L Éveil
76 pages
Français

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Description

Arielle chemine dans une réalité entremêlée de rêves à la découverte de sa sensualité, de son corps. Sa connexion avec l'Inconnu va se révéler plus étrange qu’elle ne l’imaginait...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 juin 2021
Nombre de lectures 12
EAN13 9782381536002
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’éveil
La SAS 2C4L — NOMBRE7,ainsi que tous les prestataires de production participant à laréalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pourresponsables de quelque manière que ce soit, du contenu engénéral, de la portée du contenu du texte, ni dela teneur de certains propos en particulier, contenus dans cetouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à lademande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeurtiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.
AgnèsMartin-Teyssier
L’éveil
Lorsqu’Ariellea écrit le dernier mot de son histoire, qu’elle a appuyésur le point final de son clavier, elle avait la tête vide,plus aucune lettre, plus aucun mot, plus aucune idée ne setrémoussait dans son cerveau. Elle était apaiséeet paradoxalement un peu déprimée. Mais trèsvite sans crier gare de nouvelles lettres se sont mises àgermer dans le terreau fertile de son esprit. Des lettres trèsmélangées, qui avaient chacune un sens, mais qu’Arielledevait assembler en douceur avec fermeté. Ne pas laisser leslettres aller à contresens de ses idées, une danseagréable et parfois très contrariée qu’ellea su mener d’une main de maître pour enfin voirapparaître l’ébauche de la suite de l’histoireà raconter. Comment vous expliquer le sens de tout un alphabetsi ce n’est, non pas en les chantant mais en les écrivant…
Le Aest très exclamatif, heureux, étonné, dégoûté,tel un monument il sait s’imposer et ouvre la marche desconsonnes et des voyelles qui forment l’alphabet.
Le Bun peu bedonnant est un gentil garçon, pas trèsexpressif, plus bon qu’agressif.
Le Cun cercle imparfait qui peut laisser échapper un O et un Npour désigner vulgairement l’appareil féminin. LeC est un vilain gredin qui n’a pas voulu se laisser transformeren son copain le Q.
Le D est le plus grincheux de tous, car agrémenté d’unÉ il est très négatif.
LeE, une lettre fondamentale, nécessaire, malgré sa formeinélégante, peut créer des mots d’uneextrême beauté.
LeF, placé à côté du E a voulu l’imiter,trop tourmenté il en a perdu une partie pour se trouverrelégué derrière la lettre enviée.
LeG, accompagné d’un point, il peut naviguer dans lescreux et les monts, c’est la lettre la plus heureuse del’alphabet et parfois il plaint son ami le Q, qui malgréson bel arrondi, ne peut que se trémousser.
Le Hsoit muet, soit prononcé que l’on a du mal àcerner. Peut-être que sa place à côté du Gle perturbe et en fait un indécis de l’alphabet.
LeI, on le dit droit et rigide, une lettre sans superflu, il ne saitpas qu’il peut à l’infini s’allonger pourpeut-être atteindre enfin le paradis.
Le Jressemble à un sucre d’orge, il sera le joyeux, lejovial, le joueur de la bande des lettres à assembler.
LeK, fait partie des lettres redoutées ; mystérieux,pas vraiment utilisé, il ne demande qu’às’émanciper.
LeL, en majuscule un angle saillant, en minuscule plutôt arrondi,seul ou doublé, encore une lettre qui ne sait pas vraimentcomment se démarquer.
LeM, en majuscule très imposant, assez mignon en minuscule bienque parfois trop répétitif et trop contraignant.
Le Nlui aussi a voulu copier son précédent, sa personnalitése révèle lorsque accompagné d’un O etd’un N il devient inélégant, inquiétant,un peu tyran.
LeO, un rond parfait dont on peut jouer à souhait.
LeP, pas vraiment évident de savoir si c’est un B avortéou un I qui a voulu un peu se parer.
Le Qest associé en phonétique à cette partiesubtilement arrondie, légèrement rebondie, ils’agrémente parfois d’un I pour paraîtreplus réfléchi.
LeR droit, arrondi, incliné, n’est pas une lettreconvoitée, pourtant cette lettre permet de ressusciter,révolutionner, réanimer…
Le S, seul ou àplusieurs, au singulier ou au pluriel, un peu comme un serpent ilsait se faufiler dans les mots à assembler.
Le T, voilà uneautre lettre qui a du mal à trouver sa personnalité, enminuscule, en majuscule, seul ou à plusieurs, tout est trèsdifférent.
