La Sainte Vie d’un Evêque Pécheur
69 pages
Français

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La Sainte Vie d’un Evêque Pécheur , livre ebook

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Description

La Sainte Vie d’un Evêque Pécheur

Andrej Koymasky

Roman de 250 000 caractères, 44 000 mots.

Après une enfance et une adolescence insouciantes et très libres, le beau Wilibert se retrouve soudain nommé Comte-Evêque de sa province, brutalement projeté au milieu des intrigues mortelles du haut moyen-âge dans le Saint Empire. Mais il y gagne aussi l'amour d'un autre beau jeune homme...

Tout au long des années, les dangers se multiplient qu'il doit déjouer sans risquer sa vie ni mettre son amant en péril.

Ce récit nous arrive d'archives secrètes retranscrites par un clerc qui veut rester anonyme, mais qui ne masque pas l'admiration que lui inspire Wilibert.

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Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9791029401718
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Sainte Vie d’un Évêque Pécheur
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
Traduit par Éric
 
 
 
Chapitre 1 : Préface et avant-propos
 
 
Préface
Nous publions par la présente, traduit de l'allemand du haut Moyen Âge en français d'aujourd'hui, le texte intégral des parchemins consignés sous la référence AT937-P des archives nationales de la ville de Gênes.
Bien que les études sur ce manuscrit ne soient pas achevées et que leur traduction puisse et doive sans doute être en partie modifiée et améliorée par les études et les recherches encore à venir, il a été décidé de rendre publique cette première édition provisoire.
Cela dans l'espoir que les recherches historiques sur le haut Moyen Âge en Europe, à la lecture de ces pages et leur confrontation avec d'autres documents connus des chercheurs et les données en leur possession, puissent aider à dater avec certitude les faits narrés par l'auteur anonyme.
Mais aussi dans l'espoir que ces chercheurs puissent nous aider à donner un vrai nom aux différents pseudonymes fantaisistes que l'auteur a donné aux protagonistes de cette histoire.
Car d'après nous, comme l'auteur en personne l'affirme dès le texte qu'il intitule « Avant-propos », son récit n'est pas l'œuvre de son imagination, mais la chronique de faits réels.
Nous sommes convaincus que ce manuscrit est antérieur à l'an mille. L'examen approfondi du parchemin, de ses tannins, du style graphique, de l'encre utilisée nous mène à le croire écrit au plus tôt en 925 et au plus tard en 975. Les faits narrés sont donc antérieurs à ces dates.
Le lieu des faits narrés est très certainement situé au nord-est des Alpes, dans une région située entre l'actuel Tyrol autrichien et le sud Tyrol ou Haut-Adige italien.
L'auteur, du peu qu'il dise de lui et par le style qu'il utilise, devait être soit archiviste soit clerc de notaire. En supposant, comme nous sommes portés à le croire, que cette narration rapporte des faits réels, certains dialogues sont certainement le fruit de l'imagination de l'auteur, puisqu'à l'évidence il ne pouvait pas se trouver présent lors de certaines rencontres et que, même s'il y avait assisté, il n'aurait certainement pas pu les avoir notés avec fidélité.
Les parchemins sont abîmés, en partie par l'humidité des murs de la salle où ils étaient cachés, en partie par les teignes, mais ils sont encore lisibles à 80 % et 15 % de plus peuvent être facilement devinés.
Des scans de ces parchemins sont disponibles à quiconque en fera la demande à notre université.
Bien que, comme mentionné ci-dessus, le texte soit écrit en haut-allemand médiéval, de nombreux latinismes, des citations en grec et latin classique ou ecclésiastique, laissent deviner que l'auteur n'était pas un homme de culture commune, sans compter qu'à cette époque la plupart du clergé et de la noblesse était encore en grande partie illettrée.
Nous renvoyons qui serait intéressé par les circonstances de la découverte de ce manuscrit à l'article publié dans « Studi Medievali », an XXXVIII, fascicule 6, pages 127 à 164, sous le titre « Découverte d'un manuscrit ancien dans les murs porteurs de l'abside de l'église Sainte Catherine à Gênes ».
Le titre que nous avons choisi pour cette publication est celui que l'auteur lui-même a donné à son œuvre : « La sainte vie d'un évêque pécheur ». Il nous a semblé intéressant de respecter l'antinomie que notre auteur a conçue dans son esprit si moderne.
L'intérêt du texte que nous publions dans ce numéro spécial de nos Études médiévales dépasse selon nous les études historiques, politiques et ecclésiastiques médiévales par l'éclairage qu'il apporte à l'étude de la sexualité de l'époque et tout particulièrement de l'homosexualité.
M.F.Z & A.C.L.
Nota : nous avons dans ce texte mis entre crochets […] les mots illisibles dans le manuscrit et reconstitués par nous.
 
