Le Colibri et le Papillon
225 pages
Français

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Le Colibri et le Papillon , livre ebook

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Description

Joinville est originaire de l'archipel des Saintes en Guadeloupe, il a quitté son chapelet d'îles pour la Grande-Terre et pour vivre son rêve d'Icare : devenir moniteur parachutiste.


Un soir, dans une boîte de nuit, le trentenaire fait la connaissance de Solveig, une photographe parisienne de 20 ans, en vacances sur l'île papillon, qui se passionne pour les colibris.


Sans s'en rendre compte, une seule soirée aura suffi à faire vaciller leurs cœurs, mais suite à des circonstances dramatiques, ils vont se perdre de vue après cette unique rencontre.


Dès lors, ces deux êtres n'auront de cesse de se chercher.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 janvier 2022
Nombre de lectures 5
EAN13 9782374475561
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LE COLIBRI ET LE PAPILLON
Roman

ONDINE






LE COLIBRI ET LE PAPILLON Roman
Erato-Editions

Avertissements
Ceci est une œuvre de fiction.
Les noms, les personnages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur, ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.
Ce livre contient des scènes sexuellement explicites, de la violence et un langage adulte, ce qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs.
Il est destiné à la vente et au divertissement pour des adultes, uniquement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous avez effectué votre achat.
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réservé à UN PUBLIC A VERTI
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ISBN format papier 978-2-37447-555-4
ISBN numérique : 978-2-37447-554-7
Suivi Editorial : Erato Editions - Correction : F Dekeyser
Graphisme : Erato Editions © - Crédit photo : Adobe stock
Janvier 2022 © Erato–Editions - Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales


Première partie LE VOL DU COLIBRI


1
Février 1998 : 12 h 30, heure de Guadeloupe
Le bouton floral s’entrouvrit dans la douceur de l’air, vérifiant que le soleil était déjà haut dans le ciel, puis sans prévenir, il explosa dans un feu d’artifice de blanc et de violet ; quelques secondes plus tard, un éclair bleu irisé de vert vint goûter au nectar.
Solveig venait d’ouvrir les volets à jalousie. Elle ne se lassait pas de regarder ce rendez-vous quotidien entre la passiflore et le colibri. Tant de beauté gâchée en une seule journée, songea-t-elle. Demain, un fruit commencera à poindre. Pas un seul raté dans le cycle de la nature. Dans vingt-quatre heures, une autre fleur s’épanouira et l’oiseau-mouche reviendra honorer la belle du jour.
Son regard se porta sur le réveil posé sur la petite étagère qui lui servait de chevet.
— C’est pas vrai, déjà midi et demi ! J’aurais dû m’en douter en voyant la corolle s’ouvrir. Aussi paresseuse que moi ces fleurs, à part qu’elles se lèvent en un quart de seconde.
La jeune fille avait encore les pieds douloureux d’avoir évolué toute la soirée sur la piste du Shiva , la boîte de nuit du Moule. Elle pensait mettre en pratique les cours de rock qu’elle s’était payés l’été dernier en France, mais les locaux vous imposaient leur propre façon de danser. Ils choisissaient une métro à la peau blanche, blonde de préférence, et adieu rock, samba ou zouk ; collés serrés à la partenaire, ils dansaient tout en slow. Finalement, ça n’avait rien de désagréable, pensa Solveig. Surtout que le type avec lequel elle avait fini la soirée était pas mal du tout. Comment s’appelait-il déjà ? Elle avait encore l’esprit embrumé par toutes ces piña coladas offertes par le Créole. Ah oui, Joinville. Un nom à coucher dehors, sauf aux Caraïbes où on se doit d’avoir un prénom original.
Avec ses cheveux blonds cendrés descendant jusqu’à la taille, ses longues jambes fines et galbées, et ses yeux verts en amande, Solveig Quercy était presque l’archétype féminin que tous les Guadeloupéens aiment draguer pour un soir. Pas que les locales aux culs hauts perchés et à la peau couleur ébène les rebutent, non, celles-ci, c’était pour le sérieux : le mariage, les gosses, la famille. Les blanches, c’était pour le défi et l’amusement. Si elles disent oui, c’est gagné ; si c’est non, ce n’est pas grave. Les Antillais sont collants, mais ils n’insistent pas en général quand ils essuient un refus. Ils tentent leur chance avec la suivante.
Joinville Bonaventure, la trentaine, grand, curieusement blond, la peau café au lait, un beau corps d’athlète, se targuait d’avoir pas mal de succès auprès des belles métros et il ne se privait pas d’en jouer. Celle d’hier… comment s’appelait-elle déjà ? Ah oui, Solveig. Un nom à coucher dehors. Elle avait dit avoir des origines suédoises du côté de sa mère. En tout cas, même si elle avait refusé de conclure, il avait passé une agréable soirée en sa compagnie.
— Merde, midi et demi ! J’ai un tandem à treize heures à Saint-François, je n’y serai jamais à temps.
Le Saintois fonça sous la douche qu’il prit froide pour calmer son érection. Son sexe tumescent dans une main et la savonnette dans l’autre, il se masturba en pensant à la beauté blonde. Sans traînasser sous le filet d’eau, le bel homme se sécha rapidement, passa un peigne aux longues dents dans ses cheveux clairs et crépus, et enfila un jeans moulant qui comprima son gland encore gonflé, un polo Lacoste jaune paille complétait sa tenue. Ses baskets à la main, il se dirigea d’un pas décidé vers sa BMW décapotée. Février est la saison sèche après tout. Jetant négligemment ses Nike noires sur le siège passager, ses yeux bleus cachés derrière des Ray-Ban vertes, il embraya. Il conduisait toujours pieds nus.
Solveig sursauta en ouvrant le robinet.
— C’est pas vrai, encore plus d’eau chaude ! Je déteste me laver à l’eau froide, vous le savez bien ! cria-t-elle à travers la porte.
— Chérie, l’eau froide est à 25° ici, et puis ça te réveillera. À quelle heure es-tu rentrée hier soir ?
— Je sais pas, Mam, j’ai perdu ma montre.
Elle passa un combishort rose pâle et avala deux ti-bananes.
— J’ai fait un blaff pour ce midi, tu n’en veux pas ?
— Le poisson au petit dej, non merci ! Gardez-m’en pour le dîner. Je prends mon matériel photo et je vais faire un tour. À tout à l’heure !
La jeune femme attrapa à la volée la clé de la Twingo dorée louée par ses parents pour les trois mois que devait durer leur séjour sur l’île papillon. Elle aurait préféré rose métallisé, mais le jaune d’or sous le soleil de Guadeloupe était du plus bel effet.


