Grande fête donnée par les maquerelles de Paris
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Grande fête donnée par les maquerelles de Paris , livre ebook

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Description

Cet ouvrage érotique anonyme de la fin du XVIIIe siècle est un programme détaillé d'une fête imaginaire à la gloire de la prostitution. À découvrir !

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 85
EAN13 9782820622334
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0011€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
«Érotique»

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ISBN : 9782820622334
Sommaire
Grande fête donnée par les maquerelles de Paris
Grande fête donnée par les maquerelles de Paris
Français ! Vos inquiétudes sont finies. Louis XVI le fugitif, ce monarque parjure à ses serments et perfide à sa nation, a donc été arrêté malgré toutes les précautions combinées des ennemis de la Constitution française, et l’escorte que le traître Bouillé lui avait envoyée, pour faciliter son évasion des frontières de France. Oh ! pour le coup nous tenons ce gros prince et toute sa race. Il ne nous jouera plus par des promesses. Et pour nous avoir trompés, il va subir une pénitence qu’il a trop encourue par sa noire trahison. Puisqu’il n’a pas voulu être le père de ses sujets, ils ne voudront plus se reconnaître pour ses enfants. Il apprendra qu’on ne joue pas impunément une nation si franche, si confiante et si généreuse.
Malheureux roi ! Que manquait-il à ton bonheur, à ta satisfaction ? Entouré de sujets qui te chérissaient, qui auraient sacrifié leur vie pour te défendre contre tes ennemis personnels, tes désirs étaient comblés. Le plus riche, le plus puissant des monarques, il n’est point de tête couronnée sur la terre qui n’enviât ton sceptre, et les honneurs qui t’entouraient.
Quel que soit néanmoins le sort que ta nation irritée te prépare, ton entrée dans la capitale va faire une époque dans les annales de l’empire français. Les Parisiens, toujours grands dans leurs procédés, n’ont pas à se reprocher de ne t’avoir pas rendu les derniers honneurs dont tu t’es rendu si peu digne. Tous les ordres de l’État se sont empressés à l’envi de témoigner leur joie de ton retour forcé.
Les maquerelles, amies de ta femme, ont présidé la fête brillante et publique dont elle aurait bien voulu, ainsi que toi et ta famille ingrate, n’être pas témoin.
Marat, l’infatigable aboyeur Marat, l’apôtre du mensonge et de la calomnie, s’est chargé de composer la harangue que les maquerelles ont débitée avec leur ton naturel, et la joie qu’elles ressentaient de revoir leur digne pupille et Louis XVI l’ivrogne.
Labenette, mauvais coopérateur d’un plat journal, connu et méprisé sous l’intitulé de L’Orateur du peuple , s’est signalé dans la réponse qu’il a faite et mise dans la bouche des putains, à l’aspect d’Antoinette, leur rivale.
Gorsas, ancien maître d’école, a fait parler les maquereaux dans un discours qu’ils ont merveilleusement rendu, tant ils étaient satisfaits de recevoir ce roi cocu de son plein gré.
ENTRÉE DE LEURS MAJESTÉS DANS PARIS
Description de la fête
que des maîtresses maquerelles et leurs putains
ont donnée à l’arrivée du roi et de la reine
Tous les aristocrates en habits de deuil, les yeux baissés, précédaient le cortège brillant. Une foule d’évêques récalcitrants, suivis de tous les prêtres réfractaires, qui annonçaient, par des hurlements affreux, leur rage et leur désespoir. Sur le côté droit, on remarquait, en file, toute cette canaille de robins, de magistrats iniques, de vils praticiens, d’ignobles griffonniers, d’infâmes recors, de mouchards, d’espions de l’Ancien Régime et du moderne.
À gauche, paraissaient en habits brodés d’or et de soie, les intendants des provinces, les receveurs des finances, les fermiers généraux, les traiteurs, les accapareurs dans tous les genres. Leur marche était réglée par l’usurier, le monopoleur Bailly, escorté des dilapidateurs de la municipalité de Paris. On distinguait les chefs des départements, les administrateurs des Subsistances ; l’imbécile, le pusillanime Filleul ouvrait la marche. Ce pauvre hère, sans connaissance, sans génie, minutieux, tout à la fois vil et glorieux, méritait bien de figurer à la tête de toute cette rongeante crapule.
Arrivaient enfin les royalistes militaires, les valets dorés de la cour, les gagistes à livrée, précédés par ce scélérat, ce traître Bouillé.
On apercevait de loin, et on admirait de près, le char pompeux de Louis XVI, assis à côté de sa putain, de sa grosse belle-sœur et de sa famille.
Ce char était suspendu sur quatre roues de bronze, nuancé par l’or massif et l’argent brut, dont les couleurs disparates offraient aux yeux fascinés un spectacle agréable et resplendissant. Il était traîné par huit chevaux blancs superbement harnachés, dont les têtes fièrement levées semblaient annoncer qu’ils savaient l’importance et le rang des traîtres qu’ils amenaient.
La Fayette, monté sur sa haquenée, était à la portière du char, parlait d’un air gracieux à son ci-devant maître ; il saluait le peuple, sans discontinuer d’incliner la tête.
Louis XVI avait pour bouquet des fleurs qu’on appelle pavots. Il sommeillait en effet des fatigues de la route ou plutôt, par les vapeurs des liqueurs bachiques et spiritueuses dans lesquelles il avait noyé sa grosse raison.
Antoinette portait également un bouquet, uniquement composé de fleurs de souci. Sur sa figure étaient peintes la rage et la jalousie. Ses yeux enflammés décelaient la chaleur de son tempérament brûlé. L’ardeur de jouir dans les bras de ses vigoureux Priapes qu’elle était sur le point de rejoindre, dont elle avait été séparée, à l’instant même qu’elle les pouvait entendre, et qu’ils la voyaient ; cette ardeur, lascive et criminelle, était sur son front impudique.
Sur le sommet du char, était une couronne avec tous les attributs royaux. Mais cette couronne était endommagée, les fleurons en étaient brisés, les fleurs de lys arrachées. Deux députés de l’Assemblée nationale donnaient des ordres, et étaient respectueusement accompagnés et escortés par une armée de troupes nationales. Et une affluence prodigieuse de citoyens qui faisaient répéter aux échos les acclamations de leur allégresse et les serments de leur fidélité patriotique.

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