma libido. Ma queue ne débande pas. Quant à mon cul, il commence à fournir le lubrifiant naturel. Nous voilà dans une pièce sombre. J'aperçois, grâce à une veilleuse, le distributeur de capotes. Le mec se plaque contre moi, me roule une pelle dont il a le secret, s'empare à nouveau de ma bite. De sa main libre, il caresse mes fesses. Le coquin montre d'emblée ses envies en me doigtant l'anus. Je le repousse gentiment : pas si vite, faisons d'abord connaissance de nos corps. Quelques petits baisers un peu partout accompagnés de plusieurs coups de langue de-ci, de-là et je passe à la fellation sans plus tarder. Aucun problème pour mettre sa queue entièrement dans ma bouche, elle ne dépasse pas les 10 ou 11 centimètres avec un diamètre de 3 environ : petite bite donc, mais frétillante à souhait. Il sait s'en servir le dévergondé. Je sens qu'il se contracte, signe évident d'une éjaculation proche. Pas question de recevoir son sperme dans ma bouche. Il recommence à me doigter le cul. Je me positionne afin qu'il puisse continuer son œuvre plus commodément. Maintenant sa langue remplace ses doigts. C'est qu'il est le roi du léchage le bougre ! Dans le même temps, il triture mes fesses prêtes à laisser le passage, quoique l'ouverture n'ait pas besoin d'être bien grande étant donné le volume du braquemart en question. Je prends un préservatif le tend à son utilisateur qui s'empresse de se couvrir avec, comme il se doit. Sans ménagement aucun, il m'empale et commence les va-et-vient, dispensateurs de félicitée, ainsi qu'une litanie à la gloire de son appareil génital, du genre :
— Tu le sens mon gourdin ! Tu la sens ma grosse bite ! Je te bourre mon salaud, t'en as jusqu'à la gorge…
Et tant d'autres compliments du genre visant à décrire son engin. Un flash vient distraire mon cerveau : une image s'y incruste représentant « l'énorme paf » du jeune excité tel que j'ai
pu le contempler la première fois alors qu'il était en état avant baisage. Sans pouvoir me contrôler, je pars dans une crise de fou rire difficile à arrêter. D'abord, je tente d'étouffer mes éclats. Mon partenaire croit que je glousse de bonheur. Il continue de s'émerveiller sur sa queue :
— Mon gros paf dans ton petit cul, tu aimes, hein ! Tiens prends-en plein le cul de mon chibre ! Il te remplit ! T'es content hein ! T'en peux plus, il te fourre bien …
Et ainsi de suite. Là je ne peux plus me contenir. Le mec se rend compte de la situation, débande. Il m'envoie deux coups de poing rageurs dans les côtes. Ça fait mal, je le crie haut et fort. Là, par contre, mon fou rire cesse. Le temps de me remettre de mon hilarité puis des coups reçus et je m'aperçois que mon complexé de la bite pleure à gros sanglots. Manquait plus que ça ! Je le prends dans mes bras, dépose plusieurs baisers sur son front, lui caresse la tête tout en tentant de le calmer par de douces paroles. Je le transporte presque sur le matelas où nous nous allongeons l'un contre l'autre. Moi je bande, lui ça semble vouloir reprendre vie. Une de mes mains s'empresse d'aller réveiller totalement la pine vexée par mon instant de moquerie involontaire. Je susurre à l'oreille du mec :
— Je n'ai pas pu me contrôler. C'était nerveux. Ma journée n'a pas été des meilleures aujourd'hui. Mon défoulement est tombé sur toi. Je le regrette beaucoup d'autant que je t'ai blessé. Mon intention n'était pas là. Tu sais, ta bite est vaillante. Tu baises très bien. Si elle était plus grosse et plus longue, elle banderait probablement moins. Ne sois pas complexé, elle est très bien faite. N'écoute pas ceux qui ne parlent que de grosses pines.
