Le cheval bleu se promène sur l’horizon, deux fois
125 pages
Français

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Le cheval bleu se promène sur l’horizon, deux fois , livre ebook

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Description

Le cheval bleu se promène sur l’horizon, deux fois
Philippe Cassand
Roman policier de 400 000 caractères, 66 000 mots, 334 pages en équivalent papier.
Hugues, notable dans une petite ville du Loiret, marié, deux enfants, est victime de chantage par lettres anonymes. On menace de dévoiler qu’il a non seulement des aventures masculines dans des lieux de perdition parisiens mais aussi une relation avec Fabien, un jeune homme de bonne famille, à Orléans...
Fabien entretient lui-même une liaison dangereuse avec un mauvais garçon sado-masochiste : Herbert. Ce dernier débarque à Orléans ; on le retrouve assassiné quelques mois plus tard sur un lieu de drague en plein air.
Dans le même temps deux vieilles commères interfèrent dans les évènements, lesquels finissent par leur échapper et le superbe détective privé, embauché par Hugues pour dénicher le corbeau, finit par séduire tout le monde...
Ce crime a t-il un lien avec le message de la BBC pendant la seconde guerre mondiale : Le Cheval Bleu se promène sur l’horizon, deux fois... ? Les passions se déchaînent jusqu’au dénouement, totalement inattendu...
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: Éditions Textes Gais

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 mars 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029403446
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le cheval bleu
se promène sur l’horizon,
deux fois
 
Roman policier gay
 
Philippe Cassand
 
 
 
On peut résister à tout sauf à la tentation.
Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray
 
Il est parfaitement monstrueux de s’apercevoir que
les gens disent dans notre dos des choses qui
sont absolument et totalement vraies.
Oscar Wilde, Une femme sans importance
 
La vie conjugale ? À deux on s’ennuie,
à trois on s’amuse.
Oscar Wilde, l’Éventail de Lady Windermere
 
 
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Épilogue
 
 
 
BBC, 1942 … Ici Londres… Veuillez écouter maintenant quelques messages personnels :
« … les carottes sont cuites… les girafes ne portent pas de faux col… on gave les oies sans les étouffer… le sphinx a crevé les yeux de sa mère… Jo a les yeux bleus… le soleil a rendez-vous avec la lune… la poule n’a qu’un poussin… Œdipe a réglé son complexe… aimez-vous le vieux kirsch ?… le cheval bleu se promène sur l’horizon, deux fois… »
 
 
 
Prologue 1
 
 
Flash-back sur un terrible accident
 
La Chartreuse-sur-Iroise, octobre 1997
Isabelle chemine dans la campagne sur son grand vélo noir. C’est la fille des Bourgeois, des bourgeois du terroir. Ils n’aiment pas qu’elle se promène seule ainsi. Ils disent que ce n’est pas prudent pour une fille jeune – trop jeune – et jolie – très jolie – de se promener seule dans les bois, même en vélo. Il y a tellement de maniaques en liberté... Sans compter ceux qui peuvent s’échapper de l’hôpital psychiatrique de Saint-Raoul.
C’est l’époque de l’année où les frondaisons des arbres adoptent tout le camaïeu de marrons, de cramoisis, de verts d’eau et bouteille. De nombreux touristes échouent ici, dans cette enclave, erreur d’itinéraire sur le parcours des Châteaux de la Loire.
Département n°45. Préfecture Orléans, sous-préfectures, Montargis et Pithiviers. Ça n’aide guère à situer mais cela fait couleur locale.
Catherine Bourgeois, la mère, est une poule ; enfin, une mère poule. Elle poursuit Isabelle dans la grande allée de gravier de la propriété dès que la jeune fille s’évade sur son vélo pour se promener en lui assénant des conseils de prudence et en lui présentant tantôt les mitaines fourrées, tantôt l’écharpe en cachemire.
 
