La Transposition
201 pages
Français

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Description

La Tranposition
Fotsix
Roman de 288 000 caractères, 50 000 mots, 240 pages en équivalent papier.
Au hasard des transpositions dont il fait l'expérience, le narrateur relate sa propre évolution, la prise de conscience progressive de ce qu'il est vraiment.
Dans ce parcours sinueux, chaque rencontre est une étape, une découverte dont il décrit précisément, sans pudeur ni détours, tous les aspects. De l'imbrication des esprits à la confusion des corps, les épisodes se succèdent, mêlant espoirs et désillusions jusqu'au dénouement.
Si cette nouvelle science ouvre d'étonnantes perspectives, peut-elle remplacer les règles immuables de la vie réelle ?
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 mars 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403989
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Transposition
 
 
 
Fotsix
 
 
 
Chapitre 1. La paroi
Chapitre 2. Hébergeur
Chapitre 3. Retour à l'école
Chapitre 4. Le pub
Chapitre 5. Confrontation réelle
Chapitre 6. Retour au pub
Chapitre 7. L’ordonnance
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1. La paroi
 
 
Il est vraiment trop fort, ce mec…
Cette façon qu'il a de placer ses mains, de pousser sur les cuisses sans avoir l'air de faire d'effort… Je suis admiratif. J'ai vraiment envie de savoir à quoi il ressemble, maintenant. Mais ici, aucun risque de voir ma curiosité satisfaite. A part ses mains, bien sûr, quand il regarde au-dessus de lui pour le mouvement suivant.
Même son corps me déroute. Je n'arrive pas à mesurer quelle taille il peut bien avoir. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il est vraiment musclé. Et pourtant, il n'a pas l'air d'un colosse. Quand il a remonté sa manche, en quittant la voiture, pour regarder sa montre, je ne l'ai pas trouvé si impressionnant.
Ses cuisses non plus, sous son pantalon assez ajusté ne paraissent pas si massives. Je les ai regardées à plusieurs reprises, quand il baissait le regard dans les passages difficiles. Et pourtant, je sens bien le poids du sac. Quand il l'a soulevé pour le sortir du coffre de la voiture, j'ai cru qu'une sangle avait pu s'accrocher au fond, mais non, ce sac est vraiment lourd et pourtant, ça n'a pas l'air de le ralentir.
Lui n'est pas comme les deux autres. Quand j'ai été transposé, on aurait dit qu'il m'attendait et il m'a accueilli avec un flot de bienvenue. Et puis tout de suite, il est descendu de la voiture, il a pris son sac, l'a hissé sans effort apparent sur ses épaules et il est parti sur le petit sentier qui s'éloignait sous les arbres.
Il ne semblait y avoir personne d'autre sur le petit parking perdu sous les sapins. Et pas d'autre voiture non plus. Je ne sais pas vraiment où nous sommes, mais c'est dans les clauses du contrat, l'hébergeur n'est pas obligé de donner ce genre de détail au visiteur.
Et puis de toute manière, je m'en moque, l'endroit où nous sommes n'a pas beaucoup d'importance.
Ce qui compte, c'est ce flot continu de sensations étonnantes, l'impression de puissance qui émane de ce corps que je ressens sans le voir.
À chaque fois qu'il se hisse sur la prochaine prise, je le sens se ramasser sur les cuisses avant de se redresser d'un mouvement puissant et régulier.
Dès qu'il a pris le sentier, j'ai été surpris. J'aurais pensé qu'on pouvait marcher plus vite, que c'était vraiment tranquille, presque lent. Et sur un replat, j'ai émis l'idée d'accélérer, mais il a tranquillement écarté l'idée, sans brutalité, mais fermement. Il m'a fait comprendre qu'il restait du chemin, et qu'accélérer le rythme ne ferait pas gagner beaucoup de temps, mais serait bien plus fatigant. Il a continué de son pas égal, régulier, mais je me suis alors rendu compte qu'il faisait de longues enjambées et que le chemin passait assez vite.
Et puis, au bout d'un bon moment, on est arrivé au pied d'un éboulis de gros rochers et sans hésitation, il s'est mis à les escalader. Il suit des chemins sinueux entre les blocs, sans avoir l'air de chercher son chemin, alors que pour moi, tous ces cailloux se ressemblent.
Par instant, la voie se resserre et il doit se hisser pour passer. Ce ne sont jamais des falaises, juste des passages délicats, deux ou trois mètres de haut, au maximum. Tout seul, je ne me serais jamais hasardé à passer dans des endroits pareils, mais lui avance dans la voie sans difficulté. Il n'utilise même pas sa corde. À un moment, le sac a heurté légèrement la paroi et j'ai entendu tinter les mousquetons. Je lui ai alors suggéré de les utiliser, mais il ne m'a renvoyé qu'une pensée ironique, mais sans méchanceté, tout en me faisant savoir qu'on aurait bien l'occasion de se servir du matériel.
Il est vraiment plus sympathique que le pianiste de ma transposition précédente. Et aussi que le pilote de course de la première.
Les deux premières transpositions, je les ai gagnées dans un jeu-concours débile. J'avais reçu les papiers chez moi et j'y avais répondu sans y croire une seconde, en cochant presque les réponses au hasard. Et là, miracle, quelques jours plus tard, j'avais trouvé dans le courrier un bon pour deux transpositions.
Bien sûr, ce n'étaient que des transpositions de base, sans aucune option, d'une heure environ, mais au prix que coûte cette expérience, c'est déjà un beau cadeau. Je me suis jeté sur la liste des thèmes qui était sur leur site et j'ai passé toute une soirée avant de me décider pour la première séance.
