L Adamant Noir
200 pages
Français

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Description

Les mots ont un pouvoir extraordinaire.


Faire l’amour pour raconter l’Amour.


Le rêver, lui donner vie, le malmener, le rejeter.


Écorcher un cœur et piétiner une femme ; Capucine en a fait l’amère expérience.


Faire défaut aussi.


Erik a perdu ses mots.


Il est prêt à tout pour les retrouver.


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 22
EAN13 9782374474106
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ADAMANT NOIR
Partie 1 - Les Maux Font L’Amour Roman
Frédérique de Keyser



L’ADAMANT NOIR Partie 1 - Les Maux Font L’Amour Roman
Collection Valmont
ISBN format papier 978-2-37447-411-3
ISBN numérique : 978-2-37447-410-6
Février 2019 - Imprimé en France
© Erato–Editions - Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales
Capucine patientait tant bien que mal devant la porte de l’appartement d’Erik.
Elle possédait un jeu de clés mais n’osait pas entrer sans y avoir été invitée ; elle avait donc préféré sonner, de crainte que sa visite imprévue ne le dérange.
L’angoisse de la jeune femme augmenta à mesure que son attente derrière le panneau blindé se prolongeait.
Cela faisait plus d’une semaine qu’Erik ne lui avait pas donné signe de vie ; il ne répondait ni à ses appels ni à ses mails ou SMS, et lui rendre visite à l’improviste était toujours un peu délicat. Mais elle n’y tenait plus ; il lui manquait.
Sans oublier qu’elle était tenaillée par un mauvais pressentiment qui prenait directement sa source dans le comportement récent de son…
Oui, comment définir Erik vis-à-vis d’elle ? Amant ? Oui, sans aucun doute. Et quel amant ! Fougueux et raffiné, excessif et virtuose, tellement doué et… Enfin, jusqu’ici en tout cas.
Son compagnon ? Peut-être, mais le terme impliquait de passer un minimum de temps ensemble, ainsi qu’une complicité que la jeune femme n’était pas certaine d’avoir reconnue dans leur relation. Partager sa vie était une expression qu’elle ne pouvait pas non plus utiliser puisqu’ils ne vivaient pas ensemble.
Pourtant elle l’aimait, était folle de ce mec aussi sombre et singulier qu’il était beau et sexy.
Et la question qui ne cessait de tourner dans la tête de Capucine ressemblait plus à : que suis-je pour lui ? Rien ces derniers jours, en tout cas. Avec un recul qui lui faisait mal, elle devait bien convenir qu’elle n’avait pas non plus été grand-chose d’autre qu’une partenaire durant tous ceux qui les avaient précédés.
Si la jeune femme connaissait bien Erik et ne se formalisait pas de ses comportements souvent mal perçus par la plupart, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter. Parce qu’en dépit de son originalité, il ne déviait que très rarement d’une routine qui lui était nécessaire et que c’était précisément ce qu’il avait fait : il avait brisé les règles qu’il lui avait attachées en propre.
C’était amplement suffisant pour qu’une appréhension germe chez la jeune femme ; Erik avait laissé fleurir le bourgeon et celui-ci prenait désormais beaucoup trop de place dans son cœur et son esprit.
Capucine obtint un début de réponse lorsque la porte s’ouvrit enfin sur un Erik nu comme un ver. Une apparition tellement virile qu’elle aurait pu la faire se pâmer sur le palier, capable aussi de ruiner sa lingerie soit dit en passant. La première réaction de la jeune femme fut pourtant de blêmir.
Cet homme ayant des habitudes de vampire, autrement dit travaillant surtout la nuit et dormant souvent – à poil – le jour, le découvrir déshabillé en pleine journée ne l’aurait ni dérangée ni inquiétée s’il n’avait été passablement essoufflé. Et ce n’était pas le trajet de sa chambre à la porte d’entrée qui l’avait mis dans cet état. Pas non plus le sommeil qui l’avait ainsi décoiffé, pas une douche qui avait recouvert son corps puissant et sublime d’un voile humide. Pas la lumière du jour qui avait déposé des traces de passion dans son regard. Pas elle non plus à l’origine de son érection.
Capucine s’obligea à fixer les iris bleus baissés sur elle ; un bleu intense, magnétique, mais un regard vide de tout ce qu’elle aurait aimé y lire. Pas simple de le soutenir avec les yeux emplis de larmes qu’il ne comprendrait sans doute pas.
— Depuis quand ? demanda-t-elle d’une voix douce un peu chevrotante.
— Deux mois, répondit Erik, sans démentir quoi que ce soit ; il ne niait jamais l’évidence.
Sa belle voix de basse faillit avoir raison du peu d’emprise que la jeune femme conservait encore sur elle pour ne pas éclater en sanglots et hurler sa jalousie.
— Où l’as-tu rencontrée ?
— L’ Épicurien .
Lequel établissement, très sélect, était avant tout un restaurant et une boîte de nuit qui doublait régulièrement cette activité par celle de club libertin et proposait des alcôves privatives dédiées aux câlins et plus si affinités à sa clientèle. Fut un temps où Erik l’avait fréquenté et manifestement le passé n’était plus de mise.