Catherine Bourgeois avait elle-même fait des expériences désagréables dans les bois. Fanatique des champignons, principalement du cèpe de Bordeaux - Boletus Edulis , dont la famille faisait une consommation exagérée – elle courrait la forêt aux premières heures, avant les ramasseurs stakhanovistes à la solde des fabricants de conserves. Ce ramassage à la hussarde était dévastateur pour l’humus.
Elle partait à quatre heures du matin. Catherine connaissait tous les bois à champignons de la forêt solognote. Il faisait encore nuit mais la lueur blafarde du jour ne tardait pas : c’était la bonne heure.
À sept heures, les coins généreux étaient déjà labourés par les grosses bottes en caoutchouc des mercenaires de conserveries de légumes et par les gros bâtons qui allaient fourailler sous les couches de feuilles séchées.
Dans ces bois, on pouvait tomber sur des hommes seuls qui ne pensaient pas forcément à mal mais qui commençaient à y penser quand ils vous voyaient ! Catherine avait eu un jour la peur de sa vie. Entre chien et loup, la lumière perçait difficilement dans les sous-bois. Catherine Bourgeois était habillée comme l’as de pique, ses cheveux blonds cendrés roulés en boule sur sa tête et retenus par une espèce de baguette sculptée comme on en utilise dans les restaurants chinois.
Elle avait aperçu au pied d’un bosquet un chapelet de cèpes de tailles variées qui perçait la couche de feuilles mortes. Concentrée exclusivement sur la magnifique couleur havane des chapeaux et leur santé apparente, elle s’était précipitée et s’était penchée pour les cueillir délicatement à la racine. Soudain une tête de fou avait jailli du bosquet en ricanant d’une façon diabolique et salace.
L’homme était barbu et édenté. Il grelottait de froid, vêtu d’une sorte de pyjama ou d’un uniforme de bagnard avec de grandes manches au bout desquelles pendaient des cordons et des bandeaux de tissu renforcé de cuir, avec des boucles, comme de gros gallons.
Saisie de terreur, Catherine avait poussé un cri et avait asséné un coup de bâton sur la tête de l’homme qui avait sorti son sexe en tentant de redonner vie à ce membre anesthésié par les privations et les nuits glaciales passées dans les broussailles humides. Elle avait couru jusqu’à sa voiture poursuivie par cette créature tout droit sortie d’un film de Fellini.
À la suite de cet incident qui avait fait grand bruit à la Chartreuse-sur-Iroise et dans les environs – et qui avait même fait l’objet d’un article dans la République du Centre – les mesures de sécurité avaient été renforcées à l’hôpital psychiatrique de Saint-Raoul.
 
