Frères d Italie, tome 1 : Le caporal
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Description

Frères d'Italie, tome 1 : Le caporal

Andrej Koymasky

Roman érotique de 505 000 caractères

« Parfois, aucun caporal ne le choisissait. Enzo faisait alors le tour des boutiques et des ateliers et proposait de faire divers petits travaux pour grappiller au moins de quoi manger, à défaut d'argent. Parfois ces tournées lui rapportaient très peu et il rentrait à la maison en se sentant rejeté, comme un chien, la queue entre les jambes. Ces jours-là, son père ne disait rien – il savait d'expérience ce qu'il en était. Au contraire, il paraissait encore plus gai. Sans mots, il disait à son fils qu'il comprenait, qu'il savait que c'était la vie et qu'il ne fallait pas s'en faire. »

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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 janvier 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029400193
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Frères d’Italie
 
 
Tome 1 : Le caporal
 
 
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
Cette trilogie est née par accident, si j'ose dire, et d'ailleurs rien ne laissait prédire qu'elle deviendrait une trilogie. Elle a commencé par une pile de notes, puis une nouvelle, puis un plus long livre, puis l'histoire a changé et enfin la troisième partie est venue relier les deux autres.
Je passe une partie de mon temps libre comme bénévole pour une association qui rassemble de l'argent pour les enfants abandonnés. On fait un peu de tout. On rassemble des vieux papiers, on vide des malles et des greniers, et d'autres initiatives du genre : ce type d'activité que beaucoup d'entre vous connaissent par les publicités photocopiées que vous trouvez scotchées à côté des boîtes aux lettres dans les entrées d'immeubles.
Avec une remorque à vélo ou une camionnette empruntée à un autre bénévole, nous allons de maison en maison récupérer ce que les gens ont mis de côté pour nous, ou emporter de vieux meubles ou autres objets devenus inutiles dont ils veulent se débarrasser.
Une phase importante du travail, après avoir rassemblé les objets, est le tri qui les aiguille vers la meilleure utilisation. Pendant les tournées de ramassage, on n'a ni le temps ni le moyen d'être sélectif. La méthode est un peu la même que dans un centre de recyclage. Si le tri est bien fait, la vente rapportera beaucoup plus. Parfois, mais c'est rare, on trouve des objets remarquables, presque des antiquités, des « vieilleries » comme certains se plaisent à dire.
Je me doute que vous vous dites « Mais quel rapport avec l'histoire ? Elle a été écrite sur papier recyclé ? »
Non, ce n'est pas ça. Cette histoire… mais procédons par ordre, encore un peu de patience, suivez-moi encore un peu ou alors passez cette espèce de préface et sautez directement au récit.
Vous êtes toujours là ?
Un des bénévoles (je ne sais pas qui) fut prié de vider le grenier ou le garage d'une maison (j'ignore où et quand, j'ai vraiment essayé d'en savoir plus, mais je n'ai obtenu aucune information). Les objets venus de cette maison ont été placés au milieu de ceux issus de la même tournée : des petits meubles à tiroirs anciens, des meubles un peu démodés ou à moitié cassés et d'autres objets plus ou moins inutiles. Certains même étaient jolis, parfois intéressants.
Mon travail était d'examiner tous les objets, de les nettoyer et de les évaluer. Parmi toutes les choses rassemblées ce jour-là, j'ai remarqué une petite commode. Je l'ai époussetée, j'ai enlevé tous les tiroirs et j'en ai examiné le contenu. Il n'y avait pas grand-chose, juste quelques trucs sans grande valeur. J'ai vidé tous les tiroirs un à un et jeté ou mis dans les casiers de tri près des trois quarts de leur contenu : de vieilles cordes, des serviettes en papier, des journaux jaunis, de petites boîtes de trombones rouillés, rien de passionnant. J'ai placé quelques bouteilles d'encre intéressantes dans la pile « vieilleries » (elles devaient dater des années quarante) et j'en avais fait le tour. La commode n'avait rien d'exceptionnel, mais elle était plutôt bien : un brocanteur l'achèterait sans doute pour dix ou quinze mille lires.
J'ai essayé de remettre les tiroirs en place, mais ce n'était pas aussi facile que je l'aurais cru. Ils étaient tous de dimensions un peu différentes, comme un puzzle. Alors j'ai mis la commode par terre avec l'ouverture des tiroirs vers le haut. Pour ne pas perdre plus de temps, j'ai d'abord mesuré les tiroirs, puis les ouvertures. Et j'ai remarqué qu'une petite boîte de bois était cachée dans la commode. Elle était large et plate, fixée sous le plan supérieur de la commode. Elle faisait environ 30 cm sur 30, sur un peu plus de trois de haut. Curieux, j'ai essayé de la détacher. Il m'a fallu bricoler un moment : je n'arrivais pas à l'ouvrir. Il n'y avait pas de vis visible, ni crochets, ni clous, ni charnière. Mais j'ai essayé de la faire tourner et elle a bougé.
Alors la boîte a enfin été entre mes mains, et deux piles de papier noués avec un vieux ruban rouge décoloré en glissèrent. Au début, j'ai pensé qu'il devait s'agir des lettres d'amour de la grand-mère ou quelque chose de semblable. J'ai tiré le ruban en soie et le nœud s'est défait facilement.
