Le soldat américain
163 pages
Français

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Le soldat américain , livre ebook

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Description

Le soldat américain, tome 1 - Billy
Amalric Denoyer
Roman en 3 tomes de 1 600 000 caractères, 276 000 mots, 1300 pages en équivalent papier.
Tome 1 : 555 000 caractères, 96 000 mots, 462 pages équivalent papier.
Prise de Cologne par les alliés en mars 1945. Dans la panique, trois adolescents des jeunesses hitlériennes rescapés d'un bombardement réussissent à quitter la ville et gagnent la campagne. Ils sont hébergés par un couple de fermiers et travaillent pour eux en attendant de savoir ce qu'il adviendra de chacun.
Une compagnie de soldats américains s'installe dans le secteur. Karl est réquisitionné pour servir de guide lors d'une mission délicate par Billy, un jeune sergent américain. S'ensuivra une amitié particulière qui aura de lointaines répercussions...
C'est le début d'une saga qui mènera le lecteur à San Francisco et lui faire quelques incursions à Okinawa et à Berlin pendant la guerre froide.
Certains personnages sont attachants, d'autres moins, certaines situations sont tendres et d'autres délicates. Amours, désamours, espionnage, grands voyages forment cette saga de 1300 pages en équivalent papier.
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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029404054
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le soldat américain
 
 
1 - Billy
 
 
Amalric Denoyer
 
 
Chapitre 1 – L’enfer
Chapitre 2 – Le calme après la tempête
Chapitre 3 – Échos de batailles
Chapitre 4 – La patrouille de pacification
Chapitre 5 – Aventures en forêt
Chapitre 7 – Au volant de la jeep
Chapitre 8 – En préparant la fête
Chapitre 9 – Après la fête
Chapitre 10 – Printemps
Chapitre 11 – Confidences
Chapitre 12 – En Bavière
Chapitre 13 – Chocolat
Chapitre 14 – Herbert
Chapitre 15 – Consolation
Chapitre 16 – Orage
Chapitre 17 – La bière blanche de Munich
Chapitre 18 – Pluie froide
Chapitre 19 – La lettre
Chapitre 20 – Périple hivernal
Chapitre 21 – Francfort
Chapitre 22 – La vallée du Rhin
Chapitre 23 – Karl
Chapitre 24 – Celui qui avait tout à perdre
Chapitre 25 – Une fête de Noël
 
 
 
 
Chapitre 1 – L’enfer
 
 
Le sifflet marquait la cadence et la troupe d’adolescents blonds âgés de quinze à seize ans traversait le parc de la ville sans prendre le temps de s’extasier sur les effets du changement de saison. Concentrés, ils surveillaient leur foulée et contrôlaient leur respiration, n’ayant en tête que l’objectif fixé par l’instructeur.
Bientôt, ils franchirent les grilles du parc où flottait l’omniprésent drapeau rouge et noir qui rappelait en permanence à chacun son allégeance à la doctrine du Führer. La troupe poursuivait son effort sur les pavés gris afin de regagner le centre de formation local des Jeunesses hitlériennes.
Des passants s’écartaient, d’autres détournaient le regard, certains saluaient. L’enthousiasme, de façon générale, avait quitté la population qui commençait à redouter le reflux de la vague guerrière partie d’Allemagne. Avec l’arrivée du printemps soufflait un vent d’espoir qui se mêlait à l’orage en cours, car la population civile rêvait de paix et certains n’hésitaient pas à mettre des drapeaux blancs aux fenêtres pendant les bombardements alliés.
 