J'ai choisi une expérience de pilote dans une voiture de course sur circuit. L'emplacement exact du circuit et le type précis de la voiture n'étaient pas précisés, mais la présentation disait que le circuit était sinueux et que la voiture ferait au minimum huit cents chevaux…
Le week-end suivant, après avoir pris rendez-vous au téléphone, je me suis présenté chez TransAventures, dans l'agence dont dépend mon domicile, un petit bâtiment discret d'un quartier tranquille. J'ai été reçu par une hôtesse très professionnelle qui m'a envoyé par des couloirs aux couleurs pastel éclairés d'une lumière tamisée jusqu'à un vaste bureau où un genre d'infirmier m'a donné toutes les indications et m'a fait signer le contrat d'usage en me reprécisant les règles. Je me suis déshabillé dans un petit vestiaire avant qu'il ne m'équipe d'une sorte de casque plein d'électrodes. Et puis il m'a fait allonger dans une espèce de caisson aux formes douces et m'a souhaité de bien m'amuser avant de refermer le couvercle sur moi, me laissant dans l'obscurité.
Le silence n'a duré que quelques secondes, et je me suis retrouvé dans la voiture.
Le pilote devait m'attendre, parce qu'il avait déjà son casque sur la tête. Je sentais bien le harnais qui plaquait son corps dans le siège baquet ajusté. Il avait aussi des gants et comme il n'y avait même pas de rétroviseur intérieur, je n'ai vraiment rien vu de lui. Il m'a accueilli avec un flot de bienvenues sympathique, mais un peu détaché, vraiment comme une relation purement professionnelle.
Par l'étroit pare-brise, on devinait quelques mécaniciens de piste qui s'activaient autour de la voiture. Dès que j'ai été là, il a mis le contact et le tableau de bord s'est illuminé. Il a donné un petit coup de klaxon pour prévenir les mécanos et juste après, il a démarré le moteur. Le grondement sourd a envahi l'habitacle et j'ai senti les vibrations dans le siège baquet.
C'était une impression étrange, totalement nouvelle pour moi, de ressentir ainsi au travers du corps d'un autre des sensations connues, même si la puissance du moteur était évidente, bien supérieure à tout ce que j'avais déjà vu. Je me suis fait aussi discret que possible pour ne pas le déranger, mais il m'a fait comprendre qu'il ne fallait pas que je me gêne et que je pouvais intervenir si je le désirais.
Et puis, dès que les turbos ont été chauds, il a démarré et il est sorti des stands à petite vitesse. La voie des stands donnait sur le début d'une longue ligne droite et dès l'entrée, il a instantanément accéléré à fond, enchaînant les rapports avec brio.
Là encore, la sensation était incroyable. L'accélération plaquait son corps contre le dossier, mais il me faisait partager une totale sérénité alors que le virage au bout de la ligne droite donnait l'impression d'arriver bien trop vite. Il est monté sur les freins et il a engagé le virage. Nous avons été plaqués sur le côté avec une force surprenante, mais le temps de me reprendre, il avait déjà réaccéléré.
Je pouvais à peine voir les abords du circuit. Son regard était comme collé à la piste, à part quelques coups d'œil au compte-tours presque toujours au bord de la zone rouge.
On a fait au moins cinq tours de piste comme ça. Je suis sûr que dans une situation normale, j'aurais été malade, secoué ainsi, mais son corps anticipait les virages avec une certaine nonchalance.
Il a dû sentir que je commençais à m'habituer et il a un peu ralenti avant de me suggérer de prendre les commandes. J'ai eu une petite hésitation, mais après tout, j'étais venu pour ça. J'ai commencé à conduire au niveau des stands, à l'entrée de la ligne droite, mais je n'ai pas osé mettre le pied au plancher. J'ai fait prudemment un premier tour de circuit et puis j'ai accéléré progressivement.
Je sentais un flot approbateur devant ma conduite. Par instant, il infléchissait délicatement mes trajectoires avant de me laisser reprendre la main. J'avais un peu perdu le compte des tours de circuit à cause de la concentration extrême que demandait la conduite de ce bolide. C'était vraiment extraordinaire et à un certain moment, j'ai presque perdu conscience que je n'étais pas dans mon corps, mais dans celui d'un autre.
Et puis il m'a fait comprendre que c'était bientôt fini et qu'il reprenait la main pour les derniers tours. Le réservoir était presque vide et la voiture était devenue encore plus nerveuse. Il enchaînait les virages avec un brio allègre, bien plus vite que moi et je le sentais jubiler en tirant le meilleur de sa machine.
Enfin, il s'est engagé dans l'échappatoire des stands et s'est arrêté devant les mécanos qui ont entouré la machine. Il a encore laissé tourner le moteur quelques instants pour refroidir les turbos puis il a coupé le contact. Un silence un peu irréel a envahi l'habitacle. Je le sentais content de lui, de sa démonstration et j'ai à peine eu le temps d'un remerciement informulé que la portière s'est ouverte.
Au même moment, il y a eu ce bref flash de vacuité et je me suis retrouvé dans le caisson dont le couvercle s'est immédiatement ouvert. Le même employé était là, toujours aussi neutre et poli. Il s'est enquis de savoir si j'étais satisfait de cette première expérience de transposition et sans même me laisser le temps de répondre, il m'a retiré le casque avec les électrodes et m'a indiqué la porte du vestiaire où j'avais laissé mes habits.
En repassant par l'accueil, l'hôtesse m'a demandé si j'étais prêt à p

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