Le dernier César
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Le dernier César , livre ebook

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Description

Le dernier César

Andrej Koymasky

Roman de 26 190 mots, 151 400 caractères

1220 ab Urba Condita, c'est-à-dire 470 après J.C., l’’Empire romain d’Occident s’’effondre sous les coups des barbares dans les convulsions de la décadence.

Entre Ravenne et Naples, Romulus Augustule, dernier Empereur couronné à seulement 16 ans, découvre que l’’Histoire est un bien lourd fardeau pour ses jeunes épaules. Les bras du bel Helvius, voleur intrépide et un peu proxénète, seront ses seuls refuges.



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Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9791029400735
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le dernier César
 
 
 
Andrej Koymasky
 
 
 
 
 
 
 
Traduit par Christophe
 
 
 
Note liminaire
 
 
 
1 - Toutes les dates qui suivent sont indiquées « ab Urba condita », c'est à dire « depuis la fondation de Rome ». Pour les convertir dans le calendrier de l'ère chrétienne, il faut soustraire 753 de ce nombre.
2 - Aucun document qui nous soit parvenu n'atteste que Romulus Augustule ait été homosexuel. Mais il est connu qu'il ne s'est jamais marié. Tous les faits historiques évoqués sont vrais, le reste n'est qu'imagination.
 
 
 
Chapitre 1 : L'écroulement de l'Empire
 
 
Vers l'an 1150 de la fondation de Rome, les Huns, peuple asiatique guidé par le féroce Attila, firent irruption sur le territoire de l'Empire romain d'Occident, semant la mort et la désolation.
En l'an 1204, le général romain Aetius, allié des Visigoths, les affronta et les défit lors de la bataille des Champs Catalauniques, dans le nord de la Gaule. Ce fut la dernière grande victoire de l'histoire de Rome.
 
La même année, dans un des faubourgs les plus pauvres de Patavia, la femme de Mergus mourut en donnant le jour à Helvius, l'un des deux protagonistes de cette histoire. Mergus survivait d'expédients, c'était un voleur de rue et il se demandait que faire de ce fils qu'il ne savait même pas comment élever. Une prostituée du nom de Iulla qui avait accouché depuis peu, prit le petit Helvius en pitié et décida de l'allaiter. Mergus, tout à la fois agacé et reconnaissant, lui offrait parfois un cadeau qu'il avait lui-même volé… Surtout quand il ne lui trouvait pas d'acheteur !
 
En 1205, Attila tenta d'envahir l'Italie et il ravagea la Vénétie sur le chemin de Rome. Aetius avait été écarté de la cour impériale par des luttes de pouvoir auxquelles il n'avait pu s'opposer. L'unique autorité qui subsistait dans Rome, même si elle n'était que morale, l'évêque Leo, armé de sa foi et de quelques sacs d'or, décida d'affronter Attila et de négocier une paix. Il le rencontra sur les rives de la rivière Mincio. Les Huns, décimés par la peste, décidèrent d'accepter l'or et de se retirer au cœur de leur empire, dans la plaine de la Tisza. Attila mourut l'année suivante en Pannonie et les Huns, attaqués de toutes parts par les Romains alliés à des hordes barbares, décidèrent de se replier en Asie.
Pendant que notre Helvius grandissait à Patavia, plusieurs empereurs se succédèrent sur le trône. L'Empire romain d'Occident s'effondrait. Valentinianus III s'assit sur le trône et fut assassiné en 1208. Comme il n'avait pas d'héritiers, on désigna comme empereur Petronius Maximus, qui épousa la veuve de Valentinianus, mais la même année, Geiserik, à la tête des Vandales, attaqua Rome. Petronius Maximus, qui cherchait à se mettre en sécurité en abandonnant Rome à son destin, fut lapidé par le peuple furieux après à peine soixante et onze jours de règne. Geiserik s'empara de Rome, la pilla et la dépouilla de ses dernières richesses.
Quelques semaines plus tard, à Toulouse, les Goths, alliés aux Romains, proclamèrent empereur Avitus, un lieutenant du Général Aetius. L'empereur envoya ses légions sous le commandement du Suève Ricimer, petit-fils du roi Visigoth Wallia, contre Geiserik qui fut vaincu dans une bataille navale. Mais après la victoire, Ricimer déposa Avitus et plaça sur le trône un valeureux officier romain, Julius Valerius Mojoranus.
 
