Le jour où j ai changé de bord… Volume 3/5
60 pages
Français

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Le jour où j'ai changé de bord… Volume 3/5 , livre ebook

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Description

Le jour où j'ai changé de bord, volume 3/5
Aurore Kopec
Saga en 5 volumes à parution hebdomadaire de 1 270 000 car. (228 000 mots), volume 3 : 198 000 car. (35 200 mots).
Le jour où j'ai changé de bord est l'histoire de Ian, un éducateur rémois de 28 ans, célibataire endurci. Grâce à son frère, Tom, il fait la connaissance d'un adolescent gay et introverti, Nathaniel. Dans un premier temps, ce garçon l'agace mais Ian a un bon fond. A la demande de Tom, il prend Nathaniel sous son aile, jusqu'à en faire son colocataire lorsque le garçon se retrouve à la rue. Peu à peu, Ian prend conscience que Nathaniel lui plaît mais il se refuse à le lui avouer. Rien ne dit que les sentiments de Nathaniel sont réciproques et de toute façon, il a quelqu'un. Il leur faudra l'électrochoc d'un terrible accident pour qu'ils s'avouent leurs sentiments. A l'issue de la convalescence de Ian, la colocation se transforme en vie à deux, non sans quelques difficultés. Ian doit s'assumer en tant que bisexuel vis-à-vis de ses amis, de ses collègues... Du côté de sa sexualité, par contre, il assume très bien !
Leur relation devient plus forte de jour en jour. Ils affrontent ensemble les séquelles de l'accident de Ian et celui-ci est toujours là pour encourager Nathaniel, notamment dans ses études. Lorsque ce dernier obtient son diplôme et doit partir poursuivre ses études dans une autre université, c'est une véritable déchirure. Leur couple doit survivre à la distance...
L'un comme l'autre se plonge dans le travail. De son côté, Ian fait la connaissance de jumeaux en difficulté qui sèment la terreur au foyer de l'enfance où il travaille. Jordan est violent mais il protège avant tout son frère, Julien, gay. Ian arrive à bâtir une relation de confiance telle que, lorsque les adolescents refusent de partir dans un autre foyer, il fait tout pour devenir leur famille d'accueil. Devenu leur tuteur, Ian, puis Nathaniel dans son rôle de grand-frère, vont les guider sur la voie du bonheur.
Dès lors, on suit aussi les aventures des jumeaux. Deux adolescents dont l'un est hétéro et protecteur, l'autre gay et amoureux. Julien n'a pas choisi le garçon le plus facile. David vit encore au foyer. Victime d'un père pédophile, il doit se reconstruire. Julien se heurte à sa peur de l'autre, sa peur de la sexualité également, mais ça ne lui fait pas peur. De son côté, Jordan trouve en Ian un modèle et se métamorphose. Encouragés, soutenus et guidés par Ian et Nathaniel, les trois garçons évolueront chacun à leur manière.
Ian et Nathaniel poursuivent leur vie de couple. En dehors d'être des tuteurs impliqués, ils trouvent le temps de se pacser, entourés de leurs amis et de leur famille de cœur. Un dernier événement va venir secouer leur petite vie tranquille : des amies lesbiennes demandent à Ian d'être le père de leur enfant et d'en partager l'éducation. Une décision qu'ils prennent à deux. Devenir père était un rêve inavoué pour Ian et accueillir deux adolescents lui a fait réaliser à quel point ce serait bien, d'avoir un enfant à lui, à eux. Nathaniel se pense trop jeune mais le bonheur de Ian vaut la peine de faire un effort. La naissance de leur fille Léa marquera le début d'une nouvelle étape dans leur vie...
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029401336
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le jour où j'ai changé de bord...
 
 
Aurore Kopec
 
 
Volume 3/5
 
 
 
8
9
 
 
 
 
8
 
 
Octobre
Novembre
Décembre
Janvier
Février…
 
Février.
Nathaniel était en troisième année et il aurait très certainement sa licence en juin. Il commençait à réfléchir à ce qu’il voulait faire l’année suivante. Il continuerait ses études, peut-être pour être psychologue, il n’en était pas encore sûr. La carrière d’éducateur le tentait bien même si j’essayais de le dissuader. Nous ne nous verrions jamais.
À côté de ça, il était de nouveau qualifié pour les championnats de France de karaté, sa dernière année en tant que junior puisqu’il aurait vingt-deux ans dans quelques mois. Après ça, il arrêterait les compétitions pour se consacrer à ses études, d’autant plus que… qu’il risquait de partir. Nous avions évoqué la possibilité qu’il doive changer d’université pour continuer à se spécialiser dans la psychologie des enfants. Ce soir-là justement, le sujet fut de nouveau abordé…
 