Isabelle avait l’innocence et la naïveté de ses seize ans et ne pensait pas aux agressions, aux viols, aux accidents... La campagne était si calme, si reposante.
Isabelle était partie tôt ce matin-là, elle avait fait une longue balade en vélo ; elle rentrait maintenant et il fallait s’armer de courage car la côte qui reliait le Pont du Fourbe, sur la « Rivière aux tapis », à la propriété était longue et très abrupte. Il fallait du souffle ; seuls les meilleurs, les plus endurants ne posaient pas le pied à terre avant la fin de la côte. La seule exception géologique de ce plat pays. Très prisée des amateurs de cyclisme.
Longeant les faubourgs de la Chartreuse, la route passait devant les maisons des « deux folles » comme on les appelait dans le pays. Noémie et Alphonsine.
Isabelle était bien entraînée et n’avait jusqu’alors, sur ce trajet, jamais mis pied à terre malgré l’à-pic. Le vélo avançait comme un bateau ivre, très lentement, chaque poussée de pied faisant tanguer l’équipage. Sa trajectoire était incertaine.
Soudain une BMW grise, gros modèle, était arrivée à très grande vitesse.
À quelques mètres de là, perchée dans son pigeonnier, Alphonsine scrutait le paysage et plus particulièrement la route avec ses jumelles.
— T’en, v’la la petite bourgeoise qui rentre... 
Alphonsine n’avait pas perdu une miette du terrible choc de l’accident. La BMW avait percuté le vélo et Isabelle avait fait un vol plané. Projetée à plusieurs mètres, elle avait rebondi pour finir sa chute dans le fossé, inanimée.
Alphonsine avait éructé :
— Nom de Dieu de nom d’un chien, v’la de quoi la faire moins minauder...
Elle avait vu la BMW s’arrêter sans pouvoir apercevoir le visage du conducteur. Celui-ci avait mesuré l’étendue du désastre. Il avait semblé hésiter. Il avait titubé et s’était retenu sur le capot. Il avait regardé sournoisement autour de lui en rabattant sa casquette sur ses yeux. Alphonsine avait dégusté la scène, captivée ; malheureusement sa lenteur d’accommodation visuelle ainsi que les branches ballantes des marronniers qui longeaient la route l’avaient empêchée, tout du long, à son grand dam, d’entrevoir le visage de l’homme. En revanche, elle avait pu griffonner le numéro d’immatriculation de la BMW sur le bloc-notes disposé près d’un petit guéridon, à la marqueterie défraîchie et incomplète.
— Voila, ça pourra toujours servir un jour... 
Elle avait rempli une fiche cartonnée sur laquelle elle avait inscrit, en titre :
« Renversage petite bourgeoise, 30 octobre 1997, 10h53, Béhemme double V grise occupant inconnu, immatriculation 885 CDF 45 ».
 
 
 
Prologue 2
 
 
Flash encore plus back sur un drame
de la Seconde Guerre Mondiale
 
 
Ce même village, 23 août 1943.
C’était juste le jour de l’anniversaire d’Alphonsine. Elle avait onze ans. La Chartreuse-sur-Iroise sommeillait dans la torpeur d’une fin d’été de guerre. Un village à l’heure de l’occupant et des privations – pas pour tout le monde ! – où les passions étaient contenues, où l’on attendait qu’il se passe quelque chose, où les haines ancestrales s’exacerbaient et se reportaient sur les uns ou les autres en fonction de leurs présumées opinions.
Alphonsine était l’aînée des cinq filles du père Laroucadière. Un étranger venu de l’Allier, né à Moulins et qui avait épousé la fille du pays, la petite Henriette. Il était entré aux forceps dans cette famille d’exploitants de vins. Une famille ancienne du pays mais dont la grandeur passée était un peu atténuée par les vapeurs d’alcool inhalées depuis des décennies et par les fonds de barriques que les proprios finissaient eux-mêmes, pour ne pas laisser perdre…
Le père Joseph s’était imposé ; il avait sauvé la boutique de la ruine par les méthodes modernes de gestion apprises en cours du soir, à Paris, quand il faisait profession de ramoneur. Radio-café-du-commerce insinuait qu’il s’était constitué une bonne pelote avec les chapardages de gobelets d’argent et de bibelots anciens chez les riches et puis on disait qu’il ne ramonait pas que les cheminées.
Joseph avait assaini la boutique, fait tenir une véritable comptabilité, diversifié l’activité. Il était alors devenu « l’Auvergnat prétentieux », « l’homme d’affaires de quatre sous », « l’empêcheur de tourner en rond ».
Il avait réussi, trop bien, et même si le bénéfice en était largement revenu aux deux aînés caractériels se disputant le pouvoir et à la sœur, maladivement complexée, d’Henriette, la jalousie et la haine s’étaient ancrées dans les cœurs.
C’était surtout le voyage dans les colonies britanniques qui avait crispé les jaloux : le voyage triomphal en Inde pour négocier de nouvelles attaches pour les bottes de foin, imputrescibles, en fibre de coco. Une idée totalement novatrice et prometteuse dans ce département de cultures céréalières.
La guerre était venue couronner le tout : Jose

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