2
13 h 05, heure de Guadeloupe
Joinville arriva au centre de parachutisme de Saint-François juste à temps. Le couple de Parisiens attendait déjà sous le hangar. Le Pilatus PC-6 stationnait sur le tarmac, son moteur ronronnant doucement dans les alizés. Le Créole pria pour que ce soit la dame la candidate au baptême. Le monsieur mesurait un mètre quatre-vingt-dix et affichait un bon quintal sur la balance. Se poser serait plus délicat.
— Bonjour ! Je m’appelle Joinville Bonaventure, se présenta-t-il en tendant la main et en faisant étinceler ses dents éclatantes au soleil. Je suis votre moniteur tandem.
— Euh, bonjour ! répondit le bonhomme en hésitant. On nous avait dit que c’était un local qui nous attendait.
— Je suis Saintois. Ce sont des petites îles au sud de Basse-Terre. Vous connaissez ?
— Non, pas vraiment !
— Nos ancêtres étaient Bretons. Nous avons tous la peau claire, les cheveux blonds et les yeux bleus. Une autre curiosité de la Guadeloupe.
— Je peux vous filmer ? demanda le métro, soudain intéressé. Ça épatera les copains quand je vais leur montrer ça en rentrant.
Sur un signe de tête de Joinville, il sortit son caméscope et filma en plan fixe son visage. Le Saintois plaignit mentalement les connaissances de ce type, les imaginant déjà trônant religieusement devant l’écran de projection pour se farcir les six heures de visionnage du pote qui revenait des Caraïbes. Six heures d’images fixes la plupart du temps avec en fond sonore une biguine saturée. Il se promit de ne jamais imposer cela à ses amis. Autant prendre des photos.
Le gros homme annonça que c’était lui le candidat au saut en parachute.
— Odile est bien trop peureuse pour essayer.
Elle n’avait pas encore ouvert la bouche.
— Si vous voulez, pour 50 francs supplémentaires, un confrère peut immortaliser votre vol, proposa Joinville en bon commercial.
— Non, ça nous coûte déjà 600 francs. Ma femme va me filmer d’en bas avec le caméscope. De quelle couleur est la voile ?
— Rouge et noire.
Le moniteur fit un rapide briefing avec le Parisien. Ils s’équipèrent séparément et montèrent dans le Pilatus. Deux mecs et une fille étaient déjà installés dans l’avion avec leurs propres parachutes et deux autres tandems. Ils s’élevèrent dans le ciel azuré des tropiques jusqu’à 3500 mètres et l’aéroplane amorça son arrondi à la verticale du Moule. Le Saintois plaça l’homme devant lui, attacha les mousquetons et serra fortement les sangles. Le bonhomme sembla se dégonfler comme un ballon de baudruche. Le duo sauta en premier dans les alizés et plana en chute libre pendant vingt secondes. À 1500 mètres, le moniteur tira sur la poignée, la voile noire et rouge se déplia en corolle. Il desserra un peu les sangles et le type respira bruyamment.
Le Saintois désigna les principaux sites visibles : la Pointe des Châteaux, l’île de la Désirade, au loin la Martinique, les grands fonds du Moule, le sommet du volcan de la Soufrière emmitouflé dans son écharpe de nuages comme toujours, et les villas de Saint-François avec leurs rectangles bleus. Il ne fut pas sûr que le Parisien eût tout suivi. Après deux minutes sous voile, ils se positionnèrent face au vent pour atterrir. Deux collègues parachutistes les suivaient des yeux et s’apprêtaient à les réceptionner en cas de problème. On ne prend aucun risque, surtout quand la personne dépasse le quintal. Le tandem se posa comme une fleur. Le duo se libéra de son harnachement.
Le nouveau baptisé courut vers sa femme pour s’as

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