La Vandale
66 pages
Français

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Description

En quête de plaisir et à la recherche du bonheur, Margaret, 55 ans, et ses trois filles âgées de 37, 27 et 17 ans, multiplient les rencontres et les frasques libertines. Conflit de générations, trahison maternelle, jalousie entre soeurs, ambitions féminines... les hommes défilent, les intrigues amoureuses s’entrecroisent, les scènes sensuelles s'enchaînent : l'année s'annonce plus que mouvementée !


Découvrez le deuxième épisode de cette saga familiale chic et sexy. (et jetez-vous sur le premier épisode si ce n'est pas déjà fait !)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 août 2013
Nombre de lectures 158
EAN13 9782919071395
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Margaret et ses filles,
Chronique d'une année mouvementée

********
Mois 2
La vandale


Anne Dezille
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© Les érotiques, 2013
Dans l'épisode précédent

Margaret a couché avec Vincent, l’ancien compagnon de sa fille aînée, Vanessa. C’est Faustine, la benjamine, une jolie Haïtienne adoptée il y a plusieurs années qui a découvert le pot aux roses et qui les a dénoncés. Depuis, sa mère ne lui parle plus.
Jane, la peste rondouillette et mangeuse d’hommes, n’a que faire de ces histoires, elle est bien trop occupée à échafauder des plans pour séduire Jules, le beau cuisinier et tromper Antoine, son grand amour.
Vanessa, quant à elle, se désespère d’être frigide et se désole de « la méchanceté des autres », peut-être que Mehdi son ami d’enfance saura lui redonner confiance aux hommes et en l’amour.
Un feuilleton en 12 épisodes !

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En quête de plaisir et à la recherche du bonheur, Margaret, 55 ans, et ses trois filles âgées de 37, 27 et 17 ans, multiplient les rencontres et les frasques libertines. Conflit de générations, trahison maternelle, jalousie entre soeurs, ambitions féminines… les hommes défilent, les intrigues amoureuses s’entrecroisent, les scènes sensuelles s'enchaînent : l'année est plus que mouvementée !

Retrouvez tous les mois Margaret et ses filles pour un nouvel épisode de cette saga familiale chic et sexy.


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Prochain épisode "Les caresses" à paraître le 16 septembre
Retrouvez plus d'informations sur www.leserotiques.fr
Jane
09 octobre 20XX
Les draps de cotons usés et rêches irritent la peau des mes fesses. Allongée sur le dos, la tête rejetée en arrière, mes mèches blondes étalées sur mon oreiller, j’attends.
Le lit est situé sous la fenêtre et les rideaux sont ouverts : les rayons lunaires éclairent ma poitrine d’une lumière blanche et crue. La lune se reflète sur mon ventre ardent. Il se soulève doucement à chacune de mes inspirations pour appeler la caresse et s’affaisse lourdement quand, dans une expiration attisant les braises de mon désir, il réclame d’être souillé par le mâle.
Un appartement fait face au nôtre. Il est occupé par un couple de personnes âgées. La fenêtre de leur cuisine donne sur ma chambre : ils ont une vue imprenable sur mon intimité nocturne. Je sais que le vieux s’endort très tard : les images agressives et abêtissantes des émissions télévisées qu’il regarde se reflètent dans le carreau de la fenêtre. Il aime les daubes de la téléréalité et les docus à la con de W9.
Ce soir, il ne s’avance pas vers l’écran animé pour mieux voir la perversion et la bêtise ; ce soir, il se penche par-dessus la rambarde pour mieux contempler les contractions de mon sexe affamé. Le vieux apprécie l’anatomie, la biologie. Il comprend la sexualité en termes de vagin, d’utérus, de crudité qu’il aime obscène.
Ce soir, le vieux ferait mieux de retourner à sa télé, car je suis amoureuse. Je ne suis plus la même, ma vulgarité légendaire me fait faux-bond.

Il vient : je devine sa présence dans mon salon, j’aperçois son ombre dans l’embrasure de la porte, je sens le musc viril qui suit chacun de ses mouvements.
Jules me contemple. Je m’étire longuement, arc-boutant mes membres contre le matelas épais.
Il bouge, se meut dans la chambre spacieuse, lumineuse, décorée avec soin. Il est au pied du lit. Je m’appuie sur mes coudes pour me redresser et soulève doucement ma tête. Mes épaules baignent dans ma chevelure abondante. Ainsi, dénudée et relevée, j’offre à voir une poitrine lourde, un ventre gourmand. Mon corps replet est composé d’une multitude de vallons arrogants et de fossettes timides qu’il aime scruter.
Mes pieds se cambrent, mes orteils aux ongles peints en rose s’allongent, j’écarte calmement les jambes : secrètement, au sommet de mes cuisses vibrantes, la tempête se déchaîne.