Pour lui montrer que j'aime sa queue, je l'enfourne entière dans ma bouche en y ajoutant les couilles. Vient ensuite une pipe comme j'aime les faire. Je lui tends à nouveau mon cul sur lequel il se jette avec une avidité peu commune après avoir pris une capote. Ce gars n'a pas dû baiser depuis plusieurs mois, c'est sûr ! Le principal c'est qu'il oublie mon comportement un tantinet dégueulasse. Je sens sa bite entrer, sortir, à un rythme régulier. La respiration s'accélère. Je ne lui ai pas menti : il baise magnifiquement bien avec son petit engin. Il se contorsionne un peu tout en ahanant puis pousse un cri annonçant son éjaculation. À peine s'est-il retiré que déjà il me présente son arrière-train afin que je le fasse participer aux festivités du moment. Je le prépare selon les règles du parfait enculeur : doigté, léchage d'anus, lubrifiant. J'enfile ma bite – 17,5 cm sur diamètre 5 – dans un préservatif et glisse le tout dans les entrailles de mon amant. Il apprécie cette intromission et frétille de la croupe pour mieux savourer son plaisir d'être enfourné. Cinq minutes plus tard, j'envoie plusieurs giclées de foutre dans la capote. Nous prenons quelques secondes de repos bien mérité : caresses, pelles, se succèdent. Nos queues se rebiffent une fois encore : nous leur donnons satisfaction. Un peu plus tard, sous la douche, mon homme d'un instant déclare dans un sourire radieux :
— C'est vrai que tu as vraiment aimé. Je l'ai compris à ton regard.
Je dépose un gros bisou sur ses jolies lèvres et regagne mon vestiaire.
*
* *
Ce soir, entrecôte, salade et fruit, le tout arrosé d'un bon coup de rouge – pas plus de 12,5 cl. J'aime cette heure tranquille où je ne vis que pour moi. Un fond musical achève de m'apaiser. Je suis un peu fatigué : je me prépare une nuit merveilleuse pleine de rêves féeriques.
Le repas terminé, je fais le brin de vaisselle, passe sous la douche puis m'apprête à lire Telenyavec pour sous-titre « Étude physiologique », attribué à Oscar Wilde.
La sonnette de la porte d'entrée fait entendre son grelot, me détournant de mon projet initial : certainement Gilbert qui vient récupérer son blouson. J'enfile un long tee-shirt sur mon corps nu. J'ouvre la porte et reste planté dans l'embrasure, la bouche grande ouverte. M. Octave, l'œil noir, grogne :
— Je peux vous parler ?
Sans attendre ma réponse, il me pousse, pénètre dans mon « salon-salle-à-manger ». L'arrivant s'arrête, inspecte les lieux, grogne encore quelques mots :
— On peut boire un verre d'eau ici ?
Bonjour la politesse ! Gonflé le gonze ! Je lui montre la cuisine avec son placard, sa table et ses quatre chaises sans parler de la cuisinière, du frigo, du congélateur et de la machine à laver. Ainsi, je crois avoir satisfait sa manie de l'inspection, c'est sûr. Un type comme lui ça ne fait qu'inspecter ! Je me ressaisis. Une idée fulgurante me passe par la tête. Tout en lui donnant son verre d'eau, je lui annonce :
— Veuillez m'excuser, mais j'étais au téléphone. Mon interlocuteur est à l'autre bout du fil. Je termine avec lui et je suis à vous de suite après avoir revêtu une robe de chambre.
Je laisse le visiteur dans la cuisine, je ferme la porte, me dirige vers la salle de bain, revêts le truc susvisé. Ensuite je récupère mon petit dictaphone qui me sert à noter certaines impressions personnelles afin de ne pas les oublier en attendant de les transcrire sur mon ordinateur. Je dépose l'appareil dans une des poches de la robe de chambre après avoir déclenché la mise en marche. Je retrouve M. Octave assis, ses doigts tapotant sur la table en signe d'impatience. Je souris, m'assieds en face de lui. Sans préambule, il attaque :
— Je n'ai nullement l'intention de me laisser impressionner par vos petites railleries. Je suis chargé d'une enquête et je la mènerai jusqu'au bout. Je viens donc vous demander votre entière coopération. Si vous ne me l'accordez pas, je vous descends, délégué syndical ou pas. J'en ai les moyens. Dites-moi ce que vous comptez faire.
— Je compte d'abord vous demander de me présenter vos excuses pour être venu chez moi sans prévenir, avoir pénétré dans mon appartement en me bousculant sans que je vous y aie autorisé, me parler travail alors que je suis sur le point de me coucher, avoir omis de dire bonsoir en arrivant, s'il...
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