* *
*
 
— Plus vite ! Plus vite ! Il y a des traînards !
Werner, le jeune adulte responsable de la section qui revenait de ses exercices physiques matinaux, aboyait ses ordres à l’entrée du bâtiment en visant particulièrement les derniers.
— Dépêchez-vous de vous doucher et revenez au rapport !
Ils traversèrent l’entrée et escaladèrent l’escalier au pas de course sans rompre l’allure, de peur de se faire réprimander une fois de plus. D’autres groupes de garçons, tous âgés de quatorze à dix-huit ans, sillonnaient les couloirs pour aller prendre leurs instructions ou rejoindre leurs activités spécifiques.
À peine entrée dans leur dortoir, la dizaine de garçons se déshabilla entièrement et repartit avec une serviette et un savon en direction de la salle de douches.
— L’eau est froide !
— Tu espérais de l’eau chaude ? Tu rêves ! Il y a de moins en moins à bouffer, tu crois qu’ils vont prendre la peine de chauffer l’eau ?
— Poules mouillées, on n’est plus en hiver… ! Merde, c’est vrai, elle est vraiment froide !
Werner ne tarda pas à se montrer dans l’encadrement de la porte de la salle de douches.
— Dépêchez-vous au lieu de jacasser comme des femmes ! Le Reich a besoin de vrais hommes efficaces, déterminés et résistants ! Je vous attends dans la cour, séchés et habillés dans cinq minutes maximum ! Le dernier nettoiera les sanitaires sur son temps de veillée ce soir !
Il tourna les talons en éclatant de rire.
— Toujours en train d’aboyer, celui-là…
— Werner se prend déjà pour un chef SS…
— Son père travaille à Berlin à l’État-major, ça lui donne des ailes…
— Pourquoi il riait en partant… ?
— Il doit avoir une idée en tête… On devrait s’activer…
— On ne fait que ça…
 
