L Amant de mon père - Journal parisien
50 pages
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L'Amant de mon père - Journal parisien , livre ebook

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Description

L’Amant de mon père, journal parisien - Roman érotique et thriller

Albert Russo

Roman de 34 600 mots, 206 000 caractères,

Frank, jeune homme de bonne famille, découvre parmi de vieux papiers des lettres de rupture adressées par son père à un certain Éric.

Sa curiosité est d’autant plus attisée qu’il souffre de la froideur de son père, dont il ressent pourtant l’affection qu’il lui porte.

Frank retrouve l’ancien amant de son père et tombe rapidement sous son charme et devient ainsi l’amant de l’amant de son père.

Karine, la fiancée de Frank, découvre cette liaison et décide d’en parler à la mère du jeune homme. Cette femme autoritaire et homophobe avait réagi vivement à l’aveu de celui qui allait alors devenir son mari. Elle lui avait interdit tout acte de tendresse pour leur fils.

Elle reproche à ce dernier d’avoir lancé leur fils dans les bras de son ancien amant.

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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9791029400841
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’Amant de mon père
- Journal parisien -
 
 
 
Roman
 
 
 
 
 
 
Première partie
 
 
 
Éric, le 16 octobre
Ta nouvelle m’a anéanti, au point où je ne pouvais et ne peux toujours pas me concentrer dans mon travail, je mange à peine, quelque chose qui ne m’était plus arrivé depuis la mort de mon grand-père. Comme tu le sais, je suis en pleine dépression. Tu n’avais pas le droit de me traiter ainsi, pas après ces deux années où nous avons tant partagé, le couronnement étant ce merveilleux séjour à Rome. Deux années où je t’ai donné mon affection sans compter. Tu as toi-même reconnu la qualité de notre relation, à moins que tu m’aies menti tout du long.
Ne penses-tu pas que tu aurais dû me consacrer au moins les deux premiers week-ends, après plus d’un mois d’absence, mais surtout après m’avoir annoncé la nouvelle ? Penses-tu que l’on puisse accepter pareil changement sans se révolter ? Es-tu à ce point insensible ? Oui, sans doute, étant donné que tu m’as stupidement posé la question : « Avoir mal au cœur à ton âge ? » Pourquoi, faut-il avoir quarante ans pour connaître les blessures de l’âme ? Changes-tu donc d’ami comme tu changes de chemise ? Maintenant que tu as trouvé quelqu’un d’autre, de « plus mûr », tu me laisses en plan. Je ne peux blâmer Richard, ce serait injuste, c’est ton attitude qui est insupportable. Je peux comprendre que tu sois tombé amoureux, mais quand tu m’annonces de but en blanc que tu n’as plus aucun sentiment pour moi, là, je suis effaré ou alors tu es d’une superficialité navrante. Mon Dieu, comme tu m’as berné et comme je me suis trompé sur ton compte ! Lorsque tu m’as dit que tu étais un peu putain sur les bords, je croyais que tu rigolais, mais non, tu l’es vraiment. J’aurais accepté une aventure, une incartade de ta part, sans joie, bien évidemment, mais je ne peux concevoir une telle volte-face, un tel revirement du cœur.
J’imagine que cette lettre te sera un soulagement, ainsi tu pourras te dire : « bon débarras ! » Tu viens d’apprendre que Richard a un compagnon et que celui-ci est en traitement dans une clinique. Il a eu l’honnêteté, lui, de te dire qu’il n’a aucune intention de le laisser tomber, malgré « l’amour qu’il ressent pour toi ! » Tu parles d’une affaire, toi qui n’aimes pas les complications ! Je n’avais pas l’intention d’aller chercher ailleurs, moi.
Tu as joué avec le feu, Éric, et peu à peu ce feu est en train de consumer l’amour que j’éprouvais pour toi, car, de cette expérience, je sors meurtri, mais plus encore, dégoûté. L’autre jour lorsque je suis allé à ton appartement, je me suis bien rendu compte que je n’avais plus ma place chez toi et que désormais tu me regardais tel un étranger, comme quelque chose appartenant au passé. Tu me forces à tourner la page. J’ai encore très mal au cœur, pourquoi te mentirais-je ?
Adieu, Gérard
 