À cette époque, Helvius avait presque huit ans. C'était un enfant éveillé, gracieux et gentil. À une occasion, il put voir un homme qui s'agitait sur Iulla. Dans un premier temps, il pensa qu'il la battait. Il en fut terrorisé et se cacha dans un coin… Puis il entendit des gémissements, des grognements, des plaintes et ferma les yeux, les cachant derrière ses petits poings, et pensa avec affolement que l'homme avait tué la femme qui lui tenait lieu de mère.
Mais après quelques minutes, il entendit la voix de Iulla.
— Mais Helvius, qu'est-ce que tu fais là ? Qu'est-ce qui t'arrive ?
Le garçonnet ouvrit les yeux et vit la femme, indemne et souriante. Il se releva lentement, étonné et heureux.
— Mais il ne t'a pas fait du mal, ce bonhomme ? Il est parti ?
— Du mal ? Mais non… Pourquoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Évidemment qu'il est parti…
— Mais alors… Pourquoi il s'était mis sur toi en s'agitant ?
La femme se mit à rire.
— Mais non, mon poussin, il était juste en train de me baiser !
— Mais tu te plaignais… Et lui, on aurait dit une bête, il grognait…
Iulla rit de nouveau.
— Il était content de me la mettre et je faisais semblant de jouir, parce que ça plaît aux clients. Comme ça, ils payent plus et ils reviennent !
— Il t'a donné de l'argent… pour faire ça ? Ça ne te faisait pas mal ?
— Tu es encore petit. Quand tu seras plus grand, tu verras que toi aussi, ça te plaira de glisser ta petite queue dans une femme pour prendre ton plaisir, lui répondit Iulla avec une caresse légère sur son petit pénis.
— Et c'est agréable de… baiser ?
— Pour l'homme, toujours. Pour la femme… ça dépend de l'homme, des fois oui, mais des fois non.
— Et avec lui, tu as aimé ?
— J'ai aimé son argent, mon chou ! Comment tu crois qu'on mange et qu'on s'habille ?
Et c'est ainsi que Helvius découvrit le sexe, au moins en spectateur. Il lui arrivait de se cacher pour regarder ce que Iulla faisait avec ses clients et les différents moyens que la femme employait pour donner du plaisir aux hommes. Il s'excitait à regarder ces hommes au corps robuste et viril, bien bâtis… À l'approche de la puberté, il commença à ressentir d'agréables érections qu'il caressait tout en observant la gymnastique érotique des clients de Iulla… jusqu'au jour où il put éjaculer en éprouvant un plaisir plus fort que d'habitude.
 