J’avais ma journée, mais je travaillais le lendemain jour et nuit. J’étais donc à la maison en ce vendredi soir lorsque mon amoureux – je l’aimais plus que jamais – rentra du dojo. Il prit sa douche pendant que je faisais réchauffer notre repas. Lorsque je m’assis à table, il vint s’asseoir sur mes genoux et passa ses bras autour de mon cou avant de m’embrasser. Puis il s’écarta en soupirant. Immédiatement, je sus que quelque chose n’allait pas. Je le connaissais bien mon Nathi.
« Qu’est-ce qu’il y a ? demandai-je doucement.
— C’est cette histoire de fac… Tous les masters intéressants que j’ai trouvé sont ailleurs. Mais je ne veux pas partir ! se lamenta-t-il.
— S’il le faut, tu dois le faire.
— Non, je ne veux pas te quitter. On ne se verrait plus qu’aux vacances et…
— Nat, j’ai une moto, tu auras ton permis d’ici la prochaine année scolaire. Moi je peux aller te voir, j’ai des jours de congés un peu dans tous les sens. Tu n’es pas obligé de revenir si tu as du travail, moi je peux te rejoindre et m’occuper de toi.
— Non, je ne veux pas partir. Je ferai autre chose, tant pis.
— Je t’arrête tout de suite mon cœur, il est hors de question que tu renonces à tes projets à cause de moi. Et je ne reviendrai pas là-dessus, nous en avons déjà parlé.
— Si c’est ce que je veux ? me défia-t-il.
— Ce n’est pas ce que tu veux et je ne te laisserai pas faire n’importe quoi.
Je resserrai mes bras autour de lui.
— Là c’est toi qui essaies de m’imposer quelque chose. Lâche-moi.
Je resserrai un peu plus pour qu’il reste à m’écouter.
— Je fais ça pour que tu ailles au bout de tes rêves ! haussai-je la voix. Tu crois que ça me plaît de te voir partir ? Non. Mais il le faut.
— Non, je resterai. Ma décision est prise.
— Nat, si tu fais ça…
— Quoi ? Tu vas me punir ? Tu n’es pas mon père ! cria-t-il.
Il s’agita, mais je refusai de le lâcher. Il finit par me donner des coups de poing sur les bras.
— C’est vraiment ce que tu veux ? demandai-je, clairement déçu. On a encore le temps d’en parler.
— Lâche-moi, tu n’as aucun droit sur ma vie ! »
Je le libérai. Je me levai pour le voir fourrer des vêtements dans un sac, prendre ses affaires de cours, remettre ses bottes, enfiler son blouson.
« Mais qu’est-ce que tu fais ? demandai-je.
— Je m’en vais.
— Hein ? Mais t’es malade ?! Tu vas aller où d’abord ? criai-je, en colère à mon tour.
— J’en sais rien ! cria-t-il lui aussi. Et puis lâche-moi les basques ! »
Il ouvrit la porte à la volée et la claqua derrière lui.
Je restai planté devant la porte, incapable de bouger. J’étais sous le choc. Nous venions de nous disputer pour la première fois. Une larme, puis deux, s’échappèrent de mes yeux. Je tendis la main et me tins au mur puis je m’y adossai avant de glisser jusqu’au sol. Il avait raison, je n’étais pas son père et je n’avais pas vraiment de droit sur sa vie. Je voulais juste son bonheur, qu’il devienne ce qu’il voulait être. J’avais cru qu’il suffisait de lui montrer que je le soutenais, que ce n’était pas grave pour moi s’il partait. Apparemment lui ne le voulait pas. Peut-être n’était-il pas prêt ? Mais il ne devait pas gâcher ses chances. Je l’aimais et je désirais qu’il reste. Que croyait-il ? Que je le rejetais ? Il en serait bien capable. Je devais éclaircir les choses avec lui, mais comment faire ? Il refuserait sûrement de répondre à son téléphone et je ne savais pas chez quel ami il allait. Il était intelligent, il n’irait pas chez Nils où je pouvais le retrouver et lui casser les pieds.
Je pleurais, la tête dans les mains. J’avais l’impression d’avoir cassé la chose la plus chère que j’avais. Tout ce que j’espérais à cet instant était de pouvoir réparer.
 