Éric, ce 1 er novembre, détestablement venteux
Je t’écris une dernière fois parce que, moi, je t’ai vraiment aimé et que je t’ai accordé une place importante dans ma vie. Tu sais combien j’étais pris, entre mon travail, mes voyages professionnels et ma famille. Malgré cela, nous sortions très souvent ensemble et j’annulais pour toi nombre de rendez-vous.
Je ne suis pas un objet dont on dispose comme l’on veut. Si tu étais vraiment quelqu’un de bien, tu aurais essayé de me recontacter plus tôt. La dernière fois que nous nous sommes parlés, tu disais éprouver encore quelque chose de fort (sic) pour moi. Je n’ai pas l’intention de mendier ton amour, tout ce que je veux, c’est de savoir ce que tu fomentes. Serais-tu en train d’hésiter, de regretter ton acte ? Tu me dois la vérité, Éric. Tu te rends d’ailleurs compte que les relations humaines ne sont pas simples, que Richard a un ami qu’il ne veut pas abandonner, qu’il n’est donc plus aussi disponible que tu l’espérais. Tu auras appris une dure leçon… à nos dépens !
À toi d’agir !
G.
 
Ces copies de deux lettres sur papier pelure jauni, Frank les avait trouvées au fond d’une grande boîte de biscuits métallique, lorsqu’il était descendu à la cave un matin pour chercher un sac de voyage. C’était en fouillant parmi le tas de cartes postales et de vœux datant d’avant sa naissance qu’il les avait découvertes. Une photo en noir et blanc y était agrafée : le portrait d’un homme encore jeune qui pouvait avoir entre 20 et 25 ans. Son visage était assez particulier, avec des traits anguleux, un large front, des sourcils si noirs qu’on les aurait dit tracés au fusain, et des yeux d’une grande intensité. Il lui faisait penser, mais en moins cynique, à l’acteur Christopher Lee dans Dracula. Derrière cette photo remarquablement composée, et conservée – elle avait du être prise dans un atelier professionnel – était inscrite au crayon une adresse, ainsi qu’un numéro de téléphone commençant par « Étoile » et dont les deux derniers numéros ne pouvaient que se deviner, comme si on avait essayé de les gommer. À côté du prénom apparaissait un W majuscule. Il était probablement d’origine étrangère, se dit le jeune homme.
Cette révélation concernant son père fut un terrible choc pour Frank. Il ne pouvait prononcer les mots sans un frisson dans le dos : « papa, un homo, mon père un p… »
Il se demandait s’il l’avait toujours été, s’il l’était encore, en dépit de son apparence BCBG, ou n’était-ce peut-être qu’un passage dans sa vie ? Et sa mère, n’avait-elle jamais rien soupçonné ? Était-ce pour cela qu’il y avait si peu d’affection entre eux, malgré le fait qu’ils ne se disputaient que rarement, et quand cela arrivait, c’était toujours à mots couverts, sans éclats, du moins en sa présence. L’ironie voulait qu’en public, ils passent pour un couple modèle. Comment expliquer cette réticence qu’il avait à lui montrer son amour paternel, car il y avait toujours eu une barrière entre eux. Enfant, lorsqu’il s’élançait vers son père, celui-ci le repoussait pour qu’il ne se colle pas à lui. Était-ce par pudeur ? Ou était-ce autre chose, à quoi il n’osait penser ? Il sentait que son père l’aimait, qu’il était fier de lui, de ses résultats en classe, de ses fréquentations. Il le voyait dans son regard. À cause de cette réticence, Frank n’avait jamais pu lui parler intimement, s’ouvrir à lui, dire ce qu’il ne pouvait dire à sa mère, malgré la grande connivence qui les liait, elle et lui. Il est des sujets qui ne se partagent qu’entre père et fils, du moins, c’est ce que croyait Frank, mais maintenant qu’il avait appris cet « accident de parcours » – quel autre terme pouvait-il employer ? –, sans savoir si aujourd’hui son père menait une double vie, il pouvait encore moins espérer approfondir les échanges avec lui. Il lui semblait qu’une double grille, invisible à tous, sauf à lui, se fût érigée entre eux, et il avait tout à coup un énorme poids sur le cœur. Il ne pouvait dévoiler ce secret ni à sa mère ni à Karine, sa petite amie. La première serait sans doute effondrée et pourrait avoir un vif ressentiment à l’égard de son mari, quant à la seconde, elle perdrait peut-être sa sympathie pour Gérard et cela risquerait d’entacher leur belle harmonie.
Frank n’aurait jamais cru qu’un jour il pût se trouver dans la situation de devoir jouer les détectives privés.
— Dans quelle histoire vais-je m’embarquer ! pensa-t-il. Je pourrais laisser tomber et continuer de faire comme si de rien n’était. Mais ça me démange de trop. J’ai l’impression que mon père est encore plus un étranger. Garder la tête froide, mais surtout ne rien laisser transparaître devant mes proches ! Karine est tellement intuitive.
 