 
Avant propos
S'il n’arrive jamais qu'un jour quelqu'un puisse lire les pages que je commence à écrire, qu'il veuille bien me pardonner de ne pas y apposer mon nom. Bien que je vive à présent bien des lieues au sud de l’endroit où se sont passés les évènements que je m'apprête à narrer, la crainte que la « longa manus » de celui qui veut ma tête puisse m'atteindre reste présente en mon cœur.
Pour la même raison et la même crainte, je remplacerai les noms de lieux et de personnes par des toponymes et des noms et prénoms imaginaires.
Et une autre peur m'impose ces précautions, puisque, dans le récit qui suit, je ne condamne pas, sans toutefois l'exalter outre mesure, l'amour profane qui lia les deux principaux protagonistes des chroniques que je compte écrire.
Je sais fort bien que cela pourrait attirer sur ma tête déjà menacée, d'autres malheurs et d'autres condamnations.
Mais je proteste, ô possible lecteur, que tout ce que je m'apprête à écrire est la stricte vérité. Mon récit se fonde sur des faits dont je fus le témoin oculaire, des récits recueillis en personne de témoins on ne peut plus dignes de confiance, de documents irréfutables et très secrets que mes agents ont pu mettre entre mes mains et que j'ai donc consultés.
Je jure devant Dieu et la sainte Trinité, la sainte mère de Dieu et tous les Saints que ce que j'écris dans les pages qui suivent est la vérité, sans aucun ajout, retrait ou altération des faits que j'y narre.
Ceux qui ont eu connaissance des faits et des lieux dont je parle reconnaîtront les vrais noms que je tais et sauront que ce que j'écris est la vérité. Ceux qui n'en [ont pas connaissance], même si j'avais utilisé les vrais noms, n'en auraient pas [su plus].
J'affirme ici avoir eu l'occasion de connaître en personne et depuis ma plus tendre enfance le saint-pécheur protagoniste de cette chronique et qui à ce jour n'est plus des nôtres : c'était un homme qui dès notre première rencontre eut droit à toute mon admiration, mon estime et ma confiance et qui, bien qu'il ne soit plus parmi nous et que mes nombreuses années approchent de leur terme, reste pour moi un vrai saint, même si bien trop nombreux sont ceux qui voient un pécheur en lui.
Mais que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre, a dit Notre Seigneur.
Je te laisse juge, ô lecteur. Mais souviens-toi : ne cherche pas la paille dans l'œil de ton prochain quand tu as une poutre dans le tien.
Récit commencé le jour de la fête de Saint Pierre et Saint Paul, dans une petite église donnant sur la mer où j'aspire depuis peu à pouvoir me reposer.
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen, amen, amen.
 
 
De l'an 0 à l'an 24
Ce que j'appelle « l'an zéro » est l'année de la naissance du Comte Wilibert von Hausthaufen, septième enfant du comte du Saint Empire Romain, troisième seigneur du fief de Hausthaufen. Sa mère, la comtesse, décéda d'un mal mystérieux quand l'enfant n'avait commencé son chemin terrestre que depuis soixante-dix jours.
Son père se remaria quand Wilibert avait deux ans. Le comte eut trois autres enfants de sa deuxième épouse, mais tous furent rappelés par le Seigneur dans leur tendre enfance, et Wilibert resta donc le benjamin des enfants du sire d'Hausthaufen.
Dès sa plus tendre enfance, Wilibert se montra doté de dons peu communs. Des témoins affirment que dès l'âge de quatre ans il savait lire et écrire, à cinq ans il jouait déjà de la lyre et à six il chevauchait déjà avec un talent peu ordinaire. Il eut son premier maître d'armes à sept ans et il apprit à manier l'épée, art où il excella vite.
Wilibert grandissait, c'était un garçon beau et fort, tout le monde l'aimait pour son bon caractère, sa détermination et son courage, l'admirait pour sa rectitude et sa sincérité et cherchait ses bonnes grâces parce qu'il était avenant et beau.
Wilibert avait deux fois sept ans quand pour la première fois sa virilité naissante fut mise à l'épreuve. Il m'en parla lui-même, bien des années plus tard quand il vit en moi le fidèle compagnon que j'ai toujours été pour lui, et me raconta ce qui s'était passé.
Il avait donc, je viens de le dire, deux fois sept ans. Il s'était rendu avec son père à la cour du Saint Empereur. Le jeune homme, grand et mince, fort et courtois, à l'air avenant, capta aussitôt les regards des demoiselles et des chevaliers.
Il me raconta que, bien qu'il ne fût point tout à fait ignorant de tout ce qui se passe dans le secret des alcôves, il n'en était pas moins ingénu et en rien préparé aux mystères de la vie.
Ainsi advint-il un jour qu'une demoiselle, qui avait posé sur lui un regard rien moins que chaste, arriva à l'attirer sous quelque prétexte en un lieu éloigné et, avec un art consommé et sans la moindre vergogne, fit en sorte d'éveiller sa jeune virilité et d'en tirer le plaisir auquel elle aspirait.
Wilibert m'a parlé de ce jour et ce qui s'était passé et dit qu'à cette occasion il avait ressenti dans le même temps le plaisir et la honte, la jouissance et la gêne.
— Elle était, me dit le jeune comte le jour où il m'en parla, intéressée par cette partie cachée de moi qu'elle trouvait belle et excitante et dont elle usa à la seule fin de son propre plaisir. Elle ne s'intéressait pas à moi, Wilibert. Je me suis senti utilisé, malgré le plaisir que j'y ai pris dans l'instant, puis oublié si ce n'est méprisé, à peine eut-elle fini.
» Les mots cruels qu'elle m'a adressés sitôt fini l'acte qu'elle avait voulu et que j'avais subi, pour me dire qu'en amour j'étais pitoyable, me blessèrent. Pas tant parce qu'elle mettait en cause ma valeur en la matière, mais parce que je me sentais rien moins qu'amoureux. Pour moi, malgré mes vertes années, l'amour était autre chose que cette rencontre furtive et frénétique, plus proche de l'union de deux chiens en chaleur que de deux êtres humains. Et j'en ai conçu une grande honte.
» Dans les nombreuses rencontres que j'ai eues par la suite avec d'autres, même si elles n'aboutissaient qu'au seul plaisir mutuel, il y a toujours eu au moins un respect mutuel, ne serait-ce qu'une petite étincelle de cet amour que je n'ai connu que bien des années

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