C'étaient bien des lettres. La première chose que j'ai remarquée était leurs très vieux timbres. Je m'y connais un peu en philatélie. À une époque, je collectionnais les timbres (mais qui ne l'a pas fait, enfant ?) et je les ai donc reconnus : des timbres de Lombardie et de Venise sous les Autrichiens, des États pontificaux, du Royaume des Deux-Siciles, mais certains affranchis aux armes du royaume de Piémont Sardaigne, puis les premiers tampons de l'Italie unifiée. J'ai pensé que même s'ils n'étaient pas très rares, ils devaient avoir une certaine valeur. J'étais content de pouvoir rassembler un peu plus d'argent. La seconde pile de papiers était similaire à la première. Puis j'ai remarqué que toutes les lettres étaient adressées à la même personne, et qu'elles portaient toutes la même écriture.
Cela renforça mon idée des lettres d'amour, d'une correspondance galante. Je me suis assis et j'en ai ouvert une… L'écriture était claire et très lisible. Elle commençait par « Mon cher Samuel » j'ai jeté un coup d'œil à la signature qui disait « ton Enrico ». J'étais un peu déçu. Ce n'étaient donc pas des lettres d'amour, puisque c'étaient deux hommes… ou alors… ce serait intéressant, si…
Et j'ai commencé à la lire. Cette première lettre, prise au hasard, m'en apprit peu : le style épistolaire d'il y a un peu plus de cent ans (ce que confirmaient la date et le timbre), élégant, mais pas raffiné. Un contenu pas vraiment passionnant, « Comment vas-tu, moi ça va bien », et ainsi de suite.
La deuxième lettre était signée « ton cousin Enrico » et envoyait ses salutations à l'épouse de Samuel. Non, vraiment rien à voir avec une histoire d'amour ! La troisième s'annonçait un peu plus intéressante. Une phrase retint mon attention, « Tu sais bien comment nous sommes, nous autres les garibaldiens, ou au moins comment je suis. Il se peut que la chemise que nous portons ne soit plus rouge aux yeux des autres, mais elle reste toujours rouge dans notre cœur… »
Je décidai d'ouvrir toutes les lettres et de les classer par date. Avec de la chance, cette correspondance de garibaldiens pourrait nous rapporter une bonne somme. En tout, il y avait trente-sept lettres qui couvraient douze années. Après les avoir ordonnées, j'ai commencé à les lire. Rapidement, je me suis arrêté, j'ai pris la pile de lettres, je l'ai enveloppée dans un papier journal pour les protéger et je les ai mises dans mon sac. Je lirais toutes ces lettres à la maison, au calme. Leur contenu commençait à devenir vraiment intéressant.
J'avais pris cette décision à cause d'une phrase, « Les fougueuses nuits passées dans ton lit dans notre jeunesse restent un très bon souvenir, et pas seulement pour toi… »
Un garibaldien, et gay en plus ! J'étais excité. Je n'étais pas vraiment étonné : d'après les statistiques sur la sexualité humaine, parmi les « Mille » (selon le terme consacré qui désigne les garibaldiens qui ont embarqué en Ligure pour la Sicile) il devait s'être trouvé une cinquantaine de gays.
Mais le fait est que, pour moi comme pour tout le monde, les héros de notre Histoire sont des êtres asexués, un peu comme les anges. Personne ne nierait qu'ils avaient une sexualité, mais personne n'y pense vraiment, surtout quand il s'agit d'amour entre personnes du même sexe… Que Michel-Ange et Léonard de Vinci aient admis par écrit qu'ils étaient gay est plutôt exceptionnel. Mais qui oserait écrire et publier un livre disant que Pier Capponi ou Masianiello pourrait aimer passer des nuits de luxure dans les bras d'un homme, ou de plusieurs hommes, même si dans leur cas il en était vraiment ainsi ? C'étaient des artistes, d'accord, et on sait bien que ce sont des gens bizarres, mais nos héros nationaux ? Jamais !
Une fois chez moi, j'ai lu toutes les lettres et l'image qui en émergeait était exactement ce que j'avais deviné : Enrico était gay, et c'était un brave garibaldien. Excellent.
D'abord, je suis allé photocopier toutes les lettres, une centaine de pages. Puis je les ai relues, j'ai souligné certains passages et pris des notes, j'ai essayé de me faire une idée de qui pouvait avoir été cet Enrico, et les nombreuses personnes qui apparaissaient dans ces lettres.
Puis l'idée me vint d'écrire une histoire, de donner la vie, un visage, des mots et des émotions, non seulement aux personnages principaux que les lettres décrivaient en détail, mais aussi à leur entourage, de prendre les indices d'histoires auxquelles les lettres d'Enrico ne faisaient qu'allusion, et de les compléter. Ce serait un roman, bien sûr, et donc en grande partie le fruit de l'imagination. Une fiction sans doute, mais basée sur des faits réels, vécus par cet Enrico inconnu (au moins de moi à l'époque).
Mais pourquoi ? Parce que cela me semblait bien de dire, de révéler, loin de toute invention littéraire, une vérité de base, quelque chose à quoi peut-être personne n'a jamais pensé et n'a certainement jamais dit avant : nous les homosexuels, nous avons aussi contribué à l'unification de l'Italie, ni plus ni moins que les autres héros, avec notre amour, notre sang, nos limites et nos idéaux, tout comme les autres.
Je n'ai pas l'intention de « souiller la mémoire de nos héros nationaux » comme m'en accuseront certainement des bien-pensants (allez comprendre le rapport de ce mot avec « penser », d'ailleurs). Je veux juste pouvoir dire que d'une certaine façon « J'y étais aussi ! » Oui, j'y étais aussi et j'ai vécu les mêmes contradictions et le même héroïsme que vous, j'ai versé les mêmes larmes et le même sang, rouge comme le vôtre, et, tout comme vous, j'ai aimé, souffert, espéré, je me suis réjoui, j'ai crié, j'ai eu peur et j'ai fait des actes héroïques.
Pendant que j'écrivais, j'a

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