L imparfaite : Anthologie
48 pages
Français

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L'imparfaite : Anthologie , livre ebook

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Description

Découvrez la première anthologie de nouvelles extraites de la revue érotique l'IMPARFAITE.
QU'EST-CE QUE L'IMPARFAITE ?
L’imparfaite est une revue érotique d’un genre nou­veau. Nous refu­sons que la sex­u­al­ité soit un champ de bataille où s’affrontent hommes et femmes ; homos, hétéros et bis ; fidèles con­tre infidèles. Nous n’avons pas peur des autres, pas plus que de leurs désirs. Alors L’imparfaite est une revue curieuse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 septembre 2011
Nombre de lectures 56
EAN13 9782363150523
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0007€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'imparfaite : Anthologie n°1 (revue érotique)
COLLECTIF
ISBN 978-2-36315-193-3
© Septembre 2011
Storylab Editions
30 rue Lamarck, 75018 Paris
www.storylab.fr
Les éditions StoryLab proposent des fictions et des documents d'actualité à lire en moins d'une heure sur smartphones, tablettes et liseuses. Des formats courts et inédits pour un nouveau plaisir de lire.
Shinkansen
Table des matières
Un signe de sa part " Mon Dieu, pardonnez-nous comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés... "
La balancelle friponne
L’éclat de verre
Jeux / Amoureux
Du point de vue de l'oeuf
Corentin Cariou
Sexopathe
Le potentiel érotique des chaussettes masculines
Jeu d'échecs (inédit)
Dans la même collection
Shinkansen
Je prends le Shinkansen ce matin-là. Le Tokyo-Osaka de 10h25. Le moment où il n’y a presque plus personne. L’entre-deux avant la cohue du midi et après l’infernale épopée matinale. Normalement, six jours sur sept, je vais en cours à Todaï. Je crois que je ne terminerai jamais ce cycle anglo-japonais. Là, je voulais jouer au Patchinko. Mes amis japonais me disent que les Patchinko sont tous les mêmes, partout, mais moi je voulais essayer ceux d’Osaka. J’aime le son infernal de ces machines. Elles m’empêchent de penser. Je m’enivre avec les jetons et j’oublie tout. Enfin, pas tout. Je sais encore qui je suis, je sais à quelle heure j’ai faim, je sais de quelle manière je dois m’habiller. Mais j’oublie l’essentiel. Le contrôleur est déjà passé. Un gros monsieur, petite moustache et nez en carafe, est parti en maugréant au wagon-restaurant. Trois ou quatre homme d’affaires, l’air si sérieux, si ennuyeux, sont penchés sur leurs dossiers. J’aime m’imaginer ce qu’ils vont devenir. Je voudrais, pour une fois, qu’ils aient des destins extraordinaires. Que Godzilla écrase le premier à la sortie de la gare d’Osaka. Que le second abandonne toute sa famille pour devenir pirate au large d’Okinawa. Et que les deux derniers découvrent leur homosexualité en se croisant devant les toilettes du train. L’un serait Érec, l’autre un Énide, leurs regards se rencontreraient, ils s’embrasseraient. Violemment. Si goulûment qu’une petite vieille paniquée appellerait le contrôleur. Il ne dirait rien. Il sourirait juste et friserait sa belle moustache. Cela serait bien. On s’ennuie dans le Shikansen entre Tokyo et Osaka.
Je ne comprends pas pourquoi la fille en face de moi ne me parle pas.
Je suis blond. Toutes les Japonaises aiment les Européens aux cheveux clairs. En temps normal, je ne peux pas faire cent mètres sans être assailli. Et elle, elle ne dit rien. Elle regarde juste le paysage. Bien trop urbain.
La campagne que l’on traverse en prenant le TGV me manque parfois. Quand je rentrerai en France, je ne sais pas si je prendrai le train à nouveau.
Je ne pense pas. Ce serait trop douloureux. J’essaye d’attirer son attention. Je lui souris. Quelques minutes passent. J’ose un coucou discret. J’ai un peu honte. Elle n’est pas très attirante pourtant, avec sa teinture un peu ratée et ses dents en avant.
Assez ! Je me lève et file vers le wagon-restaurant. Je commande un coca.
Je n’ai pas vraiment soif mais la serveuse est jolie. Je n’ai pas de chance, le petit gros me reconnaît, il sait que nous étions dans le même wagon, il vient me parler, il peste contre l’Espagne, je ne sais pas pourquoi, il pense que je connais bien ce pays, moi je n’y suis jamais allé, il dit que les putes d’Ibiza sucent mal, je lui demande pourquoi il est allé voir des prostituées là-bas, il dit qu’il avait déjà tiré toutes les salopes du Japon, il a un fort rire gras.
Le temps passe lentement. Quand je m’ennuie, ou, plutôt, qu’autour de moi le monde jacasse trop, je me replie dans mon petit univers. J’ai appris le japonais grâce aux haïkus des grands maîtres. Alors, je me les récite. Un coup en version originale, un coup en français.
karasu naite
watashimo hitori
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