Désormais à quatre pattes sur le lit, tel un fauve prêt à bondir sur sa proie, il avance lentement, guettant chacun de mes tremblements. Il ne me lâche pas du regard.
Toujours plongé dans mes yeux, il se baisse et dépose un baiser sur mon genou. Mes coudes cèdent sous le poids du plaisir et je m’abandonne tout entière à ses désirs.
Sa bouche délicate laisse apparaître une langue courte et agile. Elle court, rafraîchissante et amusante, sur ma peau bouillante. Ses mains sondent les bourrelets de mes cuisses qui lui offrent des prises auxquelles il s’agrippe et s’appuie pour monter plus haut sur la chute amoureuse. Je suis échaudée par ce ballet romantique.
Ses lèvres entrouvrent maintenant les miennes, intimes. Son visage a disparu dans le triangle foisonnant dont il se délecte, impudique.
Je gémis indécemment. Il faut que je le touche également, cet amant avec lequel je fusionne. Les paupières closes, j’attrape sa chevelure blonde et relève sa tête…
J’ouvre les yeux.
Antoine.
Je sors de mon fantasme. Mon cœur se referme, un peu. Je m’étais prise au jeu de mon délire passionné. La mer se retire progressivement…
Il me sourit. C’est si sincère, si authentique, si concret que les vagues s’agitent à nouveau, la marée remonte et emporte les derniers remous de mon rêve conscient.
Je lui rends son sourire et ferme les yeux. Je plaque sa bouche contre mon ventre. Il aspire les restes de mon obsession folle et dangereuse de l’autre, du cuisinier. Je redeviens moi-même. Je sens qu’il insuffle Jane dans Jane.
Je demande effrontément : « Baise-moi ! »
Antoine me connaît sur le bout des doigts, il se glisse et se laisse gonfler entre mes reins assoiffés. Il sait que j’aime sentir sa bite monter en moi. Les premiers va-et-vient sont bien profonds, hyper intenses. Il sort entièrement puis s’engouffre totalement, frottant sa toison brune à mon gazon. Il partage sa vigueur avec moi. Puis, alors que je sens les frissons de l’orgasme parcourir les extrémités de mon corps : d’abord la tête et les pieds, puis les chevilles et la nuque, les épaules et les genoux, les cuisses et les seins… alors que j’oublie ma peau, ma chair, mes os, il accélère le mouvement, ralentissant le tourbillon orgasmique… C’est dans ces instants que je prends le temps de l’écouter, de le regarder. Je me concentre sur son souffle rapide, ses gestes impatients, je sens qu’il va jouir quand il geint finalement. Ses abdos se durcissent, se tendent. Je suis grisée par la manifestation animale de son plaisir masculin et la course à l’orgasme peut reprendre. La chaleur s’intensifie au cœur de mon ventre. Un dernier coup de reins commun, nos ventres s’entrechoquent, il défaille, je m’accroche à lui. Je suis éclatée, je suis réunie. Constellation logique de moi-même. Antoine s’écrase sur moi. Il est beau.
J’ignore ce qui m’arrive, ce soir, je suis romantique et romanesque. Ce soir, Antoine m’a rappelé que j’étais amoureuse de lui.

À vrai dire je ne comprends pas ma surprise (ma déception ?) puisque c’est lui que j’attendais au départ. Je voulais l’étonner, le faire kiffer. Ça m’a pris comme ça, d’un coup. Ça faisait un bail — depuis Jules — que je n’avais pas eu envie de lui faire plaisir. J’avais dressé une « jolie table », acheté de « bons petits plats ». Des trucs que je ne saurai jamais préparer. Des lasagnes. Une tarte aux pommes. J’avais acheté un grand cru. La plupart des nanas qui ne sont pas mes copines se réjouissent de ces préparatifs. Pour ma part, je n’arrive pas à me dire que ma vie devra se résumer à ces micro-tâches quotidiennes qui m’emmerdent royalement. C’est pourtant le prix à payer puisque mon mec m’entretient.
Un jour, je m’étais plainte à Claudia qui m’avait répondu durement que je n’avais qu’à bosser, comme tout le monde, et que je serais donc moins dépendante financièrement. Elle avait ajouté qu’alors je saurais si j’étais avec Antoine pour l’argent ou pour autre chose. Claudia pense que je n’aime pas Antoine. Elle se trompe. C’est vrai qu’il m’offre des bijoux, des robes, des pompes... C’est vrai que j’aime additionner les prix de tout ce qu’il achète, mais ça ne m’empêche pas d’avoir des sentiments sincères. Je ne veux pas le quitter. Antoine est généreux et dévoué. Il faudrait être cinglée pour le laisser s’échapper. Je ne peux pas le perdre.
Alors, ce soir, dans ma cuisine, devant les lasagnes du traiteur, j’avais finalement décidé d’arrêter mes conneries. Plus de parties de jambes en l’air avec des inconnus, plus de partouzes avec Morgane et les autres, plus de clubs échangistes, plus de peep-shows rigolos. Plus rien. Seulement Antoine et moi… Et ma tarte aux pommes du pâtissier… J’en étais venue à ces pensées nobles et fidèles quand il m’a appelée. Il allait rentrer plus tard que prévu à cause d’une urgence boursière. Avoir une vie dictée par le Cac me dégoûte autant que d’avoir une vie dictée par les fourneaux… Les fourneaux… C’est à cause de ces foutus fourneaux que je m’étais mise à penser à Jules. J’avais envie qu’il me baise, depuis le début, mais je ne savais pas trop comment y parvenir. Ça faisait presque deux semaines que je ne m’étais fait sauter par personne d’ailleurs (cette histoire avec Maman et Vanessa, ça avait dû me faire un truc, je m’étais mise à beaucoup trop réfléchir et réfléchir ça me refroidit).

Toujours en pensant à Jules et en m’interrogeant sur le pourquoi du comment j’avais arrêté de forniquer, j’avais descendu la bouteille de vin. Puis, animée par l’envie pressante de posséder Jules, j’avais tout éteint et je m’étais déshabillée. Je m’étais allongée sur mon lit non sans avoir vérifié que le vieux me matait. J’étais sur le point de me doigter en répétant la formule magique « Oh oui Jules défonce-moi » quand Antoine est rentré plus tôt que ce que je pensais et qu’il a transformé mon fantasme de soubrette en une baise plutôt délectable.
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