* *
*
 
Les garçons passèrent leur journée à cimenter des briques pour aider la reconstruction d’un bureau de poste soufflé par l’explosion d’une bombe quelques semaines plus tôt. La proximité du bâtiment avec une usine d’armement lui avait été fatale lors d’un bombardement allié. Le soir venu, après une autre douche froide et un repas frugal, ils regagnèrent enfin leur chambre.
Werner entra brusquement, ce qui les força à se mettre au garde-à-vous devant leurs lits et à oublier tout espoir de décontraction avant l’heure du coucher. Le blond et arrogant instructeur d’à peine vingt ans passait son temps à faire ressentir à la troupe dont il était responsable tout le poids du grade militaire obtenu en sortant du lot après sa période d’instruction.
Comme à son habitude, il commença par arpenter la pièce à la recherche d’un prétexte pour commencer à donner de la voix. Soudain, il s’arrêta devant Konrad qu’il avait dans le collimateur depuis le matin.
— Ha ! Toi, tu as besoin d’une leçon. Tu sais pourquoi ?
— Oui, Sergent ! J’ai été en retard deux fois aujourd’hui !
— Oui. C’est bien de cela qu’il s’agit et c’est inadmissible ! Tu te dois d’être toujours là où l’on a besoin de toi. Traverser le parc te semblait une promenade de détente, mais dis-toi bien que quand le Führer aura besoin de toi sur un champ de bataille, tu n’auras pas le temps de traîner. Non seulement tu y perdras la vie, mais en plus tu ne rempliras pas ta mission et cela retombera sur tous les autres ! Ensuite, tu as été le dernier à te présenter au rapport et j’avais déjà commencé à faire l’appel ! Encore une fois tu n’étais pas là où tu étais attendu ! Tu n’es qu’un lâche, un ramolli et même un déserteur en puissance ! Qu’as-tu à dire pour te défendre ?
— Je me fatigue plus vite depuis quelques jours, Sergent ! Sans doute les rations…
— Tu voudrais que ce soit Noël tous les jours alors que nous sommes en guerre ? Les alliés ont pénétré nos frontières et nous devrions nous préoccuper de nos petites misères et les laisser faire ? Certains croient que la guerre s’arrêtera quand ils seront là et que nous allons les inviter à prendre possession de nos terres. N’oublie pas que nous sommes la race pure qui doit dominer le monde ! Mais peut-être n’en es-tu pas persuadé ? Las alliés vont donner leurs dernières forces en croyant nous abattre, mais ils ne savent pas que nous sommes là jusqu’à la dernière génération pour reprendre le dessus et les écraser définitivement. Tu fais partie de l’avenir et tu ne penses qu’à geindre. Ne sais-tu pas que dans la nature, le fort écrase toujours le faible ? De quel côté crois-tu être ? La proie ou le prédateur ? Moi, j’ai déjà choisi mon camp et je fais tout le nécessaire pour y rester. Mais peut-être as-tu besoin d’un petit coup de main pour comprendre… ? Je vais t’instruire et tout le monde va en profiter. Figure-toi que le chef de la compagnie m’a donné carte blanche quand je lui ai montré tes résultats. Il m’a dit lui-même qu’il fallait trouver un moyen de te remotiver… ! Tu imagines bien que je m’y suis engagé…
Le silence était de plomb. Tout le monde attendait le cœur battant, avec plus ou moins de curiosité ou de terreur, le contenu de la sentence.
— Tourne-toi et enlève tes sous-vêtements…
Konrad s’exécuta, persuadé en entendant le déclic d’une boucle de ceinture que Werner allait le gratifier d’une rincée de coups avec la lanière de cuir. Tout le monde frémit…
— Otto, bâillonne-le avec ce que tu trouves et ensuite, avec Gerhard, maintenez-le à plat ventre sur le lit. Chacun un bras et une jambe… Parfait… Les vrais soldats ont besoin de détente, et comme je fais partie du clan des forts, je choisis ceux que je dois dominer. Moi aussi, je suis cantonné ici comme tout le monde, au cas où le front aurait besoin de nous. Alors, faute de femme, je choisis de me servir dans le clan des faibles. Que cela vous serve de leçon. Le premier qui s’en plaindra le regrettera.
— M…
— Inutile de protester. Rassure-toi, j’ai pris de la vaseline pour faciliter les choses… Voilà un cul bien offert qui fera un bon dépannage ! Je ne me soulage pas seul et en cachette, moi ! Vous deux, tenez le bien, et les autres, tenez-vous tous tranquilles. J’enverrai quiconque qui me décevra assurer des corvées sur le front ou dans les mines de charbon !
Konrad tenta de se débattre, mais cela ne fit que renforcer la pression exercée par Otto et Gerhard qui ne tenaient pas à se retrouver dans le collimateur de Werner. Les deux garçons ne savaient plus où poser leur regard, s’efforçant de le river sur les omoplates de leur camarade. Pendant ce temps, les autres, atterrés, se retenaient de faire un geste qui leur aurait sans aucun doute coûté très cher. Depuis que l’embrigadement de la jeunesse était obligatoire, des sentinelles armées contrôlaient les entrées et les sorties de l’établissement…
Personne n’entendit Konrad hurler quand l’odieux Werner le pénétra en se penchant au-dessus de lui. Mais tout le monde eut les entrailles nouées en entendant le gémissement sourd et prolongé contenu par le bâillon. Le malheureux dut supporter le souffle de son tortionnaire sur sa nuque, les assauts répétés et le contact répugnant de celui qui se déclarait lui-même comme un prédateur. Le sourire étrange du bourreau indiquait clairement qu’il se régalait de cette récréation qu’il avait sans doute méditée depuis quelque temps déjà…
 
* *
*
 
Après s’être réajusté, Werner partit en riant rejoindre sa chambre au bout du couloir. Les tortionnaires improvisés relâchèrent leur proie et le libérèrent du maillot de corps qui le muselait. Konrad toussa et se recroquevilla sur son lit, les genoux entre les bras. Il tremblait et pleurait en silence…
Tous se reculèrent et s’assirent sur leurs lits, honteux d’avoir assisté à cette scène sans pouvoir intervenir. Chacun était resté silencieux avec ses sentiments mêlés. Chacun avec sa propre dose de rage, de peur, de désespérance, et aussi de voyeurisme complice. L’un d’eux, Karl, se demandait particulièrement où se situait la frontière entre l’humain et l’animal. Combien de temps restait-il avant qu’il ne trahisse son dégoût pour ce qui se passait dans cet élevage forcé des futures élites du Reich ? Combien de temps avant de devenir fou ou de finir par basculer à son tour dans la bestialité en oubliant tout souvenir de douceur et d’innocenc

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