Le U, sa forme faitpenser à un fer à cheval, une lettre bien amicale, quipeut faire croire en notre bonne étoile.
Le V, la lettre dusuccès lorsque de nos deux doigts tendus nous simulons le V devictoire.
Le W un peu prétentieuxa voulu détrôner le V, mais quel naïf, commentfaire un signe victorieux avec quatre doigts levés.
Le X peut être lepluriel, sa plus grande fierté est d’être amalgaméà des films un peu particuliers.
Le Y, très peufascinant si ce n’est en l’imaginant ressembler àl’entrejambe féminin.
Le Z, ce doit êtrele N qui c’est mis à l’envers à forced’être trop méchant.
Chaque lettre peut êtrecurieuse, audacieuse, merveilleuse, fugueuse, capricieuse. Arielle vaavec délicatesse, sincérité, finesse et humilitétenter de les assembler pour écrire la suite des pages àraconter. Sa tête, qu’elle pensait vide d’idées,ressemble maintenant au sac de Mary Poppins, un puits sans fond dontelle va pouvoir extraire à volonté des mots, desphrases à exprimer. Cette comparaison la fait sourire et n’estpas pour lui déplaire, un peu de légèretédans ce monde fort contrarié.
Ariellea décidé d’adopter la philosophie du RE :reaimer, redécouvrir, recharmer, repartir, revivre. Commentdeux lettres si éloignées dans l’alphabetpeuvent, une fois rapprochées, reconstruire une vie proche duparadis. Elles sont ensemble une renaissance, comme une évidence,une résilience. Arielle ne veut pas se réparer, un vaseen porcelaine se répare, mais une âme non, elle veutjuste pouvoir repartir vers sa vie, pas de réparation justeune reconstruction. Se reconstruire est un dur chantier seméd’embûches, de doutes, qui jalonnent la route menant versla sérénité. Pas de compromis à sesenvies, pas d’interdits, plus de non-dits. Elle veut faire deses choix un bonheur, une avalanche de bonne humeur. Son esprit etson âme ne veulent plus de contraintes inutiles, de fauxsemblants futiles. Son ouïe ne veut plus être écorchéepar des paroles blessantes, humiliantes, des paroles fuyantes. Soncœur veut battre la chamade, il veut être malade maismalade de joie. Elle prend la difficile décision de quitter savie de couple. Elle a décidé de couper le lien de cetteétreinte toxique, qui comme un as de pique, lui a pendant desannées égratigné le cœur et les idées.Une certaine tendresse lie encore les deux époux, elle veutcroire que cette délicatesse leur permet une séparationsans rancœur ni aigreur. Mettre un coup de ciseaux dans tantd’années de vie commune n’est pas facile, maisArielle sait qu’elle doit le faire pour pouvoir se défairede cette vilaine emprise.
Beaucouptrop de cordons la lient à son passé, elle veut unprésent, un futur recomposé. Elle quitte la maison,patrimoine de ses aïeux, une belle demeure qui lui ressemblait,elle se libère de cet héritage pour un nouveau départ.Elle ne veut pas d’un départ déchirant, de celieu elle en fera une maison de vacances qu’elle louera àdes français, à des étrangers, qui auront enviede découvrir cette belle région tout en pouvantprofiter d’une halte dans cette propriété. Cetendroit redeviendra un lieu de joie, de convivialité, un lieucourtois où les vacanciers pourront goûter de l’hiverà l’été à la douceur, à lachaleur des jours et des nuits proche de la Méditerranée.
Arielledécide de poser ses valises dans un petit village entre terre,eau et marais au cœur de la Camargue gardoise, habitépar d’irréductibles Gaulois, pêcheurs, chasseurs,tous un peu braconniers, tous accrochés à leurstraditions taurines, des amoureux de la « bouvine ».Des femmes et des hommes revendiquant leurs libertés, leurscroyances, leurs coutumes. Les plus jeunes et les aînéssont quelquefois opposés lors de discussions trèsanimées mais leurs traditions les réunis et le besoinde transmission en font une communauté toujours trèsliée. Sur cette terre, elle a trouvé un petit masentouré de prés proche d’un petit cours d’eau.On arrive chez elle par un chemin un peu cabossé, devant lademeure deux grands platanes qui, les beaux jours venus, ombragent labâtisse. Lorsque le mistral souffle dans ces arbres, les largesfeuilles se font instruments et une étrange musique s’envoleau gré du vent se perdre dans les prés oùtaureaux et chevaux

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