En 1212, pendant le règne de Majoranus, le Général Flavius Oreste, un ex « notarius » (secrétaire) d'Attila le Hun, et qui avait épousé une patricienne romaine, eut un fils. Ce bébé est le second protagoniste de notre histoire. On lui donna le nom de Flavius Romulus. À cette époque, Helvius avait déjà huit ans.
En 1214, Majornus fut assassiné par Ricimer qui plaça sur le trône l'empereur fantoche Libius Severus. Mais cet empereur ne dura pas longtemps. Dès 1218, Ricimer qui avait pris goût au pouvoir, craignant que l'empereur ne s'émancipe, l'assassina également. Pendant deux ans, personne n'occupa le trône de l'Empire romain d'Occident.
Cependant, Helvius était arrivé à l'âge de quatorze ans et gagnait un peu d'argent en faisant de petits travaux pour les commerçants de son quartier. Malgré son existence misérable, il était devenu un joli garçon, vif, heureux et intelligent qui soudain intéressa à nouveau Mergus, son père. Il le reprit à Iulla et décida de « l'éduquer » lui-même. Il savait en effet qu'ils étaient nombreux, parmi les nobles et les riches, à éprouver un attrait particulier pour les jeunes et beaux garçons. Cela lui donna une « brillante » idée.
— Helvius, toi et moi allons travailler ensemble et devenir riches.
— Comment ça, Papa ? En volant à la petite semaine comme tu fais ? Tu crois qu'on sera plus riches à deux ? lui demanda ironiquement le gamin.
Mergus lui allongea une taloche.
— Mais non, imbécile ! On va faire du commerce !
— Du commerce ? Mais qu'est-ce que tu veux vendre, si tu n'as rien… Et à qui ? s'exclama-t-il en se demandant si Mergus avait toute sa tête.
L'homme eut un petit sourire.
— La marchandise… Ce sera toi, et les acheteurs seront certains hommes riches que je connais…
— Moi ? Et puis quoi encore ? Tu veux me vendre comme esclave ?
— Mais non, crétin ! Pas exactement, en fait… Il y a des hommes qui aiment enculer les gamins ou se faire sucer par eux et qui sont prêts à payer cher pour ça, surtout un joli mioche comme toi !
Helvius comprit soudain.
— Alors… Je devrais contenter ces hommes comme tu le dis… Comme le fait Iulla ? demanda-t-il un peu étonné. Il n'avait jamais pensé qu'une chose pareille soit possible.
— Exactement, à un détail près… répondit le père.
— Lequel ? demanda le garçon en fronçant les sourcils.
— Tu comprends… Je n'ai jamais pu mettre les pieds dans les maisons des riches…. Là où on peut faire un bon butin. Mais si je te vendais à un de ces hommes pour quelques jours, ou pour un mois… Il te garderait chez lui pour te baiser à loisir… Et tu pourrais regarder s'il y a quelque chose à voler et me le faire passer en douce… En plus de l'argent qu'il donnerait pour te baiser, tu comprends, on gagnerait beaucoup d'argent.
— Et je suis censé me faire enculer pour que toi, tu gagnes de l'argent ? Autant le faire tout seul. Pourquoi ça serait toi qui gagnerais si c'est moi qui fais le boulot ?
— Parce que je sais qui contacter et comment, imbécile. Parce que je te monterai comment récupérer des trucs sans te faire prendre. Parce que je sais à qui vendre le butin. Et puis parce que je suis ton père !
— Iulla, elle n'est pas devenue riche en baisant. Je ne trouve pas que ce soit une bonne idée.
— Bien sûr, elle n'était qu'une des nombreuses prostituées de la rue… Je vais faire de toi une friandise spéciale… Qu'on propose à un prix spécial. Mais d'abord, il faut que tu manges plus, pour être plus appétissant…
— Ça, je suis d'accord !
— Et puis du devras aller aux thermes et au gymnasium pour être propre et devenir plus musclé.
— Encore mieux.
— Tu devras t'habiller correctement, te parfumer… Mais pas trop, pas comme une pute à deux sous…
— M'habiller correctement ? Pourquoi pas ? commenta le garçon d'un air pensif.
— Mais ça va me coûter toutes mes économies… Ensuite, tu pourras nous rapporter de l'argent, à toi et moi… Et pendant que je te prépare, je vais t'expliquer quoi voler et comment faire pour qu'ils ne t'attrapent pas…
Et c'est ainsi que débuta la nouvelle « éducation » de Helvius. En quelques mois, le petit chenapan des bas-fonds se transforma en un élégant et séduisant jeune homme. L'apprentissage était dur, il dut apprendre comment parler, se déplacer, feindre la timidité, le plaisir, à être séduisant…

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