Puis vint la question qu’elle ne voulait pas poser par peur de la réponse. Mais elle devait le faire.
— Et nous ?
La franchise d’Erik était une qualité que Capucine avait appréciée chez lui, même lorsqu’il se montrait trop abrupt. Pas ce jour-là. Les mots qu’il lui lança avant de se détourner pour la quitter, sans lui accorder l’aumône d’un respect ou d’un égard auxquels elle pensait avoir droit, l’atteignirent dans son amour, dans sa confiance en elle.
Ils allèrent aussi se ficher en plein dans son orgueil de femme et l’estime qu’elle avait d’elle-même.
***
Sept mois plus tard
Hiératique et marmoréen, Erik ne bougea pas d’un cil lorsque son ami s’approcha de lui.
Le crissement du cuir du canapé lorsqu’il s’y assit ne brisa que le silence, pas le marbre apparent.
Car oui, toute cette majesté et toute cette impassibilité n’étaient qu’un leurre. Et un symptôme.
La pénombre accusait ses traits et le pli amer pris par ses lèvres.
Erik était un volcan sur le point d’entrer en éruption et dont la lave charriait tout un tas d’émotions violentes. Autant dire que la situation était éminemment explosive.
— Tu as réfléchi à la solution que nous avions évoquée ? lui demanda son ami, tout bas.
Erik cessa enfin de fixer méchamment la télévision éteinte. Ses yeux errèrent un instant sur la table basse, comme si la réponse à cette question était dissimulée dans les veines du marbre vert. Puis il hocha imperceptiblement la tête.
— Et ?
— Je suis d’accord.
— Tu es sûr de toi ?
Nouvel acquiescement.
— Très bien. Mais si ça ne…
Un coup d’œil aussi bref et dur qu’acéré coupa l’inacceptable éventualité aussi efficacement qu’un coup de hachoir ; elle mourut sur les lèvres qui avaient failli la prononcer.
— OK, OK, partons du principe que ce sera un franc succès. Tu es bien conscient que...
Une fois de plus, le regard bleu intense imposa le silence ; y brillait une lueur que son interlocuteur n’eut aucun mal à interpréter.
Chapitre 1
Primitif –   Richard Gotainer
— J’ai reçu un mail d’Erik, annonça Capucine en tendant une tasse à Marion pour qu’elle l’essuie.
La jeune femme marmonna un juron, faillit la lâcher et la rattrapa de justesse.
— Quand ça ?
— Hier soir.
Marion coula un regard vers son amie. Capucine prenait soin d’arborer un air neutre, mais elle la connaissait trop bien pour se laisser leurrer.
— Et on peut savoir ce que ce mufle te voulait ? demanda-t-elle d’un ton acide.
Marion était aussi au courant de tout ce qui concernait sa rupture d’avec Erik. Et surtout, elle en avait vu les conséquences sur la jeune femme.
Capucine avait été dévastée, par leur séparation bien entendu, mais plus encore par ses circonstances et l’incroyable goujaterie de ce mec. La pauvre avait été l’incarnation vivante de l’expression : être à ramasser à la petite cuillère.
Comme toute meilleure amie qui se respecte, Marion avait été très présente pour Capucine qui avait désormais repris du poil de la bête. Toutefois, la jeune femme traversait encore des périodes d’abattement, de nostalgie et de remise en question qui la perturbaient. Des moments de faiblesse somme toute très humains contre lesquels elle luttait vaillamment, certes, mais Marion la savait toujours profondément perturbée par ce que son ex lui avait dit.
— Prendre de mes nouvelles, répondit Capucine en lui tendant la dernière tasse.
Marion s’en saisit machinalement sans pour autant l’essuyer ; ses yeux restaient fixés sur le délicat profil de son amie.
— Tiens donc ?! C’est seulement maintenant qu’il se soucie de savoir comment tu vas ? Et je suppose qu’il n’a pas songé à s’excuser ?
Capucine ne répondit pas ; son silence le fit à sa place.
— Et c’est tout ?
— Non. Il voulait savoir si j’avais lu son dernier roman et ce que j’en pensais.
— Tu l’as fait ?
— Tu sais bien que non. Je ne peux pas. Enfin, je n’ai pas envie de ça en ce moment.
Marion sentait bien que Capucine lui taisait encore quelque chose. Quelque chose qui l’avait bouleversée, d’une manière ou d’une autre.
— Rien d’autre ? insista-t-elle.
— Il… Il me demande si je lui ai pardonné.
— Quoi ?!
Scandalisée, Marion suffoquait littéralement. Cette fois-ci, elle faillit délibérément jeter la tasse par terre dans un geste de colère.
— Comment ose-t-il ? s’offusqua-t-elle. J’espère que tu lui as dit non !
— Je n’ai pas encore répondu.
— Parce que tu ne sais pas si tu lui as pardonné ou pour une autre raison ? insinua Marion.
Capucine lui jeta un coup d’œil.
— Pour une autre raison.
— Laquelle est ?
La jeune femme s’essuya les mains sur un torchon et leva son grand regard vers celui de son amie.
— Je n’ai pas envie de lui répondre et surtout, je refuse qu’il ait la conscience tranquille après ce qu’il m’a dit, même si…
— Ah non ! s’énerva Marion.
Elle n’avait pas manqué de voir de la tendresse briller dans les beaux yeux de Capucine.
Autrement dit, la jeune femme avait plus ou moins pardonné à Erik. Elle ne serait jamais réellement guérie de ses sentiments pour cet homme. Malheureusement, était-elle te

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