Dans ces lettres, son père mentionnait un certain Richard pour lequel Éric l’avait laissé tomber. Il subsistait tout de même une énigme là-dessous. Comment le Richard en question avait-il pu accepter cette nouvelle relation, ce nouvel « amour », alors qu’il avait un ami malade dont il refusait de se séparer ? Et Éric, que devait-il éprouver lorsqu’il avait appris cette nouvelle, car il était évident qu’au début il n’en savait rien. Et enfin, durant ces deux années de ‘bonheur’, son père n’avait-il jamais soupçonné son amant ? Frank eut un nouveau soubresaut et se corrigea en murmurant : « ami ». Car était-il possible que Gérard, fin psychologue, ne se soit pas rendu compte de l’insincérité et de l’opportunisme de cet homme auquel il paraissait si attaché et avec qui il avait partagé des moments très forts ? Décidément, comme dans un puzzle, il manquait un tas de pièces, sans lesquelles il était impossible de deviner la trame.
L’obsession commençait à étreindre le jeune homme et à le ronger, petit à petit, de l’intérieur, tel un virus malfaisant.
 
Les Renseignements de France Télécom n’avaient rien pu révéler sur la base de l’adresse que Frank leur avait fournie, ni même avec les premiers chiffres de téléphone. Rien non plus sur le Minitel ! C’était prévisible, après plus de deux décennies, d’autant plus que Frank ne connaissait même pas le nom de famille de cet Éric. Qui sait dans quel quartier l’homme habitait à présent, s’il résidait toujours à Paris ou s’il n’était pas mort, tout simplement ? Cette histoire le turlupinait, au point où il lui venait parfois l’envie de confronter directement son père. Mais Frank n’y parvenait pas, il lui aurait fallu une audace inouïe. Était-ce la réaction de Gérard qu’il craignait ou la sienne ? Et pas question d’approcher sa mère à ce sujet ! Il fallait pourtant qu’il trouve un moyen. Une idée farfelue lui traversa l’esprit  : « Si je passais une annonce dans un journal comme Le Particulier , ou mieux encore, dans l’une de ces revues intimes que l’on trouve à demi cachées dans les kiosques ? Ou une revue homo ? »
Il faut avouer que même s’il soupçonnait l’un ou l’autre de ses camarades de classe, comme Kevin, par exemple, avec ses tics et ses gestes efféminés, ou encore Bruno le bellâtre qui lui décochait parfois de ces œillades en coin lorsqu’il voulait exprimer son agacement à propos d’un prof ou d’une fille, il ne s’était jamais vraiment intéressé à la chose

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