*
* *
 
La sonnerie du four me sortit de mon chagrin. Je me relevai et mangeai un peu. J’avais fait ce que Nathaniel aimait. Des lasagnes, faites par mes soins. Je n’eus pas le courage de manger toute ma part et la laissai dans mon assiette. Je me demandai sans cesse où il était, s’il était en sécurité, s’il ne lui était rien arrivé en chemin. Je l’avais forcé à rentrer mon numéro de téléphone dans son répertoire sous l’appellation « numéro d’urgence ». Il était aussi sur un papier dans son portefeuille. Nous savions qu’un accident était vite arrivé. J’angoissais de le savoir la nuit dans les rues. Je n’étais même pas sûr que dans sa colère, il ait pensé à prendre le bus. Certes, il savait se défendre, mais bon, pas contre une bande armée. Je me mis à imaginer n’importe quoi. Je finis même par espérer qu’il soit allé chez Tom. Ainsi j’aurais des nouvelles rapidement.
La sonnette me tira de mes sombres pensées. Je regardai l’heure. Nils devait passer « nous » chercher pour aller en boîte pour éviter que « nous » attrapions froid en moto. Finalement j’étais seul et je n’avais pas envie d’y aller. Je descendais quand même dire bonsoir à Nils et à Marc pour leur annoncer que je ne venais pas.
Quand j’arrivai sur le trottoir, Marc était en train de consulter son portable, au chaud dans la voiture, à la lumière du plafonnier. Nils m’attendait, appuyé contre la portière.
« Tu es tout seul ? lança Nils.
— Oui, répondis-je sèchement.
Marc baissa la vitre, forçant Nils à bouger.
— Je viens de recevoir un message de Nat, dit-il. Il me dit qu’il s’est disputé avec toi et qu’il est chez Justine. Qu’il aimerait bien qu’on se voie demain. Je crois que j’étais pas censé te le dire, mais bon…
— Merci, fis-je. Voilà, repris-je pour Nils, tu sais pourquoi je suis tout seul. Et du coup, j’ai pas trop envie de venir.
— Mais si, viens, insista Nils. Il ne rentrera pas ce soir et il est en sécurité. S’il t’appelle, tu as ton portable. Et puis ça te changera les idées, fit-il tout gentil. (Il posa son index sous mon menton pour lever mon visage dans la lumière.) Tu as l’air d’avoir pleuré toutes les larmes de ton corps (d’un mouvement brusque, je lui retirai mon menton). Allez, viens, ça te fera du bien.
— Vous m’attendez alors, cédai-je. Je vais m’habiller.
— Je viens avec toi » proposa Nils.
Nous remontâmes à l’appartement. Je me changeai pour quelque chose de plus présentable que de vieux jeans et un T-shirt. Je pris mon portable et mon portefeuille. Pendant ce temps, je racontai à Nils ce qui s’était passé.
« Tu sais, j’ai le même problème avec Marc, dit-il. Marc adore la psychanalyse, mais il ne s’installera pas à son compte avant plusieurs années. Je crois qu’il peut rester dans le coin ou qu’il y a des cours dans l’autre université de la région, il pourrait sans doute rester ici, mais je n’en sais rien. En fait, nous n’en avons pas encore réellement parlé.
— Je ne sais pas comment le convaincre de continuer et de partir… soupirai-je. Il peut être si têtu parfois !
— Il a peut-être aussi besoin de temps pour se faire à l’idée qu’il doit partir. Nous sommes toujours restés dans la même ville, nous ne pouvons pas comprendre.
Je haussai les épaules.
— On y va ?
— Je te suis. »
 
Nous arrivâmes en boîte après tout le monde. Tom me demanda pourquoi j’étais seul. Je captai l’attention de tout notre groupe et déclarai :
« Nat ne viendra pas ce soir, alors foutez-moi la paix ! »
Je sais, ce n’était pas la meilleure façon d’éviter les questions, mais au moins tout le monde avait tâté de mon humeur.
Je pris un verre, le vidai en deux gorgées, en pris un autre, le vidai. Tom posa sa main sur mon poignet alors que je tendais un autre billet au barman.
« C’est bon, tu as assez bu pour l’instant, dit-il.
— Laisse-moi, répliquai-je en me dégageant.
— Allez, viens t’asseoir. Ou danse, mais quitte ce bar s’il te plaît.
Je le suivis un peu malgré moi, mais je n’avais pas envie de me disputer avec lui. Je m’assis cinq minutes puis je rejoignis Tania et Anne. Bien sûr, je ne dansais plus comme avant, je gardais les deux pieds au sol, mais ça ne m’empêchait pas de me déhancher en rythme et de bouger les bras. Je me laissai aller au gré de la musique, cherchant à oublier qu’il me manquait une moitié de mon être. Nils me prit par la taille au bout d’une heure et me força à m’asseoir avant que je ne me fasse mal. Tom appela Marc et lui demanda de venir.
« Marc, appelle Nat tout de suite ! dit-il au-dessus du bruit. Tu lui dis que Ian fait n’importe quoi, que s’il veut le retrouver en bon état il a intérêt à être chez lui demain matin par le premier bus.
— Euh… OK.
Il sortit son portable de sa poche.
— Arrête ! criai-je. C’est pas la peine.
— Ian, tu es en train de faire n’importe quoi, répliqua mon frère. Je connais ce comportement et je ne te laisserai pas te faire du mal.
— Qu’est-ce que tu racontes ? Je vais bien.
— Apparemment, non. Tu bosses demain matin ?
— Ouais.
— Je te ramène.
— Je vais le faire, fit Nils. Nous devons nous lever de bonne heure demain matin.
Marc ramassa ses affaires et les miennes.
— J’ai envoyé un message à Nathaniel, ajouta-t-il. Il l’a reçu. »
Nils me prit par les épaules et m’entraîna vers la sortie. Nous fîmes signe aux autres pour leur dire au revoir.
L’air frais me fit du

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